À son arrivée au club à l’été 2008, Claude Makelele, alors âgé de 35 ans, a suscité beaucoup d’interrogations. À un poste aussi exigeant physiquement, sera-t-il encore capable de tenir la distance ? Combien de matches pourra-t-il disputer ? Deux ans et deux prolongations plus tard, le capitaine parisien réussit un excellent début de saison. Au point que la presse s’interroge à nouveau sur sa fin de carrière…
Professionnalisme et condition physique
Ce mardi, L’Équipe et le Parisien consacrent tous deux un article à Claude Makelele. Le quotidien sportif dresse un portrait dithyrambique du capitaine parisien, et de son influence positive sur le groupe :
Au cœur de sa dix-neuvième saison professionnelle, l’exigence est un devoir auquel il continue de se soumettre, maintenant à distance tout sentiment de préretraite. En juillet, il a repris l’entraînement sans avoir pris le moindre gramme après des vacances sans une minute de sport. Fin août, en privé, il s’était dit « dégoûté » après la défaite à Sochaux (1-3). Au point qu’il n’avait pas fermé l’œil de la nuit, préférant visionner le DVD du match. Une initiative qu’il n’avait pas prise depuis cinq ans…
Au sein du groupe, Makelele est perçu comme l’homme des détails qui pèsent, de ses consignes internes à ses intimidations envers les adversaires. Mais pas seulement. Le 11 septembre, un jour où Nenê (deux fois), Hoarau et Sakho avaient marqué contre Arles-Avignon (4-0), il avait choisi d’aller déposer une tape sur l’épaule d’Erding, attaquant dans le doute, plutôt que de partir étreindre l’un des buteurs. Quelques mois avant, il répétait à Chantôme de ne pas abdiquer, malgré son temps de jeu étroit. Il exhortait aussi Sakho à devenir plus agressif : « J’ai joué avec des défenseurs qui faisaient peur aux attaquants. Tu dois devenir comme eux ! » Et, cet été, il a dit à Nenê : « Lâche-toi, tente des choses ! Nous, derrière, on fera le boulot pour que l’équipe soit solide. »
Le Parisien fait lui aussi l’éloge de Makelele :
Le joueur de champ le plus âgé de L1 (37 ans et 7 mois) enchaîne les bons, voire très bons matchs, dans le sillage de sa fin de saison dernière. […] Makelele se montre aussi de plus en plus décisif dans le jeu offensif. Dimanche, à Lens, il a été à l’origine du premier but de son équipe, comme c’était déjà le cas en finale de la coupe de France face à Monaco, le 1er mai. « Il provoque peut-être un peu plus, confirme un proche. Mais il n’a pas fondamentalement modifié son jeu. Quand il peut aller de l’avant, il le fait. En général, il s’adapte à ses partenaires. Lors de la première saison, Sessegnon percutait beaucoup, donc Claude avait peut-être moins besoin de se porter vers l’avant. »
[…] « Il y avait aussi beaucoup d’a priori le concernant, souligne un ami de l’ancien international (71 sélections). Le public et les médias avaient aussi besoin de s’adapter à lui. Par exemple, la saison dernière, quand il a décidé de continuer, tout le monde se demandait s’il aurait un calendrier aménagé. Lui ne comprenait pas pourquoi les gens se posaient ce genre de questions. La réponse, c’est qu’aujourd’hui il joue beaucoup. »
[…] Depuis son arrivée au PSG pendant l’été 2008, Claude Makelele a été très peu blessé. Il a joué 34 matches de L1 en 2008/2009 et 31 matches en 2009/2010. Sa seule blessure sérieuse, une élongation à la cuisse droite, remonte à septembre 2008, alors qu’il venait de débarquer dans la capitale. A l’époque, [il] n’avait pas pu effectuer de préparation physique et avait enchaîné directement par le championnat. « Claude est quelqu’un qui est au-dessus de la moyenne physiquement. Lors des tests, il est toujours dans les 3 ou 4 premiers, commente un membre du club. Il sait que le travail invisible est aussi, sinon plus important, que les entraînements. Par exemple, on ne peut pas le déranger pendant sa sieste. Il est aussi capable de faire du rab de musculation quand il en ressent le besoin. Il connaît parfaitement son corps. »
Une nouvelle prolongation en fin de saison ?
Dans L’Équipe, Jérôme Touboul envisage que Makelele prolonge une troisième fois sa carrière de joueur en fin de saison :
[…] En juin dernier, après avoir prolongé jusqu’en juin 2011 son contrat de joueur, [Makelele] avait encore juré que cette saison serait la dernière. Mais tout ce qu’il montre depuis nourrit un vent contraire. L’idée que tout ça pourrait s’étirer un an de plus, au moins. À voir sa condition physique du moment, à voir la détermination de ses gestes et de ses mots envers ses coéquipiers, à voir sa façon de se jeter au premier poteau sur le centre de Jallet qui aboutira au premier but parisien à Bollaert, le déclin est chez lui un concept naturellement combattu, continuellement repoussé. […] Makelele est supposé devenir un dirigeant du club la saison prochaine, au moins jusqu’en 2013. Mais on peine à l’imaginer sans crampons. À trente-sept ans, il a sûrement le temps.