Durant l’interview qu’il a accordée à L’Équipe et le Parisien vendredi, Charles Villeneuve s’en est pris à ses prédécesseurs :
Je savais qu’il y avait un risque. Je pensais que tous les administrateurs avaient les mêmes ambitions que moi. L’un d’entre eux – ou un certain nombre d’entre eux – n’avait certainement pas les mêmes ambitions pour le PSG. […] J’ai formulé un vœu devant les joueurs : si on veut faciliter la mission de mon successeur et laisser le staff technique travailler en paix, il faut épurer le conseil d’administration et empêcher que tout ancien président du club en fasse partie, y compris moi-même. Pas de nostalgiques, ni de revanchards. […] Je n’écrirai pas sur le PSG, même si je suis déjà sollicité par des éditeurs. Je ne pense pas qu’un ancien président doive s’exprimer sur le PSG, quelle que soit sa sortie.
Alain Cayzac récuse les accusations de Villeneuve…
S’estimant mis en cause par le futur ex-président du PSG, Alain Cayzac a décidé de contre-attaquer, dans un entretien donné au Journal Du Dimanche. Mais ce coup-là en revanche, la cible est clairement désignée :
Quand on met en cause mon honnêteté, je vois rouge. Entre les lignes et sans être parano, il m’accuse pratiquement d’avoir balancé sa lettre dans la presse. Je me sens meurtri et humilié. À l’écouter, je n’aurais même pas le droit d’écrire un livre. Ce n’est pas le pire : il parle d’« épurer le conseil d’administration ». C’est d’une violence inouïe. J’hallucine ! Les anciens présidents empêcheraient le staff technique de travailler ? […] Si Sébastien Bazin lui aussi, pense qu’un ancien président doit s’éloigner, je pars à la minute. S’il me demande de ne plus me montrer en tribune officielle, je n’irai plus. Je veux bien ne plus avoir le moindre rôle. Pour être honnête, quand je vais au stade, je me sens mal. Ce n’est pas un désamour. Mais quand vous avez été le taulier, vous revoyez le passé et, pour moi, il a surtout été difficile.
Plus loin, Alain Cayzac fera un léger mea culpa sur ses prises de paroles depuis sa démission en avril dernier :
Dans mon livre, j’ai égratigné Butler et regretté d’avoir donné un rôle de manager général à Paul Le Guen. Je fais amende honorable : je ne regrette pas d’avoir émis des réserves sur Le Guen, mais je reconnais que c’était critiquable dans la mesure où je restais dans l’environnement du club.
… puis l’accuse de se défausser sur lui
Il évoque ensuite sans détour tout le bien qu’il pense de Charles Villeneuve :
[Je suis resté au club] à la demande de Sébastien Bazin, et pour ne pas avoir l’air du mec aigri qui se tire. Mais je suis resté discret : je ne vais jamais en déplacement, je ne retourne pas dans les vestiaires. C’est incroyable de me faire ce genre de reproche. Ça l’est tout autant quand Villeneuve donne une leçon de gouvernance à Sébastien Bazin une semaine après avoir envoyé une lettre qui ne démontre pas une grande connaissance du fonctionnement de l’entreprise. Et qu’il me donne une leçon d’éthique et de loyauté vis-à-vis du PSG… J’y suis depuis trente ans, lui depuis huit mois. Je n’ai jamais eu envie de prendre sa place. Si je n’avais pensé qu’à ma gueule, je serais encore là. Tout cela est insultant. […] Charles Villeneuve veut me faire porter le chapeau. La preuve, il dit qu’il n’a pas fait une connerie en envoyant la lettre aux administrateurs – en fait, c’est une vraie connerie – mais il regrette que des mecs mal intentionnés l’aient envoyée à la presse. Il a besoin de passer pour une victime. Et il me fait ce qu’on a fait à Denisot par le passé : le coup des intentions machiavéliques de l’ancien président. Tout marchait correctement jusqu’à cette lettre. Je trouve ça pathétique pour le club. […] Candidat au poste de président délégué ? [Je ne le suis] absolument pas. Il faut passer à un autre projet avec du sang nouveau. Là-dessus, Villeneuve a raison. Il faut une personne qui possède une culture sportive. Moi, j’ai envie de faire ce qui est bon pour le club. Jouer un rôle sans être en première ligne, donner un petit conseil, très bien.
Bonne ambiance chez les anciens présidents… Pendant ce temps-là, on en oublierait presque que le PSG joue son avenir en coupe de France à Ajaccio, aujourd’hui même ! Pour rappel, le successeur de Charles Villeneuve ne devrait pas être connu avant le prochain Conseil d’administration, tenu le 3 février. Encore une bonne semaine à tenir…