Les enseignements du match
Les Parisiens en forme
Même si le PSG a encaissé un but et qu’il a souffert en fin de rencontre, ce sont bien les hommes du secteur défensif qui sont actuellement les plus en jambe au PSG. Le gardien tout d’abord : si Apoula Edel n’a pas eu d’arrêt important à faire — le penalty est hors-cadre, et il ne peut rien sur le but encaissé —, il a été très présent dans sa surface, notamment sur les ballons aériens où il s’est montré particulièrement serein. Quant à ses relances à la main, elles sont toujours très précises et utiles pour amorcer les contres.
Sylvain Armand a lui alterné le chaud et le froid : il a provoqué un penalty et s’est fait duper sur le but adverse, mais il a aussi marqué d’une frappe d’attaquant et enchaîné les tacles et les sauvetages lors de la dernière demi-heure. Tout comme Mamadou Sakho, qui s’est montré très prompt à intercepter les passes adverses — 15 ballons gagnés selon la LFP, seuls les latéraux ont fait mieux. À droite, Christophe Jallet a parfois souffert défensivement, même s’il est toujours présent sur son adversaire. Il a surtout cumulé les montées : il est le Parisien qui a le plus tiré aux cages, avec notamment une tentative renvoyée sur sa barre par Valverde.
Enfin, celui qui a peut-être encore été le meilleur joueur du PSG sur le terrain : Siaka Tiéné. Impassable, il n’a cette fois-ci pas pêché par excès de combativité, et il a multiplié les courses pour occuper un côté gauche orphelin de Nenê. Avec Luyindula qui repiquait plein axe, Tiéné a presque occupé un poste hybride entre défenseur et milieu, en se projetant systématiquement vers l’avant — et en se repliant immédiatement en cas de perte de balle. Plusieurs situations intéressantes en ont découlé : une volée dans la surface après un centre de Giuly — sauvée par Valverde —, et un centre du droit — son mauvais pied — qui conduit indirectement au but refusé de Luyindula. Un très bon match pour l’arrière gauche.
Retour sur les décisions arbitrales
Le début de rencontre a été une affaire de penalties. À la 5e minute, lancé par Tabanou, Mbengue s’infiltre dans la surface. Jallet, en taclant, lui fait un croc en jambe : l’arbitre n’a pas réagi, mais il y avait pourtant une faute bien réelle. À la 11e minute, suite à une remise de la tête de Bodmer, Hoarau peut intercepter le ballon dans la surface : Capoue le tacle par derrière, là aussi le penalty pouvait se siffler. Enfin, à la 17e minute, Sissoko rentre dans la surface, Armand va au contact mais le Toulousain glisse le ballon en retrait. Armand percute le joueur. Même si Sissoko n’avait plus le ballon, le contact est bien réel, et c’est fort logiquement que Philippe Malige a sifflé penalty.
À la 56e minute, dans la surface, Giuly remet le ballon devant le but, un défenseur toulousain effectue une remise de la tête vers son gardien, mais il n’avait pas vu Luyindula qui marque. L’arbitre-assistant lève toutefois son drapeau et invalide le 3-0. Pourtant, au moment où Giuly effectue sa remise, Luyindula est couvert par un joueur qui traînait le long de la ligne de touche. Que le ballon soit dévié ensuite volontairement ou non n’a pas d’importance : un hors-jeu ne peut être sanctionnable que sur une action d’un coéquipier. La onzième loi du jeu est en effet très claire : « La position de hors-jeu d’un joueur ne doit être sanctionnée que si, au moment où le ballon est touché ou joué par un coéquipier, le joueur prend, de l’avis de l’arbitre, une part active au jeu. »
Mais l’arbitre-assistant connaît-il réellement les lois du jeu ? L’an dernier, lors d’un PSG-Lorient, le même trio arbitral avait invalidé un but de Hoarau pour des faits similaires. Hoarau avait réalisé une tête, un défenseur avait dévié le ballon sur le même Hoarau qui avait marqué, et l’homme en noir avait levé son drapeau… Pire encore, à la mi-temps, il était venu expliquer au micro de Foot+ que Hoarau était hors-jeu sur la déviation du défenseur. Une méconnaissance des règles que l’assistant n’a manifestement toujours pas comblé depuis l’an passé.
Enfin, à la 62e minute, Tabanou a réduit le score a priori en demandant à Armand de laisser le ballon, qui s’est exécuté croyant que c’était son gardien qui s’adressait à lui [1]. En théorie, cette attitude est assimilée à un comportement anti-sportif visant à gêner l’adversaire, et doit être sanctionnée d’un carton jaune et d’un coup franc indirect [2]. En pratique, il est impossible pour un arbitre d’entendre ce que crient les joueurs, et donc de sévir sur une telle action.
Les vidéos de tous les buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Le PSG marque 2 buts, ou ne gagne pas. Opta relève que le PSG est l’équipe qui a marqué au moins deux buts le plus souvent cette saison en L1 : lors de 15 matches sur les 25 qu’il a disputés en L1 — soit 3 matches sur 5. Quand le PSG ne marque pas deux buts, il fait match nul (6 fois — quatre 0-0 et deux 1-1) ou s’incline (4 fois).
Le doublé d’Armand. Déjà buteur à Nice le week-end dernier, Sylvain Armand a inscrit un nouveau but ce dimanche. C’est la première fois de sa carrière qu’il marque lors de deux apparitions consécutives en L1, indique Opta.
Infos en vrac
Chantôme était malade. D’après lequipe.fr, Antoine Kombouaré a indiqué que Clément Chantôme avait joué dimanche soir alors qu’il souffrait d’une « légère gastro ».
Ça n’arrive qu’à Paris. Transféré à Rennes lors du dernier mercato hivernal, Abdoulrazak Boukari retrouvait le club avec lequel il avait commencé sa saison, Lens : face à son ancienne équipe, il a ouvert le score, compliquant encore plus la tâche des Nordistes dans leur lutte pour le maintien. À Louis-II, c’est Yohan Mollo qui a égalisé face à Monaco. Le joueur est prêté à Caen par… Monaco, et a ainsi privé le club auquel il appartient de deux points, l’empêchant de sortir de la zone de relégation.
Ressemblances : Armand, effet miroir
Le but de Sylvain Armand (voir la vidéo plus haut) ressemble à son premier but sous les couleurs parisiennes, en 2004/2005 : voir le but d’Armand contre Sochaux en mai 2005.
Dans la presse
Sylvie de Macedo, dans le Parisien du 28 février 2011 :
Le PSG a conclu ce mois de février de la plus belle des manières. Après sa qualification jeudi dernier pour les 8es de finale de la Ligue Europa, le club parisien a signé hier son deuxième succès consécutif en championnat. Cette victoire laborieuse contre Toulouse (2-1) permet à Paris, qui possède désormais six points d’avance sur le 6e, Montpellier, de s’installer plus confortablement dans le quinté de tête.
Performances. Le Parisien estime que le meilleur joueur du PSG dimanche soir fut Mamadou Sakho : « Un match très costaud avec une intervention décisive sur une frappe de Tafer (81e). Parfois touché mais jamais coulé. » Christophe Jallet (« une très bonne première mi-temps, avec des montées ravageuses et une frappe de mule sur la transversale »), Clément Chantôme (« très présent sur les ballons de récupération et un maillon indispensable avec le secteur offensif ») et Mathieu Bodmer (« sa vista et ses transmissions ont éclairé le jeu en première période ») sont également crédités de bonnes performances. En revanche, Guillaume Hoarau (« il ne s’est jamais montré dangereux ») et surtout Sylvain Armand sont pointés du doigt. Pour l’ancien Nantais, la balance est négative, estime le quotidien francilien : « Un drôle de match et une soirée contrastée avec deux grosses bévues (une faute qui entraîne un penalty et un ballon qu’il laisse filer sur le but toulousain). » Dans L’Équipe, Sakho sort également du lot positivement, tandis que c’est Peguy Luyindula qui hérite de la plus mauvaise note.
Réactions
Antoine Kombouaré : « C’est une énorme satisfaction. Cette victoire a été acquise dans la difficulté. C’est ce que j’aime voir, mon équipe en souffrance mais arracher des victoires. Elle apporte beaucoup de satisfaction mais elle sera intéressante pour les matches qui viennent. Ce n’est que du positif. C’est la preuve que le groupe est ambitieux, capable de compenser des absences. Ce n’est pas la première fois que l’on gagne sans Nenê. On ne peut pas toujours bien jouer et personne ne nous fait de cadeaux. On marque même un troisième but qui est valable pour moi, mais ce but encaissé nous met en difficulté en fin de match. Je crains le coup de pompe, on n’est pas des machines. On serre les dents, on s’accroche et surtout on gagne. Ça permet d’avoir un mental positif. Si on arrive bien placé début avril pour le sprint final, ce sera intéressant. » (source : AFP)
Alain Casanova : « On fait un bon début. On a l’occasion d’ouvrir la marque mais on ne le fait pas et, sur un coup de pied arrêté, on est mené. On a encore la possibilité de revenir mais on prend ce deuxième but avant la mi-temps. Ça hypothèque grandement nos chances de faire un bon résultat. J’avais demandé à mes joueurs de revenir à 2-1 pour les faire douter. On a alors eu une très grande possession de balle et des possibilités d’égaliser. Tafer a fait de bonnes choses et, sans deux-trois retours de Sakho, il aurait pu ouvrir son compteur but. » (source : AFP)
Sylvain Armand : « Sur le but toulousain ? Au moment de dégager le ballon de la tête, il y a quelqu’un qui me dit : “Laisse !” Je ne sais pas si c’est Edel ou Tabanou. Je me baisse en pensant que c’est Edel qui va prendre le ballon de la main, mais au final c’est l’attaquant. C’est le plus vicieux qui a réussi son coup. C’est dommage parce qu’on avait le match en main. Ce but nous a mis dans une situation inconfortable, on ne savait plus s’il fallait continuer à attaquer ou plutôt défendre. On a pris l’option d’essayer de bien défendre. » (source : le Parisien)
Suspensions
Seul Parisien averti dimanche soir, Christophe Jallet n’était pas menacé de suspension.
Côté tribunes…
Affluence. 29 860 spectateurs — dont 121 Toulousains en parcage visiteurs — étaient présents au Parc des Princes dimanche soir, d’après la LFP.
Ambiance. Bien que le match ait été placé sous le signe de la « journée du respect », les traditionnels chants « Toulouse on t’encule » étaient toujours aussi bien repris tout au long de la rencontre. De leur côté, Peguy Luyindula — à sa sortie — et Jean-Eudes Maurice — à son entrée en jeu — ont été sifflés par les supporters parisiens.