Après avoir vu comment Christophe Bérard, rédacteur au journal le Parisien, n’hésitait pas à tenter de charger les dossiers en rajoutant des détails n’ayant aucun lien avec l’affaire, du moment qu’ils sont néfastes —, histoire de dénigrer ses cibles, mine de rien —, voyons maintenant avec quelle intégrité il s’attaque au fond de ses enquêtes.
Info vérifiée ou racontars éhontés, au choix
Dès qu’il s’agit de s’en prendre à un joueur, Christophe Bérard ne s’embête pas avec ces détails que sont l’éthique ou la vérification de la véracité de ses accusations. Mickaël Landreau par exemple, est traité de menteur dans le titre de la partie qui lui est consacrée. Les preuves de l’auteur de l’article ? Les voilà :
Maintenant, les mêmes chroniqueurs qui taxaient la cellule de recrutement du PSG d’imprudence quand elle n’avait pas prévu de solution de rechange après le faux bond de Gouffran auraient beau jeu de critiquer Landreau s’il s’avérait que son agent ait eu la sagesse de chercher un éventuel futur club à son joueur, au cas où… Car après tout, il arrive que l’on change d’avis.
Tenez, même Bérard change d’avis, lui qui sous-entend aujourd’hui que Landreau est bien trop payé. N’écrivait-il pas, le 9 mars, que Paris avait « le vent en poupe, à l’image de Mickaël Landreau, redevenu l’un des meilleurs gardiens français » ? Comme quoi…
Rothen lui aussi a droit aux petits raccourcis bien pratiques du sieur Bérard.
Le discours est pile dans la lignée de ce que Rothen déclarera bien plus tard dans L’Équipe. Et là, sur le site de RMC, pas trace de conditionnel quand on évoque les agissements des dirigeants du PSG. Alors, faux maître-chanteur le Rothen, ou véritable victime du duo Bazin-Roche ? Il faudrait se mettre d’accord entre professionnels de l’information… ou prendre le temps de vérifier ses sources.
Concernant Armand, voici les reproches assénés par Christophe Bérard :
Alors, certes, ça paraît ridicule — peut-être parce que ça l’est, d’ailleurs —, mais il faut replacer ça dans le contexte : cette phrase est ici pour d’une part justifier le fait que Bérard qualifie Armand de « pathétique » et d’autre part illustrer le fait que le joueur « déverse son fiel ». On sombre dans le grand n’importe quoi !
Ensuite, pour ce qui est des preuves des velléités de départ du latéral gauche, c’est autre chose : vous pouvez toujours les chercher : il n’y en a pas ! C’est simple en fait de travailler au Parisien…
Comment accorder le moindre crédit à un raisonnement basé sur ce qui ne sont finalement que des on-dit, voilà une question qui ne semble pas tarauder la rédaction du quotidien régional. Mais au rayon des attaques calomnieuses, la palme revient tout de même à l’hallucinante conclusion de la partie sur Landreau :
Qui sont ces camarades ? Mystère. Quand ont-ils parlé de cela ? On ne le saura pas. Sur quoi leur hypothétique avis repose ? Pas davantage de précision. Est-ce une impression, un remugle des vieilles rumeurs nantaises, une vague idée fondée sur un faisceau d’anecdotes, balancée comme ça ? Allons, pourquoi s’embêter avec tous ces soucis, quand il suffit de colporter de bons vieux ragots ?
Peut-être pour éviter de faire rimer « journaliste » avec « corbeau »…
Seule certitude, inutile de faire appel à une majorité de ses collègues de la salle de rédaction du Parisien pour affirmer qu’à PSGMAG.NET, nous avons de Christophe Bérard l’image d’un journaliste malhonnête. Lire et commenter ses articles nous suffit. Là où nous séchons en revanche, c’est quand il s’agit de trouver les motivations d’un article aussi infâme.
Mais pourquoi est-il aussi méchant ?
Quels raisonnements obscurs ont bien pu amener Christophe Bérard à pondre une telle copie ? Lui qui se montre toujours en avance à l’entrée du Parc des Princes les soirs de match, ses lunettes d’enfant sage sur le nez, la housse de son ordi coincée sous le bras comme on porterait son cartable d’écolier sur les bords du Rhône… Mais où est-il passé, le bon élève, celui qui savait apprécier à sa juste valeur le confort bourgeois que lui confère la tribune de presse du PSG ?
Pourquoi attaquer, calomnier ces trois joueurs ? Pour trouver le mobile, il faudrait d’abord découvrir le point commun, le détail qui relierait Landreau, Rothen et Armand.
Et si la réponse se lovait dans le texte de Bérard lui-même ?
Dans L’Équipe, il [Rothen] étale ses états d’âme, indignes d’un professionnel, et prend l’initiative du divorce avec le PSG alors qu’il lui reste encore deux ans de contrat. […]
Il [Armand] a tenu des propos déroutants après la non-qualification européenne. Selon lui, la presse, à force d’insister sur les clans qui minaient le vestiaire, aurait pourri l’ambiance au sein de l’équipe.
Et si M. Bérard avait du mal avec les joueurs qui osent émettre la moindre critique à l’encontre de la presse ? Intouchable, le reporter du Parisien ?
Les attaques les plus virulentes, et les moins justifiées aussi, se concentrent les trois fois autour de comportements en rapport avec la presse. Landreau est un « faux modeste » quand il tente de se défendre… Pas de bol, dans cette interview [2], avant de faire remarquer qu’une certaine presse ne lui accordait jamais de seconde chance, Landreau présentait justement son mea culpa :
Landreau : « Oui. Je ne fuis pas, au contraire. Je me sens responsable sur le deuxième but, je fais une erreur comme cela peut arriver au cours d’une saison. Mais bon, avec moi, c’est toujours particulier. Je suis un peu vu comme le Sisyphe du foot français : un jour tout en haut, le lendemain au plus bas. On ne me passe rien. Jamais. (silence) Mais je commence à avoir l’habitude. »
Que doit faire le faux modeste, qui reconnaît ses erreurs, pour éviter de déplaire à sa toute puissante majesté Christophe Bérard ? Éviter de remettre en cause le traitement médiatique dont il est l’objet, peut-être…
Rothen pour sa part est « indigne d’un professionnel » quand il se livre à L’Équipe… Qu’avait-il déclaré au juste au quotidien sportif ? Ceci : « Le public a réagi à ce qu’il y a dans les médias. On répète que je veux partir, mais moi, je n’ai jamais rien déclaré. »
Et soudain, alors que le journaliste du Parisien avait passé ce détail sous silence, on découvre que ce ne sont plus seulement ses dirigeants que Rothen visait, mais aussi la presse… Troublante coïncidence. Christophe Bérard serait-il plus prompt à lancer les critiques qu’à les accepter ? Voilà qui expliquerait pourquoi les propos de Sylvain Armand n’ont été « déroutants » que pour l’auteur de l’article, petit garçon capricieux qui n’apprécie guère qu’on lui fasse remarquer que parfois, il fait bien mal son travail. Pour lui, et c’est finalement son seul grief, « Armand se trompe de cible ».
Mais on peut comprendre le latéral du PSG. On peut même se dire que finalement, si Armand pensait que certains articles de presse signés Bérard ne reposent que sur du vent, si Rothen voulait dénoncer le fait que l’on puisse lire dans le Parisien des textes travestissant délibérément les propos d’un joueur dans le seul but de lui nuire, si Landreau jugeait que certains « torchonistes » sont même prêts à colporter des rumeurs afin de vendre du papier… au vu de ce texte commis par celui à qui on n’ose plus faire l’honneur d’accorder le titre de journaliste, oui, on peut se demander si ces trois joueurs se trompaient vraiment de cible…
la première partie : diversion et discrédit, les armes du journaliste démago.