Le PSG est l’une des équipes qui a produit le meilleur football de cette 34e journée. Sans doute celle qui s’est procurée le plus d’occasions franches. Occasions finalement menées à leur terme parce qu’Erding a fait le métier. Il les a exploitées comme il le fallait. Seulement voilà, Paris ne s’en retrouve pas moins avec deux points de retard sur les Lyonnais. Alors même que tous les supporters du PSG comptaient justement sur cette journée pour prendre un peu d’avance. Le coup dur.
Alors difficile de retourner au mastic ce lundi. Quelle leçon retenir de tout cela ? Que le football récompense davantage les équipes qui remettent depuis dix ans leur sort entre les mains du dieu du coup franc foireux de la 85e minute ? Que les Marseillais, qui ne servent décidément à rien, perdent leurs super pouvoirs dès que ça n’emmerde plus les Parisiens, retournant de manière fort inappropriée à la condition d’équipe de pieds carrés qu’ils ont quittée pendant trois mois ? Juste le temps de défier les statistiques de l’équipe la plus chanceuse de L1 ?
Et pour nous ? La leçon c’est peut-être que lorsque Chantôme est écarté du bras en pleine surface, il ne sert à rien d’espérer que l’arbitre siffle un penalty ? Ou alors que décidément, les gardiens adverses sont bien courageux pour s’entraîner 363 jours par an, dans le but d’exercer leurs talents lors des deux seuls matches les opposant au PSG ?
Ou alors, peut-être n’y a-t-il rien de nouveau à retenir de cela… Franchement, vous avez déjà cru que nous bénéficierions un jour de ces coups de pouce du destin, qui font que l’OM se voit refuser un but parfaitement valable chez vous ? Vous avez imaginé ça possible au Parc, vous ? Ou alors, vous pensiez peut-être que le PSG pourrait bénéficier d’un bon résultat des Olympiens, une fois dans son histoire ? Arrêtons de plaisanter : il n’y a qu’une morale à cette histoire. Le Paris Saint-Germain n’a pas d’ami. Ni de chance, d’appui, de soutien, de circonstance favorable ou d’allié de circonstance. Il ne faudra rêver aucune faveur.
Cette fois encore, le PSG ne pourra compter que sur lui-même.
Tous les plans de marche, toutes les prévisions sont désormais caduques. Inutile de se fatiguer, ce championnat résiste à toute analyse logique. Kombouaré l’a d’ailleurs très bien compris, lui qui a fait tourner son groupe face à Monaco. Désormais, nous sommes engagés dans le tunnel. Tout le Paris Saint-Germain, joueurs, entraîneur, supporters, nous en avons franchi la limite samedi dernier, et nous n’en sortirons qu’au soir du déplacement à Saint-Étienne. C’est la dernière étape.
La direction ? Facile : c’est tout droit. La lumière ? Aucune. L’aide extérieure ? Aucune. Les plages de repos ? Aucune. Tout droit, dans la nuit, en groupe, mais seuls. Pas d’espoir pour ceux qui craqueront. Pas de pitié pour ceux qui n’y croiront plus. Un long tunnel de quatre journées de championnat, plus une finale de coupe de France. Tout droit. Et pour ceux qui regrettent, qui se disent qu’ils auraient bien pris une dernière grande bouffée avant de s’engager là-dedans, qu’il serait plus sage de ne pas trop s’investir, il y a une mauvaise nouvelle. Il n’y a plus de retour possible. Quant à la vitesse, c’est simple… À fond. Tout le temps.
À fond et ce dès demain contre Nancy ! La machine PSG doit monter en régime et atteindre son maximum dès l’entame du match de demain. Cette rencontre vient trop tôt, l’adversaire qui joue sa survie n’est pas idéal, les têtes sont encore embrumées par le coup reçu ce week-end. Rien ne nous est favorable. Tant pis. Il n’y a plus de choix. En avant ! Il faut battre Nancy.
Se préparer méticuleusement, que chaque pièce soit bien à sa place et puisse donner son rendement maximal. Paris aura besoin de tous ses rouages. Dès ce matin, Kombouaré va faire monter ses joueurs en pression. La fatigue, les soixante matches, les déplacements en Ukraine que l’on fait ou pas pour s’économiser, tout cela ne compte plus. Il a relancé son groupe, Erding, Camara, Cearà et les jeunes Bahebeck et Kebano sont des alternatives crédibles. Alors tout le monde devra être au taquet, dès l’entraînement. Tout donner. Tout le temps. Ça commence là, pour se préparer à battre Nancy !
On nous parle de gestion de l’effort, de préparations physiques sur la durée, de groupes à préserver. Fini tout ça. Une seule règle maintenant : à fond ! Tous. Titulaires, remplaçants, à fond. Il y a un titre à aller chercher. Ce n’est qu’une coupe de France ? Un trophée comme on en a gagné tant d’autres qu’on ne les compte même plus ? On pourrait peut-être en profiter pour souffler et mieux se consacrer à la lutte pour la Ligue des champions ? Conneries ! C’est le trophée pour lequel le président Borelli a embrassé la pelouse du Parc ! Qui pourrait négliger une coupe pour laquelle le plus amoureux des présidents s’est jeté au sol en pleurant ? Sommes-nous devenus si bourgeois, si gavés que nous en venions à ne plus apprécier ce pourquoi d’autres se sont sacrifiés ? N’avons-nous plus les couilles de tout jeter et de vaincre, vaincre, vaincre encore ? Il n’est pas question de suivre cette rencontre bouffis d’orgueil, en ne faisant pas tout pour la gagner. Le Paris Saint-Germain aura besoin de toutes les énergies pour aller rechercher sa coupe. Il le faut. Tout remporter, tout écraser, tout repousser et renverser le sort. À fond !
Le temps du choix a passé. Paris peut encore réaliser son rêve. Mais pour cela, aucune erreur possible. Le rush final défile déjà. Le PSG y est en retard. À la sortie, la victoire n’en sera que plus belle. Ou la défaite que plus amère. Mais inutile d’y penser. Vous le saviez. Qui vous avait promis un chemin bordé de fleurs ? Ne saviez-vous pas que cette course serait sans pitié quand vous en avez pris le départ, il y a si longtemps ? N’espériez-vous pas que se lèverait le jour où vous pourriez enfin tout jouer sur un dernier coup de rein ? Ce jour est venu. En avant !
Lyon ne gagnera pas ses quatre derniers matches. Il ne l’a jamais fait cette saison. Nous non plus. Ce serait fou de voir le PSG enfin tout gagner. Ce serait illogique. Mais qui vous a demandé d’être logiques ? Ou réalistes ? Ou sains d’esprit ? C’est encore possible ! Le PSG peut le faire ! Nenê, Hoarau et Sakho peuvent le faire ! Le Parc peut le faire ! Faites-le !
Il faut battre Nancy. Et poursuivre notre route.
Il faut battre Nancy.