L’auteur de l’article présentant le match du PSG contre Schalke 04 porte le doux pseudonyme de Vincent Time, probablement un présage sur la qualité de son travail. Il commence très fort…
L’absence du PSG en Europe ? Au moins un an !
Avant d’en découdre avec Marseille pour le « clasico » made in L1, le PSG devra passer sur le corps de Schalke, histoire de ne pas être ridicule sur une scène européenne qu’il a longtemps désertée.
Soyons factuels : M. Time parle de désertion de la scène européenne. Mais que signifie «
longtemps » pour lui ? La dernière fois que le PSG s’est présenté sur une scène européenne, c’était en… 2007. Petit rappel pour ceux qui n’auraient pas suivi : nous sommes en 2008. Donc pour M. Time, une saison d’absence européenne correspond à «
longtemps ». Quel adjectif aurait-il trouvé pour qualifier l’absence européenne de Saint-Étienne qui a duré 26 ans ?
Quant au fait que passer sur le corps de Schalke 04 est nécessaire pour faire bonne figure dans cette compétition, ce n’est qu’une hallucination de l’auteur : c’est une phase de poules dans laquelle perdre un voire deux matches n’est pas préjudiciable, les trois premiers de chaque poule étant qualifiés. À titre d’exemple, en 2006/2007, le PSG s’est extrait de sa poule avec cinq points.
Un peu plus loin, notre ami Vincent tente d’être sérieux :
Blague à part, les Parisiens, malgré un indice correct pour un club qui n’a pas flambé en coupe d’Europe depuis un sacré bail, a tiré un groupe qui ne laisse pas de place aux demi-sel.
Une fois de plus, une notion n’est visiblement pas intégrée par le rédacteur de
So Foot : celle d’
indice UEFA. Il émet un jugement laissant sous-entendre que l’
indice est favorable pour un club aussi mauvais que le Paris Saint-Germain. Mais il faut préciser qu’un
indice n’est par définition pas sujet aux contestations : il est calculé selon des règles qui sont les mêmes pour tous. Il ne s’agit pas d’une décision de la commission d’éthique, toujours arbitraire, ou de l’établissement du classement des supporters émis par la LFP, mais d’un
simple barème pour mesurer les résultats en coupe d’Europe du club concerné. Cet
indice n’est donc pas seulement «
correct », il est juste représentatif de ce qu’est le PSG actuellement dans le paysage européen.
Enfin, si le PSG n’a pas flambé depuis un bail, précisons tout de même que lors de sa dernière campagne européenne, il y a « longtemps » (en 2007), le PSG a été le club français qui est allé le plus loin en coupe d’Europe cette année-là…
Mais ne nous écartons pas de notre sujet : l’observation des émanations du cerveau d’un être décalé.
Faire tourner, c’est mal : souvenez-vous Kayserispor…
Pour sûr, le match contre l’OM est crucial, tant au niveau du prestige que pour ce que cela représente aux yeux des supporters. Mais surtout au niveau comptable, histoire de ne pas se faire larguer au classement alors que la troisième place n’est qu’à trois points, autant dire rien. À condition de ne pas craquer.
Ce qui pourrait arriver en UEFA, avec des joueurs en mal de temps de jeu, soi-disant motivés pour montrer qu’ils ont leur place. On a déjà vu ce que ça donnait contre Kayserispor, un 0-0 soporifique.
Ce que dit ici Vincent Time est assez réfléchi. Faire tourner son équipe ne donne pas forcément de résultats. Il prend pour preuve le résultat du PSG contre Kayserispor — un résultat qui a cependant assuré la qualification du PSG. Tout se tient donc. Sauf que
contre Kayserispor, Paul Le Guen n’a pas du tout fait tourner son effectif : à l’exception de Makélélé, blessé, l’entraîneur breton a aligné son équipe-type. D’ailleurs, avant le match contre Schalke, les deux seules fois où Le Guen a complètement modifié son équipe, c’était
au match aller contre Kayserispor — victoire 1-2 à l’extérieur — et à Monaco en coupe de la Ligue — victoire 0-1 à l’extérieur. C’est dommage, Vincent Time avait presque émis un raisonnement cohérent.
Avec une défense probable Armand, Mabiala, Sakho et Traoré, les supporters du PSG vont serrer les fesses plus d’une fois.
Une fois de plus, le chroniqueur n’a pas de chance. Si on suit la composition donnée par l’auteur — qui est erronnée, mais à ce niveau-là une information fausse de plus ou de moins… —, le secteur défensif serait composé de trois des habituels titulaires sur cinq (Landreau, Armand et Sakho). En fait, sur ce match, cela aurait été le seul secteur peu modifié. Mais on apprend en fait juste après que l’auteur voulait dire que la défense du PSG était mauvaise dans l’absolu. Et si, il ose !
La meilleure défense de L1 est nulle, en fait
Paris dispose de son côté d’une défense fébrile, les pions encaissés face à Lorient sur deux erreurs de la défense centrale le prouvent. Paradoxalement, le club de la capitale possède la meilleure défense de L1 avec sept buts encaissés.
La défense du PSG est mauvaise parce qu’elle a pris deux buts au dernier match. L’auteur ne précise pas qu’elle était privée de deux de ses meilleurs éléments sur cette rencontre (Armand suspendu, Sakho blessé) — alors que plus haut, l’absence de deux éléments lui fait dire que la défense est bouleversée —, mais surtout, il se retrouve bien embêté lorsqu’il constate que le PSG a la meilleure défense de L1. Pas grave : en glissant le mot
paradoxe, ses propos insensés devraient mieux passer…
Ensuite, Vincent Time s’adonne à ce qu’on appelle pudiquement de la malhonnêteté intellectuelle :
Un coffre-fort germanique difficile à ouvrir pour Paris, à la peine en championnat pour ce qui est de planter. La moitié des 8 buts (soit moins d’un but par journée) du PSG ont été inscrits par Hoarau, absent contre Schalke.
Voici comment on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres. Juste avant, Time dit que le PSG a une mauvaise défense en s’appuyant sur les chiffres du dernier match, et non ceux de sa saison. Mais pour dire que le PSG a une mauvaise attaque, Time se base sur toute la saison, et n’évoque pas — sûrement par inadvertance — le dernier match où le PSG a marqué trois buts. Nous avons ici la marque des grands : Vincent Time peut postuler comme journaliste sportif au
Parisien, il en a clairement les compétences.
Le reste de l’article se contente d’évoquer quelques idées reçues : Hoarau n’est pas un bon attaquant, Sessegnon ne peut pas jouer milieu relayeur, et Deschamps est sur le point de venir au PSG.
Mais heureusement, pour rattraper tout ce florilège d’approximations, il y a le côté décalé, c’est-à-dire les blagues, les bons jeux de mots et les remarques sarcastiques. PSGMAG.NET a sélectionné pour vous les meilleurs passages :
Le Kezman of the match
Surtout, les Parisiens se font une spécialité d’avoir des joueurs à double prénom, voire plus : Sylvain Armand, Loris Arnaud, Jérémy Clément et un petit nouveau, Jean-Eudes Maurice.
En fait, selon So Foot, être décalé, ça veut juste dire écrire n’importe quoi ?