Pendant que le Parisien reste le nez dans le guidon et s’inquiète en gros titre « Bodmer est là, mais après ? », le journal L’Équipe propose un tour d’horizon du mercato français très intéressant.
« Le marché à l’arrêt » (L’Équipe)
Au matin de la reprise de l’entraînement de l’AS Saint-Étienne, le 24 juin, Christophe Galtier exprimait une sorte de fatalisme. Comme la plupart de ses collègues de Ligue 1, l’entraîneur des Verts est bien incapable de dessiner l’équipe qu’il présentera pour la reprise du Championnat, le 7 août au Parc des Princes contre le PSG. « Aujourd’hui, combien de clubs ont recruté plus de deux joueurs ? Le marché est bloqué », lâchait-il. Et, au moment de définir les ambitions de l’ASSE, il restait forcément dans le vague […].
En avril, un rapport de la DNCG tirait la sonnette d’alarme, en annonçant la perspective d’un déficit de 100 M€ au 30 juin 2010 pour l’ensemble de la Ligue 1 et de la Ligue 2. L’heure est donc à la rigueur, au moment où les clignotants s’accumulent pour le football professionnel français : suppression des droits à l’image collective (DIC), incertitude sur l’avenir des droits TV, sponsors de plus en plus difficiles à convaincre dans un contexte aggravé par l’image déplorable laissée par les Bleus en Afrique du Sud…
Tous les pensionnaires de l’élite se sont ainsi donné pour objectif une baisse de la masse salariale de 10 % (le cas de l’OM, champion de France) à 20 %, et la très grande majorité attend de vendre pour pouvoir acheter. Or ils ne vendent pas… Reprise cette semaine par le PSG (Rothen, Sankharé), la mode du « loft » risque de s’étendre. Partout, il est question de se séparer de deux ou trois joueurs d’expérience pour les remplacer par des jeunes du centre de formation, pour une économie salariale annuelle estimée entre 1,5 M€ et 10 M€, selon la taille des clubs.
« Le marché sera amorphe jusqu’à la fin de la coupe du monde, mais il va ensuite démarrer, espère Gervais Martel, le président de Lens, qui aimerait se libérer de ses plus gros contrats. En France, tout le monde est logé à la même enseigne, en dehors des trois premiers qualifiés pour la lucrative Ligue des champions. » Ces trois-là n’ont pourtant assuré qu’un renfort à ce jour : Azpilicueta (OM), Briand (Lyon), Le Tallec (Auxerre). Et si Rennes, au recrutement déjà quasiment bouclé, est l’exception qui confirme la règle, Montpellier, pourtant européen, a dû laisser partir deux de ses meilleurs joueurs : Costa (Valence CF) et Montaño (Rennes)… « La bulle a éclaté, et on touche du doigt le problème posé par tous ces joueurs moyens, payés au-dessus de leur valeur, mais qui tiennent à conserver leurs acquis. Les clubs essaient de s’en séparer, mais ils n’ont en général pas la moindre offre », témoigne un agent. Selon Bruno Satin, un autre agent, les effets vont être dévastateurs : « Aux joueurs que je conseille, je répète : “Évitez d’arriver libres sur le marché, on ne sait pas à quelle sauce vous allez être mangés.” Pour certains, les revenus seront divisés par deux ou trois. Un joueur à 50 000 euros mensuels va vite devenir un joueur à 20 000 euros. La tendance s’est amorcée dès la saison dernière : un bon joueur comme Camel Meriem a mis huit mois pour retrouver un club, et il n’a trouvé qu’en Grèce [Aris Salonique]. »
Manifestement, la situation au PSG est parfaitement extraordinaire. Décidément, il ne se passe rien comme ailleurs au PSG… (voir Makelele est en vacances, c’est la crise au PSG !)