Après deux saisons à lutter dans les tréfonds du classement de la L1, et malgré un bon championnat 2008/2009, on garde de Paris l’image d’une équipe friable mentalement, sujette aux crises d’angoisse à domicile. Mais les coaches passent, et les choses changent…
Confiance et soif de vaincre
Lors des premiers matches de la saison, certaines attitudes en disent plus long que bien des interviews estivales. Et samedi, après l’ouverture du score mancelle, les supporters présents au Parc des Princes ont pu constater que les discours tenus pendant les stages préparatoires des Parisiens pourraient bien se traduire en actes.
Alors que sur le premier tir de son équipe Helstad venait de tromper Coupet, une scène peu banale a animé la rencontre. Après les célébrations d’usage, les joueurs du Mans ont en effet pris le temps de se désaltérer devant leur banc de touche. Il faut dire que la fournaise avait de quoi vous écraser de chaleur. Seulement en face, loin de se livrer à de saines ablutions, les Parisiens se tenaient déjà prêts à engager, tous bien en place.
Encaisser un but contre le cours du jeu, alors même que vous avez gâché quelques occasions nettes aurait de quoi faire douter. Le sentiment de relative injustice, l’envie de trop bien faire, l’exigence de résultat après un nul bêtement concédé à Montpellier auraient pu traverser les esprits. Pourtant, jamais les joueurs du Paris SG n’ont semblé en proie au trouble.
Il n’y avait lors de cet intermède rafraîchissant aucune tête baissée côté Rouge et Bleu. Pas de discussion entre des joueurs s’accusant l’un l’autre d’avoir failli, pas de besoin de remobiliser les troupes par un discours guerrier du capitaine. Chacun avait regagné son poste avec l’envie manifeste d’en découdre au plus vite. Ce n’était pas là l’attitude générale de perdants.
Et si quand les Manceaux s’en sont retournés vers la pelouse, c’était eux qui avaient vu une petite pointe de doute les cueillir ? Oui, ils avaient marqué, oui le hold-up semblait se profiler… et pourtant le Parc tout entier compris que quelque chose clochait. Les joueurs du PSG, imperturbables, piaffaient d’impatience.
Les actions suivant la remise en jeu ne tromperont d’ailleurs pas : Paris poursuivait sur la voie déjà empruntée lors du premier quart d’heure. Un jeu certes perfectible, mais toujours collectif et orienté vers l’avant, de nombreux appels, de l’envie. Mais surtout, pas trace d’une quelconque inquiétude, pas de tentatives solitaires vouées à l’échec. Et aucun signe d’énervement ou d’abandon. La confiance et la soif de vaincre portaient les couleurs parisiennes, même à 0–1.
La touche Kombouaré ?
Lors de ses déclarations publiques, le nouvel entraîneur parisien a insisté sur la confiance à acquérir. Si l’on rajoute à cela la réputation de frilosité de Paul Le Guen, il est légitime de se demander si le retournement de situation vécu face au Mans ne résonnerait pas comme le prémisse d’un effet Kombouaré.
La saison passée, Paris n’a su gagner après avoir été mené qu’à deux reprises. Hasard ou coïncidence, ce sont deux matches consécutifs qui ont vu les Parisiens arracher ces victoires. Lors de la 9e journée, Paris battait Lorient au Parc des Princes par 3 buts à 2, alors même que les Bretons avaient su prendre l’avantage à deux reprises. Puis, à la 10e journée, c’est au Vélodrome que les Parisiens, rentrés au vestiaires avec un retard d’un but, avaient inversé la tendance pour la dernière fois de la saison, en battant l’OM par 4 buts à 2.
Mais cette petite statistique peut tromper. Si Paris n’a réussi que deux retours gagnants en une saison complète de L1 avec Paul Le Guen, il ne faut pas en déduire qu’il manquait de caractère. Si l’on prend en compte le fait que sur ses 19 victoires en championnat, le PSG a su à 9 reprises garder ses cages inviolées, on prend la mesure de la rigueur mentale de ce groupe. Une telle solidité défensive ne pouvait relever du hasard : les hommes de Le Guen savaient préserver un résultat, ce qui demande là aussi de grandes ressources mentales.
Kombouaré n’a donc pas récupéré le groupe traumatisé qu’avait laissé Guy Lacombe il y a de cela deux saisons. Là, dès que l’adversaire marquait, les joueurs du PSG bafouillaient leur football. Ils se mettaient ensuite tout seuls dans d’inextricables situations. Mais la saison passée, ce n’était déjà plus le cas. Si certaines défaites ont vu un PSG laborieux offensivement, comme celles face à Grenoble, Toulouse et Rennes à domicile, cela tenait sans doute plus à un recrutement ne correspondant pas à ce que Paul Le Guen avait demandé plutôt qu’à des lacunes psychologiques.
Certes, Antoine Kombouaré semble vouloir construire un Paris Saint-Germain plus offensif, et peut-être davantage apte à retourner certains scénarios compromis. Mais pour cela, il s’appuie sur un groupe façonné par son prédécesseur, et enrichi de cet attaquant dévoreur d’espaces qui manquait à Le Guen : Mevlut Erding. Mais la saison débute à peine, et il ne faudrait pas tirer trop d’enseignements après cette victoire face à un adversaire somme toute modeste.
Jusqu’où le Paris Saint-Germain ira-t-il ? Saura-t-il rééditer la performance de cette deuxième journée ? Les Parisiens réussiront-ils à progresser défensivement afin de préserver plus souvent leur but, s’évitant ainsi d’inutiles frayeurs ? Paris peut-il augmenter encore son capital confiance ? Voilà les défis de ce nouveau PSG, le PSG au mental version Kombouaré.