C1 2000/2001 : un marathon
Depuis sa dernière Ligue des champions en 1997/1998, le Paris Saint-Germain est redevenu une équipe ordinaire sur la scène européenne : une élimination peu glorieuse contre le Maccabi Haifa (1-1,2-3) en seizièmes de finale de C2 1998/1999 et une non-participation aux joutes européennes lors de la saison 1999/2000 ont eu raison du bon coefficient UEFA du club francilien [1], qui est désormais classé 17e.
Comme lors des deux campagnes précédentes, le Paris Saint-Germain hérite du Bayern Munich en première phase de poules. Derrière le grand favori du groupe, deux clubs scandinaves : les Suédois de Helsingborg (128e au classement UEFA) et surtout les Norvégiens de Rosenborg (35e), qui bataillent pour la qualification après une victoire 3-1 contre le PSG en première journée. Suite à cette défaite, le PSG occupe la troisième place du groupe jusqu’à l’avant-dernière journée. L’écrasante victoire 7-2 contre Rosenborg permet cependant au PSG de se qualifier pour le second tour avant même la fin de la première phase de poules.
Entre les saisons 1999/2000 et 2002/2003, la Ligue des champions prend la forme d’un marathon : hors tours préliminaires, douze matches sont nécessaires pour atteindre les quarts de finale. Les deux premiers de chacun des huit groupes du premier tour sont reversés dans quatre groupes de quatre. Ces six rencontres en forme de mini-championnat entre les poules et les quarts — au lieu des deux matches de coupe aller-retour aujourd’hui — réduisent considérablement la possibilité de réaliser un exploit.
Dans un groupe relevé avec le Milan AC, le Deportivo La Corogne et Galatasaray — vainqueur de la coupe UEFA l’année précédente —, le PSG commence de la pire manière : deux défaites, suivis de deux nuls contre Milan.
Lors de l’avant dernière journée, Paris a besoin d’une victoire en Espagne pour espérer rester dans la course aux quarts de finale. Menant 0-3 à la 57e minute, le PSG se relâche et laisse le Deportivo revenir à 2-3 à l’heure de jeu. Le coaching défensif de Fernandez pour conserver ce score n’y changera rien, les locaux égalisent puis l’emportent, éliminant le PSG, qui devra attendre la toute dernière journée pour remporter une victoire inutile dans cette seconde phase de groupes.
Première phase de poules : groupe F
Journée 1/6 (13/09/2000) : Rosenborg 3-1 PSG
Rosenborg (en blanc) : Arason — Stensaas, Hoftkun, Johnsen, Basma — Berg, Skammelstrud, Winsnes — Strand (Knutsen, 78e), Johnsen, Sørensen. Entraîneur : Eggen.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Algérino, Déhu, El Karkouri, Distin — Dalmat, Luccin, Cissé, Robert (Okocha, 67e) — Anelka, Christian (Leroy, 81e). Entraîneur : Bergeroo.
Avertissement : Cissé.
Buts : Christian (7e), Berg (18e), Johnsen (62e), Skammelsrud (90e, s.p.).
Ce premier match de Ligue des champions débute de la meilleure des manières pour les Parisiens. Sur un contre, Laurent Robert côté gauche remonte le terrain et centre pour Anelka, dont le tir est repoussé par le gardien. Christian suit bien l’action, et pousse la balle perdue au fond des filets (0-1, 7e).
Les locaux réagissent rapidement, et profitent des errements de la défense parisienne : Rabesandratana est blessé, les recrues Distin et Déhu ont encore du mal à s’intégrer, tandis que Letizi effectue seulement son second match avec le PSG, remplaçant dans les cages un Casagrande qui a encaissé cinq buts contre Troyes une semaine plus tôt. Sur une touche banale, les Norvégiens jouent haut : El Karkouri laisse Strand sauter seul, préférant garder les pieds sur terre pour mieux le gêner, mais le Norvégien peut tout de même donner de la tête à Berg, complètement seul au point de penalty, et qui de la tête encore lobe simultanément Déhu et Letizi pour égaliser (1-1, 18e).
Si la défense n’est pas à l’aise dans ce match, le milieu de terrain fait également défaut, avec le duo Benarbia-Okocha laissé sur le banc. Robert fait des efforts pour quatre et voit notamment une très belle frappe repoussée par Arason, mais c’est insuffisant pour conserver le ballon, et les locaux dominent, tant avant le repos qu’après.
L’entame de seconde période est à sens unique, les corners pleuvent sur la défense parisienne, contrainte de jouer à dix derrière (seul Anelka restant devant). Logiquement, Rosenborg va prendre l’avantage peu après l’heure de jeu : Sørensen efface Déhu, avant de centrer. Libre de tout marquage, Johnsen reprend de la tête et donne l’avantage aux siens (2-1, 62e).
Okocha et Laurent Leroy rentrent en fin de rencontre, mais cela ne change rien : les Norvégiens continuent à se jouer de la défense des Rouge et Bleu. Sørensen en particulier se montre particulièrement joueur face à Distin, réalisant plusieurs gestes techniques pas toujours utiles pour effacer son vis-à-vis. Dans le temps additionnel, le défenseur parisien finit d’ailleurs par commettre une faute d’énervement, en retombant sur le tibia du meneur norvégien alors que celui-ci contrôle un bon ballon dans la surface. Cette faute inutile engendre un penalty, tiré par Skammelsrud sur la droite de Letizi, parti du mauvais coté (3-1, 90e).
À l’issue de la première journée, le PSG est troisième, à égalité avec Helsingborg, battu à Munich sur le même score.
Journée 2/6 (19/09/2000) : PSG 4-1 Helsingborg
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Algérino, El Karkouri, Rabesandratana, Mendy —Dalmat (Yanovski, 83e), Luccin, Benarbia (Cissé, 75e), Robert — Anelka, Christian (Leroy, 89e). Entraîneur : Bergeroo.
Helsingborg (en blanc) : S. Andersson — Matovac, O. Nilsson, R. Nilsson, Persson, C. Andersson (Hansson, 72e), J. Jansson, U. Jansson, B. Johansen (Eklund, 82e), Santos, S. Johansen (Prica, 82e). Entraîneur : Bergstrand.
Avertissement : Mendy.
Buts : Anelka (24e), B. Johansen (45e), Robert (63e), Christian (81e), El Karkouri (89e).
Dans l’obligation de l’emporter dans ce match de mal classés, le PSG — qui enregistre les retours de Rabesandratana et Benarbia — domine ce match. Un tir enroulé d’Anelka, suite à un dribble de Benarbia, permet à l’ancien attaquant du Real Madrid de marquer son premier but en C1 pour le PSG (1-0, 24e).
Dans les dernières secondes de la première mi-temps, Alvaro Santos exploite une absence des Parisiens pour offrir à Bjorn Johansen une balle d’égalisation (1-1, 45e).
Au retour des vestiaires, le PSG revient plus dominateur encore. Si Robert touche la barre à l’heure de jeu, ce n’est que partie remise puisqu’il inscrit trois minutes plus tard le but libérateur (2-1, 63e).
Les visiteurs ont l’occasion d’égaliser quelques minutes plus tard par Santos, qui frappe à coté, mais Christian vient mettre le PSG à l’abri en reprenant de la tête un corner de Robert à 10 minutes de la fin (3-1, 81e).
La messe est dite et, dans les dernières minutes du match, un coup franc de 20 mètres pour le PSG est converti par El Karkouri, aggravant ainsi le score (4-1, 89e).
En battant Rosenborg, le Bayern s’envole aux commandes du groupe F, tandis que Paris reste troisième, en raison d’une différence de buts particulière négative contre les Norvégiens.
Journée 3/6 (26/09/2000) : PSG 1-0 Bayern Munich
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Algérino, Déhu, Rabesandratana, Mendy — Dalmat, Luccin, Benarbia (Ducrocq, 69e), Robert — Anelka, Christian (Leroy, 79e). Entraîneur : Bergeroo.
Bayern (en blanc) : Kahn — Andersson, Linke, Sagnol (Strunz, 77e), Salihamidzic, Fink, Sforza, Tarnat, Wiesinger (Santa Cruz, 77e), Scholl, Jancker (Elber, 83e). Entraîneur : Hitzfeld.
Avertissements : Rabesandratana, Luccin, Leroy.
But : Leroy (90e+2).
Si Nicolas Anelka avait à lui seul éliminé le Bayern de la Ligue des champions l’année précédente avec le Real Madrid, il reste cette fois-ci muet face à la défense bavaroise, déplorant pourtant les forfaits de Lizarazu, Effenberg, Paulo Sergio et Jeremies.
Le match est très ouvert et les occasions pleuvent des deux côtés. Quelques montées de Mendy, Dalmat, Luccin, Benarbia et surtout Robert — encore une fois très en jambes — forcent les Allemands à la discipline, mais ils trouvent toujours le moyen de faire remonter rapidement la balle vers Jancker. La vitesse de l’avant-centre, couplée à son physique — 1,93m pour 90 kg — suffisent pour dépasser la défense locale à plusieurs reprises.
Par trois fois, Letizi sauve son équipe en réalisant des parades de grande classe face à l’attaquant allemand. Finalement, c’est Leroy qui réalise une jolie percée individuelle et trompe Oliver Kahn du pointu dans les dernières secondes, quelques minutes après être entré en jeu (1-0, 90e+2).
Après trois journées, trois équipes pointent à six points, loin devant Helsingborg et son zéro pointé. À la différence de buts particulière, c’est le Bayern qui est en tête. Encore une fois, le PSG est troisième.
Journée 4/6 (18/10/2000) : Bayern Munich 2-0 PSG
Bayern (en rouge) : Kahn — Andersson, Linke (Jeremies, 29e), Sagnol, Salihamidzic, Fink, Sforza, Tarnat, Scholl, Jancker (Elber, 58e), Santa Cruz (Paulo Sergio, 76e). Entraîneur : Hitzfeld.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Algérino, Rabesandratana, Distin, Mendy (Okocha, 71e) — Dalmat, Déhu, Luccin (Cissé, 84e), Robert — Anelka, Christian. Entraîneur : Bergeroo.
Avertissements : Mendy, Rabesandratana.
Buts : Salihamidzic (3e), Paulo Sergio (89e).
Alors que le Bayern Munich reste sur trois défaites consécutives toutes compétitions confondues, il ouvre le score à domicile sur sa première occasion : Salihamidzic récupère une balle mal dégagée par Letizi, et ouvre facilement la marque (1-0, 3e).
Pour conjurer leur mauvaise période, les Munichois reculent alors, laissant la balle au PSG. Si Robert met plusieurs fois Kahn à contribution, l’absence de meneur — Okocha et Benarbia sur le banc — se fait ressentir pour Anelka, qui ne reçoit que très peu de ballons exploitables, et Christian, qui n’en reçoit quasiment aucun.
Les Allemands, au contraire, ne se pressent pas. Le jeune Mendy est au bord de l’exclusion face à Salihamidzic, qui peut facilement combiner avec Scholl. Les deux avants allemands se contentent cependant de tirer de loin — de 20 ou 30 mètres —, et gèrent ainsi le score confortablement.
Peu à peu, le duel du milieu de terrain — jusque-là dominé par Luccin et Déhu — tourne à l’avantage des locaux. La pression revient sur le but de Letizi, qui s’emploie activement à repousser tous les tirs qui lui parviennent. Méthodiques, les Allemands font le siège des cages parisiennes et sont récompensés, en toute fin de match, de manière fort logique : les remplaçants brésiliens Elber et Paulo Sergio font le break combinent à l’entrée de la surface. Passe du premier au second, but (2-0, 89e).
Seule joie dans cette soirée d’impuissance : la défaite de Rosenborg en Suède (2-0), qui laisse le PSG — toujours troisième — à égalité de points avec les Norvégiens. Le prochain match s’annonce couperet pour la qualification dans le groupe F : à une journée de la fin, une victoire par trois buts d’écart qualifiera le PSG, tandis qu’une défaite l’éliminera.
Journée 5/6 (24/10/2000) : PSG 7-2 Rosenborg
Rosenborg (en blanc) : Jamtfall, Basmma, Stensaas (Boateng, 85e), Strand (Trondsen, 71e), Skammelsrud, Berg, Winsnes (Belsvik, 55e), George, B. Johnsen, F. Johnsen, Sørensen. Entraîneur : Eggen.
Avertissements : Letizi, Dalmat.
Buts : Basma (16e, c.s.c.), Christian (24e), Anelka (35e), George (36e), George (38e), Luccin (45e), Leroy (76e), Robert (86e, s.p.), Anelka (90e).
Pour ce dernier match de poules au Parc des Princes, avant un ultime déplacement en Suède, Paris peut se qualifier ou être éliminé, transformant ce match en un véritable match de coupes.
Poussé par le Parc, le PSG se montre au niveau de l’occasion. En particulier Robert, ce qui est une habitude cette saison. L’ailier gauche va en effet survoler ce match, se retrouvant impliqué dans cinq des sept buts de la soirée.
Dès la quinzième minute, un coup franc de Robert est repris par un défenseur contre son camp, sous la pression de Déhu (1-0, 16e). À cet instant, le PSG prend la seconde place du groupe à Rosenborg. Pour la première fois depuis la première journée, le PSG est en position de se qualifier.
Dix minutes plus tard, Robert tente sa chance de loin. Jamtfall repousse dans les pieds de Christian, qui tire sur le gardien. La balle lui revient, et le Brésilien peut doubler la mise (2-0, 24e).
Avec trois points d’avance sur son adversaire du jour, et une différence de buts particulière en sa faveur (3-3, 1-0 à l’extérieur), le PSG ne peut plus être repris lors de la dernière journée. Mais Paris continue de pousser. Réglé comme un métronome, Robert a une illumination toutes les 10 minutes, et il récidive à la 35e : suite à un une-deux avec Anelka, il transperce la défense norvégienne, mais finit par perdre la balle au point de penalty. Anelka récupère et marque (3-0, 35e).
Cependant, la défense parisienne est bien fébrile cette saison, et cela se ressent lors des minutes qui suivent. Épargnée jusque-là, elle va par deux fois subir la loi de Christer George, qui prend de vitesse Jimmy Algérino : une première fois balle au pied, pour tromper Letizi d’une jolie frappe enroulée (3-1, 36e), puis de la tête sur un centre de Strand, qui a débordé sur la droite (3-2, 38e).
En deux minutes, Paris a encaissé deux buts, et perd ainsi l’assurance de sa qualification. Pire, Paris reste sous la menace d’une égalisation norvégienne, qui replacerait le PSG troisième du groupe F. Juste avant la pause, dix minutes tout juste après son dernier éclair, Robert déborde sur la gauche, et centre pour Luccin, qui marque d’une tête plongeante (4-2, 45e).
Les Norvégiens conservent alors un espoir de qualification, et se montrent beaucoup plus disciplinés défensivement en seconde période. Il faut attendre les quinze dernières minutes pour voir la rentrée de Leroy dynamiser l’attaque parisienne — et dynamiter la défense de Rosenborg. Déjà remplaçant-héros contre Munich, l’ancien Cannois profite d’une longue ouverture de Ducrocq pour lober Jamtfall des 25 mètres (5-2, 76e).
Assuré de la qualification si le score en reste là, le PSG continue de pousser. Robert, l’homme du match, centre en retrait pour Leroy, mais son pied d’appui est accroché par un défenseur. Le penalty est accordé, Robert est récompensé de ses efforts par un but (6-2, 86e).
Dans le temps additionnel, c’est enfin Anelka qui va s’offrir un joli but. Lancé sur la droite par Déhu, il accélère, passe un défenseur, et aggrave le score d’un intérieur pied droit (7-2, 90e).
Le Paris Saint-Germain, troisième du groupe F tout au long de la phase de poules, est officiellement qualifié pour le second tour. Les sept buts marqués par le PSG lors de ce match constituent son record en coupe d’Europe, seulement égalé par la victoire 7-1 contre La Gantoise. Ce match détient également le record du plus grand nombre de buts marqués en coupe d’Europe lors d’un match du PSG (9) et — conjointement avec le 5-0 contre Bucarest lors de l’édition 1997/1998 — constitue la plus grande victoire du PSG en C1. [2]
Journée 6/6 (08/11/2000) : Helsingborg 1-1 PSG
Helsingborg (en blanc) : S. Andersson — Matovac, O. Nilsson, R. Nilsson, Persson, J. Jansson, U. Jansson (Eklund, 46e), Hansson (Wahlstedt, 66e), Santos (Lindström, 76e), Johansen, Prica. Entraîneur : Bergstrand.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Cissé, Déhu, Ducrocq, Rabesandratana, Cissé, Okocha, Robert (Yanovski, 75e), Anelka (El Karkouri, 85e), Leroy. Entraîneur : Bergeroo.
Avertissements : Cissé, Rabesandratana.
Buts : Anelka (34e), Persson (71e).
Bien que les deux qualifiés du groupe soient déjà connus — le Bayern et le PSG —, cette dernière journée de la phase de poules ne voit pas de turn-over massif, car ni la première place — qui assure un tirage au sort protégé pour la seconde phase de poules —, ni la troisième — qui permet un repêchage en coupe UEFA — ne sont attribuées.
En première période, c’est encore une fois Robert qui amorce le but parisien, en plaçant un bon ballon sur la tête d’Anelka. L’ancien Madrilène, peu en vue lors de cette phase de poules, montre alors son talent : il lobe tout d’abord le gardien, avant de placer sa tête dans le but vide (0-1, 34e).
À la pause, les Parisiens peuvent se réjouir : le Bayern est mené 1-0 en Norvège, laissant temporairement au PSG la première place du groupe. Cette situation ne perdure cependant pas : d’un tir lointain, Persson égalise (1-1, 71e).
Quelques minutes plus tard, le Bayern égalise à son tour, s’assurant la première place. Le PSG en termine avec cette phase de poules, mais une seconde s’annonce.
Seconde phase de poules : groupe B
Journée 1/6 (21/11/2000) : PSG 1-3 Deportivo La Corogne
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Algérino, Mendy (Paisley, 90e), Déhu (Okpara, 74e), Ducrocq (Cissé, 74e), Luccin, Okocha, Robert, Christian, Leroy. Entraîneur : Bergeroo.
Deportivo La Corogne (en bleu et blanc) : Molina — Naybet, Manuel Pablo, Donato (Hélder, 89e), Emerson, Mauro Silva, Valerón (Scaloni, 81e), Víctor, Flores, Tristán (Makaay, 62e) . Entraîneur : Irureta.
Avertissement : Ducrocq.
Buts : Algérino (37e), Naybet (64e), Flores (70e), Makaay (90e).
Depuis l’écrasante victoire 7-2 contre Rosenborg, le PSG ne gagne plus. Cinq matches consécutifs sans victoire, Anelka blessé, Rabesandratana suspendu pour accumulation de cartons jaunes : Bergeroo a beau remonter ses troupes, les ingrédients ne sont pas réunis pour battre le Deportivo La Corogne, seule équipe encore invaincue lors de cette Ligue des champions 2000/2001.
La première période est dominée par le PSG, sans que cela n’inquiète réellement la défense espagnole, impériale sur corner, et sauvée par la transversale sur les frappes d’Okocha. Il faut attendre un tir lointain du capitaine du soir, Jimmy Algérino, pour la voir en danger : bien que Molina soit bien placé, la frappe d’Algérino est trop puissante, et la balle glisse sous ses gants (1-0, 37e).
La seconde période commence sur la même domination parisienne, qui se montre de plus en plus dangereuse. Robert tire un magnifique coup franc dans le petit filet, les tirs de loin pleuvent sur l’international espagnol. Cependant, sur l’une des rares occasions espagnoles du match, Naybet égalise d’une reprise de volée (1-1, 63e).
Abattus, les Parisiens se laissent alors dominer par les visiteurs, qui n’en demandent pas tant. Suite à un joli mouvement collectif, Turu Flores double rapidement la mise (1-2, 70e).
Le réalisme galicien — 2 buts en 2 occasions — permet au Deportivo de se replier défensivement, inhibant efficacement les actions parisiennes. En fin de match, Roy Makaay inscrit un anecdotique troisième but (1-3, 90e).
Les rumeurs de remplacement de Philippe Bergeroo par Luis Fernandez, déjà bien alimentées par la presse, sont accentuées par les « Luis ! Luis ! Luis ! » qui descendent des tribunes. Lâché par une partie de ses joueurs lors du match de championnat suivant, le Basque vient de vivre son dernier match de coupe d’Europe.
Dans l’autre match du groupe, après avoir été mené 0-2 à la pause, le Milan AC partage finalement les points avec le Galatasaray (2-2). Le PSG est dernier.
Journée 2/6 (06/12/2000) : Galatasaray 1-0 PSG
Galatasaray (en rouge) : Taffarel — Bülent, Capone, Fatih, Hakan Unsal (Vedat, 73e), Emre (Umit, 34e), Ergün, Okan, Suat (Atalay, 80e), Sas, Jardel. Entraîneur : Lucescu.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin (Algérino, 85e), El Karkouri, Ducrocq, Rabesandratana, Yanovski, Cissé, Luccin, Dalmat (Anelka, 71e), Robert, Leroy (Christian, 76e). Entraîneur : Fernandez.
Avertissement : Algérino.
But : Umit (51e, s.p.).
- Borelli dans le parcage
Soucieux de mettre fin à la pénible série de huit matches sans victoire — dont quatre défaites consécutives —, Luis Fernandez — en poste depuis 48h — se déplace à Istanbul pour défier le Galatasaray, champion d’Europe en titre [3]. Francis Borelli, président du PSG de 1978 à 1991, fait le déplacement et prend place dans le parcage visiteurs, au milieu des supporters parisiens.
Comme on pouvait s’y attendre, les locaux dominent : Hasan, Hakan, Okan, Emre et Jardel font le siège des cages parisiennes. Frappes tendues, têtes, tirs en coin : la défense prend l’eau, mais Letizi se montre impérial, réalisant de multiples arrêts de grande classe.
À l’autre bout du terrain, entre passes parisiennes ratées et interceptions turques, le vice-champion du monde Claudio Taffarel passe une soirée tranquille. Un centre de Dalmat, un tir de Robert et une tête de Leroy seront les seules actions chaudes des visiteurs en première période.
Frustrés, les défenseurs parisiens ne peuvent ralentir les attaques turques qu’en commettant des fautes, ce qui offre plusieurs coups francs intéressants aux locaux. De retour des vestiaires, la domination de Galatasaray continue, la fébrilité défensive parisienne également. Alors que Jardel file au but, El Karkouri le fauche dans la surface, offrant un penalty à Umit. Letizi est pris à contre-pied (1-0, 51e).
Ayant pris l’avantage, Galatasaray se montre moins entreprenant, plus rigoureux. Cela permet aux Parisiens d’y croire. Leroy, seul face à Taffarel, gagne son duel aérien et égalise. L’arbitre siffle alors une faute, refusant — de manière discutable — le but suite au contact entre Leroy et Taffarel (63e).
Abattus, les Parisiens se font moins menaçants. Cissé, Robert ou Yanovski lancent quelques offensives sans grande conviction, qui n’inquiètent pas leurs adversaires. Pire, les Turcs procèdent désormais en contres. En fin de match, le retourné de Jardel est repoussé in extremis, alors que Letizi partait du mauvais côté.
L’« effet Fernandez » ne sera pas pour aujourd’hui. Dernier du groupe, le PSG accuse un retard de quatre points sur son adversaire du jour et le Milan AC, vainqueur 0-1 du Deportivo La Corogne.
Journée 3/6 (14/02/2001) : Milan AC 1-1 PSG
Milan AC (en rouge et noir) : Abbiati — Maldini, Roque Júnior, Sala, Helveg, Serginho, Albertini, Giunti, Leonardo (Comandini, 77e), Bierhoff (Ba, 46e), Shevchenko. Entraîneur : Zaccheroni.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Domi, Mendy, A. Cissé, Déhu, Ducrocq, É. Cissé (Leroy, 90e), Arteta (Okocha, 68e), Benarbia (Robert, 57e), Anelka. Entraîneur : Fernandez.
Avertissements : Distin, Mendy.
Expulsion : Roque Júnior (42e).
Buts : Leonardo (27e), Anelka (30e).
Le début de match, des deux côtés, est marqué par une imprécision qui nuit au spectacle, les nombreuses erreurs techniques des vingt-deux acteurs stoppant toute action dangereuse.
Peu avant la demi-heure, le match débute enfin. Comme en raffole la presse, c’est un ancien Parisien qui a un éclair de génie face à son ancien club : l’enchaînement contrôle-tir de Leonardo ne laisse aucune chance à Letizi (1-0, 27e).
Anelka ne laisse pas le temps à Zaccheroni de fermer le jeu. Après une première action chaude au coup d’envoi, l’avant-centre, parti seul au but, trompe Abbiati d’une balle piquée, son premier but depuis dix matches (1-1, 30e).
Cette égalisation rapide donne de la vigueur aux Parisiens, qui — toutes lignes confondues — relancent plus proprement. Avant la pause, Anelka part une nouvelle fois seul au but, prenant de vitesse la défense rossoneri. Seul Roque Júnior reste au contact et, dépassé, ceinture le Français ; il est expulsé (42e).
À la pause, le PSG propose le meilleur jeu et se trouve en supériorité numérique. Tous les espoirs sont donc permis. C’est sans compter sur l’attaque milanaise, Serginho et Shevchenko en tête, qui prend le match en main. Une nouvelle fois, ce PSG 2000/2001 doit son salut à Letizi, qui repousse tir sur tir, et gagne ses face-à-face avec le futur Ballon d’or ukrainien.
Anelka, qui retrouve enfin son niveau de jeu, est le seul à même de malmener la défense milanaise, et il ne s’en prive pas, une fois le quart d’heure local passé. À l’heure de jeu, Domi, seul face au but vide, est surpris de recevoir la balle, et ne peut convertir une occasion en or. Fernandez décide de promouvoir ce regain de forme en faisant rentrer Robert et Okocha.
Volontaires mais peu organisées tactiquement, les deux équipes se livrent alors à une série d’attaque-défense, le ballon remontant et redescendant rapidement le terrain, sans que cela ne débouche sur une réelle occasion, de part et d’autre.
Le PSG marque son premier point dans la seconde phase, mais reste bon dernier, derrière La Corogne — battu (1-0) en Turquie, et toujours bloquée à trois points — et le Milan AC — qui en compte cinq. Galatasaray en revanche prend une option sur la qualification, avec déjà sept points.
Journée 4/6 (20/02/2001) : PSG 1-1 Milan AC
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Domi, A. Cissé (Ducrocq, 60e), Déhu, É. Cissé, Arteta, Benarbia (Luccin, 69e), Robert, Anelka, Leroy (Rabesandratana, 85e). Entraîneur : Fernandez.
Milan AC (en rouge et noir) : Abbiati — Maldini, Sala, Coco, Helveg, Serginho (José Mari, 77e), Gattuso, Albertini, Ba (Chamot, 70e), Leonardo (Boban, 782e), Shevchenko. Entraîneur : Zaccheroni.
Avertissement : É. Cissé.
Buts : Robert (74e), José Mari (90e).
Sur une mauvaise dynamique, les deux équipes ont besoin de l’emporter, restant respectivement sur cinq et quatre matches sans victoire. Paris affiche donc un visage résolument offensif. C’est pourtant Letizi qui est mis en lumière dans les premières minutes, s’interposant coup sur coup sur un centre de Leonardo — qui signe son retour au Parc — puis un face-à-face avec Shevchenko.
Les visiteurs laissent le contrôle du ballon aux Parisiens, qui se contentent d’envoyer des longues balles en direction d’Anelka. Face à une équipe défensive, appliquée et qui procède en contre, non seulement cela ne donne rien, mais cela crée des situations dangereuses, dont heureusement Letizi se sort sans dommage.
Incapable de dépasser la défense milanaise dans le jeu, le PSG doit attendre un coup de pied arrêté pour faire la différence. Sur un coup franc à l’angle de la surface, Robert — qui ne tire plus que rarement les coups francs depuis le changement d’entraîneur — s’y colle, et frappe en force. Abbiati est trop court de quelques centimètres (1-0, 74e).
À cet instant, seuls trois points séparent Galatasaray, leader du groupe B mené 2-0 en Espagne, et le PSG, qui compte virtuellement quatre unités et se relance donc complètement pour la qualification.
Quelques secondes avant le coup de sifflet final, cependant, José Mari dévie involontairement un centre milanais ; Rabesandratana ne peut qu’effleurer, et Letizi constater les dégâts (1-1, 90e).
Avec deux points en quatre matches, la qualification s’envole pour le PSG, qui accuse quatre à cinq points de retard sur le trio de tête.
Journée 5/6 (07/03/2001) : Deportivo La Corogne 4-3 PSG
Deportivo La Corogne (en bleu et blanc) : Molina — Naybet, Manuel Pablo, Romero, Donato, Emerson (Pandiani, 46e), Mauro Silva, Djalminha, Fran (Tristán, 46e), Víctor, Makaay (Scaloni, 85e) . Entraîneur : Irureta.
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Algérino, Mendy, Cissé, Déhu, Ducrocq, Arteta (Luccin, 56e), Benarbia (Rabesandratana, 62e), Okocha (Yanovski, 74e), Leroy. Entraîneur : Fernandez.
Avertissements : Algérino, Leroy.
Buts : Okocha (30e), Leroy (44e), Leroy (57e), Pandiani (58e), Tristán (60e), Pandiani (76e), Pandiani (84e).
Avec quatre points de retard au coup d’envoi sur son adversaire du jour, le PSG est dans l’obligation de l’emporter pour rester en course à la qualification.
Cependant, sous une pluie battante et sur une pelouse gorgée d’eau, ce sont les champions d’Espagne qui dominent, ne rencontrant aucune résistance dans leur remontée des couloirs. Víctor, Fran et Makaay obligent Letizi à montrer tout son talent. Seul Okocha surnage pour le PSG. Contre le cours du jeu, il reprend — aux 20 mètres, et de volée — un centre d’Algérino (0-1, 30e).
Ce coup de théâtre calme les ardeurs galiciennes, et relance le PSG. Juste avant la pause, Leroy marque alors l’un des plus beaux buts du PSG en coupe d’Europe : repiquant de la gauche, il enchaîne petit pont, crochet, accélération, frappe… et but ! (0-2, 44e)
La seconde mi-temps continue sur la même lancée. Algérino, déjà passeur sur le but d’Okocha, sert Leroy, qui s’offre un doublé du plat du pied (0-3, 57e).
Ce troisième but pique au vif les champions d’Espagne. Entrés à la pause, Pandiani puis Tristán vont redonner l’espoir aux locaux, reprenant de la tête des balles venues de la droite. Le premier suite à un centre (1-3, 58e), le second sur corner (2-3, 60e).
Craignant logiquement l’élimination, et souhaitant mettre fin à cette hémorragie qui a coûté deux buts en deux minutes au PSG, Fernandez renforce sa défense, en sortant Benarbia pour Rabesandratana. Peine perdue. De la droite encore une fois, et de nouveau de la tête, Pandiani égalise (3-3, 76e).
Le PSG, en devenant la cinquième équipe de l’histoire de la C1 à se voir remonter une avance de trois buts [4], dispose désormais d’un quart d’heure pour l’emporter.
Cela n’arrivera pas. Le scénario est alors connu : ballon venant de la droite — un corner cette fois —, Pandiani, tête, but. L’Uruguayen, entré à la pause, s’offre un triplé et élimine le PSG (4-3, 84e).
Éliminé des deux coupes nationales et de la Ligue des champions, à la traîne en championnat, le PSG achève sa saison 2000/2001 dès le mois de mars. Pour la seconde fois dans l’histoire de la C1 — et à ce jour la dernière [5] —, une équipe perd un match qu’elle dominait de trois buts.
Journée 6/6 (13/03/2001) : PSG 2-0 Galatasaray
PSG (en bleu et rouge) : Letizi — Distin, Algérino, Déhu, Ducrocq, Rabesandratana, Cissé, Luccin, Arteta (Benarbia, 36e), Christian (Madar, 68e), Leroy (Benachour, 88e). Entraîneur : Fernandez.
Galatasaray (en rouge) : Taffarel — Ahmet (Akin, 46e), Capoe, A. Emre, Popescu (Fatih, 58e), Umit, B. Emre, Ergün, Suat (Atalay, 46), Jardel, Serkan. Entraîneur : Lucescu.
Avertissements : Distin, Ducrocq, Cissé, Luccin.
Expulsion : Ducrocq (89e).
Buts : Christian (3e), Christian (27e).
À la peine en championnat, le PSG ne disputera pas la Ligue des champions la saison prochaine. Déjà éliminé, et recevant un Galatasaray quant à lui déjà qualifié pour les quarts de finale, le PSG se doit d’offrir un baroud d’honneur à ses supporters.
Les 31 000 spectateurs du Parc le réclament, tant sur les banderoles que dans les sifflets, nourris à l’annonce du nom de Fernandez. Christian répond présent, et sur sa première balle, ouvre le score d’un plat du pied (1-0, 2e).
Prenant le dessus sur les Turcs, Leroy peut aggraver le score, en passant au Brésilien, qui s’offre un doublé (2-0, 26e).
Alors que la deuxième période débute, offrant au Parc une victoire européenne qu’il attend depuis Rosenborg, des échauffourées éclatent en tribunes entre supporters turcs et parisiens, nécessitant l’intervention des CRS et l’interruption de la rencontre.
La demi-heure de pause forcée a nui au jeu, et le match s’achève dans l’ennui. Le PSG quitte la C1 la tête haute, par une victoire.
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