[J02] Retour sur Lille 0-0 PSG

Le point du match nul ramené par les Parisiens leur permet d’occuper la quatrième place après la deuxième journée de L1.

Les enseignements du match

Une nouvelle solution côté gauche

Contre Saint-Étienne, Kombouaré avait décidé de tester Tripy Makonda au poste de latéral gauche, pour pallier la blessure d’Armand. Le jeune joueur avait été très en difficulté. L’entraîneur parisien a décidé de ne pas renouveler l’expérience contre Lille, ce qui est plutôt logique : face à Hazard ou Gervinho, Makonda aurait encore eu fort à faire, et le risque qu’il prenne le bouillon une deuxième rencontre de suite était sans doute trop grand. Si Kombouaré compte sur lui, mieux vaut qu’il le relance dans une rencontre où l’adversité est moindre.

En revanche, malgré le retour dans le groupe d’Armand, c’est Marcos Cearà qui s’est retrouvé titulaire au poste d’arrière gauche. Le Brésilien, toujours de bonne volonté, s’est montré très à son aise à ce poste, et pourtant il était du côté fort lillois, confronté aux montées incessantes de Debuchy. Il a été bien aidé par son compatriote Nenê, qui s’est toujours replié efficacement dans les moments chauds.

Le duo a également parfaitement fonctionné offensivement, les premières attaques étant la conséquence de combinaisons entre les deux hommes. Même sur son mauvais pied, Cearà n’a pas hésité à centrer quand cela s’imposait. Au final, étant donné que la probabilité de voir arriver un nouvel arrière gauche arriver diminue avec le temps, cette prestation du latéral brésilien est plus que bienvenue.

Quant à Nenê, il a probablement été l’homme de la rencontre. Techniquement irréprochable avec des contrôles d’une efficacité redoutable, couplés à des centres et des coups de pied arrêtés faisant toujours travailler la défense adverse, Nenê a été omniprésent. Pour preuve, Nenê est dans le coup sur huit occasions parisiennes.

L’axe défensif réussit son test

Qu’on ne se trompe, la nécessité de recruter un défenseur central est toujours bien présente. Mais hier soir, l’arrière-garde parisienne a été en tout point irréprochable. Les défenseurs ont été rudement mis à l’épreuve durant le premier quart d’heure, et ils ont remporté quasiment tous les duels, empêchant les Lillois de se créer des occasions alors que la possession était largement en leur faveur. Camara et Sakho ont alterné les bons jaillissements et les retours salvateurs, et se sont montrés cette fois-ci plutôt appliqués dans la relance, sans être devenus des monstres de précision.

La puissance de feu lilloise n’a donc pas fait le poids face à ces deux joueurs. Même quand De Melo prenait le dessus dans le jeu aérien, la présence d’un des axiaux était suffisamment pressante pour empêcher l’attaquant adverse de mettre en danger Coupet. L’éventuelle recrue à ce poste sait donc qu’elle n’aura pas de place de titulaire garantie.

Le PSG a désormais un banc

L’an dernier, le banc parisien était considéré comme un peu juste. Il était rare de voir un joueur rentré en jeu en cours de match apporter un vrai plus à l’équipe. Cette saison, Luyindula et Clément — qui avaient énormément joué l’an passé — sont des remplaçants. Et ce sont donc des joueurs d’un tout autre niveau qui sont à la disposition de Kombouaré pour modifier le visage d’une rencontre. Ces deux joueurs sont rentrés en même temps dimanche soir, à la place d’Erding et Bodmer, et le PSG n’a pas souffert, au contraire.

Comme à son habitude, Jérémy Clément a couru dans tous les sens, se montrant par ailleurs particulièrement appliqué dans son jeu vers l’avant. Pour tout dire, la différence avec Bodmer dans la qualité de passe ne s’est pas vue, et bon nombre de contre-attaques sont parties des remises intelligentes de Clément.

Peguy Luyindula a quant à lui joué dans son registre : en effectuant des prises de balle très perturbantes pour l’adversaire, avec la protection qui va avec. Le joueur a ainsi provoqué plusieurs fautes adverses, dont la dernière qui a donné le coup franc presque gagnant de Nenê.

Ces deux rentrées intéressantes s’ajoutent à celle décisive de Giuly la semaine passée, pouvant laisser espérer que, cette saison, Paris aura enfin un banc conséquent.

Autres infos autour du match

Stats en vrac

 Aucun centre. L’an passé, il était admis que le positionnement de Sessegnon sur le côté gauche empêchait le joueur de réaliser des centres. Avec l’arrivée de Nenê, Sessegnon se retrouve côté droit… mais cela ne semble rien changer à l’affaire : les statistiques de la LFP nous indiquent que, sur les deux premières rencontres de championnat, le Béninois totalise la bagatelle de 0 centre.

 Tirs cadrés. Le Losc a cadré 1 tir sur 11, contre 5 sur 11 pour le PSG. (source : LFP.fr)

 Matches nuls : huitième 0-0 consécutif. Le premier Lille-PSG à s’être soldé par un match nul a eu lieu en 1980/1981 ; les deux équipes s’étaient séparées sur le score de 2-2. Depuis, les huit matches nuls ont tous été conclus sur le même score : 0-0.

 18 victoires sur… 20. Le Losc restait 18 victoires lors de ses 19 derniers matches à domicile ! Les Lillois avaient marqué au moins un but par match sur leur terrain depuis octobre 2009. (via lequipe.fr)

 Déplacements. Le PSG n’a pas remporté un match de L1 à l’extérieur en 2010 ; sa dernière victoire remonte au 2 décembre 2009 à Boulogne-sur-Mer (2-5). Depuis, les Parisiens n’ont inscrit que 4 buts lors de leurs 12 derniers déplacements en championnat.

Historique Lille-PSG

 Bête noire. Paris ne s’est imposé que trois fois à Lille : en 1971/1972 (1-3), en 1993/1994 (0-2) et en 1996/1997 (0-1). Face aux 9 matches nuls et aux 22 défaites, le taux de succès affiche donc un petit 9 %. Le pire bilan du PSG en L1. (voir Lille-PSG : Paris se déplace chez sa bête noire !)

 0,2 but depuis 10 ans. Le PSG n’a inscrit que 2 buts lors de ses 10 derniers matches à Lille. Le bilan s’améliore à mesure que l’on prend du recul : 0,27 but depuis 1986, et 0,52 depuis 1970.

Infos en vrac

 Textile. Le PSG portait son traditionnel maillot bleu-blanc-rouge-blanc-bleu, mais avec un short et des chaussettes blancs, pour éviter la ressemblance avec la tenue lilloise.

Dans la presse

Dominique Sévérac, dans le Parisien du 16 août 2010 :

Quatrièmes après deux journées, ils confirment leur bon début de saison. […] Paris, c’est solide ! Il faut sans doute se méfier des emballements de début de saison, et se souvenir par exemple qu’Auxerre avait commencé le dernier exercice par trois défaites sans marquer un but avant de se qualifier au final pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Cela dit, le PSG trace un début de route relevé dans ce championnat 2010-2011. […] De la consistance, des remplaçants de très bon niveau, un mental irréprochable pour l’instant : on dirait bien que le PSG a changé. Franchement, on a hâte de voir la suite.

Jean-Marc Butterlin, dans L’Équipe du 16 août 2010 :

Deux impressions se dégagent. D’abord qu’on a sans doute vu deux équipes qui ne seront pas faciles à bousculer cette saison. Ensuite que Paris, malgré la domination d’ensemble des Lillois, aurait mérité de s’imposer eu égard au nombre supérieur d’occasions qu’il s’est créé. Avec un mélange de prudence face à une équipe dont la boulimie offensive n’est plus à vanter et de calcul pour remonter de bons ballons en attaque, le PSG a fait preuve d’une solidité qui devrait lui permettre de voyager cette saison. Et si Nenê traverse l’année avec la même envie qu’hier soir, Antoine Kombouaré a peut-être trouvé l’élément qui donnera de la vie à son jeu offensif.

 Performances. Pour L’Équipe, les meilleurs Parisiens se nomment Nenê (7), Camara (6) et Cearà (6). Au Parisien, ce sont Nenê (7), Sakho (7) et Cearà (6,5) qui s’en tirent le mieux. À l’inverse, Makelele (4) et Sessegnon (4) sont les moins bien notés par le quotidien sportif ; le Parisien estime de son côté que les Parisiens les moins en vue furent Sessegnon (5) et Hoarau (5).

Réactions

 Antoine Kombouaré : « Je dirais que nous avons pris un très bon point mais que nous aurions pu ramener les trois points de la victoire. On a fait ce qu’il fallait défensivement. Nous avons été très costauds. Tactiquement, on a bien joué le coup avec des joueurs très disciplinés. Nous avons eu de très belles situations que nous aurions pu exploiter. Je suis heureux ce soir. Ce n’est que du positif mais il faut trouver un bon équilibre entre le match de Saint-Étienne intéressant offensivement et des lacunes défensives et ce soir, où nous avons été solides défensivement mais où nous n’avons pas pu nous lâcher offensivement. […] Je peux comprendre les téléspectateurs, déçus du 0-0, mais, en tant qu’entraîneur je suis satisfait. C’est un très bon 0-0 qui aurait pu se traduire en résultat positif, en victoire. » (source : lequipe.fr)

 Mathieu Bodmer : « On a bien étudié le jeu de Lille. Le plan mis en place a bien fonctionné. Lille a exercé un gros pressing et on a fait pas mal de fautes, eux aussi. Au bout de vingt, vingt-cinq minutes, on a davantage écarté et il y a eu plus d’espace pour poser le ballon. En début de saison, les équipes se cherchent un petit peu. L’impact physique est important, et après, on joue. […] Il faut que je prenne mes marques et que j’apporte encore plus offensivement. Cela fait un mois et demi que je suis revenu et que je joue à ce poste de milieu défensif. Il faut enchaîner les matches et prendre les repères avec les partenaires, car ce n’est pas le même jeu qu’à Lyon. » (source : le Parisien)

 Rudi Garcia : « Le nul est équitable. On a eu la maîtrise et la possession du ballon. Mais on est tombés sur un PSG bien organisé et venu pour défendre. Il aurait fallu être meilleur dans les trente derniers mètres, et prendre plus de risques offensifs. Avec un seul tir cadré sur onze, on ne peut pas l’emporter. » (source : L’Équipe)

 Yohan Cabaye : « C’est une déception, forcément. À domicile, on voulait les trois points. Il y a eu des bonnes choses, mais ce match, on aurait très bien pu le perdre, surtout en fin de match. Ils étaient bien en place, et nous, on n’a jamais vraiment trouvé de décalages. En plus, ils ressortaient bien le ballon, on ne pouvait pas partir à l’abordage, c’était compliqué, il fallait se méfier. On a manqué de poids offensivement, mais ça aurait pu être pire. » (source : L’Équipe)

Suspensions

Averti dimanche soir alors qu’il était en sursis après son expulsion en match amical avec Monaco en début de saison, Nenê sera suspendu à Sochaux.

Aucun joueur parisien ne risque de suspension lors de son prochain avertissement.

Armand et Sakho (jusqu’à la 9e journée), Makonda et Clément (J10), Bodmer, Cearà, Makelele et Nenê (8es de coupe de la Ligue) seront sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Retrouvailles

Pierre-Alain Frau (2006-2007) et Mickaël Landreau (2006-2009) retrouvaient leur ancienne équipe. À Paris, seul Mathieu Bodmer (2003-2007) a joué à Lille auparavant.

Dans le passé, une quinzaine de joueurs ont porté les deux maillots : Landrin, Pichot, A. Cissé, Lama, Dieng, Pardo, Angloma, Murati, Simba, Rabat, Perez, Brisson, Nouma, Dréossi, Planchard — sans compter Reuzeau, Graille, Lacombe, Halilhodzic, Bergeroo et Peyroche en incluant le staff.

Ailleurs en L1…

 Ancien. Prêté au Stade brestois, Granddi Ngoyi est rentré en jeu à la 77e minute du match Brest 1-1 Auxerre ce week-end. Son club est 17e. (source : LFP.fr)

 Ça n’arrive qu’à Paris. Outre le nouveau but évitable concédé par Mandanda — et les psychodrames Niang et Ben Arfa —, on relèvera ce week-end les deuxièmes défaites consécutives de Marseille (3-2 à Valenciennes) et Bordeaux (1-2 contre Toulouse). Lyon a également perdu, 3-2 à Caen.

Côté tribunes…

 67 supporters bien encadrés. Ce lundi, le Parisien fait le récit du dispositif de sécurité : « Des forces de l’ordre à cheval, 600 CRS, un hélicoptère de la gendarmerie dans le ciel nordiste, des physionomistes censés reconnaître les supporters indésirables du PSG, un périmètre d’accès au stade sécurisé… Le dispositif mis en place pour ce premier match à l’extérieur du club de la capitale s’est voulu volontairement impressionnant. […] Seulement 67 fans de Paris étaient présents dans le secteur réservé aux visiteurs. […] Tout au long du trajet entre Paris et Lille, le car parisien a été escorté par une colonne de CRS d’une dizaine de véhicules. Un hélicoptère balayant le ciel nuageux et pluvieux au-dessus du convoi. Ce dispositif autour des supporteurs parisiens, décidé en concertation entre la préfecture du Nord et les pouvoirs publics parisiens, était pensé pour un déplacement de 1 000 personnes. »

 Interpellations. RMC indique que « près d’une trentaine de supporters du PSG ont été interpellés peu avant le coup d’envoi du match Lille-PSG. Ils ont fait l’objet d’un simple procès verbal pour non respect de l’arrêté préfectoral qui interdisait “l’accès au stade à toute personne identifiée comme supporteur du PSG, ainsi que toute personne ayant appartenu ou étant susceptible d’avoir appartenu à une association de supporteurs dissoute du PSG, ou appartenant à une association de supporteurs en activité du PSG”. »