Les enseignements du match
Joueur par joueur
Le gardien de but Salvatore Sirigu a eu peu de travail. Jamais inquiété en première période, il ne peut rien sur le but d’Ayew, mais sauve son équipe à la 81e minute quand il repousse une tête de Brandao sur corner. En défense centrale, Carlo Ancelotti a tenté une association inédite, qui a bien fonctionné dans l’ensemble. À l’exception de l’action du but marseillais où Milan Bisevac est trop haut, et Alex trop bas. Durant le reste de la rencontre, le Serbe a été plutôt tranquille, avec assez peu de duels à disputer. Dans la relance, il a été un des seuls joueurs à tenter de jouer long, avec notamment une superbe ouverture pour Ménez en première période. Alex a lui été presque toujours bien placé, interceptant de nombreux ballons dans le jeu aérien. Surtout, il donne un avantage définitif avec une superbe tête.
Pour son retour en tant que titulaire, Sherrer Maxwell s’est bien dépensé — il est d’ailleurs le Parisien qui a touché le plus de ballons. Il a réalisé beaucoup de montées, et jouait très juste dans les premières minutes. La physionomie du match, avec un PSG qui perd le contrôle du jeu, l’a ensuite desservi, l’obligeant à contenir ses velléités de contre-attaquant. Sur le but, il perd son duel de la tête avec Rémy. À noter qu’il termine la partie milieu gauche. À droite, Christophe Jallet est dans le coup sur l’ouverture du score, avec sa tentative contrée. Il a lui aussi tenté de beaucoup apporter, mais a dû surtout défendre. Il a été parfois en difficulté, surtout lorsque Azpilicueta montait, et se remettait sur son pied droit.
Au milieu de terrain, Thiago Motta retrouvait son poste de sentinelle. Important dans le jeu pour les relances courtes et pour faire passer le ballon d’un côté à l’autre, l’Italo-Brésilien a aussi été utile pour gérer les moments chauds de la partie, en commettant des fautes, ou en recevant des coups. Comportement qui peut parfois être qualifié de détestable, mais qui a évité au PSG de se faire marcher dessus comme au match aller. À gauche du trident, Blaise Matuidi a été plein de bonne volonté, avec de nombreuses courses et des appels intelligents pour sortir ses coéquipiers de situations difficiles. Il trouve complètement sa place dans la tactique préférentielle d’Ancelotti. Son pendant Momo Sissoko a été globalement bon, avec beaucoup de récupérations. Le problème reste ses fautes. Son premier carton jaune aurait pu lui coûter un rouge, il fait ensuite un tacle dangereux sur Azpilicueta… et finit par être expulsé pour un tacle correct.
Devant, Nene revenait sur le terrain, avec un placement libre. Il a essayé de ne pas trop en faire et de jouer simplement. Il n’a pas forcément réalisé de gestes de grande classe, mais est dans le coup sur les deux buts, et réalise le bon appel sur l’occasion de la 55e minute. Javier Pastore a lui très bien commencé, avec une belle lucidité dans la passe. Son match a ensuite décliné, et il n’a plus été capable de faire la différence. Enfin Jérémy Ménez avait plus ou moins le rôle d’attaquant de pointe. Il a en fait évolué partout sur le terrain, dézonant à sa guise. Il a ainsi accompli l’un de ses meilleurs matches parisiens, avec une jolie ouverture du score et de très nombreux retours défensifs.
Remplaçant, Mathieu Bodmer est rentré pour prendre quelques ballons de la tête et donner de bons ballons de contre — ce qu’il n’a pas eu vraiment l’occasion de faire. Guillaume Hoarau est lui venu aider sur les coups de pied arrêtés défensifs, phases de jeu qui posaient problème à la défense parisienne. Enfin Mamadou Sakho a joué quelques minutes au poste d’arrière gauche.
Le match de Canal+
Gros match pour Canal+, qui a sorti toutes ses munitions pour faire passer une agréable rencontre à ses téléspectateurs… Cela a été malheureusement raté. Aux commentaires, Christophe Dugarry confirme qu’en plus d’être insupportable avec ses leçons permanentes, il dit tout simplement n’importe quoi, ignorant ou ses propos précédents, ou les images qu’il a sous les yeux. Ainsi, sur cette faute de Brandao que l’on pourrait sobrement qualifier d’évidente, Dugarry préfère fustiger l’attitude de Sirigu qui aurait simulé une douleur :
Mais en dehors de Pierre Ménès, pénible à marteler que le but d’Alex était chanceux, et Hervé Mathoux insistant sur une statistique complètement fausse [1], il faut souligner le match exécrable du réalisateur de la rencontre. Avec tous ses gadgets — spider-cam, super loupe, palette en cours de rencontre —, la retransmission est criblée de ralentis, ce qui nuit bien évidemment au direct. Il y a ainsi de nombreuses phases de jeu qui resteront un mystère pour le téléspectateur, un six mètres pour une équipe devenant par magie une attaque pour l’autre, tout cela pour voir un gros plan sur Deschamps ou un ralenti de la joie de Ménez… La spider-cam est aussi un désastre lorsqu’elle est utilisée en direct : sur un coup franc d’Alex puis un autre de Valbuena, il était impossible de comprendre quoi que ce soit à ce qu’il se passait.
Mais pour ne pas être complètement négatif, il faut souligner que le grand débrief dans la nuit était plutôt intéressant, grâce notamment à Éric Carrière, qui est l’un des consultants les plus pertinents de Canal+. Dommage que la chaîne cryptée préfère attendre minuit pour le laisser parler…
La vidéo du résumé du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Diesel. « C’est la première fois que le PSG marque avant la 20e minute au Parc des Princes cette saison en Ligue 1 », observe Opta.
Sur la bonne voie… Le PSG compte 63 points après 31 journées. « C’est le troisième meilleur total des Parisiens après les saisons 1985/1986 et 1993/1994 (67 points à chaque fois), les deux années du titre », signale le Parisien.
Tête. La semaine passée, le PSG avait marqué son troisième but de la tête en L1. Ce week-end, Alex a inscrit le premier but de la tête du club parisien au Parc des Princes, relève Opta dans L’Équipe.
Frappes. « Le PSG n’a tenté que 7 tirs hier soir. C’est son total le plus faible au Parc des Princes cette saison en L1 », signale Opta dans les colonnes du quotidien sportif.
Réactions
Carlo Ancelotti : « Je pense que [la victoire] est juste. Le match était équilibré. L’OM a montré que c’est une bonne équipe, avec des qualités et de la force. Il y a eu beaucoup d’engagement sur le terrain, c’était difficile. C’est mérité car on a très bien commencé. Quand on a eu la possibilité de jouer, on l’a fait. Mais l’OM nous a mis beaucoup de pression. On a fait des erreurs. On a perdu quelques ballons au milieu et c’était plus difficile ensuite. On voulait mettre de l’intensité dès le début et jouer vite. Après le premier but, on a peut-être essayé de contrôler le match pour placer des contres. On a joué comme une équipe pendant 90 minutes. […] Je pense que l’équipe est plus équilibrée avec trois milieux de terrain. Quelques fois, on peut jouer sans avant-centre. Les mouvements des joueurs de devant sont importants. Ils ont bien commencé, bien attaqué la profondeur et Ménez a fait un match fantastique. Javier a très bien travaillé pendant vingt minutes et ensuite, il a été plus défensif. Après 65 minutes, il était fatigué et je l’ai changé pour un joueur frais. Par contre, je suis déçu pour Sissoko car il n’avait pas mérité d’être expulsé contre Dijon et ce soir non plus. S’il a mérité un rouge, d’autres joueurs aussi auraient dû en avoir un. C’est un joueur agressif mais je pense qu’il est correct. » (source : AFP)
Blaise Matuidi : « C’était un clasico et il fallait gagner. On a été battant. Ce soir, on est doublement satisfait parce qu’on revient aussi sur Montpellier. Tous les clasico sont sous tension. Au match aller, on les avait laissés nous marcher dessus, il fallait réagir. […] Il ne faut pas oublier que Javier a 22 ans et que c’est sa première année en France. Il est un peu moins bien en ce moment mais on est derrière lui. Il est talentueux et on a besoin de lui. On va être là jusqu’au bout. J’espère que ça va nous redonner confiance, il le faut. L’ambiance a toujours été bonne, on s’est toujours bien entendu. Les querelles, ça arrive dans tous les clubs. Mercredi, je serai supporter de l’OM, oui. Mais ce sera la seule fois. » (source : AFP)
Didier Deschamps (entraîneur de l’OM) : « Je pense que la défaite est injuste par rapport à ce qu’on a fait. Ils ont marqué deux buts sur deux frappes cadrées et encore pas vraiment sur le deuxième car c’est une tête avec l’arrière du crâne. L’an passé, on avait perdu sur le même score mais Paris nous avait été supérieur. Je n’ai pas cette sensation ce soir. On a eu cinq premières minutes timides mais après, on a fait de bonnes choses et Mandanda n’a plus rien eu à faire. On n’a pas renoncé mais quand on revient, on prend un but juste après. Nos occasions auraient pu nous offrir au moins le nul. Cela n’aurait pas été immérité je pense. Il y a des regrets car on a un sentiment d’injustice. Des fois, on ne fait pas tout ce qu’il faut et on ne mérite pas. Mais là, dans l’envie et la détermination, on a fait beaucoup de bonnes choses. Mais il n’y a pas grand-chose qui tourne en notre faveur. » (source : AFP)
Côté tribunes…
Affluence. 46 252 spectateurs étaient présents au Parc des Princes dimanche soir, d’après les chiffres communiqués par la LFP. Il pourrait s’agir de la cinquième meilleure affluence du club en championnat, d’après Michel Kollar.
Ambiance. « Quelle ambiance pour ce clasico ? Surchauffée, assourdissante, s’enflamme Alexandre Chamoret dans L’Équipe. Juste avant le coup d’envoi, une bâche géante “Ici c’est Paris” avait été déployée sur la presque-totalité du terrain. Du jamais-vu au Parc des Princes. […] Pour ce match classé à risque, 800 stadiers étaient déployés dans les tribunes. À l’extérieur du stade, un millier d’agents des forces de l’ordre étaient mobilisés. À 22h45, un seul supporter avait été interpellé. »
Le Parisien précise quant à lui que « 18 interpellations ont été opérées en marge de PSG-Marseille hier soir. La plupart pour utilisation de fumigènes et pétards. » L’AFP évoque également 18 interpellations pour usage de pétards et de fumigènes.