Trois jours après leur élimination en prolongations contre une équipe de National, les Parisiens devaient réagir en déplacement à Lorient. Mission accomplie.
Le match en bref
Face aux absences de trois joueurs clés — Sessegnon, Makélélé et Sakho — et compte-tenu des déficiences affichées en semaine contre Rodez, Paul Le Guen décide de modifier sa tactique et dispose ses joueurs en 4-3-3. Cette tactique avait déjà été utilisée l’automne dernier, notamment lors de la victoire face à l’OM. Luyindula, incertain encore en début de journée, débute finalement en position d’ailier gauche.
Il faut bien avouer que le changement tactique a été mal digéré par les joueurs tant ceux-ci se retrouvent en grande difficulté durant les premières minutes de la rencontre. Dans l’incapacité de ressortir le ballon proprement, les Parisiens ressentent cruellement l’absence de leur capitaine puisque chaque mouvement au sol des Lorientais met les Rouge et Bleu en difficulté. Il y a notamment une reprise à bout portant d’Abriel sur la barre transversale suite à une passe de Vahirua. Le même Vahirua, quelques minutes plus tard, sert parfaitement Gameiro qui bute sur Landreau, prémisse d’un grand soir pour le portier parisien.
Mais contre le cours du jeu, les Parisiens se réveillent par le biais de deux attaquants de grande classe, qui réinventent à Lorient l’expression se trouver les yeux fermés. Sur un corner tout d’abord, Hoarau au deuxième poteau remet le ballon loin en retrait pour Giuly, qui règle la mire en tirant largement au-dessus. Quelques minutes plus tard, un long coup-franc en cloche de Ceara est dévié par Hoarau pour Giuly qui cette fois cadre sa volée, et marque (1-0, 22e). Les Lorientais, sonnés, faiblissent un peu, et les Parisiens en profitent en plaçant quelques belles actions : un coup-franc de Rothen sorti de justesse par Audard, et un ballon de contre sur lequel Giuly pousse trop son ballon. Mais le dernier mot de la mi-temps est pour Lorient avec une frappe de Jouffre déviée par Landreau puis, dans la foulée, une reprise de Vahirua que Traoré stoppe presque sur sa ligne.
La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases, sauf que les Parisiens, s’ils ne sont pas tout à fait sereins, sont bien mieux en place. Et aux attaques désordonnées des Lorientais se succèdent les contres parisiens, profitant eux aussi d’un secteur défensif adverse remodelé — le meilleur défenseur lorientais, Ciani, était absent. Mais les attaquants ne profitent pas de ces situations extrêmement favorables pour tuer le match, et jouent même très mal les coups : Luyindula joue un duel face à Audard trop facilement, Rothen à plusieurs reprises tente une passe alors qu’il était en bonne position pour frapper…
Si bien que, alors que le match aurait dû être plié depuis longtemps, les Parisiens abordent les dix dernières minutes avec la plus grande incertitude. C’est à ce moment-là que les Lorientais se réveillent en obtenant une très grosse occasion sur une frappe d’Amalfitano, sortie une nouvelle fois par Landreau. Puis, quelques minutes plus tard, un penalty inventé par l’arbitre du match Didier Falcone est sifflé pour une main involontaire de Sammy Traoré. Saïfi le tire ; Landreau, le spécialiste de l’exercice, le repousse et permet à son équipe de repartir avec les trois points.
Nous avons souvent loué en ces pages l’extraordinaire aptitude à gérer les matchs de la part des joueurs parisiens. Il faut bien avouer que contre Lorient, ce fût tout le contraire : les Parisiens se sont mis tout seuls en difficulté alors que l’équipe adverse, si elle disposait de nombreuses qualités techniques, était particulièrement tendre — et que les situations pour se mettre à l’abri ont été légion. Mais une victoire, même acquise sur le fil, reste une victoire, et que ce PSG-là ait su réagir après l’accroc de la coupe de France, sans son capitaine Makélélé, est une belle performance.
La blague de Didier Falcone
Pour donner plus de poids à notre argumentation qui, la semaine dernière, visait à dire que le PSG n’était pas un club plus favorisé qu’un autre, Didier Falcone a pris une décision complètement folklorique. À la 81e minute, alors que Lorient ne sait plus trop comment faire pour perturber l’arrière-garde parisienne, un ballon traîne dans la surface : Ceara dégage le ballon de la tête sur la main de Traoré, qu’il a tenté de rabattre comme il pouvait sur son torse pour ne pas toucher le cuir. Il n’y a évidemment aucun geste délibéré de la main ; l’arbitre du match est donc allé à l’encontre du règlement pour siffler ce penalty. Peut-être a-t-il été influencé par le discours des Grenoblois il y a deux semaines, qui certifiaient qu’un penalty aurait dû être sifflé en leur faveur face à Paris pour une situation similaire ? D’après le Parisien, « l’arbitre a d’ailleurs avoué à Traoré qu’il avait sifflé… un tirage de maillot, pour le coup complètement imaginaire ».
La décision de l’arbitre est d’autant plus surprenante que, comme lui a fait remarquer Le Guen en fin de match, sur un des nombreux contres parisiens, Morel avait contré un tir de Luyindula… en faisant un réel mouvement de la main cette fois-ci. Et Falcone n’avait pourtant pas bronché sur cette action. « M. Falcone n’avait pas besoin de lunettes mais d’un chien », écrivait Raphaël Raymond dans L’Équipe le lendemain. Heureusement, le brillant Landreau est passé par là, et la décision est sans incidence ; mais cela rentre quand même en compte dans les choix parfois déroutants de certains officiels.
Autres infos autour du match
Encore une bonne affaire
Avec cette victoire, le PSG poursuit sa bonne série, mais en plus, certains de ses adversaire stagnent : Marseille concède un match nul à domicile contre Valenciennes (0-0), Bordeaux s’incline lourdement à Toulouse (3-0) et Lyon perd contre Lille (2-0). Du coup, Paris se retrouve à un point du leader, avec trois longueurs d’avance sur ses deux premiers poursuivants, Marseille et Toulouse, et cinq sur l’exceptionnelle équipe bordelaise coaché par le génie Laurent Blanc.
De plus, le PSG a quasiment comblé son retard à la différence de buts : désormais, avec +14, Paris est à égalité avec Bordeaux et Toulouse et juste derrière l’OM qui est à +15. Ce retard pourra être comblé dès le prochain match de championnat.
Quelques stats
D’un point de vue comptable, au soir de la 27e journée, le PSG réalise la troisième meilleure saison de son histoire en L1. 2009 (52 points) n’est devancé que par 1994 (59) et 1986 (62), les deux saisons au terme desquelles le PSG a terminé champion de France — à égalité avec la saison 1988/1989 (52 points également) [1].
Autrement dit, c’est statistiquement la meilleure saison du club depuis 15 ans.
Avec 16 victoires en 27 matches, le PSG est l’équipe qui a gagné le plus de matches cette saison. Lyon suit avec 15 succès.
Le PSG est désormais invaincu depuis 7 journées en L1.
Racisme et PSG
D’après le Parisien, « Rafik Saïfi a été victime d’injures racistes à la fin de la rencontre par un supporter [lorientais]. […] Après avoir voulu monter en tribune se faire justice, l’attaquant était très touché dans les vestiaires par cet incident et a été réconforté par l’un de ses dirigeants. »
Suspensions
Aucun Parisien n’a été averti samedi soir. Sylvain Armand et Jérôme Rothen restent sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement.
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.