PSGMAG.NET est définitivement fermé depuis 2013.


 

Synthèse des faits marquants après la septième journée

Retour sur PSG 0-1 Grenoble

Les Parisiens s’inclinent pour la première fois de la saison au Parc des Princes

lundi 29 septembre 2008, par Arno P-E, Gauthier B., Vivien B.

Retour sur PSG 0-1 Grenoble

Au programme de ce « retour sur le match » : la prestation de Grenoble, la performance de Giuly et les autres lacunes du club — le relâchement en deuxième période, un manque de vivacité et d’initiatives —, les motifs d’espoir, les vidéos du but et du résumé du match, les stats, les photos des tribunes, et quelques news complémentaires…

Première défaite de la saison au Parc des Princes pour un PSG toujours privé de Makélélé, Chantôme et Sakho, blessés. Le 4-4-2 aligné par Paul Le Guen a permis à Guillaume Hoarau de se créer plusieurs belles occasions, mais Wimbée s’est interposé à chaque fois pour détourner les frappes — cadrées — de l’attaquant parisien. En fin de match, c’est finalement Grenoble qui a marqué, sur son seul tir cadré du match.

Grenoble méritait-il sa victoire ?

Alors que Paris reste sur deux défaites consécutives se pose la question du véritable niveau de l’équipe de la capitale. Après tout, les hommes de Le Guen n’affrontaient que Grenoble, un modeste promu… Faut-il invoquer la thèse de l’accident face à une équipe chanceuse, et se rassurer parce que le PSG gagnerait ce match s’il devait le rejouer demain, ou bien au contraire s’inquiéter d’un score amplement mérité, Grenoble ayant dominé la rencontre… Scénario qui promettrait alors de se rééditer à la première occasion ?

Pour évaluer les mérites de l’équipe iséroise lors de cette rencontre de la 6e journée de L1, il faut commencer par évoquer son projet de jeu. Venus défendre à onze, les Grenoblois se sont avant tout appuyés sur un bloc hyper regroupé. La technique individuelle de leurs milieux de terrain s’est révélée très satisfaisante : des remontées de balles propres, souvent rapides, les joueurs de Grenoble perdaient très peu de ballons quand ils choisissaient de combiner pour jouer vers l’avant. Seulement voilà, l’équipe de Mehmet Bazdarevic n’a que très rarement opté pour ce jeu pourtant plaisant.

Récupérations cafouillées dans l’axe, souvent au niveau de leur surface de réparation, équipe ne laissant pas même un seul attaquant en pointe sur les coup de pied arrêtés : il leur était impossible au vu de leur mise en place de créer du jeu. Les Grenoblois ont par exemple préféré pendant toute la seconde mi-temps balancer loin devant, ou en tribune, ou n’importe où… Venus prendre le point du match nul, ils n’ont jamais vraiment construit au-delà de leur propre camp.

Repliés à onze dans leurs quarante mètres, ils ont laissé le jeu à un Paris Saint-Germain privé d’espaces, de vitesse et de profondeur. Pour être sûrs de ne pas laisser aux Parisiens la moindre chance de développer une contre-attaque rapide, et donc efficace, mettant en déséquilibre le bloc isérois, les joueurs de Grenoble ont multiplié les fautes aux abords de la ligne médiane, sous l’œil conciliant de l’arbitre : M. Auriac ne sanctionnera jamais d’un avertissement ces actes d’anti-jeu caractérisés, pourtant répétés tout au long de la partie…

À un quart d’heure de la fin de la rencontre, le pressing de Paris baisse d’intensité. Sessegnon, jusque-là positionné devant sa défense, tente d’apposer sa griffe devant. Grenoble bénéficie alors d’une bonne séquence, de deux à trois minutes. À la fin de cette période, sur un ballon anodin, Akrour marquera le seul but du match sur une superbe frappe de trente mètres, en pleine lucarne. Lui-même avouera au micro de Canal + sa très grande « réussite » sur cette action qui restera le premier, et seul tir cadré de son équipe.

Dès lors, le match tourne à la mascarade, échappant totalement au contrôle de M. Auriac. L’homme en noir ne saura empêcher les joueurs de Bazdarevic de pourrir toute la fin de la partie : multiplication des tirages de maillots non sanctionnés, fautes vénielles aux quarante mètres, longues séances de comédie à la blessure — M. Auriac demandant la rentrée de trois civières sur des actions anodines —, gains de temps manifestes et jamais relevés sur chaque dégagement de Grégory Wimbée… Grenoble ne jouait plus au football depuis bien longtemps lorsque l’arbitre sifflera la fin du match.

Paris a donc perdu face à une équipe qui par intermittence a semblé potentiellement dangereuse, mais qui a fait le choix de ne faire que défendre, jusqu’à la caricature. Le PSG n’a par exemple pas été mis en danger sur une seule action construite. De plus, il faut noter que sans l’arbitrage un peu naïf — pour ne pas dire complaisant — de M. Auriac, jamais une stratégie aussi grossière que le diptyque fautes grossières–gain de temps systématique n’aurait dû pouvoir fonctionner.

Mais s’il ne fallait garder qu’une seule statistique au moment de se demander si Grenoble méritait sa victoire, c’est celle, édifiante, de leur bilan offensif : qui peut affirmer qu’une équipe ne parvenant à cadrer qu’une seule frappe peut mériter les trois points ? Si le PSG avait commis une prestation aussi pauvre, basée sur un tel état d’esprit, il y a bien longtemps que son entraîneur aurait été mis à la porte.

Ce qui a manqué au PSG

Si Grenoble ne méritait pas sa victoire, alors qu’a-t-il manqué à Paris pour qu’il remporte cette rencontre ?

Un Giuly des mauvais jours

La force du Paris Saint-Germain version 2008/2009, c’était l’apport de ses internationaux. Face à Grenoble, Makélélé — blessé — a été laissé au repos. Mais Giuly, qui a débuté la rencontre, aurait dû pouvoir apporter sa patte.

PNG - 129 ko
La seule occasion de Giuly

Vif et difficile à intercepter ballon au pied, Ludovic Giuly présente le profil idéal pour les matches fermés. Face au bloc défensif grenoblois, sa technique aurait donc dû faire merveille, en créant des décalages sur son côté droit. Seulement voilà, visiblement dans un jour sans, l’ancien Romain n’a jamais réussi à combiner avec Ceara. Le latéral brésilien a pourtant proposé de très nombreuses solutions, n’hésitant jamais à monter avec le ballon. Mais Giuly, inexplicablement attiré par l’axe, n’a pas réalisé d’appels en profondeur sur le bord du terrain. Alors que le centre du terrain était surchargé, l’international français ne pouvait dès lors être servi dans de bonnes conditions.

Privé de ballons, il n’a jamais pesé sur le match. Sa frappe, sur une de ses trop rares prises d’initiatives, s’est avérée étonnante de mollesse. Le lutin monégasque est ensuite sorti sur blessure. Sur l’une de ses seules courses, il a stoppé son effort avant de se tenir l’arrière de la cuisse.

Alors que sa performance aurait dû s’avérer décisive, Ludovic Giuly se retrouve donc crédité d’un bilan médiocre, indigne de son réel niveau. Il a cruellement manqué au jeu offensif du PSG.

Un problème de vivacité

Paris termine cette semaine son marathon de sept matches en vingt jours. L’effectif, un peu juste sur certains postes clefs (latéraux, milieux offensifs) a souffert d’un manque de vitesse face aux Grenoblois.

Même si on est resté plutôt bien organisé, on a lâché un peu au fil de la rencontre. On avait plus de mal à récupérer le ballon et la sanction ne s’est pas fait attendre. […] Ce soir, nous avons manqué de dynamisme dans la zone de finition. On ne les a pas assez provoqués. Cette rencontre fut assez stérile, il nous a manqué le coup de rein pour les déstabiliser. […] Nous avons eu quelques situations. Il nous a manqué des jambes pour percuter.
_
_ Paul Le Guen, 27/09/2008, Eurosport

Contre une équipe venue défendre sans jamais chercher à sortir, il faut tenter de déséquilibrer le bloc. Créer le surnombre était quasi-impossible puisque Grenoble laissait en permanence deux lignes de quatre joueurs au niveau de sa surface de réparation. Seule la vitesse d’un Rothen ou d’un Giuly, gagnant une position de centre sur le côté, ou bien l’impact d’un Sessegnon ou d’un Kezman, balle au pied dans l’axe, pouvaient apporter des situations de but dans le jeu. Hoarau, utilisé en pivot, est à créditer d’une bonne prestation ; il a pesé sur la défense adverse, mais aucun de ses coéquipiers de l’attaque n’a pu exploiter ces ballons en éliminant le joueur qui fait la différence.

Un manque d’initiative

Un match fermé, une défense regroupée dans sa surface, Paris mise sur le jeu de tête de Hoarau. Le meilleur buteur de la L2 remise de bons ballons, sur le côté, en retrait, pour lui-même parfois, mais après… Rien.

Kezman, Giuly et Sessegnon ont plusieurs fois eu de bonnes positions… mais aucun n’a osé tenter sa chance en frappant au but, ou alors ils l’ont fait sans conviction. Guillaume Hoarau, quand il a reçu la balle dans les pieds, a réussi à appuyer ses tirs, mais Wimbée sauvera deux fois son équipe alors que l’ancien Havrais avait bien joué le coup. On pourra toutefois se demander longtemps ce qui serait advenu si le PSG avait obligé la défense de Grenoble à sortir davantage, en tentant quelques frappes lointaines.

PNG - 269.6 ko
Deux frappes cadrées d’Hoarau mais repoussées par Wimbée

Un relâchement coupable

Le but isérois intervient à la 76e minute. Depuis quelques actions déjà, le milieu de terrain parisien semblait reculer. Après avoir beaucoup donné physiquement, pour tenter de remonter des ballons, Sessegnon commençait à peiner. Moins rapide dans son replacement défensif, moins efficace dans ces longues courses que demande son poste de milieu relayeur, l’ancien Manceau se montrait de moins en moins efficace. Alors que Le Guen allait faire rentrer Bourillon pour le soulager, le Grenoblois Akrour profite de ce relâchement pour se retrouver seul aux trente mètres et aligner une superbe frappe dans la lucarne d’un Landreau à qui on ne peut rien reprocher.

Le bon côté de l’affaire

Le Paris Saint-Germain a donc perdu son deuxième match consécutivement en championnat, et le sentiment légitime ressenti est l’inquiétude. Cependant, le Paris SG reste un club en progrès. Les premiers matches ont été bons, et les deux derniers résultats semblent révéler un contrecoup, mais il convient de ne pas oublier que les deux dernières saisons ont été catastrophiques à bien des niveaux, et pour de multiples raisons. Le club est donc toujours en reconstruction, et une reconstruction se fait toujours par étapes. Or, n’importe quel technicien le dirait : pour bâtir une bonne équipe, il faut commencer par les fondations — à savoir le secteur défensif. Pour construire une équipe ayant échoué à deux pas du titre en 2003/2004, Vahid Hallilodzic ne s’y était pas pris autrement.

Samedi soir contre Grenoble, et comme lors de tous les matches depuis le début de saison, ce secteur défensif a été à la hauteur : les défenseurs sont rarement pris à défaut, les attaquants adverses ne peuvent plus approcher du but de Landreau aussi facilement que lors des deux dernières saisons, il n’y a plus d’erreurs grossières et moins de dilettantisme sur les phases arrêtées. Si bien que les adversaires ont très peu d’occasions, et sont condamnés à l’exploit pour marquer un but. Cet exploit est, il est vrai, arrivé à Saint-Étienne et contre Grenoble, avec, à chaque fois, des frappes improbables. Mais il y a de bonnes raisons de croire qu’il n’y aura pas à chaque match un arrière gauche pour marquer du droit sur une frappe de 25 mètres, ou un joueur qui fera un tir lobé en lucarne, les yeux fermés. Et il n’y aura pas non plus à chaque match autant de maladresse, ni de malchance offensive de la part des attaquants parisiens.

Ainsi, si le résultat de samedi est décevant, le travail fourni par Le Guen et ses hommes est là, et il est efficace : le bloc défensif est solide et fiable. La reconstruction du Paris Saint-Germain est donc dans les temps.

Le match en bref, du but d’Akrour aux photos du Parc

Les ressemblances de la semaine : Saint-Étienne et Hull City

Le but encaissé ce samedi ressemble étrangement à celui inscrit par Saint-Étienne lors de la journée précédente : une frappe des 20 mètres côté gauche, qui finit en lucarne opposée.

But de Grenoble (PSG 0-1 Grenoble)

À noter qu’il ressemble également au but encaissé ce week-end par Arsenal sur le terrain d’Hull City.

Cliquez-ici pour regarder le but encaissé par Arsenal

But encaissé par Arsenal (Hull City 2-1 Arsenal)

Cliquez-ici pour regarder le résumé du match PSG 0-1 Grenoble (Jour de Foot)

Résumé de PSG 0-1 Grenoble dans {Jour de Foot}

Autres infos sur le match

Le coin des stats

Cette deuxième défaite en deux journées marque un coup d’arrêt pour le club parisien dans sa progression au classement. Douzième avec 10 points au soir de la septième journée, il retrouve une place dans le ventre mou de la L1 dont il espérait sortir durablement il y a deux journées (3e après PSG 1-0 Nantes). Pour autant, le Paris SG reste à trois points de la troisième place — et à quatre de la deuxième. De l’autre côté, le premier relégable, Le Havre, se trouve à six longueurs du club de la capitale.

La prochaine journée opposera les Parisiens à Nancy (14e), dont le bilan à domicile est de trois matches nuls 0-0 et une victoire 2-1 contre Le Havre (18e).

Banderoles, tribunes et photos

Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
- PSGMAG.NET : Reportage photos : PSG 0-1 Grenoble (27/09/08) ;
- les Supras ;
- les Authentiks ;
- le fil dédié au match de Mouvement Ultra.

Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.

À noter que les supporters du Grenoble Foot 38 ont déployé une banderole à propos de leur maillot extérieur : « c’est qui en orange ?! »

Cet article vous a intéressé ? Notez-le, partagez-le...



Qui sommes-nous ? | Mentions légales | Contactez-nous | Partenaires | Plan du site | Archives |  RSS 2.0 (plus d'infos) | Forum PSG