Deux manifestations étaient prévues samedi, avant le match PSG-Saint-Étienne, contre la suppression des abonnements à Auteuil et à Boulogne. Reportage et témoignages de plusieurs participants.
Manifestation côté Auteuil
Un appel à la manifestation place de la porte d’Auteuil avait circulé sur Internet. Plusieurs horaires se sont succédés : 16h, 16h45… À 17h15, ce sont environ 80 personnes qui sont réunies autour de la fontaine. Face à elles, à la sortie du métro, plusieurs dizaines de CRS, quelques chevaux de la Garde républicaine et des policiers en civil.
Vers 17h30, le cortège se réunit autour d’un tambour. Un tract est distribué ; à l’aide d’un mégaphone, les organisateurs répètent qu’il est primordial d’éviter tout incident. Les manifestants entament la traversée de la place de la porte d’Auteuil, puis ils s’immobilisent après seulement quelques mètres. Un membre des Karsud, de passage, déconseille aux organisateurs de partir dès maintenant : il est probable que d’autres supporters parisiens prêts à participer à la manifestation ne sont pas encore arrivés — un groupe d’anciens Lutèce Falco est notamment attendu. Surtout, les forces de l’ordre étant déjà en place, il serait regrettable de risquer une intervention policière dès maintenant, mettant ainsi fin à la manifestation plus de trois heures avant le début du match, sans avoir pu se faire entendre. Les organisateurs décidant de suivre ces recommandations, le cortège rebrousse chemin et envisage d’attendre quelques heures pour s’élancer de nouveau.
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Vers 19h15, après nous être rendus à la manifestation place de la porte de Saint-Cloud (voir plus bas), nous retrouvons le cortège d’Auteuil avenue du Général-Sarrail, à quelques dizaines de mètres de la tribune Auteuil. Devant un cordon de CRS, moins de 300 personnes sont réunies, sous l’œil de plusieurs dizaines de policiers en civil — parmi eux Jacques Prigent, le responsable de l’équipe des renseignements généraux chargée de surveiller les supporters du PSG. L’accès vers la tribune Auteuil reste ouvert pour les détenteurs d’un billet, sans blocage d’aucune sorte. Certains chantent devant plusieurs équipes de télévision, d’autres discutent avec un reporter de Radio-France. Quelques ex-Lutèce Falco bien connus sont effectivement présents. Seul un supporter se fait brièvement remarquer en criant « Tous PSG, tous enculés » à l’attention des spectateurs franchissant le barrage composé de stewards et de CRS.
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Vers 19h30, la manifestation touche à sa fin, la faible mobilisation ne permettant pas de mener quelque action que ce soit. Nous rejoignons à nouveau la porte de Saint-Cloud. Sur le trajet, nous apercevons plusieurs unités de CRS et de la Garde républicaine en train de se mettre en ordre de bataille place de la porte Molitor. N’ayant pas assisté au reste de la manifestation, nous avons interrogé différents témoins. Tous nous décrivent le même scénario : juste après notre départ, les camions anti-émeutes se sont mis en place à l’arrière du cortège, prenant en tenaille les personnes qui se trouvaient dans le cortège. Alors que les manifestants tentaient de se disperser, le rassemblement étant terminé, ils se sont retrouvés bloqués durant plus de deux heures, seules les personnes en possession d’un billet pour le match étant autorisées à franchir les cordons de CRS. Finalement, bien qu’aucun incident n’ait été signalé, les 60 supporters encore présents ont été interpellés à 21h30 pour avoir organisé une manifestation sans en avoir demandé l’autorisation. Ils risquent une interdiction administrative de stade d’une durée de six mois, sur décision du préfet de police de Paris.
Parmi les témoignages que nous avons recueillis, le plus complet est celui de Sami B., informaticien et journaliste diplômé du CFJ, récemment auteur d’une tribune publiée sur le site Rue89.
Je m’appelle Sami B., j’ai 29 ans, je suis abonné à Auteuil depuis 10 ans.
J’avais vu sur Internet qu’un rendez-vous de protestation était fixé à 16 heures porte d’Auteuil. J’ai participé à toute la manifestation, et je peux témoigner qu’il n’y a pas eu la moindre violence. Aucun pétard, aucun jet de projectile. Les « organisateurs » de la marche ont sans cesse répété qu’il ne fallait surtout pas de débordement. Ils étaient en discussion régulière avec les RG et les responsables des forces de l’ordre. C’est ainsi sous leurs recommandations que le trajet de la marche a été décidé.
Avenue du Général-Sarrail — à l’angle de la rue Raffaelli —, arrivé à 200 mètres du virage Auteuil, notre cortège a été bloqué par un barrage de CRS. À aucun moment il n’y a eu de violence ou de tentative de passage en force. Nous sommes restés assis pendant de longues minutes. Vers 19h30, des responsables de la manifestation nous ont informés qu’il n’y aurait plus aucune action de menée, et qu’il valait mieux rentrer chez nous. Je suis donc revenu sur mes pas pour me diriger vers le métro de la porte d’Auteuil, situé à l’opposé du Parc des Princes. Mais au moment où j’essaie de passer un barrage de CRS, l’ordre a été donné de ne plus laisser sortir quiconque n’aurait pas de place pour le match. Le problème, c’est que pour arriver là où j’étais, aucun CRS ne m’avait demandé une place pour le match…
Nous sommes une soixantaine à nous retrouver dans cette situation : bloqués entre trois barrages de CRS, dans un périmètre de 200 mètres carrés, avec impossibilité de faire quoi que ce soit. Au début, les CRS refusent tout dialogue avec nous. Finalement, on nous informe qu’ils nous laisseront partir dès que le match aura commencé. Nous attendons donc plus d’une heure et demie sous la pluie. Là encore, aucun débordement de la part des 60 supporters bloqués.
À 21 heures — au coup d’envoi —, nous nous apercevons qu’on ne nous laisse toujours pas passer. Au contraire, vers 21h30, les CRS se rapprochent autour de nous et nous encerclent dans un espace on ne peut plus restreint. Nous pensons alors qu’ils vont nous escorter jusqu’au métro… Mais non, finalement, un bus arrive et nous embarque tous, direction le centre de rétention dans le quartier de Clignancourt. Nous sommes parqués dans deux cellules, où nous attendons pendant plus de 3 heures. Au final, nous serons transférés dans quatre salles différentes avec au programme : fouille, contrôle d’identité, prise de photo et interrogatoire.
Il nous a été demandé un nombre incalculable de renseignements : adresse, situation maritale, enfant, salaire, profession, numéro de sécurité sociale, adresse, étage, téléphone… Ensuite, les policiers ont voulu que nous signions une déposition sur laquelle il était précisé qu’il y avait eu des « jets de projectiles », des « troubles à l’ordre public » et un « empêchement de passage des spectateurs munis de billets ». Personnellement, j’ai refusé de signer ce document qui était totalement contraire à la réalité de interpellation abusive. Il nous a également été notifié que nous sommes désormais passibles de six mois d’interdiction administrative de stade.
Il est très difficile de prouver notre bonne foi et le côté totalement arbitraire de ces interpellations. J’espère vraiment qu’une enquête sera diligentée car il s’agit clairement d’un abus de pouvoir lié à une volonté politique et complétement déconnectée de toute réalité sécuritaire.
Tout en confirmant le témoignage de Sami, Laurent Bylka nous apporte quelques précisions complémentaires :
Après nous avoir demandé de ne pas lancer de chants pro-Auteuil, jugés trop provocateurs, des policiers en civil nous ont expliqué qu’il nous était interdit de nous diriger vers la manifestation organisée porte de Saint-Cloud. […]
Pendant que nous étions coincés, des informations étonnantes nous provenaient des CRS : il nous a été dit que des manifestants étaient passés en force porte de Saint-Cloud, et qu’ils avaient été autorisés à rentrer en tribune Boulogne. Notre manifestation restera toutefois pacifique, sans aucune tentative de forcer le barrage. À 20 heures, mon frère et moi sommes partis en tribune Boulogne pour aller voir le match. Au premier barrage, nos billets nous ont été demandés. Nous nous sommes alors rendu compte que tous ceux qui n’en avaient pas ne pourraient pas sortir…
Photos et vidéos de la manifestation
Manifestation côté Boulogne
Côté Boulogne, la manifestation était prévue pour 18 heures. À cette heure-là, seuls quelques petits groupes dispersés sont présents place de la porte de Saint-Cloud. Une petite demi-heure plus tard, ils sont plusieurs dizaines à se regrouper pour prendre la direction… des jardins de la porte de Saint-Cloud, un lieu de rassemblement habituel. Quelques CRS suivent le cortège à distance, tandis que la Garde républicaine les surveille depuis l’avenue de la porte de Saint-Cloud. Arrivés à l’angle de l’avenue Ferdinand-Buisson, ils rebroussent chemin : « On les a perdus… » Le cortège a fait demi-tour, et se retrouve cette fois devant l’église Sainte-Jeanne-de-Chantal, direction la tribune Boulogne. Les manifestants s’arrêtent à l’angle de la route de la Reine et de la rue du Commandant-Guilbaud, celle-ci étant réservée aux détenteurs d’un billet pour le match.
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À l’arrivée d’une équipe de télévision, quelques chants sont entonnés : « Paris », « Kop of Boulogne », « Leproux démission », La Marseillaise. Peu après 19 heures, alors que nous sommes repartis en direction de la porte d’Auteuil, environ 180 personnes ont été interpellées. De nouveau, nous avons donc interrogé plusieurs participants. Arnaud, étudiant en journalisme, inconnu des services de police, témoigne :
Je m’appelle Arnaud B., j’ai 24 ans, je suis étudiant — je viens d’intégrer une grande école de journalisme —, j’habite dans l’Essonne, je suis abonné en tribune Boulogne bleu depuis 2004. Je n’ai jamais fait partie d’une association de supporters parisiens ; je me considère comme un abonné lambda dans la mesure où je ne fais pas les déplacements, mais je me retrouve dans le mouvement ultra pour ce qui est de la manière de supporter mon club au Parc.
J’étais présent à l’entrée de la rue du Commandant-Guilbaud à 19 heures. Il y a eu quelques chants devant le barrage de CRS, ainsi qu’un ou deux fumigènes et trois pétards, avant que certains recadrent la manifestation pour éviter la confrontation avec les forces de l’ordre. Nous décidons alors de nous asseoir devant le barrage, et ainsi de bloquer l’accès à notre tribune. La contestation se passe calmement, dans une bonne ambiance. Quelques chants sont lancés. Cela dure une vingtaine de minutes. Pendant ce temps, les CRS se sont rapprochés de nous, pour finalement nous encercler. Ils tentent une première percée ; les premiers rangs reculent, mais ne se lèvent pas. Quelques minutes après, deux ou trois fourgons se garent près de nous. Nous avons bien compris la manœuvre. Les CRS interviennent, mon frère et moi nous levons pour nous coller aux grilles du Stade Français et montrer que pour cette fois ils ont gagné, nous n’opposerons pas de résistance. Certains grimpent au-dessus des grilles, mais la plupart seront arrêtés un peu plus loin. D’autres résistent : ils reçoivent des coups de matraque et des gaz lacrymogènes…
Mon frère et moi sommes contre le grillage, face aux CRS. Ils nous demandent de nous retourner, de nous mettre à genoux. Un par un, nous sommes conduits sans ménagement à l’intérieur du fourgon, vers 19h30-19h45. Une fois le fourgon plein — soit environ 50 à 60 personnes —, nous attendons plus d’une heure le départ du convoi, les uns sur les autres, dans une chaleur étouffante, sans savoir où nous allons. Nous sommes amenés au commissariat du 15e arrondissement, où nous patienterons environ deux heures avant de sortir un par un : prise d’identité, attente d’être photographié puis auditionné. En ce qui nous concerne, cela durera encore deux ou trois heures. Finalement, mon frère et moi sortons vers 1 heure du matin. Il nous a été indiqué que nous risquons six mois d’interdiction administrative de stade pour notre « participation à une manifestation non autorisée dans le cadre d’un événement sportif et ayant abouti à des incidents », même si le policier m’ayant auditionné m’a affirmé que, d’après lui, il y avait peu de chances que je le sois, n’ayant pas opposé résistance ni jeté de projectile.
Je tiens à préciser que c’est la première fois que je me fais interpeller. Jusqu’à ce week-end, je n’avais jamais eu affaire à la police. Par ailleurs, sur le conflit Auteuil-Boulogne, je ne suis pas rentré dans la « guerre ». Comme mon frère, j’ai des amis ou des connaissances à Auteuil.
Photos de la manifestation
Bilan des interpellations
Au total, la préfecture de police de Paris a annoncé avoir interpellé 246 supporters du PSG. Parmi eux, seuls 9 ont été placés en garde à vue, les autres étant libérés dans la nuit. Ce lundi, une dépêche AFP revient sur le sort de ces 9 supporters :
Quatre supporters, soupçonnés d’avoir lancé des fumigènes en direction de policiers, ont été déférés à l’issue de leur garde à vue devant le parquet […]. Trois d’entre eux ont fait l’objet d’une convocation par procès-verbal pour être jugés ultérieurement pour des faits de violences en réunion sur agent de la force publique et outrages. Ils ont également été placés sous contrôle judiciaire, ce qui leur interdit de se rendre dans des stades. Le parquet a pris des réquisitions semblables pour le quatrième supporteur qui était déféré lundi.
S’agissant des cinq autres gardés à vue, l’un a été remis en liberté sans charge retenue à son encontre, un autre a fait l’objet d’un rappel à la loi, tandis que l’enquête se poursuit pour les trois derniers, également remis en liberté.
Bien que les fauteurs de trouble soient donc une poignée — ceux accusés de rébellion n’ayant été coupables de rien avant leur interpellation… —, tous les manifestants peuvent s’attendre à une interdiction de stade. Jean-Louis Fiamenghi, le directeur de cabinet du préfet de police de Paris, l’a annoncé sur France Info :
Nous allons tout faire pour qu’il y ait 250 interdictions administratives dans les heures qui viennent pour les empêcher de venir perturber nos matches. […]
Comme toujours, ils font pression avec des groupes de 100 à 150 personnes. Ils sont très violents au niveau verbal et physique et donc empêchent les supporters normaux, les familles de se glisser un passage pour parvenir au stade. Contrairement à ce qui se faisait d’habitude, où des heurts avaient lieu pendant des dizaines de minutes avant le commencement du match, [la police est entrée en action] dès l’instant où ils ont voulu empêcher [les spectateurs d’entrer et] ont bloqué nos barrages.
Contrairement à ce qu’indiquent le directeur de cabinet du préfet de police de Paris et le ministère de l’Intérieur — qui s’est « félicité de l’application par les services de police des consignes de fermeté en intervenant dès les premiers incidents » —, les 60 supporters interpellés côté Auteuil l’ont été à 21h30, plus d’une demi-heure après le début de la rencontre — soit quatre heures après le début de la manifestation —, sans qu’aucun spectateur n’ait été empêché d’accéder au stade, et sans aucune violence. Côté Boulogne, hormis quelques fumigènes allumés, les seules violences signalées ont eu lieu lors de… l’interpellation.
« S’il n’y avait eu que 50 excités nous n’aurions interpellé que 50 personnes », assure Fiamenghi. Le coup de filet ayant retenu tous les supporters présents à la manifestation pour peu qu’ils soient dépourvus de billet, il est permis d’en douter…
Autres infos
Les barrages autour du stade
Déjà imposant lors du tournoi de Paris, le périmètre de sécurité a été élargi face aux Verts. Toutes les rues menant au siège du PSG ou bordant le Parc des Princes étaient ainsi bloquées par des barrages filtrants composés de CRS et de stewards, ne laissant passer que les spectateurs munis de billet. Le PSG avait ouvert le bungalow situé face à la tribune K, à côté de la petite boutique, pour permettre d’acheter ou de retirer des places. À 18 heures, une grosse centaine de personnes y faisaient la queue.
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À l’approche du match, de nombreux spectateurs occasionnels, connaissant mal le quartier, ont fait part de leur agacement aux stewards postés sur les barrages les obligeant à réaliser de longs détours. Si certains barrages étaient renforcés par la présence de guides munis de plans pour indiquer le parcours à suivre, il était en revanche déconseillé de demander son chemin aux forces de l’ordre. Dialogue entendu place de la porte de Saint-Cloud, à la sortie du métro côté gare routière :
— Un supporter un peu perdu : « Où se trouve le Parc des Princes ? » — Un agent pas très utile : « Le Parc des Princes ? Euh… le Parc des Princes… Il doit être… Attendez, je vais demander à mes collègues… »
L’ambiance dans le stade
Vue la très faible affluence, la tribune K est restée intégralement fermée, de même que les tribunes E bleu bas et E bleu haut. Les tribunes A — qui compte quelques abonnés — et G — accessible aux familles — étaient ouvertes, mais ne comptaient que quelques dizaines de spectateurs. Des centaines de drapeaux rouges y ont donc été placés pour rien : personne ne viendra s’en saisir, leurs sièges restant vides toute la soirée.
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À noter en tribune A bleu bas la présence d’une bâche « Hoolicool », en lieu et place des TitiFosi. La saison passée, les Hoolicool étaient pourtant situés en tribune K, et seules les personnes déjà abonnées en tribune A durant la saison 2009/2010 étaient censées pouvoir s’y réabonner en 2010/2011.
Les virages rouges sont les premiers à se remplir. Au coup d’envoi, ils seront pleins. Outre la suspension des abonnements en virages et en quarts de virages, l’augmentation des tarifs en tribunes latérales — jusqu’à 24 % de hausse, soit 850 € l’abonnement intégral le moins cher — et la chute vertigineuse du nombre d’abonnés contribuent à remplir ces tribunes. En virages bleu haut en revanche, les secteurs réservés aux collectivités et à la Fondation PSG laissent apparaître de nombreux sièges vides.
Les supporters stéphanois ont beau être quasiment trente fois moins nombreux que les Parisiens — 841 sur 22 869 —, c’est à eux que revient l’animation du Parc des Princes : leurs chants, continus, donnent l’impression que le PSG évolue à l’extérieur. Quelques poussées des virages rouges sont vite étouffées par la puissance vocale des Verts — inexplicablement, les quelques « chanteurs » d’Auteuil se calaient parfois sur les chants stéphanois, réduisant à néant leurs chances de se faire entendre. Même les 200 mini-vuvuzelas distribuées par les dirigeants parisiens pour assurer un bruit de fond furent inaudibles. En revanche, le Parc des Princes redevient bruyant pour saluer les buts ou les actions chaudes du PSG. En toute fin de match, des « olé » très hâtifs accompagneront même les passes des Parisiens.
Infos en vrac
L’instant propagande. Absente lors du deuxième jour du tournoi de Paris, Valérie a fait son retour, pour la plus grande joie des adorateurs de Staline. Un échantillon trié sur le volet du « nouveau public » était ainsi interrogé pour faire part de sa joie de pouvoir enfin revenir au stade, parce qu’à 18 € seulement les places pour un couple avec enfant — disponibles
seulement à l’espace service du Parc des Princes ou à la boutique des Champs-Élysées —, c’est vraiment super ! Et puis surtout ça change d’avant, quand il y avait des policiers partout tellement c’était tout plein de violence. Bon, là il y a encore plus de policiers qu’avant, mais c’est pas pareil, on se sent en sécurité avec Germain le lynx.Invitations : places nominatives et marché noir
« Vous cherchez des places ? » et « Qui vend des places ? » : voilà les deux phrases les plus entendues à la sortie du métro samedi soir. Il s’agit d’un effet pervers de la politique d’invitations du club, celui-ci étant incapable de remplir le stade avec des spectateurs payants. Alors que le PSG se vante de ne vendre que des places nominatives, plusieurs milliers de billets échappent donc aux contrôles d’identité. Quant au marché noir, il vit ses plus belles heures…
Et manifestement, le nouveau public n’est pas encore familier avec cette pratique :
— Un vendeur : « Vous cherchez des places ? » — Un passant : « Y a quelqu’un là-bas qui en cherche… » — Le vendeur : « Au bout de la rue, là ? Oui, c’est un associé à nous. » — Le passant, perplexe : « Un associé ? »
Photos des tribunes
Les Stéphanois ont déployé plusieurs banderoles à propos du plan Tous PSG :
« Grâce à Leproux, on est chez nous »
« 15 € pour nous, gratuit pour les femmes, merci Leproux »
« Ça commence à Paris, ça finit comme Vichy »
PSG : debout au Parc ? Leproux a changé d’avis !
La propagande du PSG, de L’Équipe et du Parisien