Difficile de dire ce qui navre le plus à la lecture de cet article de Mathieu Faure : sa bêtise crasse, ou le fait qu’en plus l’auteur se veuille drôle. Seule certitude, ce torchon a valeur d’insulte à l’intelligence de ses potentiels lecteurs. Espérons que désormais, les collègues chargés de maintenir Mathieu Faure auprès de la photocopieuse et de l’armoire à trombones sauront l’empêcher de tromper à nouveau leur vigilance. Parce qu’au delà de la gestion du stock de recharges d’agrafes, pas sûr que le potentiel du stagiaire subjugue son employeur.
Les Cahiers du Football se sont construits une réputation dans le décryptage burlesque des discours de footballeurs. Malheureusement, n’est pas drôle qui veut. Et là, si on comprend bien l’objectif que le stagiaire de So Foot avait en tête pour enfin toucher ses tickets restaurants, force est de constater que l’auteur s’est vautré comme jamais. Son décryptage en VOST réussit le difficile amalgame du ramassis de clichés éculés et de la cohorte de contre-vérités. Une performance.
Une pitoyable introduction
En tant que stagiaire, Mathieu Faure ne touche sans doute pas grand-chose pour ses textes. Et ça tombe plutôt pas mal, étant donné que c’est bien plus que ce qu’ils valent. Que les apprentis journalistes de France reprennent espoir ! Certains sites publient un type capable de vous sortir des inepties pareilles :
Au fil des mois, non seulement le Kanak se vautre sportivement, mais il demeure de plus en plus irritant lors de ses sorties médiatiques toutes en nuances.
Ça laisse des chances pour tous ceux qui écrivent mieux, c’est-à-dire le reste de l’humanité. Au moins, l’auteur reconnaît à Kombouaré une certaine souplesse. Parce que soit tu
demeures, soit tu augmentes, mais
demeurer de plus en plus, pas facile… Quant à se plaindre du fait que Kombouaré adopte un discours nuancé, c’est merveilleux. Il a déjà vu une interview de Laurent Blanc le stagiaire ? Et de Deschamps ? De Puel ? Il croyait quoi le petit Mathieu Faure ? Que Kombouaré était un ahuri qui écumerait, bave aux lèvres, à la première défaite ?
L’intermittent du spectacle semble s’être fait une drôle d’idée du coach parisien :
On est d’accord, Antoine Kombouaré n’est pas René Descartes. Néanmoins, Kombouaré pense, donc il est. Mais quoi au juste ?
On est d’accord, Mathieu Faure, stagiaire à
So Foot, du haut de sa grande carrière de journaliste sportif, se permet de juger de l’intelligence de Kombouaré. Mathieu Faure ! L’homme qui a compris hier comment se servir d’un dictionnaire des synonymes…
Chaque semaine, le coach francilien balance sa prose, répétée, redondante, agaçante et inutile.
Et superflue, vaine, oiseuse, lancinante, irritante et ennuyeuse aussi ? L’apprenti du clavier pourrait au moins attendre d’être payé à la ligne pour nous infliger ses navrantes expérimentations stylistiques… D’ici là, pourquoi ne pas lui rendre la politesse, en essayant de décrypter son décryptage ?
Bienvenue dans la peau de Mathieu Faure.
Petits mensonges entre amis
« C’est un énorme début. j’aurais signé tout de suite pour avoir sept points après trois matches » (fin août).
Ne vous enflammez pas, on a uniquement battu les bidons, on va vite revenir à nos fondamentaux : la lose.
Dans le rayon
bidons, durant l’été le PSG a juste étrillé Lille 3-0, et concédé le nul à Montpellier, à la dernière minute. Deux bidons agrippés au podium aujourd’hui. Mais bon, s’il faut tenir compte de la vérité, c’est moins drôle aussi…
« C’est cruel, on a le sentiment qu’on a tout fait pour aller chercher la victoire » (après Monaco - PSG).
Je ne comprends pas, on a joué à dix derrière, on prend un but alors qu’on joue la ligne dans notre surface.
Je sais,
L’Équipe et
le Parisien ont parlé de ce match comme d’une injustice tant les Parisiens avait dominé Monaco… avant de céder sur un contre parce qu’ils attaquaient trop. Rien à voir avec mes commentaires, mais comme je dis toujours, l’internaute étant relativement con, ça devrait passer.
« C’est une énorme déception. Je suis en colère car notre première période a été très décevante » (après le clasico).
On a perdu ? Encore ? Je vais peut-être pousser une gueulante dans le vestiaire. Ou pas.
Parce que finalement, à part gueuler et passer pour un rageux, ou bien se taire… et se faire taxer de mollesse, il a quoi comme solutions Kombouaré ?
« Les joueurs, c’est comme mes enfants. Quand on s’attaque à eux ; je deviens fou » (Affaire Gourcuff - Makélélé).
Allez-y m’en fous, insultez-les, c’est des bons à rien. Par contre, allez-y molo sur Colony en dehors de ça, c’est eux qui raquent pour mon salaire.
Moi, quand j’ai rien à dire dans un article, je rajoute une petite remarque bien démago sur le salaire du coach. Valeur sûre : ça plaît aux frustrés. Alors oui, ses joueurs l’ont publiquement remercié d’avoir pris leur défense, mais pourquoi ne pas laisser croire que Kombouaré les a lâchés ? Quitte à raconter n’importe quoi [
1]…
« Il faut plus de gnac, il faut se faire plus mal en match » (avant le clasico).
On manque d’Asiatiques devant, on doit finir en sang, comme des hommes.
Tiens, et si je glissais une petite blagounette limite raciste, qui n’a rien à voir avec rien ? Tu me diras, instiller une atmosphère de racisme latent dans un article sur le PSG, c’est presque trop facile… Bon aller, ça passe quand même !
À So Foot, les stagiaires découvrent la vie
« C’est le match des regrets. On prend deux buts sur coups de pied arrêtés, ce qui est inacceptable à ce niveau. Alors, oui, on a énormément de regrets. Au-delà du résultat, j’ai aimé le comportement de mes joueurs » (après la défaite à Gerland).
Bon, d’accord, on a encore perdu. Mais quand même, on a presque mené 2-0, c’est mieux déjà.
Scoop : quand on lui demande s’il est content d’avoir perdu 2-1 après avoir mené, Kombouaré répond non !
« Il faut voir ce match comme le plus important de la saison. On doit se rapprocher de Lille. Il faudra livrer un grand match » (voyage touristique dans le grand Nord).
Je l’ai déjà dit pour les trois derniers matches, mais là, c’est important de gagner. Enfin, il serait bien de ne pas perdre quoi.
Vous avez vu, j’ai fait une blague sur les pingouins aussi ! Pas que sur les Asiatiques. Mais si, plus haut, là ! Marrant non ? Z’aviez vu ? Enfin sinon, ce que je voulais dire de drôle aussi, c’est que si des journalistes lui demandent trois fois de suite s’il faut gagner le prochain match en trois semaines, eh bien les trois fois Kombouaré il répond oui. Comment c’est trop de la prose répétée et redondante et inutile ! Il pourrait être original quand on lui demande chaque semaine s’il préfèrerait gagner ou perdre le coach du PSG, quand même !
« On a été battus dans tous les duels, on a joué à reculons, on a joué trop bas. On a eu les chocottes » (de retour du Nord).
Il ne fallait pas perdre. Bon, c’est la vie. Par contre, il ne faut pas perdre le prochain, c’est la dernière chance.
Je suis allé faire tout un tas de recherches de phrases de Kombouaré sur Internet. Et j’ai utilisé
Google tout seul, comme le monsieur des tickets restaurants il m’a montré. C’est mon responsable de stage qui va être fier de moi !
« On s’est cru une grande équipe, il va falloir se remettre au boulot » (PSG - Nice).
Je vous avais prévenus : on ne ressemble à rien.
Et donc, pour illustrer mon article où je me fous de la gueule de Kombouaré parce qu’il ne fait soi-disant que défendre ses joueurs, j’ai trouvé malin de coller des citations où il les critique, ses joueurs. Faut dire que je ne suis que stagiaire, on ne va pas me demander de faire du Descartes non plus…
« Je travaille avec les joueurs que j’ai. […] À mon époque, sur 23 joueurs, il y avait vingt internationaux. Dans le onze de départ, seul Patrick Colleter ne l’était pas. Aujourd’hui, il y en a combien ? Juste Stéphane [Sessegnon] avec le Bénin. Le PSG ne peut plus avoir une équipe comme il l’a eue » (prise de conscience avant Lyon).
Hier j’ai regardé mon effectif sur le papier, j’ai vomi.
Tiens, marrant : à la rédaction de
PSGMAG.NET, ça nous a fait pareil. Mais en lisant du Mathieu Faure.
Papa, Maman, j’ai un problème : je n’ai aucun talent, et quand j’essaye de me montrer drôle et spirituel, mes petits camarades me jettent des cailloux.
Ce n’est pas grave mon fils, tu travailleras chez So Foot.