Comme chaque semaine depuis bientôt deux ans, les téléspectateurs de France 2 ont subi ce dimanche une chronique de Guy Carlier. Et comme chaque semaine depuis bientôt deux ans, dans sa dernière commission, l’humoriste autoproclamé a évoqué le Paris SG, dont il se dit supporter. Motif ? Un non-événement, comme souvent :
Revenons au rire avec le PSG. Oui parce que l’équipe parisienne a encore innové dans le domaine de l’humour hier soir à Grenoble. Alors non, cette fois-ci Camara n’a pas marqué contre son camp, Kezman n’a pas fait de connerie — il n’était pas là —, aucun dirigeant du club n’a foutu la merde, non cette fois c’est Sylvain Armand qui a détendu l’atmosphère. Vous vous souvenez, l’an dernier le PSG était le spécialiste des buts contre son camp, eh bien à Grenoble, grâce à Sylvain Armand, le PSG a inventé la blessure contre son camp. C’est merveilleux, regardez cette action. […] Il se met un coup de crampon lui-même, bon déjà ça faut le faire.
Voilà du Guy Carlier tout craché : ne regarder que ce qu’il se passe à Paris, ne parler que de cela, croire et faire croire que ce qui se passe au PSG n’arrive dans aucun autre club — le club parisien est le seul dont des joueurs marquent contre leur camp —, considérer que c’est le summum de l’humour. L’idée reçue selon laquelle le PSG est un club drôle est ainsi perpétuée : rendez-vous compte, un club où Camara marque des buts contre son camp ! Cette saison, par exemple, l’ancien Stéphanois a inscrit la bagatelle de 1 but contre son camp [1]. Et si on remonte à l’été 2007, date à laquelle il a signé au PSG, le total est de… 1 but, en 63 matches de L1. Soit 1 but contre son camp toutes les 5 670 minutes — à peu près la même fréquence que les bons mots de Guy Carlier.
Le chroniqueur de Stade 2 fait une nouvelle fois preuve de sa grande originalité. Ses sujets privilégiés, depuis France 2 Foot à Stade 2, en passant par sa chronique quotidienne durant les Jeux olympiques (sic) : le PSG, son entraîneur, ses supporters et ses joueurs. Bernard Mendy, Marcos Ceara, Zoumana Camara et maintenant Sylvain Armand. Mais attention, ne vous méprenez pas, c’est de l’hu-mour !
Le 11 septembre dernier, dans L’Équipe, Guy Carlier faisait ainsi la leçon à Jean-Michel Larqué, qui avait lancé à propos de l’entraîneur adjoint de Saint-Étienne : « Sonor est une pipe ! »
Pour moi, la culture du foot, c’est chambrer à l’arrière d’un car. Cela ne veut pas dire qu’on n’aime pas les gens. Les joueurs sont maintenant plus gênés par une chronique caustique que d’avoir fait un match minable ! Je ne me considère pas comme un consultant mais comme un chroniqueur. Dans ce qu’a fait Larqué, il n’y a aucune création, c’est le degré zéro des consultants. Avec des amis, devant un match, on a un jeu : “Qui Larqué va-t-il se faire ce soir ?” (Rires.) Aulas, quand je le taille, il n’aime pas mais il ne dit rien, il est malin. Les joueurs ont l’indignation sélective : quand ce sont les Guignols, qui appartiennent à une chaîne détentrice des droits TV, pas de problème. Les footeux réagissent plus mal que des starlettes à la con comme Eve Angeli. Il y a également un problème spécifique aux radios qui sont toutes sur le foot le soir : pour se démarquer, elles remplissent le vide en balançant, c’est malsain. […] On a le droit de tailler quand il y a un travail d’écriture et de l’humour.
Observez le travail d’écriture et l’humour de Guy Carlier dans sa chronique du 22 février 2009 :
S’il fallait interdire tous les cons de stade, il n’y aurait plus grand monde dans les tribunes. En tout cas ce qui est sûr, c’est que sur la pelouse il n’y aurait plus Sylvain Armand.
Quelle drôlerie ! Quelle originalité ! Et quelle chance pour le service public qu’un homme si doué accepte de donner un peu de son temps pour « chambrer » dans sa chronique « caustique ». Pas sûr toutefois que les cons qui peuplent les stades perçoivent comme il se doit le travail d’écriture qu’aura nécessité cette bonne blague.
Laissons le mot de la fin à Guy Carler, toujours cité par le quotidien sportif il y a quelques mois de cela :
Si c’est pour faire café du commerce, c’est une faute professionnelle.
Alors, à quand le licenciement de Guy Carlier ?