Les matches amicaux et le début de saison du PSG

Revisitons tous les résultats des matches amicaux du PSG depuis 1999, et leur influence sur chaque saison. Première partie : de 1999 à 2005.

Avec quatre victoires, un match nul et une défaite, cette préparation s’est avérée être plutôt réussie. Surtout, la quasi-totalité des joueurs étant présents dès le début [2], le groupe s’est formé très vite et tous les joueurs ont loué la bonne ambiance du stage de préparation. Par ailleurs, Philippe Bergeroo a fait ses expérimentations et a très vite défini son équipe-type, ainsi que des choix capitaux pour la saison à venir : il a fait reculer Okocha en le plaçant en milieu relayeur et a mis en place un 4-4-2 à la bordelaise.

Bien avant que cela soit la mode, le PSG a disputé un tournoi amical organisé par son sponsor de l’époque — Opel — et a affronté au Parc des Princes, sur des matches d’une mi-temps, l’AC Milan et le Bayern Munich. Ce tournoi était par ailleurs diffusé sur France 3, et la prestigieuse victoire face aux Milanais a donc été vue par le plus grand nombre [3]. Avant même le début de saison, la dynamique et les a priori étaient de fait largement positifs concernant le PSG, ce qui a permis aux Parisiens d’entamer leur parcours avec énormément de confiance. Cela s’est vu, puisque le PSG a commencé par trois victoires de rang en championnat.

Un homme avait particulièrement effectué une bonne préparation : Bruno Rodriguez. Il a marqué à cinq reprises lors de ces matches amicaux, et devait endosser le rôle de buteur de l’équipe parisienne. Tout allait bien, mais le joueur a préféré s’illustrer en quittant le club pour Watford suite à l’échec d’une renégociation salariale. Heureusement, le PSG a su réagir vite en recrutant le Brésilien Christian et n’a pas trop pâti de cette défection surprise.

Préparation aux résultats variables pour une saison qui n’allait pas moins l’être. Le PSG a fait cette saison-là un recrutement assez massif et, contrairement à la saison précédente, Bergeroo, voulant pratiquer un gros turn-over, a dû penser à faire jouer tout son monde sans bâtir une réelle équipe-type. De plus, la recrue star de l’équipe, Nicolas Anelka, ayant joué le championnat d’Europe des Nations, la préparation s’est faite sans lui, ce qui par ricochet explique la présence de Kaba Diawara — joueur qui allait partir en prêt — dans liste des buteurs.

Le PSG a également renouvelé l’expérience des tournois de pré-saison et des matches amicaux médiatisés avec le Tournoi du Club Europe et le match contre les Corinthians. Mise à part une victoire contre Lyon, qui n’était pas encore le club que l’on connaît aujourd’hui, ces matches n’ont rien montré de réellement probant, et le PSG a donc commencé sa saison avec pas mal d’incertitudes : pas d’équipe-type, des joueurs sur le départ, des recrues à intégrer, et même aucune hiérarchie sur le poste de gardien. Le PSG allait donc obtenir des résultats fluctuants en début de saison avec des victoires à domicile, mais aucun succès à l’extérieur.

La préparation de cette saison-là fût assez particulière. Suite au refus de trois clubs espagnols — Malaga, l’Espanyol Barcelone et Alavès — de participer à la coupe Intertoto, le PSG — pourtant neuvième lors de la précédente saison — s’est retrouvé dans l’antichambre des compétitions européennes [8], et a donc dû annuler toutes ses rencontres amicales. Ceci avait un avantage indéniable : le PSG était sous le coup d’une suspension de terrain en coupes d’Europe suite aux incidents face à Galatasaray. Cette participation permettait donc au club de purger sa peine au travers de matches de moindre envergure.

Sur le terrain de Toulouse [9], les Parisiens sont donc rentrés très vite dans le vif du sujet — le premier match a eu lieu le 1er juillet —, et n’ont pas véritablement eu le temps de travailler le foncier. La recrue phare, Ronaldinho, était hors de forme, et le PSG a bénéficié du coup de main de joueurs sur le départ lors des premiers matches. Laurent Robert et Ali Benarbia, tous deux en partance pour l’Angleterre, ont ainsi été les grands artisans des victoires face à Jazz Pori puis face au Tavria Simferopol.

Le PSG a donc en partie sacrifié la préparation de la saison à venir pour la garantie des bons résultats en Intertoto [10]. Cela a eu le mérite de mettre les Parisiens directement sous pression, et de leur faire goûter d’emblée à la compétition. Et les premiers matches de D1 ont confirmé qu’un groupe solide, prêt pour le combat, était déjà en place. Toutefois, cela s’est fait au détriment du physique et des automatismes, le PSG n’avait alors ni le tonus nécessaire, ni la créativité pour faire pencher les situations en sa faveur : le PSG a donc dû se contenter de nombreux matches nuls en ce début de championnat — sept lors des dix première journées.

Au contraire de la saison précédente, Luis Fernandez avait cette fois-ci pris le temps de concocter une préparation physique assez dense à ses joueurs. Si bien que ceux-ci se sont retrouvés exténués au moment de disputer leurs premiers matches amicaux. Et le PSG commença donc sa préparation par deux défaites face à des clubs de D2, puis une victoire étriquée contre un club croate [11]. Ce qui ne manquait alors pas d’inquiéter…

Fidèle à son habitude, Luis procédait pendant ce temps à de nombreux tests, notamment la mise en place de sa fameuse défense à cinq qui allait officier en ce début de championnat. Il devait qui plus est faire avec le retour tardif de ses joueurs internationaux ayant disputé la coupe du monde 2002 : Ogbeche, Pochettino et Ronaldinho. Les matches amicaux suivant furent bien meilleurs dans le contenu.

Mais au final, cela n’empêcha pas le PSG de faire un début de saison étrangement similaire à l’année précédente — alors que la préparation était radicalement différente —, en concédant de nombreux matches nuls.

Les résultats seuls laisseraient à penser que la préparation s’est plutôt bien déroulée. Pourtant, il s’agit probablement d’un des étés les plus chaotiques vécus par le PSG ces dernières saisons, et qui a nourri de nombreuses inquiétudes chez les supporters parisiens. Vahid Halilhodzic et Francis Graille venaient d’arriver au PSG, et avaient visiblement la volonté de changer beaucoup de choses au sein de l’effectif parisien.

Le problème vient du fait que les nombreux changements ne se sont pas opérés aussi vite que prévu : le nouveau coach a dû effectuer sa préparation avec un effectif qu’il ne maîtrisait pas. Si bien que les matches amicaux lui ont avant tout servi à découvrir ses joueurs et leur supposé meilleur poste. Le PSG a ainsi commencé sa saison avec une équipe qui n’allait plus avoir grand chose de commun avec celle qui allait la finir : Halilhodzic semblait compter sur Lionel Potillon, Jérôme Leroy et Kaba Diawara, les trois seront en fait transférés avant la fin du mercato estival.

Et surtout, les premiers résultats n’incitaient pas à l’optimisme : le mois d’août s’avérait catastrophique et au bout de cinq rencontres, le PSG ne comptait que quatre malheureux points — il trônait ainsi à la 17e place, avec trois défaites en cinq matches. Le reste de la saison sera cependant sensationnel, Pairs enchaînant par exemple cinq victoires consécutives en septembre-octobre. Mais, rétrospectivement, c’est probablement ce mauvais début d’exercice qui a privé le PSG du titre à la fin de la saison [12]…

Cette fois-ci, le PSG renouait avec la Ligue des Champions. Vahid Halilhodzic avait donc vu grand et concocté une préparation physique très ardue. Tous les joueurs en gardent un souvenir très particulier, comme tend à le prouver la récente déclaration de Sylvain Armand à lequipe.fr :

Le pire, c’était avec Vahid [Halilhodzic] franchement. C’était vraiment très, très difficile. J’ai vu des joueurs en vomir le matin avant d’y aller.

Cette préparation, forcément difficile à supporter pour les joueurs, s’est accompagnée de règles de vie qui ne sont visiblement pas passées auprès de tous les joueurs. Fabrice Fiorèse en aura d’ailleurs fait son argument principal pour justifier son improbable départ à l’OM quelques heures avant la fin du mercato.

Et comme souvent, la préparation trop poussée a fait que l’équipe n’était pas complètement prête pour la reprise du championnat. Si bien que les mauvais résultats se sont accumulés d’emblée — le PSG ne gagnera son premier match qu’à la 8e journée, alors qu’il était 18e au classement —, entraînant une spirale négative qui ne sera jamais endiguée.

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