Les enseignements du match
Joueur par joueur
Salvatore Sirigu a finalement eu un match assez tranquille. Son seul véritable arrêt difficile a été paradoxalement fait sur le but encaissé où il repousse une tentative à bout pourtant, avant de s’incliner sur la frappe pleine de réussite de Poulard. Une fois de plus, c’est son attitude qui est à louer : lors de l’échauffourée de début de match qui impliquait notamment Nene et Sakho, il est venu au milieu du terrain pour calmer son capitaine.
Mamadou Sakho, justement, a eu parfois du mal à se positionner sur les passes distribuées au sol et dans son dos, notamment par le biais de Cavalli, mais s’est généralement bien rattrapé. En deuxième mi-temps, le dénommé Socrier a voulu livrer un combat physique en jouant des épaules et des mains face au défenseur parisien, c’était peine perdue. Alex a livré une prestation largement satisfaisante. Loin de l’image de joueur rugueux que son physique impose, il est toujours propre et serein dans ses interventions, et a sorti plusieurs ballons chauds, se jetant notamment en fin de match pour contrer une frappe corse.
Latéral gauche, Sherrer Maxwell a été peu mis en danger sur un plan défensif. Il a ainsi pu se concentrer sur son jeu de passe et ses montées : autour de la vingtième minute, il donne notamment deux excellents ballons à Hoarau. Il sort sur blessure en seconde période, en raison d’un problème musculaire. À droite, Christophe Jallet a une certaine responsabilité sur le but encaissé puisqu’il couvre le joueur qui reprend le ballon, sans parvenir à le gêner efficacement. Il a par ailleurs fourni un apport constant dans les offensives parisiennes, amenant quelques occasions par ses centres ou dédoublements.
Au milieu de terrain, Thiago Motta a tenu son rôle de sentinelle œuvrant principalement à la récupération et à la première relance. Il est, comme toujours, le Parisien qui touche le plus de ballons, mais il a eu cette fois-ci, et surtout en deuxième mi-temps, un déchet inhabituel dans les passes. Relancé par la suspension de Sissoko et la blessure de Bodmer, Blaise Matuidi pourrait presque être considéré comme l’homme du match. Son activité a été énorme, et il s’est employé à se projeter vers l’avant. Sa conduite de balle est toujours aussi déroutante, mais au final il arrive systématiquement à s’en sortir proprement. Il est l’auteur de la passe décisive sur le premier but de Pastore.
Aligné à gauche, Jérémy Ménez a été utile en première période, tout autant dans le jeu qu’à la finition avec un superbe but. En deuxième mi-temps, il est parti un peu trop souvent dans un mode solitaire, multipliant les déboulés avec peu de réussite. Peut-être fatigué par sa très bonne mi-temps disputée en milieu de semaine avec l’équipe de France, il sort à un quart d’heure de la fin. Côté droit, Nene a réalisé une nouvelle très bonne performance. Deux frappes sur les montants, une passe décisive, un but, et son jeu défensif toujours précieux pour l’équipe. Une prestation classique pour lui.
En soutien de l’attaquant, mais surtout très libre dans son placement, Javier Pastore a alterné les phases où il disparaissait et celles où il dirigeait le jeu de son équipe. Lors de celles-ci, il a sorti des gestes de grande classe : s’il a marqué un joli but, il faut aussi mettre en avant ses superbes ouvertures en fin de rencontre, la dernière amenant le but de Nene. Au terme d’une rencontre assez complète, Guillaume Hoarau a lui marqué son quatrième but en trois matches. L’attaquant parisien a beaucoup tenté durant la rencontre — six frappes dont trois cadrées — et confirme ainsi son retour en forme. Joueur très important dans la vie du groupe parisien, Hoarau a eu un mot en interview pour Kevin Gameiro, qui n’est pas rentré dimanche.
Du côté des remplaçants, Siaka Tiéné a joué ses premières minutes sous Ancelotti. Il récupère le ballon sur le troisième but, et réalise le centre décisif pour le quatrième. Difficile de faire mieux pour un arrière gauche. Clément Chantôme est quant à lui rentré pour apporter un peu plus de simplicité à un milieu de terrain qui se compliquait un peu trop la tâche sur les contres. Cela a fonctionné puisque les occasions parisiennes se sont multipliées, et il adresse une passe décisive sur le dernier but. Ce qui lui a valu les félicitations de nombreux de ses coéquipiers. Enfin Marcos Cearà n’est rentré que dans les toutes dernières minutes, et n’a joué qu’un seul ballon.
La vidéo du résumé du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Fins de matches. Les Parisiens ont inscrit 13 de leurs 48 buts en championnat (soit 27 %) dans les dix dernières minutes, d’après les statistiques de poteau-rentrant.com. (relevé par fructis75)
Invincibilité. Le PSG reste désormais sur quinze matches sans défaite toutes compétitions confondues. Le dernier revers des Parisiens remonte au 1er décembre 2011 à Salzbourg (2-0). Sur cette période, Paris compte 11 victoires et 4 matches nuls.
Infos en vrac
Maxwell blessé. Gêné par une douleur à la cuisse, Maxwell est sorti à un quart d’heure de la fin du match, remplacé par Siaka Tiéné. « Il a eu un problème aux ischio-jambiers, a expliqué Carlo Ancelotti. Je ne pense pas qu’il sera disponible pour le prochain match. » (source : leparisien.fr)
Autres résultats. Marseille battu à domicile par Toulouse (0-1), Lyon dominé à Nancy (2-0), Lille rejoint dans les dernières minutes par Auxerre (2-2) et Montpellier tenu en échec à Dijon (1-1), le PSG réussit une bonne opération au classement. Les Parisiens reprennent la tête du championnat avec 55 points, soit 1 longueur d’avance sur le MHSC et 8 sur le Losc, 15 sur l’OL et 16 sur l’OM.
Réactions
Carlo Ancelotti : « On a joué un très beau foot, on a eu beaucoup d’occasions de marquer. Le seul point négatif du match, c’est qu’on a perdu notre équilibre à chaque début de période. […] On doit s’améliorer sur les coups de pied arrêtés. Ce n’est pas possible de donner à l’adversaire autant de possibilités de marquer. On s’est encore pris un but sur un deuxième ballon. Je ne pense pas que ce soit un problème de concentration. Pour les joueurs, c’est mieux de jouer avec l’ancien système. Ils ont plus de repères. Mais on a travaillé deux mois pour en apprendre un nouveau et je peux ressortir l’arbre de Noël la semaine prochaine. Hoarau améliore match après match sa condition, sa confiance. C’est le bon exemple pour l’équipe. En début de deuxième période, on a commencé à jouer de façon un peu individuelle et on a perdu l’équilibre. On doit focaliser notre attention sur le collectif. Lui, c’est un joueur d’équipe. En ce moment, Hoarau joue bien. Dans le futur, Gameiro aussi sera important. Pastore a marqué le premier but, celui qui est le plus important. Et surtout, il a été régulier. Notre classement peut nous donner de la confiance. Il y avait beaucoup de pression avant le match, on a eu la bonne réaction. » (source : AFP)
Guillaume Hoarau : « Je suis dans une bonne période. Avec ce staff, on est tous sous pression. Cela sourit pour moi, tant mieux, mais c’est tout le groupe qui avance. J’ai tiré beaucoup de leçons de mes précédentes saisons. Il y a eu des blessures, mais aussi inconsciemment un relâchement à un certain moment. Je suis revenu, entre guillemets, dans un nouveau club. Il fallait tout prouver et moi je sais qu’il faut ça pour que je me bouge. C’est dans l’adversité, avec toute cette concurrence, que l’on est meilleur. Il y aura des bas, je le sais, je l’anticipe. Mais là, on est dans le vrai. Gameiro a beaucoup donné en début de saison. Ensuite, il a connu un moment de moins bien et je prends le relais. Le coach n’a pas pris d’attaquant et c’est tous les deux qu’on réussira à amener le club là-haut. Plus on va approcher de l’Euro, plus le sélectionneur va être vigilant. Ça motive. Quand rien n’est perdu, je garde dans un coin de ma tête cet objectif. Je ne me suis jamais mis la pression par rapport à ça. En ce moment, je prends du plaisir à jouer. […] Dans tous les systèmes, c’est vrai qu’il faut de la discipline. Mais dans l’animation, ça bouge dans tous les sens. C’est vrai qu’on est repassé à deux milieux récupérateurs et qu’en termes d’équilibre ça facilite beaucoup de choses. Avec ce système, il y a beaucoup de déchets mais on arrive à bien se trouver. Le coach a gagné et perdu en 4-3-3, il n’a pas arrêté un système. C’est plutôt lié à nous, en fonction de nos sensations. » (source : AFP)
Blaise Matuidi : « C’est juste dommage d’avoir pris ce but mais on a su réagir en deuxième période. On a une mauvaise habitude mais on va travailler pour rectifier le tir et gommer ces petits défauts. En plus, je ne pense pas faire la faute sur le coup franc du but. Les Corses se sont bien battus. J’avais envie de donner le meilleur de moi-même. À Paris, la concurrence est très forte au milieu. Le sprint est lancé et on est content de creuser l’écart avec les autres. Mais Montpellier ne lâche rien et Lille est toujours là. On a notre destin entre les mains. On a vu que les équipes du haut ont eu du mal contre celles qui jouent le maintien. Hoarau a un gros mental, il l’a démontré. On va pouvoir compter sur lui, comme sur Gameiro d’ailleurs. Si on doit gagner le Championnat, ce sera à 24 et pas à 11. » (source : AFP)
Olivier Pantaloni (entraîneur d’Ajaccio) : « Ce score me semble sévère. On était solide, bien en place, on a essayé de créer des situations intéressantes. On était bien en place jusqu’au premier but. Ça nous assomme un peu, j’ai senti que l’équipe avait pris un coup au moral. Revenir à 2-1 nous a redonné des forces. Ensuite, j’ai longtemps eu le sentiment qu’on pouvait revenir à 2-2 même si on ne s’est pas créé de grosses occasions franches. La défaite est logique mais elle est lourde au regard de notre comportement. Il y a énormément d’individualités à Paris qui peuvent faire la différence. Beaucoup de joueurs sont capables à eux seuls de perturber la défense. Collectivement, ce n’est peut-être pas encore au point car l’équipe a été reconstruite. Ce sont des matches difficiles à gérer car il faut être constamment vigilant. Sinon, on paie cash les erreurs. » (source : AFP)
Côté tribunes…
Affluence. 44 510 spectateurs — dont 145 supporters de l’AC Ajaccio en parcage visiteurs — étaient présents au Parc des Princes dimanche, d’après les chiffres communiqués par la LFP.