Assister à la descente aux enfers d’un être humain que le temps prive inexorablement de son esprit prend une dimension encore plus poignante quand la victime était un intellectuel. Or, Laurent Perrin, homme de Lettres, avait jusqu’ici fait carrière sur ce don d’écriture que les fées avaient bien voulu lui octroyer à la naissance. Constater en ce 11 octobre que ce journaliste d’Aujourd’hui – le Parisien avait été frappé la nuit précédente d’une dramatique crise d’amnésie totale a donc provoqué un grand émoi dans toute la communauté du sport.
Le site Internet PSGMAG.NET se devait de consacrer un article au travail de ce grand monsieur, ce collègue aujourd’hui perdu pour la profession. Bien que travaillant pour une maison concurrente, Laurent Perrin avait su gagner le respect de notre équipe rédactionnelle, et l’estime des supporters du PSG. Alors comme on dit dans ces cas-là, chapeau bas, et ciao l’artiste !
Funeste jour que ce 11 octobre
Ce matin du 11 octobre, la rédaction de PSGMAG.NET bruissait de rumeurs : après l’épidémie de démagogie galopante ayant frappé le journal L’Équipe, c’était au tour du Parisien de voir une de ses plumes frappée par le sort. La dernière édition du journal régional pointait la réalité du doigt dans ce qu’elle avait de plus terrible, et de plus injuste : Laurent Perrin avait perdu la raison.
Dès la première ligne de son article, l’amnésie, criarde, le poussait à la faute :
Laurent Perrin : Avez-vous fixé à Paul Le Guen un objectif en termes de résultat ?
Charles Villeneuve : Non, moi, je ne tiens pas ce langage. Il y a toujours des vérités de l’instant et des vérités futures, mais les vérités futures, on ne les connaît pas. Pour l’instant, on est sur le même bateau et on espère que le bateau va arriver à quai. On est dans une construction beaucoup plus longue que cette saison, elle doit amener l’équipe à disputer le titre dans deux ou trois ans.
Un entourage professionnel absent, ou inconscient
Qu’elle est cruelle la maladie ! Mais est-elle seule responsable de ce dramatique article ? Ne faut-il pas ici fustiger l’entourage de Laurent Perrin ? Que le pauvre homme, victime de son esprit déliquescent, se contredise sans s’en rendre compte est bouleversant, certes. Mais que ses collègues, ses amis ne l’empêchent pas de se faire du mal, là, n’est-ce pas carrément criminel ?
Où était-il le co-auteur de ce papier du 11 octobre, Arnaud Hermant, quand Laurent Perrin citait la veille le président du Paris SG en ces termes :
Laurent Perrin : Mais êtes-vous satisfait du travail de votre entraîneur ?
Charles Villeneuve : Écoutez, je viens de vous dire qu’on lui maintenait notre confiance. Ça veut dire que je pense qu’on peut faire encore mieux avec Paul Le Guen. Sinon, il serait déjà parti. Mon ambition est de donner un vrai style au PSG. J’ai beau ne rien connaître au foot, je suis un spectateur comme les autres et je préfère regarder du beau jeu que ma montre.
Arnaud Hermant profitait du bonheur de voir son collègue adresser un pied de nez à leurs concurrents de L’Équipe, en réalisant une interview exclusive du président du PSG. Mais le lendemain, n’aurait-il pas pu, n’aurait-il pas dû à tout prix l’empêcher d’écrire cela :
En signant ce papier dans lequel son camarade dénie son travail de la veille, Arnaud Hermant ne scie-t-il pas la branche sur laquelle Laurent Perrin, proie involontaire des tourments de l’amnésie, est assis ? Est-ce là le rôle d’un camarade ? Non !
Voir Laurent Perrin lâché par ses propres collègues révolte ceux qui, comme nous, l’admirions. Enfin avant sa déchéance. Parce que le voir se contredire au sein même d’un unique papier a de quoi faire flancher même les plus fidèles des admirateurs.
Charles Villeneuve et Sébastien Bazin en désaccord… sauf quand il s’agit d’accuser Le Guen. Le Guen, que d’ailleurs, d’après le même Laurent Perrin, Sébastien Bazin défend… (et que Villeneuve défendait aussi la veille, toujours selon Perrin). N’en jetez plus, la déchéance est quasi totale. L’esprit du journaliste du Parisien succombant devant nos yeux éplorés à ses pertes de la mémoire immédiate.
Autres pertes de mémoire du journaliste : les réactions suivant le match PSG 0-0 Kayserispor sont déjà partiellement oubliées. Dans l’esprit malade de Laurent Perrin, Paul Le Guen n’a jamais expliqué devant la presse : « Nous aurions dû nous mettre à l’abri beaucoup plus tôt. Nous avons des difficultés à concrétiser nos occasions depuis le début de saison, c’est un mal récurrent et cela me contrarie. »
Les lecteurs n’échappent à la fameuse « source proche du club » que pour avoir droit à sa version édulcorée :
« Dans les couloirs, on murmure »… Ah, qu’il doit se retourner dans sa tombe Émilien Amaury, fondateur du journal le Parisien, de voir un journaliste de son quotidien en être réduit par la maladie à rapporter les ragots de couloirs. Décidément, quelle triste journée que ce 11 octobre…