Retour sur quelques éléments chiffrés pour illustrer la première moitié de saison du club de la capitale.
Partie 3 : les performances collectives du PSG.
Ces analyses sont basées sur les statistiques réalisées par Amisco pour la LFP.
Classements
Avec 31 buts inscrits en 19 rencontres (soit 1,6 but de moyenne), le PSG possède la troisième meilleure attaque du championnat, à égalité avec Lyon (23) mais devant l’OM (30). Sur le site officiel, Michel Kollar souligne que la performance du PSG 2009/2010 — 31 buts après 19 journées — n’a été battue qu’à deux reprises depuis 20 ans : en 1992/1993 (34) et en 1995/1996 (38).
Le PSG peut compter sur la quatrième défense de L1, avec 18 buts encaissés en 19 matches (0,95 but en moyenne). Seuls Bordeaux (12), Auxerre (15) et Toulouse (16) font mieux.
Paris enregistre ainsi la troisième différence de buts (+13), derrière Bordeaux (+20) et Lille (+18). L’an passé, le PSG a laissé filer la qualification en Ligue Europa pour un écart de deux buts avec le Losc…
Au challenge du fair-play, le Paris SG figure sur la troisième marche du podium, à égalité avec Marseille mais derrière Lorient et Bordeaux : les joueurs d’Antoine Kombouaré n’ont reçu que 27 avertissements — soit 1,42 par match en moyenne — et 1 seul joueur a été expulsé (Sessegnon à Monaco).
Les Parisiens comptent pourtant déjà sept matches de suspension au total : 2 pour Sankharé suite à une sanction écopée en fin de saison dernière avec Reims, 3 pour Sessegnon après son expulsion à Monaco (2 ferme et 1 sursis tombé quelques semaines plus tard) et 2 pour Makelele après la demande de Christian Gourcuff (1 ferme et 1 sursis tombé au match suivant). Par ailleurs, Sakho a reçu trois cartons jaunes lors des dix derniers matches : il sera donc suspendu contre Aubervilliers à la reprise.
Au classement à la moyenne anglaise, le PSG gagne une place et passe sixième, avec huit points de retard sur le parcours théorique du champion.
# | Classement | Points | MJ | V | N | D | b.p. | b.c. | Diff. |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
7e | Général | 29 | 19 | 8 | 5 | 6 | 31 | 18 | +13 |
7e | Domicile | 18 | 9 | 5 | 3 | 1 | 17 | 5 | +12 |
9e | Extérieur | 11 | 10 | 3 | 2 | 5 | 14 | 13 | +1 |
Possession de balle
Cette saison, le PSG a généralement laissé l’impression d’une équipe dominatrice, ayant tendance à ne pas trop laisser l’adversaire manœuvrer. S’il se dégage des rencontres parisiennes, ce sentiment n’est toutefois pas confirmé par la moyenne de possession de balle : avec 49,4 %, le PSG se trouve en effet en milieu de tableau (12e), loin derrière les grosses écuries que sont Marseille (57,3 %), Bordeaux (56,1 %), Lyon (55,3 %) et Lille (54,1 %), mais dans les mêmes eaux que le FC Lorient de Christian Gourcuff (49,9 %).
La possession de balle seule n’est toutefois pas symptomatique de l’emprise d’une équipe sur une rencontre : Paris a perdu des matches qu’il a dominés (54 % de possession pour PSG 0-1 Nice) et en a gagné d’autres durant lesquels il a laissé la balle à son adversaire (41 % pour Valenciennes 2-3 PSG). Le récent PSG 3-0 Saint-Étienne, largement dominé par les Rouge et Bleu, a même vu les Stéphanois posséder le ballon à hauteur de 56 %. On relèvera également que les deux extrêmes en terme de possession de balle cette saison se sont conclus par le même score : contre Nancy (62 %) et contre Lyon (40 %), le PSG a présenté deux visages différents, pour un match nul 1-1 dans les deux cas. Et si la possession de balle parisienne contre l’OL est l’une des plus faibles de toutes les rencontres de L1, il s’agit pourtant de l’un des meilleurs matches du PSG, « sans doute l’un des plus accomplis du PSG depuis une décennie » affirmait même le Parisien !
Dans ce secteur, l’équipe de Kombouaré marque une évolution par rapport à l’époque de Le Guen, puisqu’avec 47,1 % de possession la saison dernière, il s’agissait d’une des équipes de L1 qui touchaient le moins le ballon (17e). Mais là encore, il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives : en 2008/2009, le PSG marquait souvent tôt (41 % des buts marqués l’étaient dans la première demi-heure, le double de cette saison), et avait de fait moins la nécessité de prendre le jeu à son compte.
Occasions
En revanche, s’il est un domaine dans lequel le PSG a régressé cette année (-25 %), c’est dans le nombre d’occasions par rencontre. Le PSG de Kombouaré a souvent donné une impression de domination stérile, qui trouve son explication dans les blessures de Hoarau et Erding, et la redisposition tactique amenant Sessegnon et Giuly à évoluer à des postes qu’ils affectionnent moins. L’an dernier, il était reproché à l’équipe de Le Guen de refuser le jeu. Ce n’était pas tout à fait fondé puisqu’avec huit occasions par rencontre (8,3 à domicile ; 7,5 à l’extérieur), le PSG était la troisième équipe la plus dangereuse, devant les Girondins de Bordeaux. Aujourd’hui, l’équipe est rentrée dans le rang à domicile (7,3 occasions par match) mais surtout à l’extérieur (4,7), pour une moyenne globale de six occasions.
Si Paris n’a gagné aucun match dans lequel il s’est créé moins de cinq occasions, il ne lui suffit pas pour autant de multiplier les occasions pour l’emporter : à quatre reprises le PSG totalise plus de six occasions — il atteint même 11 pour chacun de ces quatre matches. Bilan : deux défaites (à Monaco et contre Nice), un match nul (contre Lyon) et seulement une victoire (contre Lille).
Tirs cadrés et tirs
Le PSG n’est pas un des clubs qui tire le plus au but (quinzième avec 12,3 tirs par match en moyenne), mais les joueurs de la capitale savent faire fructifier leurs tentatives. Avec 45 % de tirs cadrés, le PSG est le leader incontestable dans ce domaine : aucun autre club français ne passe la barre des 40 % de tirs cadrés ! Daniel Riolo avait donc été bien mal inspiré de se servir du match contre Rennes, où le PSG n’avait cadré aucun tir, pour faire une généralité de la maladresse parisienne. Cette statistique, assez significative dans ces proportions-là, peut être révélatrice de deux choses : soit les attaquants parisiens sont particulièrement adroits — ce qui est tout à fait envisageable avec des joueurs comme Luyindula ou Erding, qui préfèrent généralement la finesse à la force —, soit ils prennent un minimum de risque, ne sont pas adeptes des tirs lointains désespérés, et préfèrent attendre d’être dans la meilleure position possible pour tirer.
Les statistiques nous apprennent également que si le PSG tire légèrement moins souvent que la moyenne en L1 (12,3 contre 13,1 pour les autres clubs français), son nombre de tirs cadrés — en valeur absolue — est lui aussi parmi les plus élevés : 5,5 frappes cadrées par match en moyenne — contre 4,6 pour Lorient par exemple.
Dans tous les cas, cette statistique est particulièrement rassurante puisqu’elle a été obtenue sans Hoarau et avec un Erding souvent blessé : dans un secteur qui ne peut que progresser en deuxième partie de saison, le PSG possède déjà des chiffres flatteurs.
Centres
Du côté des centres, les statistiques sont étonnantes. Alors qu’avec le départ de Jérôme Rothen, la blessure de Hoarau et le manque flagrant de joueurs de couloirs — Sessegnon et Giuly n’étant clairement pas des machines à centrer —, on pouvait s’attendre à une chute vertigineuse du nombre de centres, le PSG affiche une moyenne en légère baisse, seulement : 24 centres par match en moyenne, contre 27 en 2008/2009. Si le PSG donne l’impression de totalement délaisser les côtés par période et d’avoir des latéraux timorés, la réalité statistique est donc plutôt rassurante. Il est par ailleurs intéressant de noter que Bordeaux, dont on vante pourtant régulièrement l’apport de Chalmé et Tremoulinas, est un des mauvais élèves dans l’exercice (15e avec 21,7 centres en moyenne).
Corners obtenus
Statistique nettement plus anecdotique, mais qui présente toutefois un intérêt. On le sait, le PSG n’a pas brillé sur coup de pied arrêté en ce début de saison, ne marquant pas une seule fois sur corner. Ceux-ci étaient effectivement mal tirés la plupart du temps, et les attaquants peu inspirés. Le faible nombre de corners obtenus peut constituer une circonstance atténuante à ce problème parisien, mais ce n’est pas une véritable excuse : avec le même nombre de coups de pied de coin obtenus, Bordeaux s’est montré bien plus efficace dans l’exercice.
Par ailleurs, les Parisiens ne s’illustraient déjà pas sur cet exercice la saison passée, alors qu’aucun club ne se créait plus de corners que le PSG ! (5,7 par match en moyenne)
Nombre de fautes commises
Dans la continuité de la saison précédente, le PSG s’avère être une des équipes qui commet le moins de fautes en L1, en compagnie des prétendus agneaux lorientais et auxerrois et des bouchers nancéens. De quoi évidemment donner du grain à moudre à ceux qui affirment que l’équipe parisienne manque de caractère, qu’elle n’est pas assez incisive dans les duels. Mais aussi à ceux qui affirment que le PSG s’emploie plus à bien jouer qu’à casser l’adversaire. Il est également amusant de constater que le PSG est une des équipes qui subit le moins de fautes : le fair-play serait-il un comportement contagieux ?
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