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Ne laissez pas vos amis seuls pendant les vacances

Paris a bien failli perdre, c’est la crise au PSG

Ayons une pensée pour tous ces journalistes qui n’ont pu partir en vacances

mercredi 14 juillet 2010, par Arno P-E, Vivien B.

Paris a bien failli perdre, c'est la crise au PSG

Après avoir bien rigolé en Afrique du Sud, les journalistes de sport retrouvent leur pain quotidien. Finies les invites à la sodomie d’un joueur à son sélectionneur, terminées les séances de bouderies dans le bus parce que le copain a été viré, disparues les promesses de conférences de presse où l’on dira tout, z’allez voir ce que vous allez voir. Retour à la Ligue 1 ! Ah… la Ligue 1 : ses transferts passionnants, au rythme de un par semaine, ses matches amicaux champêtres… son PSG ! Eh oui : parce que ce qu’il y a de bien avec le PSG, c’est que même quand tout va à peu près bien, on peut quand même faire semblant qu’il y a une crise. Et ça, c’est pratique pour un journaliste.

Le PSG a peut-être battu Evian TG ce week-end, mais c’est pas pour autant que ce n’est pas la crise. D’autant plus que le PSG, qui n’a recruté personne durant tout le mois de juin — c’est mal —, vient de faire signer Nenê, qui va coûter bonbon — et ça aussi c’est mal.

La victoire ou et la crise

On n’a rien vu, mais on dira tout

Les sites Internet des journaux du groupe Amaury sont déjà au taquet en ce début de saison : dès le tout premier match amical du PSG, lequipe.fr et francefootball.fr ont retrouvé leur niveau : « Chantôme sauve le PSG », titre FF. « Le premier match de la saison du Paris SG, si amical soit-il, aurait pu tourner au vinaigre si Clément Chantôme, sur lequel Antoine Kombouaré ne compte pas plus que ça, n’avait pas inscrit un doublé en seconde période. » « Le PSG poussif », s’inquiète de son côté le quotidien sportif. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que la partie n’a pas été une tache (sic) aisée pour les joueurs de la capitale. »

Voilà le signe d’une préparation estivale sérieuse : les pigistes arrivent affûtés pour la reprise. Détail savoureux : étant donné que le match n’était diffusé nulle part, et à en juger par les termes utilisés dans chacune de ces brèves pour décrire les actions, les deux dépêches ont sans doute été écrites par un journaliste qui n’a pas vu une seule image de la rencontre. Merci le live de PSG.FR !

D’accord, le PSG a gagné… mais il a bien failli perdre !

Contrairement à ses camarades précaires, Sylvie de Macedo a fait le voyage à Aix-les-Bains pour le compte du journal le Parisien. On se demande bien pourquoi d’ailleurs, car son compte-rendu du match ne vaut pas mieux que ceux réalisés à l’aveugle. Et il semble qu’on ne soit pas les seuls à se poser la question, puisque le Parisien n’a pas jugé bon de publier cet article dans son édition papier [1]. Le titre donne le ton : « Au bon souvenir de Chantôme ».

Ce n’était qu’une « séance d’entraînement », selon Antoine Kombouaré. Mais ses hommes ont bien failli rater leur premier test de la saison. À la fin de la première période, le PSG était mené 1-0 par Evian, promu en L2. Ce n’est qu’en deuxième période que les Parisiens ont retrouvé des couleurs, grâce notamment à un joueur qui bénéficie d’un bon de sortie, Clément Chantôme, auteur d’un doublé.
Des fois que le PSG réussisse sa saison, il ne faut pas laisser passer une occasion de rédiger un papier alarmiste. Et à ce petit jeu, rien ne vaut l’expérience d’un reporter du Parisien :
- Les Parisiens remportent leur premier match amical en plein stage de préparation, après être parvenus à revenir au score puis à prendre l’avantage ? « Ils ont bien failli rater leur premier test… »
- Un joueur réussit un doublé ? Pas de pot, c’est « un joueur qui bénéficie d’un bon de sortie ». Autrement dit : le seul qui marque, c’est celui dont ce cinglé de coach souhaite se débarrasser !

Alors, elle est pas belle la crise du PSG ? Heureusement, les choses se passent drôlement mieux ailleurs. Signalons par exemple la bonne performance de Monaco, qui n’est pas revenu au score grâce à un-joueur-qui-pourrait-bien-partir après que Clermont (L2) a ouvert la marque, perdant ainsi son premier match 0-1. L’ASM a ensuite enchaîné avec un match nul 2-2 face au prestigieux Incheon United FC (Corée du Sud), après avoir mené 2-0 à l’heure de jeu. Pas de but marqué de justesse en fin de match, pas de problème. Cette performance a donné des idées à Auxerre, qui s’est laissé remonter de 2-0 à 2-2 contre la redoutable formation du FC Sarrebruck, promue en troisième division allemande cet été. De son coté, Nice a mené 1-0 contre le Sporting Portugal pour terminer sur un score plus rassurant : 1-1 — score d’autant plus rassurant qu’il s’agit du deuxième 1-1 consécutif après celui obtenu face à l’Étoile du Sahel (Tunisie).

Pour être complet, on relèvera également la belle défaite 0-5 de Sochaux face à Bâle — sans aucun but marqué en fin de match ou par un joueur qui bénéficie d’un bon de sortie —, celle de Valenciennes contre Nantes (L2 — 0-1) ou encore le match nul 0-0 de Toulouse contre Fréjus (National).

Recette anti-« pas crise »

Non, avec le PSG, sur ce coup-là, Sylvie de Macedo jouait sur du velours : vite fait, elle a pu se mettre à bronzer à la piscine de l’hôtel. Le souci, c’est que la tâche ne sera pas forcément toujours aussi aisée. Imaginez un peu que le PSG gagne son prochain match 4-0, et que seuls les titulaires marquent ? Comment fera notre amie journaliste pour profiter du soleil malgré la surcharge de travail imprévue ? Eh bien rassurez-vous, on va lui mâcher le travail, elle n’aura qu’à recopier. Voilà ce que cela pourrait donner :

Une victoire cache-misère

Ce n’était qu’une « séance d’entraînement », selon Antoine Kombouaré. Mais ses hommes ont rapidement disposé d’adversaires bien trop fragiles. À la fin de la première période déjà, la messe était dite. Le PSG menait 3-0 face à un adversaire d’une insigne faiblesse, sans que ce résultat puisse préjuger du véritable niveau des Parisiens. Suite à l’ouverture du score de Hoarau, Erding s’offrira un doublé avant que Nenê, dernière recrue en date, ne trompe sur coup franc un gardien bien généreux. Les joueurs parisiens exprimaient leur joie à la fin de la rencontre, oubliant sans doute qu’ils croiseront dès la reprise des adversaires d’un tout autre calibre.

Des remplaçants qui ne marquent pas

Si Antoine Kombouaré se déclarait satisfait que ce qui commence à ressembler à une attaque-type se dégage enfin, l’entourage du club s’inquiétait quant à la stérilité du reste du groupe. Le PSG aura bien du mal à surmonter les nombreuses échéances à venir avec un banc de touche muet !

Autre souci : comment réussir à se séparer à bon prix des joueurs sur lesquels le coach ne compte plus, s’ils ne se mettent pas en valeur lors des matches amicaux ? Un agent souhaitant garder l’anonymat nous déclarait d’ailleurs : « Mon joueur est poussé vers la sortie, et on ne le fait rentrer qu’à la mi-temps ! La semaine dernière il a mis deux buts, mais là, s’il ne marque plus, comment voulez-vous que le PSG puisse le vendre ? »

Transferts ou pas transferts, c’est la crise

Ce qu’il y a de bien, c’est que ce qui fonctionne avec les matches amicaux reste valable pour la rubrique « marché des transferts ». Par exemple, comme le soulignait le 1er juillet Sylvie de Macedo — qui devrait quand même penser à se prendre quelques jours de vacances —, si le PSG ne parvient pas à recruter avant même la reprise de l’entraînement, alors c’est la crise :

Une seule nouvelle recrue. L’année dernière, le PSG avait repris l’entraînement avec dans ses rangs déjà deux renforts (Erding, Coupet), tandis que Christophe Jallet était en approche. Cette année, Mathieu Bodmer sera le seul nouveau visage. […] Les autres dossiers sur lesquels planchent les dirigeants parisiens (Nenê, Tiéné pour le flanc gauche, Basa, Gallas ou Bisevac pour la défense) sont bien loin d’être bouclés. Faute de liquidités ? Selon une source proche du club, le club disposerait « bientôt » d’une rentrée d’argent. Il serait temps. En juin, Sébastien Bazin avait en effet convaincu Claude Makelele de poursuivre l’aventure un an de plus en lui promettant trois joueurs de haut niveau dès cet été. Pour l’instant, rien ne se profile.

Oh mon Dieu ! Le marché des transferts est bloqué par la coupe du monde, personne ne recrute, et le PSG se présente fin juin sans un effectif déjà remanié ? Mais c’est sûrement qu’il n’y a plus de liquidités, que Bazin a menti à Makelele, et que c’est la crise !

Depuis, le transfert de Nenê qui ne se profilait pas, mais dont on nous a quand même parlé tous les jours, s’est réalisé. Et devinez quoi… c’est la crise ! Et c’est encore Sylvie de Macedo qui s’y colle. Sans doute parce qu’avant de la laisser seule pour un mois, le reste de la rédaction du Parisien lui aura laissé comme seule consigne un post-it avec inscrit « PSG = crise » collé sur un coin de l’écran de son ordinateur. En tout cas, ça se passe mal :

L’ex-Monégasque s’engage ainsi pour trois ans avec le club de la capitale, moyennant une indemnité de transfert de 5 M€ (+ 500 000 € de bonus). En recrutant le milieu gauche, auteur de 14 buts la saison dernière avec Monaco et passé par l’Espanyol Barcelone en 2008/2009 (4 buts), le PSG affirme réaliser l’un des « meilleurs coups » du mercato. Mais il consent aussi à des efforts financiers colossaux. Le Brésilien, 29 ans dans une semaine, s’apprête à percevoir un salaire net de charge et d’impôt proche de 1,8 M€ et, selon son entourage, 2 M€ plus des bonus. […]

« Il est très bon, mais ce n’est pas non plus un international. Et un tel salaire risque de créer quelques jalousies dans le vestiaire ou encore de donner des idées aux autres joueurs convoités par le PSG, nuance un agent. Surtout que le club n’arrête pas de répéter qu’il doit faire attention à son argent. » La question se pose en effet. Comment le PSG, en proie à un déficit important (estimé début juin avant la clôture des comptes entre 26 M€ et 29 M€), peut se permettre d’offrir une telle rémunération ?

Non mais c’est vrai quoi à la fin : ils ont le droit au PSG, de faire ça ? Parce que si ça se met à recruter des joueurs sans prévenir à l’avance de l’enveloppe dont on dispose, comment on va faire, au Parisien, pour expliquer que c’est la crise ? Allez, ultime recours, se trouver un petit agent de joueur un peu rageux. Ça marche toujours bien ça, l’agent de joueur dégoûté de ne pas avoir réussi à placer son poulain : l’aigri qui vous explique que ce Brésilien qui a mis je ne sais combien de coups francs l’an passé, il n’est peut-être pas si fort que ça. Et puis vous allez voir que si ça se trouve il va falloir le payer votre joueur ! Ils sont nazes au PSG : comment ça va foutre la merde dans le vestiaire ! Alors qu’un Kezman incapable de lever un ballon sur coup de pied arrêté, lui son salaire il ne dérange personne, c’est sûr…

Dans la suite de l’article, Sylvie poursuit sa rude tâche : elle vous colle de la crise parisienne envers et contre tout. Mais on devine déjà que l’envie n’y est plus. Que voulez-vous, quand tous vos collègues ont eu droit à un voyage en Afrique du sud, et que vous, pour toute vuvuzela vous aurez dû vous contenter de la sonnette du vélo de Sammy Traoré en stage à Évian-les-Bains, il y a de quoi perdre la foi :

Par ailleurs, pour payer ce salaire, le club compte beaucoup sur les départs de certains de ses plus gros revenus : Kezman, Rothen et Giuly notamment. Mais, pour l’instant, rien ne se profile, et le PSG risque bien, cette saison encore, de voir sa masse salariale augmenter…

Alors oui, évidemment, après avoir joué la carte du rien ne se profile, le PSG manque de liquidités et ne recrute pas, se voir contrainte de sortir l’argument rien ne se profile, et si ça se trouve le PSG sera endetté, ça fait un peu pitié. Mais il faut comprendre : voilà ce qui arrive quand on vous laisse seule dans une salle de presse, abandonnée de tous… Tout de même, en être réduite à souhaiter l’arrivée de l’hiver et de sa crise annuelle dès les premiers beaux jours, quelle tristesse.

Faut tenir bon Sylvie, courage : la saison est encore longue, il y en aura des vraies crises !

Notes

[1] Ce texte est uniquement consultable sur le site Internet du journal.

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17 votes

2 commentaires ont déjà été postés par nos lecteurs

  • #1

    L’écorneur
    14 juillet 2010 12:09

    Le PSG est la sanisette préféréee des journaleux,qui aiment à venir déféquer dedans.
    C’est aussi leur écran de fumée préféré,qui leur permet de taire tout ce qui va de travers ailleurs.
    Ainsi Bordeaux peut perdre pendant six mois de suite sans qu’aucun état de crise ne soit décrété par nos amis les mouches à merde.
    C’est parce que le club n’est pas protégé de l’intérieur, que lels résultats ne suivent pas.
    Notre président préfère jouer le jeu des médias,plutôt que de les affronter.
    Paul le poulpe est beaucuop plus avisé que la majorité de tous ces journaleux, qui n’ont que les vérités qu’ils peuvent, mais surtout les mensonges qui les arrangent.

  • #2
    5 votes
    Vivien Brunel
    14 juillet 2010 12:14

    D’habitude je ne commente pas nos articles, mais là…

    Depuis, le transfert de Nenê qui ne se profilait pas, mais dont on nous a quand même parlé tous les jours, s’est réalisé. Et devinez quoi… c’est la crise ! Et c’est encore Sylvie de Macedo qui s’y colle. Sans doute parce qu’avant de la laisser seule pour un mois, le reste de la rédaction du Parisien lui aura laissé comme seule consigne un post-it avec inscrit « PSG = crise » collé sur un coin de l’écran de son ordinateur. En tout cas, ça se passe mal.

    Du grand, grand Arno P-E. :))

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