En 2003/2004, le PSG avait fini sa saison à la deuxième place du championnat. Cela avait étonné tout le monde, et il faut dire qu’une équipe coachée par l’austère Vahid Halilhodzic qui termine devant le Monaco de l’exceptionnel Didier Deschamps, c’était forcément choquant. Ainsi, pour expliquer cette incongruité au classement, les articles de presse de l’époque et diverses émission de radio avançaient que le PSG avait bénéficié de la mansuétude des arbitres tout au long de ladite saison. Et qu’importe si au final, personne n’était capable d’énumérer ces décisions arbitrales supposément avantageuses.
Cette année, c’est à peu près la même histoire. Le PSG se retrouve en haut de classement — pour l’instant solide quatrième, il pourrait finir troisième. Que le PSG fasse une bonne saison est tellement inhabituel qu’il a encore fallu trouver une explication rationnelle à tout cela. Après plusieurs mois d’investigations, c’est finalement Sylvie de Macedo du Parisien qui a su dénicher la vraie raison à cette saison réussie : si le PSG s’en sort, c’est parce que le club de la capitale a été épargné par les blessures.
Les blessés du PSG ? Pas important…
L’article commence d’emblée par la conclusion de notre analyste sportive :
Mais pour être plus précise, la journaliste commence par énumérer la liste des longs blessés parisiens :
Si Sylvie de Macedo n’a compté que deux blessés, c’est bien parce qu’elle a volontairement écarté Bourillon — blessé deux mois —, Arnaud — indisponible depuis octobre —, Chantôme — qui a raté plusieurs mois de compétition l’automne dernier, et qui est déjà forfait depuis trois semaines — et Traoré — qui a eu lui aussi plusieurs pépins cette saison. Le motif est donc que ces joueurs ne comptent pas, parce qu’ils ne sont pas titulaires.
Difficile de comprendre en quoi le fait qu’un remplaçant soit blessé n’est pas pénalisant pour une équipe. A priori, si une équipe manque de profondeur de banc, elle ne peut pas faire souffler ses titulaires, ni injecter du sang frais en cours de match. Et le PSG l’a bien constaté en mars : faute de remplaçants, les titulaires se sont épuisés et ont ainsi chuté lourdement contre Marseille et à Toulouse. D’autre part, on se demande aussi comment il n’a pas effleuré l’esprit de la journaliste que le faible temps de jeu ces joueurs soit en partie dû à … leurs blessures. Si Arnaud n’a joué que 7 minutes en L1, PSGMAG.NET émet l’hypothèse que c’est parce qu’il lui était difficile de fouler la pelouse avec ses béquilles. Quant à Bourillon, il avait été titularisé tout au long du mois d’octobre — quatre matches —, juste avant sa blessure. Les blessés du PSG n’ont pas beaucoup joué cette saison : voilà ce qu’on apprend ici. Et ça, pour le coup, c’est vraiment indéniable.
Les blessés des autres clubs ? Ça, c’est grave !
En revanche, pour les autres clubs, dès qu’il s’agit d’énumérer les blessés, là il ne s’agit plus de faire dans le détail. Remplaçant ou pas, tout le monde satisfait les critères. Jussié et Henrique, qui ne sont pas plus titulaires à Bordeaux que Traoré ou Bourillon, s’ils sont blessés, c’est un drame national. Si Bodmer, l’homme à tout faire des Lyonnais, est à l’infirmerie, c’est une catastrophe. Mais, s’il s’agit de Chantôme, son équivalent parisien, ça n’a pas d’importance. De même, que les remplaçants Delgado ou Pjanic aient des petits bobos, c’est très handicapant pour l’effectif pléthorique de Lyon. En revanche, Loris Arnaud, joueur qui a juste été décisif pour sa seule entrée en jeu de la saison en L1, s’il est gravement blessé, qui s’en soucie ? Bref, tout ceci nous semble d’une objectivité indéniable.
Il ne reste donc plus qu’Ã conclure l’article :
Où l’on apprend donc que Makélélé et Giuly ont eu à subir des absences assez conséquentes sur blessure en début de saison — une absence de deux semaines lorsque les rencontres s’enchaînent équivaut à quatre matches ratés. La seule vraie question après cette révélation est donc de savoir pourquoi ces blessures ne rentrent pas dans la liste énumérée en début d’article [1].
Car le bilan de tout ça, c’est bien que Sylvie de Macedo en vient à la conclusion surréaliste que le PSG n’a pas eu beaucoup de blessés cette saison, à part Armand, Sakho, Bourillon, Arnaud, Chantôme, Traoré, Makélélé et Giuly — soit en fait une liste plus importante que celles établies pour les autres clubs. Où voulait donc en venir Sylvie de Macedo en écrivant cet article ? Nulle part… Le Parisien doit simplement comporter au moins un article sur le PSG chaque jour. Et parfois, quand il n’y a pas grand chose à dire, les journalistes sportifs du Parisien écrivent n’importe quoi pour faire du remplissage. Et ça, désormais, ça nous semble indéniable.