À L’Équipe, on présente Jérôme Touboul comme « l’un des meilleurs spécialistes du PSG ». Pas étonnant, donc, que son retour aux affaires en ce début de saison 2010/2011 — après un détour par l’Afrique du Sud — coïncide avec un recentrage de la ligne éditoriale du quotidien sportif à propos du club parisien, après quelques semaines de calme. Au menu ce mercredi 28 juillet ? La future peut-être crise du PSG.
Réglé comme du papier à musique, Jérôme Touboul vient siffler la fin de la récré. À quelques heures du premier match officiel du PSG 2010/2011, il convient de ne pas oublier que l’entraîneur parisien entame sa deuxième saison. Et qui dit deuxième saison dit… licenciement ? Rien n’est peut-être pas à exclure, révèle Touboul.
Oh mon Dieu mais c’est horrible !
Surprise : si le PSG n’obtient pas de meilleurs résultats en championnat cette saison, Antoine Kombouaré pourrait se faire virer [1]. Voilà le scoop que Jérôme Touboul étale dans un article quelque peu effrayant intitulé « Kombouaré sans filet ».
Cette saison, la pression va monter d’un cran sur l’entraîneur. Au plus haut niveau du PSG, on attend un redressement rapide. À l’aube du premier match officiel du PSG de la saison remonte à la surface une phrase lourde. Une phrase aux contours d’avertissement, prononcée par Sébastien Bazin. […] Le président du conseil [de surveillance], accessoirement actionnaire principal du club à travers Colony Capital (95,8 %), avait alors lâché ces quelques mots, comme on aiguise une lame : « Je ne suis pas convaincu. » C’était un jour où Antoine Kombouaré avait été invité au Parc des Princes à s’asseoir au côté de Robin Leproux, le président du directoire, face aux quatorze membres du conseil de surveillance. Et les mots du boss étaient clairement orientés vers le bilan sportif du successeur de Paul Le Guen… […] La treizième place finale l’a écœuré.
Vivement qu’un producteur hollywoodien donne sa chance à Jérôme Touboul dans le cinéma. Parce qu’en attendant, le reporter spécialiste du PSG en est réduit à gâcher son talent en contant la terreur des conseils de surveillance du PSG, et ce n’est tout de même pas très adapté :
le président du conseil — qui est quand-même un gars vachement important vu qu’il est actionnaire principal, j’dis ça j’dis rien — aiguise sa lame et lâche une phase. Mais attention, mais n’importe quelle phrase : une phrase lourde. Pire, une phrase aux contours d’avertissement. Ouuuuuuh.
Le 13 mai dernier — oui, parce que le conseil de surveillance dont il est question date de deux mois et demi, mais Touboul avait piscine à l’époque, alors il en parle maintenant —, le Parisien présentait une toute autre interprétation de la phrase-lourde-aux-contours-d’avertissement : elle indiquait que Sébastien Bazin n’était « pas convaincu » de… la nécessité de réaliser un effort financier sur le recrutement. Aujourd’hui, Jérôme Touboul laisse entendre que Sébastien Bazin n’était « pas convaincu » par le bilan sportif de Kombouaré. Attendons l’hiver prochain pour savoir ce qu’en pense France Football.
Rien ne serait peut-être pas forcément à exclure
La saison dernière, l’épaisseur du contrat de l’entraîneur — lié jusqu’en 2012, avec une année supplémentaire en option — a pu lui servir de bouclier. […] Cette saison, l’aspect financier pourrait encore influer, mais il pèsera moins, forcément. […] Le redressement sportif attendu par les hautes sphères du club va accentuer la pression sur le Kanak. En interne, Kombouaré se serait déjà vu fixé une échéance : une place dans le premier tiers du classement à la trêve. […] Un an après son arrivée, Kombouaré sait qu’il y a désormais urgence à trouver les bons réglages, dans le discours et dans le jeu, pour tirer enfin le PSG vers le haut. Dans le cas inverse, rien ne serait a priori à exclure.
Attention, tous aux abris, avalanche de scoops ! Virer un entraîneur durant la première année de son contrat, c’est pas forcément évident-évident. Et plus surprenant encore : Kombouaré attaque son deuxième été au PSG. Vite, une synthèse :
cette saison, les indemnités de licenciement coûteraient encore bonbon, mais quand même un peu moins que l’an dernier. Du coup… Bah du coup rien n’est peut-être pas à exclure. Ça vous file les jetons ça, non ?
Parce qu’il s’est exposé en première ligne sur le dossier brûlant de son plan de sécurité, le dirigeant [Robin Leproux] surveille de près le renforcement sportif du groupe.
Et notre reporter d’expliquer que le président du PSG a recruté Nenê quand Kombouaré voulait Marveaux, et qu’il bloque les venues de Tiéné et Bisevac, attendues par Kombouaré
(voir Robin Leproux, responsable du recrutement du PSG ?). Conclusion : Antoine Kombouaré partagerait les responsabilités d’un éventuel échec avec Robin Leproux ? Non, non, pas du tout. C’était juste histoire de placer tout ça quelque part, mais c’est bien au sujet de Kombouaré que
rien n’est peut-être pas à exclure.
Pour Kombouaré, l’arrivée des cibles nordistes [Tiéné et Bisevac] serait aussi une façon de renforcer sa position au Camp des Loges. S’il n’a jamais été lâché par le groupe, il ne compte pas vraiment de soutiens aveugles dans le vestiaire […]. La saison passée, sa méthode des coups de gueule et des angles peu arrondis a pu jouer en sa défaveur dans un contexte parisien où le joueur est une star qu’il convient de ne pas trop froisser.
Relevons au passage une nouvelle mention du fameux «
contexte parisien ». Ah, ce «
contexte parisien ». Vous savez, celui qui consiste pour le seul quotidien sportif français à prendre fait et cause pour les joueurs,
a fortiori quand il s’agit de « stars » —
cf. l’épisode Ronaldinho, déjà suivi par Touboul à l’époque.
Manquerait plus que Touboul se plaigne de la poutre dans les yeux de certains journalistes qui s’évertuent à considérer comme propres au PSG certains événements se produisant partout ailleurs.