Après les deux matches nuls concédés face à Monaco et Nancy, le PSG a perdu contre Lille. Une défaite qui, si elle ne présente pas le visage de l’infamie, n’en demeure pas mois hautement frustrante. Parce que ça s’est passé à la 89e minute, déjà, parce qu’Obraniak a avoué qu’il essayait de centrer, ensuite, mais surtout parce que ce but qui n’est même pas un tir était la première occasion lilloise de la rencontre. Ceci dit, que Lille se soit montré stérile et doive son titre à une réalisation heureuse ne change rien à l’affaire. Le PSG a vu sa coupe partir en terres nordistes, et le pire c’est que ce n’est pas la seule désillusion de la soirée.
D’abord, il faut compter sur la blessure de Makelele. Il purgera à Bordeaux une suspension. Mais et après ? Reviendra-t-il ? Le PSG aura bien besoin de son calme et de son expérience lors des trois matches qu’il lui reste à disputer. Surtout quand on sait que Tiéné, Nenê et Chantôme, avertis face à Lille, ne pourront pas jouer à Saint-Étienne pour la dernière journée de championnat ! Pour ce qui sera certainement l’emballement décisif, le PSG se voit d’ores et déjà amputé de son côté gauche. Après l’expulsion de Jallet, ce but qui ne veut pas venir à Monaco, puis la vaine débauche d’énergie en fin de match contre Nancy, la défaite contre Lille est-elle celle de trop ?
Le nombre de clignotants qui passent à l’orange finit par interpeller. Pourtant, les joueurs se donnent, le coach tente de préserver son groupe tant bien que mal, l’intention dans le jeu est là, la construction aussi. Mais la finition, non. La constance dans les résultats non plus. Peut-on se qualifier pour la Ligue des champions, même sur un strapontin, quand on n’a jamais réussi à gagner trois matches de suite en championnat ?
La réponse est peut-être tombée lundi soir, à Brest. Lyon n’ayant pas réussi à s’imposer, le PSG tient désormais son destin entre ses mains. Qu’ils remportent leurs trois derniers matches et les Parisiens seront troisièmes.
Ne mentons pas : les batteries physiques sont dans le rouge. Ce n’est pas un hasard si Nenê et Chantôme n’ont pas montré leur rayonnement habituel lors de la finale, et si Jallet avait craqué contre Nancy. Pas un hasard non plus si Makelele s’est blessé à la hanche. Les organismes de nos joueurs sont à bout. Pire encore, l’usure mentale due à la désillusion de samedi a dû peser sur le sommeil, la récupération, et l’envie des Parisiens.
Pourtant, après le nul lyonnais, plus que jamais, la lumière brille encore. Tout va se jouer au mental. Sur des détails. La dynamique parisienne ne peut enjoindre à un optimisme béat. La spirale lyonnaise aurait presque de quoi vous refroidir un directeur du FMI lâché au Pacha Club pendant sa fameuse nuit du string clouté.
Alors, faut-il y croire ? Oui, plus que jamais ! L’Olympique lyonnais nous a montré que calendrier facile ou pas, leurs matches n’étaient certainement pas gagnés d’avance. À Paris de prouver dès mercredi, à Bordeaux, que même privé de son capitaine, face à une équipe blessée dans son honneur, il peut noyer ses propres peurs.
Sauf que lors de la première saison de Vahid Halilhodzic déjà, Paris avait affronté ce même défi : battre Bordeaux pour revenir sur Lyon. Après avoir raté deux penalties, le PSG s’effondrait et perdait 3-0, abandonnant ses rêves de titre. Sept ans plus tard, le stade Chaban-Delmas peut voir une autoroute s’ouvrir devant les joueurs de Kombouaré… ou au contraire, le marasme achever de s’emparer du vestiaire parisien. Car en cas de défaite, Lyon aurait finalement glané un deuxième point d’avance… Avec sa différence de buts favorable et deux petits matches restants à jouer, une défaite en Gironde pourrait s’avérer fatale. La contre-performance de trop.
Et le balancier de continuer d’osciller du rêve au cauchemar. Jusqu’à la dernière minute, il faudra continuer à se ronger les ongles.
Avec pour seule certitude que cette fin de saison laissera des blessures terribles. Malheur au vaincu. Dans ce mélange de trouille et d’exaltation, la finale disputée contre Lille est finalement déjà loin. Pas plus mal. La vie continue. Le PSG flotte et n’a finalement pas coulé. Pour l’instant.