Les matches amicaux du PSG depuis 1999 (2/2)

Revisitons tous les résultats des matches amicaux du PSG depuis 1999, et leur influence sur chaque saison. Deuxième partie : de 2005 à 2009.

De façon assez spectaculaire, cette pré-saison 2005 nous rappelle que les résultats des matches amicaux n’ont pas forcément d’incidence sur le début de saison. Avec trois défaites en cinq matches, il s’agit probablement d’une des pires préparations du PSG. Pourtant, elle aura été bénéfique pour Laurent Fournier et son équipe.

Un peu à l’image de Philippe Bergeroo six ans plus tôt — mais en moins tranché —, Laurent Fournier s’est avant tout servi de ses matches amicaux pour dessiner les contours du groupe restreint sur lequel il allait s’appuyer. Plus la préparation avançait, et plus les idées étaient précises : il a testé à plusieurs reprises sa formation surprenante avec Dhorasoo en meneur de jeu.

Et Laurent Fournier a donc entamé sa saison avec la même composition initiale pour les quatre premiers matches, avec comme bilan trois victoires et un match nul — et, surtout, une première place au classement après quatre journées.

Cette fois-ci, il y avait une cohérence entre la pré-saison et le début de championnat. Alain Cayzac et Guy Lacombe avaient voulu jouer la continuité et avait donc fait confiance dans les grandes lignes au groupe vainqueur de la coupe de France quelques mois plus tôt. Il y avait donc très peu de recrues à intégrer — ce qui peut parfois avoir des effets néfastes, les joueurs en place se sentant trop peu menacés.

Guy Lacombe a toutefois fait jouer une saine concurrence : de jeunes joueurs comme Boukary Dramé et Clément Chantôme ont gagné leur place dans l’effectif du PSG lors de ces matches amicaux, amorçant clairement une nouvelle politique vis-à-vis des jeunes, qui allait ensuite être poursuivie par Paul Le Guen. Par ailleurs, plusieurs tests avaient été effectués pour faire jouer David Rozehnal au milieu de terrain, chose qui allait être reproduite en L1 avec un certain succès.

Mais comme toujours au cours de son parcours parisien, malgré de bonnes intentions — notamment lors du trophée des Champions à Lyon —, Guy Lacombe ne faisait gagner son équipe que très épisodiquement, ce qui allait se confirmer en match officiel avec une seule victoire au cours du mois d’août.

Nous avons là le contre-exemple de la préparation de 2005 avec Laurent Fournier. Cet été-là, tout s’est très bien déroulé en match amical : des résultats très probants, un effectif stable et des jeunes qui poussent pour gagner leur place. On peut d’ailleurs constater que Luyindula avait marqué à quatre reprises lors de ces matches, ce qui n’annonçait en rien sa saison — qui allait être très délicate.

Le comble de l’optimisme aura été atteint lors de la première édition de l’Emirates Cup. Le Paris Saint-Germain y a réalisé deux bons matches face de très bonnes équipes européennes. En particulier le second match face à Valence : c’est une équipe B — et une vraie — que Paul Le Guen avait aligné ce jour-là. Toute une génération de jeunes joueurs avaient alors flambé, ridiculisant des Espagnols en début de préparation. Younousse Sankharé avait notamment épaté la galerie avec toute sa panoplie de gestes techniques.

La quasi-totalité des observateurs s’accordait alors à penser qu’une bonne saison allait enfin arriver, d’autant que Paul Le Guen bénéficiait encore d’une très bonne image. Pourtant, les résultats ont été sans appel : aucune victoire lors des cinq premières rencontres. Quant aux jeunes joueurs si prometteurs, le match à Valence n’avait été qu’un coup d’éclat, et peu d’entre eux ont su se montrer irresistible ensuite lors de rencontres officielles.

L’été dernier, Paul Le Guen avait programmé une profusion de matches amicaux, neuf en tout. Les résultats ont été très bons et, cette fois-ci, il n’y a pas eu de feu de paille : cette série de résultats positifs a mis le PSG sur de très bons rails.

Pourtant, Paul Le Guen ne partait pas avec d’énormes certitudes, ni avec tout son groupe. Les joueurs qui devaient apporter leur expérience à l’effectif parisien n’étaient pas présents dès le départ : Claude Makelele et Ludovic Giuly ont pris le train en marche, et leur influence positive n’a pu être de mise d’emblée. Par ailleurs, Paul Le Guen s’est montré assez ouvert sur la composition de son effectif. L’exemple le plus frappant est celui de Fabrice Pancrate : alors que le coach ne comptait pas du tout sur lui initialement, il s’est laissé convaincre par sa bonne préparation et ses bons matches amicaux — notamment face à Benfica — pour lui laisser sa chance. L’ancien Sochalien était d’ailleurs titulaire lors du premier match de championnat à Monaco.

Il est en de même pour Guillaume Hoarau. Le joueur était alors très peu connu, et venait de L2. Le Guen s’est servi de ces matches amicaux pour se rendre compte de l’utilité de l’ancien Havrais dans le jeu, mais aussi de son réalisme offensif — cinq buts en tout. De quoi se rassurer quant à la succession de Pauleta, qui s’annonçait comme le casse-tête de cet été.

Et finalement, l’équipe façonnée lors de cette pré-saison a tenu la route malgré l’absence de ses leaders : trois victoires lors des cinq premiers matches officiels, dont une très probante face au vice-champion bordelais.

Cette saison, les résultats sont encourageants, mais sans plus : jusqu’à la victoire trois buts à zéro sur le terrain de la Fiorentina — la troisième en quatre matches —, la confiance était de mise. Les scores plus moyens enregistrés face aux Rangers puis à l’Atlético de Madrid (1 match nul, 1 défaite) ont vite ramené les rêveurs à la réalité du terrain.

De son côté, Antoine Kombouaré semble avoir déterminé l’essentiel de son équipe-type [5], malgré la blessure de Camara. Les inconnues viennent du départ incertain de Jérôme Rothen, et surtout des blessures ayant retardé la préparation de Mevlut Erding et Guillaume Hoarau.

Cette préparation aura-t-elle constitué les prémices d’un bon début de saison — comme en 1999/2000 et en 2008/2009 —, ou une courte embélie sans lendemain — comme en 2001/2002 et en 2007/2008 ? Les premiers éléments de réponse arriveront samedi soir, à partir de 21 heures, à Montpellier.