Grâce au point du match nul, les Parisiens conservent provisoirement la deuxième place de L1, en attendant les matches de Bordeaux et Marseille ce dimanche soir.
Le match en bref
Le PSG avait l’occasion d’enchaîner une cinquième victoire consécutive en championnat. Pour le premier déplacement des Parisiens en terre grenobloise, Le Guen avait aligné pour cela son équipe de titulaires habituels, Giuly étant préféré à Luyindula en pointe. Mais ce promu-là est bien moins naïf que ses homologues nantais et havrais, et le PSG, malgré une grosse domination pendant l’essentiel de la partie, s’est souvent heurté à l’organisation défensive intelligente des Isérois.
Il y a eu dans ce match très peu d’occasions : en première mi-temps, une action vite jouée par Sessegnon a permis à Giuly d’adresser un centre rasant que Hoarau n’a pu reprendre, puis Sessegnon a frappé en force sur Wimbée. En deuxième période, ce n’est pas mieux : il y a seulement eu une reprise manquée de Giuly suite à une déviation de la tête de Hoarau, et un coup-franc de Ceara bien arrêté par Wimbée. Trop léger pour espérer marquer. C’est en partie dû à une utilisation du ballon assez mauvaise et des imprécisions dans les passes inhabituelles, en particulier chez les deux animateurs que sont Sessegnon et Rothen.
Le Guen a bien essayé de changer la donne en effectuant un changement offensif à vingt minutes de la fin de la rencontre — Luyindula a remplacé Jérémy Clément —, mais rien n’y a fait. En fin de match, ce sont même les Grenoblois qui se sont enhardis, et ont tenté d’exercer une pression sur le but de Landreau. Mais au final, à part réclamer des fautes de main inexistantes, les joueurs de Bazdarevic n’auront jamais su porter le danger — la seule occasion pour les locaux étant une frappe lointaine de Grandin en première période…
Un adversaire qui bétonne — ce qui n’est pas un reproche, les Grenoblois luttent avec leurs armes —, une attaque parisienne clairement pas en forme : le match nul reste au final assez cohérent. Il ne faut pas tomber dans le catastrophisme qu’ont adopté les commentateurs du match sur Foot+, pour qui il s’agissait d’une vraie contre-performance : prendre un point à l’extérieur n’est jamais une mauvaise affaire, et quand on sent que l’on n’est pas dans un grand jour, il faut savoir se contenter du minimum. Si le PSG avait su le faire parfois en début de saison, alors la lutte pour le titre ne serait pas une chimère. Que Lyon, Bordeaux et Marseille aient gagné sur ce terrain ne change rien à l’affaire, chaque match à son histoire, et vu le championnat serré qui se déroule cette saison, chaque point de pris est important.
L’arbitrage de Stéphane Lannoy
Ce match a été le théâtre de nombreuses décisions — ou non-décisions — arbitrales bien étranges, et il sera intéressant d’observer les diverses réactions de ce match en comparaison du battage médiatique opéré autour du PSG - Saint-Étienne de la semaine dernière.
Sessegnon-victime aussi médiatique que Sessegnon-coupable ?
La rencontre a en effet donné lieu à un fait de jeu qui rappelle furieusement ce qui s’est passé la semaine passée : en fin de première mi-temps, le défenseur Vitakic se retrouve à la lutte avec Sessegnon et assène un coup de coude puis une véritable gifle à ce dernier une fois le ballon loin de leur zone de jeu. L’arbitre n’a fort logiquement rien vu, et n’a donc pas sanctionné le joueur. Le comportement de l’officiel a d’ailleurs été surprenant sur cette phase de jeu, puisqu’il a vu le jouer parisien à terre, a porté son sifflet à la bouche… puis s’est ravisé en voyant que les Grenoblois partaient en contre. Il a laissé le jeu se dérouler ; les Parisiens récupèrent alors le ballon, partent à l’attaque, et c’est seulement à ce moment-là que l’arbitre a daigné aller voir ce que Sessegnon pouvait bien faire au sol. Probablement que la réputation que doit dorénavant traîner le Béninois suite au matraquage de la semaine passée a dû influencer M. Lannoy dans son comportement particulièrement dédaigneux vis-à-vis du joueur.
Quoi qu’il en soit, les images sont formelles, Vitakic a réellement agressé Sessegnon, et ce n’était pas une esquisse de geste. Qui plus est, le geste semble totalement gratuit, alors que la semaine passée — même si cela n’excuse pas le comportement de Sessegnon — la provocation puis la simulation de Matuidi avaient leur part de responsabilité dans l’affaire. Il faut de plus ajouter que le joueur, Vitakic, a eu un comportement violent tout au long de la rencontre, avec de multiples fautes et tacles en retard. Il sera donc intéressant de savoir si la commission de visionnage va proposer ces images à la commission de discipline ou si celle-ci va s’en auto-saisir, si l’arbitre du match va faire un rapport complémentaire, si Marc Batta va monter au créneau pour dire dans la presse que ce geste méritait le rouge et qu’il faut des sanctions, puis également de comparer les sanctions, si sanction il y a. Dans la même veine, nous sommes naturellement curieux de voir le traitement médiatique de l’altercation : Vitakic va-t-il être traité de voyou comme certains journalistes l’ont fait pour Sessegnon ? Son geste va-t-il être montré en boucle dans toutes les émissions footballistiques ? Des quotidiens nationaux vont-ils publier des articles demandant que le joueur soit sanctionné ? Guirame N’Daw va-t-il dire que s’il avait fait ce geste, il aurait été expulsé tout de suite ?
Après la rencontre, Mickaël Landreau réagissait ainsi dans les colonnes de L’Équipe : « Le geste commis par Vitakic va au-delà d’un simple fait de jeu. On ne veut pas passer pour des pleurnichards, mais depuis quelque temps Stéphane est souvent maltraité par l’adversaire. Or, des joueurs comme lui, il y en a peu en L1, il faudrait donc les protéger. Et il faudrait aussi que la commission de visionnage soit pour tout le monde… »
Les penalties oubliés pour Grenoble
On ne le sait pas encore, mais nous avons déjà un bel aperçu de l’angle sous lequel ce match va être abordé. La polémique de ce match concerne en fait un penalty qui aurait dû être sifflé en fin de match en faveur des Grenoblois. Mamadou Sakho, seul dans sa propre surface, contrôle un ballon chaud de son mauvais pied, le droit, et la balle lui rebondit sur la main. Quelques minutes plus tôt, sur un long ballon, le Brésilien Ceara dévie une balle de la tête sur le haut de son propre bras. Tout le public, le staff grenoblois ainsi que les deux commentateurs de la rencontre signifient qu’il faut siffler un penalty dans le premier cas, et un coup-franc pour Grenoble dans le deuxième. Et les Grenoblois ne décolèrent pas comme en attestent toutes les réactions d’après-match qui ne mentionnent que ce fait de jeu — et ne parlent pas du tout de Vitakic.
Mais soyons précis, dans les deux cas, siffler un penalty serait une hérésie, ou tout du moins, complètement contraire au règlement. Pour qu’un coup-franc ou un penalty soit sifflé dans un pareil cas, il faut qu’il y ait un geste « délibéré » de la main pour toucher le ballon — cf. la loi 12 du football. Or, dans les deux cas, c’est suite à une approximation technique que le ballon va vers la main du joueur. Contrairement à une idée reçue, le terme de main collée ou décollée du corps n’est jamais mentionné dans le règlement. Dans les deux cas, la main est complètement involontaire et résulte d’un geste non-intentionnel. Mais on comprend toutefois que les Grenoblois se sentent lésés : ce genre de penalty a été sifflé plusieurs fois en faveur des adversaires du PSG il y a quelques années, notamment lorsque Stéphane Pichot évoluait dans la capitale. Alors si d’autres ont profité des lubies arbitrales, pourquoi pas Grenoble ?
Enfin, pour être tout à fait complet sur l’arbitrage, il faut également mentionner les approximations de l’arbitre assistant qui a sifflé en première période deux hors-jeux alors que les attaquants parisiens étaient à chaque fois dans des positions largement licites — cela ne se jouait pas au millimètre. Pour chacune de ces situations, c’est une occasion de but pour Paris qui s’est envolée. « Mal conseillé par son assistant, [Stéphane Lannoy] annule un but de Giuly (36e) », écrit le Parisien, qui qualifie l’homme en short noir d’« arbitre sans yeux ».
Autres infos autour du match
Quelques stats
Après quatre victoires consécutives, le PSG n’a pas réussi la passe de cinq, mais reste tout de même invaincu depuis 5 journées.
C’est le premier match nul 0-0 de la saison en championnat pour le PSG. Toutes compétitions confondues, les Parisiens ont déjà réalisé ce score contre Kayserispor et sur le terrain de Manchester City, en coupe UEFA.
Suspensions
Aucun Parisien n’a été averti samedi soir. Claude Makélélé reste sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement, mais désormais Marcos Ceara ne l’est plus.
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
PSGMAG.NET : Photos de Grenoble 0-0 PSG au stade des Alpes ;
les Supras ;
fansupporters.com ;
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.