Pour la première fois de la saison en championnat, le Paris SG a inscrit plus d’un but dans un match. Pour l’occasion, les joueurs de Paul Le Guen en ont même inscrit trois, passant de la dernière à la douzième attaque du championnat ! Menés deux fois au score, les coéquipiers de Guillaume Hoarau — auteur de son quatrième but de la saison — ont finalement marqué le but de la victoire à la 87e minute.
Un instant dans le match : la parade de Landreau
Peu avant la demi-heure de jeu, et alors que le PSG venait de revenir au score après la superbe tête de Fabrice Pancrate, Lorient amorce une contre-attaque sur son côté droit. Abriel, servi à trente-cinq mètres de la cage de Landreau, repique alors dans l’axe puis, profitant du peu de champ qui lui est laissé libre, arme une frappe lointaine. Impression de déjà vu : Paris se retrouve confronté à la seule faiblesse, ces dernières semaines, de sa défense.
Le tir est sec, très pur et sa trajectoire quasi rectiligne : dès le départ, il prend sans aucun doute possible la direction de la lucarne opposée. Landreau, toujours affublé de son incompréhensible maillot framboise, plonge dans l’instant, et se détend à son maximum, à l’horizontale.
Le Parc n’a même pas le temps de retenir son souffle : la parenthèse ne durera réellement qu’une seconde. Le temps que le ballon quitte le pied de l’ancien milieu de terrain du Paris SG, avant que Landreau n’ait à l’empêcher de rentrer dans ses buts… Mais dans cette seconde, tous les supporters du Virage Auteuil, placés derrière leur gardien, sentent que l’arrêt est impossible : la frappe est trop bien placée, la balle arrive trop vite, trop fort.
Pourtant Mickaël Landreau va la sortir.
Ce n’est pas le tournant du match, puisque quelques minutes plus tard, le même Abriel alimentera la légende urbaine selon laquelle les anciens du PSG sont amenés à marquer à chacune de leurs apparitions au Parc des Princes. Paris vivra le scénario d’une nouvelle course derrière la marque.
La frappe qu’Abriel, encore lui, vendangera à 2-2, expédiant un missile sur la transversale alors qu’il était dans une position idéale, seul face aux buts vides, aurait pu créer une situation changeant le cours de cette partie.
Cet arrêt de Landreau n’est qu’un pied de nez à tous ses détracteurs. Une action de très grande classe, rien de plus. Pourtant, c’est un instant à part dans cette rencontre. Parce qu’il y a la détente, l’envol d’un gardien que l’on dit trop petit, son arrêt main gauche — main opposée, pour aller chercher la balle le plus haut possible. Il y a le bout des doigts qui s’arrachent pour dévier cette frappe, les doigts qui restent fermes malgré l’impact, juste ce qu’il faut pour que le ballon échappe au cadre.
Oui, il y a aussi le regard de Landreau, ce fameux regard du goal, la tête un peu rejetée en arrière, qui suit la trajectoire du ballon, encore, après l’avoir touché. Le gardien parisien qui semble suspendu à un fil, et ne peut s’empêcher de continuer à fixer cette balle, alors que tout est déjà joué. Comme si le reste de son corps ne lui servait plus à rien : l’impulsion remonte à un clignement d’yeux à peine, le contact entre le gant et le cuir à un éclair, mais tout est passé, déjà. Il n’y a plus que le visage de Landreau pour accompagner désormais cette balle. Un peu comme une dernière tentative, une prière muette…
Cette fois elle sera entendue par les Dieux du foot : alors que la pesanteur ne rappelle même pas encore Landreau vers le sol, la balle sort déjà en corner.
Sur ce tir d’Abriel, le temps d’une respiration à peine, il y a tout cela. Mais il y a surtout l’après. Et c’est là que le gardien parisien démontre peut-être d’une manière encore plus saisissante l’étendue de son talent. Certains auraient hurlé, un poing rageur brandi vers les tribunes. D’autres se seraient tournés vers leur défense pour quérir une accolade, quémandant les félicitations d’un coéquipier. Pas Landreau.
Mickaël est sûr de lui. De son talent et de son efficacité. Il fait le métier, et son boulot à lui, c’est de sortir les ballons. Normal. Après cet arrêt hallucinant, le gardien du PSG va se chercher une gorgée d’eau dans sa bouteille fétiche, puis replace sa défense pour le corner qui suit. La classe.
En attendant l’inévitable retour de son gardien chez les Bleus, à Paris, on profite de l’aubaine : pouvoir compter sur un goal de niveau international au sommet de son art est une chance trop rare pour ne pas s’en réjouir.
La phrase qui va faire parler
Les médias se nourrissent souvent d’eux-mêmes : une petite déclaration anodine en fin de match au micro d’une radio peut ainsi ressurgir quelques jours plus tard dans un quotidien pour donner lieu à un décorticage en règle.
Cette semaine, la déclaration qui devrait donner lieu à interprétations en tous genres vient de Paul Le Guen :
Il faut maintenant se tourner vers deux déplacements difficiles à Schalke et Marseille. Il ne sera pas possible d’aligner deux fois la même équipe. Les jeunes ont progressé et sont capables de répondre présents. L’apport de Loris Arnaud en fin de match le symbolise.
Comment sera-t-elle analysée ? Tout dépend de l’état d’esprit.
Le verre à moitié plein : Paul Le Guen a fait coup double. Non seulement son coaching s’est avéré efficace contre Lorient, puisqu’Arnaud a donné le but de la victoire au Paris SG quelques minutes seulement après son entrée en jeu, mais en plus il a préparé le terrain pour Schalke, où l’espoir devrait de nouveau avoir sa chance.
Le verre à moitié vide : manquant d’ambition en coupe UEFA et obligé de composer avec un groupe de joueurs qu’il trouve trop juste, Paul Le Guen prépare son public toujours difficile à satisfaire : à Gelsenkirchen, le PSG ne présentera qu’une équipe bis, composée de joueurs inexpérimentés.
Faites votre choix !
Le match en bref, de Loris Arnaud au jeu de tête
Loris Arnaud : tout vient à point…
C’est une belle leçon qui a été indirectement donnée par Loris Arnaud samedi soir : alors que la concurrence était particulièrement rude en début de saison et que les places en attaque semblaient difficiles à prendre, Loris Arnaud a prouvé qu’à force de patience et de travail, il était possible de jouer un rôle dans cette équipe parisienne. Il s’est en effet opéré une sorte de sélection naturelle au sein de la jeunesse parisienne : David N’Gog, après avoir traîné sa nonchalance et son absence complète de motivation durant les six derniers mois, a préféré s’exiler pour évoluer avec la réserve de Liverpool ; Yannick Boli, bien aidé par les manigances de son oncle Roger, s’est quant à lui complètement discrédité auprès de tout le staff parisien avec son vrai-faux transfert vers l’équipe B de du Real Madrid, et a atteri en prêt au Havre.
Aujourd’hui, s’il ne s’agit certainement pas du jeune attaquant le plus talentueux qui soit passé par le Camp des Loges ces derniers temps, Loris Arnaud reste le seul jeune atout offensif formé au club qui soit encore présent. Et au final, celui qui avait pour sa part été contacté par Barcelone, sans en faire autant état que Boli, a le droit de participer activement aux résultats du PSG, sans avoir à partager son temps de jeu avec d’autres jeunes débutants. Loin de nous l’intention de prétendre qu’Arnaud sera un futur cador du championnat, mais ce joueur a au moins le mérite de tout faire pour réussir au PSG, et a la chance d’avoir pu marquer un but extrêmement important et intense, pour le PSG et au Parc des Princes. Ce que ne pourront probablement jamais faire ses anciens petits camarades…
Les Parisiens et le jeu de tête
Fait assez rarissime, les trois buts parisiens ont été inscrits de la tête et dans le jeu : avec le but marqué à Nancy par Hoarau, cela fait quatre buts marqués consécutivement sur le même type d’action. Ceci dénote un changement radical dans le schéma de jeu parisien par rapport à l’an dernier. Alors que les Parisiens ont marqué seulement cinq buts de la tête en Ligue 1 la saison passée — buts sur coups de pied arrêtés mis à part [1] —, ils en sont déjà à quatre aujourd’hui. Avec Pauleta et Diané, deux joueurs ne raffolant pas des joutes aériennes, les Parisiens étaient contraints d’évoluer avec un jeu au sol assez direct. Aujourd’hui, l’apport athlétique du nouveau venu Hoarau et du revenant Pancrate offre une nouvelle palette aux attaques parisiennes. Les centres aériens victorieux, quelque peu oubliés au Parc des Princes ces dernières années, font leur grand retour. Et des joueurs comme Rothen, Ceara ou Sessegnon, tous passeurs décisifs samedi soir et grands adeptes du jeu long, ne vont pas s’en plaindre. Quant à la détente impressionnante d’Hoarau, et à son coup de boule surpuissant en pleine lucarne, il n’est pas sans rappeler — pour le plus grand plaisir des supporters parisiens — les envolées d’un certain grand meneur de jeu brésilien…
Trois buts de la tête pour le PSG
Après l’ouverture du score dès la 12e minute par Saifi — seul en pleine surface —, le PSG a égalisé grâce à une tête de Fabrice Pancrate, sur un centre de Sessegnon (1-1, 22e). Juste avant la mi-temps, Lorient a repris l’avantage par l’intermédiaire de Fabrice Abriel (1-2, 38e), suite à une mauvaise passe en retrait de Camara.
- But de Saifi
En deuxième période, Guillaume Hoarau remet rapidement les deux équipes à égalité (2-2, 48e) sur un centre de Ceara. Il faudra attendre les dernières minutes du match pour que Loris Arnaud, fraîchement rentré en jeu, permette aux Parisiens de l’emporter (3-2, 87e), toujours de la tête !
Autres infos sur le match
Le coin des stats
Alors qu’il était jusqu’à présent plus mauvaise attaque et meilleure défense, le PSG a fait mentir les statistiques : en inscrivant trois buts, les Parisiens sont désormais la douzième meilleure attaque, avec huit buts. En revanche, malgré ses deux buts encaissés, la défense parisienne reste la meilleure du championnat, avec sept buts — à égalité avec Rennes.
Planète PSG nous apprend que c’est la première victoire du PSG après avoir encaissé le premier but depuis le 19 mai 2007, soit dix-sept mois. La dernière victoire du PSG après avoir été mené deux fois au score remonte quant à elle à près de neuf ans et une victoire contre Créteil en janvier 2000 (4-3), en coupe de la Ligue.
Jérôme Rothen, défenseur-passeur
Notons que Jérôme Rothen, positionné arrière-gauche en raison de la suspension de Sylvain Armand, est à l’origine du troisième but parisien : dans sa moitié de terrain, l’ancien Monégasque donne à Kezman côté gauche, qu’il accompagne en prenant son couloir. Rothen effectue un appel en passant dans le dos du Serbe, qui le sert en profondeur. Le gaucher centre en bout de course, sur la tête de Loris Arnaud. Le jeune Parisien s’applique, et marque le troisième but du PSG.
- Centre de Jérôme Rothen côté gauche
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
PSGMAG.NET : Reportage photos : PSG 3-2 Lorient (18/10) ;
les Supras ;
les Authentiks ;
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.