Les enseignements du match
Comment le PSG peut-il se qualifier en Ligue des champions ?
Avant la dernière journée de L1, le PSG est quatrième avec 59 points, une différence de buts de +15 et 55 buts inscrits, tandis que Lyon compte 61 points, +19 et 59 buts marqués. Paris compte donc 2 points de moins et 4 longueurs de retard à la différence de buts comme au classement des attaques.
L’article 307 du règlement des compétitions 2010/2011 de la LFP énonce les dispositions suivantes :
En cas d’égalité de points, le classement des clubs ex-aequo est déterminé par la différence entre les buts marqués et les buts concédés par chacun d’eux au cours des matches joués pour l’ensemble de la division. En cas de nouvelle égalité, avantage sera donné au club ayant marqué le plus grand nombre de buts. En cas de nouvelle égalité, les clubs seront départagés à la différence de buts lors des rencontres disputées entre eux.
Paris sera donc qualifié pour les barrages de la Ligue des champions si…
Lyon perd à Monaco et le PSG gagne à Saint-Étienne ;
Lyon fait match nul à Monaco et le PSG gagne à Saint-Étienne par au moins cinq buts d’écart ;
Lyon fait match nul à Monaco et le PSG gagne à Saint-Étienne par quatre buts d’écart tout en ayant inscrit au moins quatre buts de plus que l’OL.
Dans cette dernière hypothèse — si Paris marque exactement quatre buts de plus que Lyon —, les deux équipes seraient à égalité parfaite (points, différence de buts, buts marqués), et seraient donc départagées à la différence de buts particulière. Or après un résultat nul 2-2 à Gerland, le PSG s’est imposé 1-0 contre l’OL au Parc des Princes.
En cas de victoire de Lyon ou si Paris ne gagne pas à Saint-Étienne, ce sont les Lyonnais qui disputeront les barrages de la Ligue des champions quel que soit le résultat de l’autre match.
Stats en vrac
Lille : 2 tirs cadrés, 2 buts. Si les Parisiens ont cadré 7 frappes — selon les statistiques officielles de la LFP —, le Losc n’en compte que 2. Pour 2 buts…
Terribles mois de mai. Le PSG n’a gagné que 4 de ses 16 derniers matches officiels — soit depuis début mars —, pour 5 défaites et 7 nuls, toutes compétitions confondues. Paris reste ainsi sur 10 matches sans victoire lors du mois de mai, depuis trois saisons.
Pas de victoire à 10. « Le PSG n’a gagné aucun des 6 derniers matches de Ligue 1 où il a eu un joueur expulsé (5 défaites, 1 nul) », signale Opta.
Obraniak aime le PSG. « Ludovic Obraniak a marqué son quatrième but contre le PSG, plus que contre n’importe quelle autre équipe », relève Opta.
Le Losc ne gagne plus à Paris. Lille reste sur 13 matches sans victoire au Parc des Princes, toutes compétitions confondues. Son dernier succès à Paris remonte à avril 1996. Par ailleurs, Rudi Garcia ne s’est jamais imposé au Parc en 4 matches, et le Losc n’a gagné qu’1 seul de ses 7 matches contre un club du top 5 en L1 cette saison.
Domicile. Le PSG termine la saison avec 35 points au Parc des Princes, contre 32 l’an dernier et 38 en 2008/2009.
Doublés. C’est la quatrième saison d’affilée que le champion de France réalise un doublé lors de la même saison : Lyon en 2008 (coupe de France), Bordeaux en 2009 (coupe de la Ligue), Marseille en 2010 (coupe de la Ligue), Lille en 2011 (coupe de France). Toutefois, seuls Auxerre (1996) et Lyon (2008) avaient réussi le doublé championnat-coupe de France ces vingt dernières années. (sources : Opta, L’Équipe)
Lyon et Paris ne sont pas en forme. L’OL reste sur 3 matches sans victoire en L1 : « sa pire disette lors de l’année 2011 », indique Opta. De son côté, Paris reste sur 4 matches sans victoire en championnat.
Infos en vrac
Les petits détails qui font la différence… Le ralenti de l’égalisation de Guillaume Hoarau a été diffusé sur les écrans géants du Parc des Princes, avec les images du « révélateur » indiquant la position de hors-jeu de Mevlüt Erding et Mathieu Bodmer. S’en sont suivies de longues minutes de protestation des joueurs lillois, qui n’avaient pas demandé le hors-jeu avant de voir ces images.
Hommage à Makelele et Coupet. À 38 ans, Claude Makelele et Grégory Coupet disputaient leur dernier match au Parc des Princes, à une semaine de leur retraite sportive. Le PSG leur a rendu hommage avant et après le match : « Réunis sur le terrain, en cercle, les joueurs du PSG applaudissent longtemps leurs deux coéquipiers qui se voient remettre, des mains de leurs propres enfants, des énormes bouquets de fleurs, indique le Parisien. Le tout sous les vivats de tout un stade. Initialement, le PSG avait prévu d’organiser une haie d’honneur avec ses joueurs et les Lillois. Cependant, l’entraîneur du Losc Rudi Garcia (qui a pourtant applaudi comme ses hommes les deux Parisiens) a refusé que les siens y participent… » Les deux vétérans ont ensuite reçu des cadeaux à l’issue de la rencontre. « J’ai passé trois années exceptionnelles ici, résume Claude Makelele dans le quotidien francilien. J’ai vécu de bons moments avec ce groupe. Nous avons su grandir ensemble. C’était mon objectif. Il est atteint. J’espère qu’il y aura une continuité. Il faut tout faire pour que ce club retrouve sa grandeur. »
Le Parc, terre de champions. Après Bordeaux en 1999 et Lyon en 2004 puis en 2006, c’est la quatrième fois en douze ans qu’un club célèbre son titre de champion de France sur la pelouse du Parc des Princes.
Les décisions arbitrales
L’égalisation de Hoarau. Alors que l’arbitre avait indiqué deux minutes de temps additionnel au minimum, le PSG obtient un coup franc à la fin de la 45e+3. Nenê joue tellement vite que Bodmer et Erding sont encore en train de se placer, dos au ballon, quand le Brésilien sert Hoarau. Le Réunionnais n’est pas en position de hors-jeu, contrairement à ses deux coéquipiers, dont il est légitime de considérer qu’ils font action de jeu.
L’expulsion de Hoarau. Après un premier carton jaune pour une semelle, Guillaume Hoarau a été averti en début de seconde période pour une simulation à l’entrée de la surface de réparation.
L’expulsion de Kombouaré. « L’arbitre ne m’expulse pas parce que j’ai touché le bras du quatrième arbitre, il m’expulse pour contestation, a indiqué Antoine Kombouaré dans L’Équipe. Le fait de contester n’est pas trop grave, surtout lorsqu’il y a beaucoup de respect envers le corps arbitral, c’était le cas ce soir. » « Je demande au corps arbitral, mais surtout au quatrième arbitre, d’avoir un peu de psychologie, un peu de recul par rapport à la situation, se justifie l’entraîneur parisien sur PSG.FR. Je n’ai jamais été insultant, je n’ai pas tenu de propos grossier. J’ai simplement dit que c’était un pleurnichard. Il m’expulse pour ça. C’est dur. »
Les vidéos du résumé et des buts du match
Autres infos autour du match
Dans la presse
Jérôme Touboul, dans L’Équipe du 22 mai 2011 :
Il sera toujours possible d’estimer que le PSG a manqué hier soir une énième opportunité d’imposer une pression infernale sur Lyon avant le terminus du championnat. Mais le scénario du match donnera de la matière à une autre lecture. Paris est revenu deux fois au score et il y sera parvenu même à dix contre onze, quand la frappe rageuse de Bodmer alla se fracasser sous la transversale lilloise avant de franchir la ligne de but (2-2, 73e). Ce matin, le PSG reste à deux points de l’OL, avec une différence de buts défavorable de quatre unités. Une semaine avant de se rendre à Saint-Étienne un jour où Lyon ira marcher sur des braises à Monaco, l’équipe de la capitale n’est pas en position de force. Mais elle existe encore dans cette lutte passionnante pour le dernier ticket pour la Ligue des champions. […] Ce point fait du PSG un survivant dans la course au podium. Dimanche prochain, dans sa lutte à distance avec l’OL, Paris disputera une 38e journée à 15 millions d’euros. L’enveloppe (minimale) que toucherait le troisième de la Ligue 1 s’il franchissait le cap du barrage de la Ligue des champions, au coeur du mois d’août.
Laurent Perrin, dans le Parisien du 22 mai 2011 :
Un PSG révolté par les décisions de l’arbitre. Côté parisien, le sentiment d’injustice est immense. Paris laisse une nouvelle fois passer l’occasion de rejoindre Lyon au classement. Avec deux points de retard sur le troisième, l’espoir de se qualifier pour le tour préliminaire de la Ligue des champions est très mince. Malgré l’absence de quatre joueurs suspendus, il faudra gagner à Saint-Étienne dimanche prochain et croiser les doigts pour que Lyon s’incline à Monaco. Mais après la défaite en finale de la coupe de France, les regrets sont d’ores et déjà conséquents.
Performances. Mamadou Sakho (« une formidable présence ») et Mathieu Bodmer (« a donné beaucoup de ballons chauds ») héritent des meilleures notes dans la presse spécialisée. Hoarau est également crédité d’une bonne prestation : il « avait représenté l’essentiel du danger pour la défense lilloise », estime L’Équipe, tandis que le Parisien se contente d’un cahier de notes sans commentaire. A contrario, Tiéné et surtout Erding sont désignés comme les Parisiens les plus en difficulté.
Réactions
Antoine Kombouaré : « C’est une énorme déception, mais je suis très fier de la prestation de mes joueurs. J’ai vu une très très grande équipe du PSG. […] Ce qui s’est passé, cela fait partie des aléas d’une saison. Le problème, c’est qu’on a beaucoup de faits de jeu qui ne nous sont pas favorables en cette fin de saison. Il faut faire avec. Maintenant, il faut gagner à Saint-Étienne pour espérer décrocher cette troisième place malgré tous les coups qu’on nous met sur la tête. Moi, je ne parle pas de l’arbitrage, vous êtes assez grands pour juger. Mais, quand je vois qu’Hoarau est expulsé pour une simulation, les bras m’en tombent. » (sources : L’Équipe, le Parisien)
Robin Leproux : « Je tiens surtout à relever le très bon match de l’équipe. Ils ont livré une prestation formidable avec un public qui a répondu présent. L’ambiance était super. […] On a encore nos chances dans cette course au podium. Ce soir, les joueurs ont fait preuve d’un état d’esprit courageux. C’est la preuve qu’ils n’avaient rien lâché, qu’ils avaient à cœur de se racheter après la défaite mercredi. Ils veulent finir la saison en beauté. Tout est encore possible. » (source : le Parisien)
Nenê : « On a réussi à obtenir le nul face aux champions de France, ce n’est pas rien. On a lutté jusqu’au bout. Et on a bien l’intention de le faire aussi à Saint-Étienne. On croit encore à cette troisième place. Dans le football, tout reste possible. On va se battre. Mais d’ores et déjà, sur l’ensemble de la saison, et le match de ce soir, tout le monde est à féliciter. Ce soir, on a fait preuve d’un très bon état d’esprit. » (source : le Parisien)
Ludovic Obraniak : « Paris a fait un grand match. Ils l’on fait avec panache. Il faut les féliciter. C’est un beau match. Sacré ici à Paris, dans la même semaine que la coupe, c’est quand même quelque chose. » (source : AFP)
Suspensions
Expulsé, Guillaume Hoarau sera automatiquement suspendu à Saint-Étienne — tout comme Siaka Tiéné, Nenê et Clément Chantôme.
Également avertis samedi soir, Mamadou Sakho et Sylvain Armand ne sont pas menacés. En revanche, Mathieu Bodmer reste en sursis jusqu’à la fin de la saison — une éventuelle suspension serait appliquée la saison prochaine.
Retrouvailles
Pierre-Alain Frau (2006-2007), Mickaël Landreau (2006-2009) et David Rozehnal (2005-2007) retrouvaient leur ancienne équipe. À Paris, seul Mathieu Bodmer (2003-2007) a joué à Lille auparavant.
Dans le passé, une quinzaine de joueurs ont porté les deux maillots : Landrin, Pichot, A. Cissé, Lama, Dieng, Pardo, Angloma, Murati, Simba, Rabat, Perez, Brisson, Nouma, Dréossi, Planchard — sans compter Reuzeau, Graille, Lacombe, Halilhodzic, Bergeroo et Peyroche en incluant le staff.
Côté tribunes…
Affluence. 40 404 spectateurs — dont 1 023 supporter lillois — étaient présents au Parc des Princes samedi soir, d’après les chiffres communiqués par la LFP.