L’actionnaire majoritaire et le président du PSG ont renoué le dialogue hier. Comme chaque lundi, Bazin et Villeneuve ont déjeuné ensemble afin d’évoquer la situation du club.
Les motivations de Villeneuve. Ce matin, L’Équipe et le Parisien reviennent sur les derniers rebondissements. En premier lieu, les deux quotidiens du groupe Amaury s’accordent à penser que l’objectif de Charles Villeneuve n’était pas de se saborder ou de partir temporairement pour revenir avec de nouveaux actionnaires, mais bien d’obtenir les pouvoirs qu’il demandait dans son courrier. Ainsi Jérôme Touboul raconte-t-il dans L’Équipe : « Le premier objectif de sa lettre aux administrateurs n’a pas eu l’effet escompté : au lieu de provoquer un débat sur la situation financière du club et une redistribution des pouvoirs en interne, ce document, de par sa forme virulente, a pris les contours d’un boomerang. » Dans le Parisien, Arnaud Hermant et Dominique Sévérac vont dans le même sens : « Le président parisien, étonné par les proportions prises par sa missive, a tenu à rassurer [Bazin] sur un point : il lui a certifié avoir agi seul, selon son libre arbitre et ses observations, sans cacher dans sa manche une deuxième lame qui expliquerait la première. » Le quotidien francilien va même jusqu’à citer « l’un des meilleurs amis de Villeneuve », qui explique : « C’est mon pote et je crois simplement qu’il a fait une connerie. »
Les suites de l’affaire. Une assemblée générale a été convoquée le 3 février pour débloquer la situation. Selon le Parisien, s’il ne démissionne pas d’ici là, soit Villeneuve sera destitué de sa qualité d’administrateur, soit il sera révoqué de sa qualité de président par le prochain Conseil d’administration qui sera désigné par l’AG. Concernant le nom du nouveau patron parisien, « ce ne sont pas les candidatures qui manquent », annonce le Parisien, qui croit savoir que Guillaume Kuperfils — avocat de Colony Capital — et Christophe Chenut — ancien DG du groupe L’Équipe —, tous deux administrateurs démissionnaires et dont les noms avaient déjà circulé en mai dernier, « ne correspondraient pas au profil recherché ». L’Équipe se risque de son côté à un jeu des pronostics : Bazin aurait 90 % de chances de prendre la tête du PSG, Christophe Chenut et Simon Tahar 5 % chacun. Quant à Charles Villeneuve, d’après L’Équipe, « il n’a d’autre choix a priori que de venir avec cet investisseur de poids dont il est parti en quête depuis sa nomination à la présidence. »
Les soutiens. Cité par les deux quotidiens, Ludovic Giuly soutient clairement son président : « C’est grâce à Charles Villeneuve que je suis venu à Paris. Son projet m’a plu. J’ai besoin de sentir une relation humaine saine avec quelqu’un pour lui donner ma confiance. Je ne le connais que depuis six mois, mais il s’est passé un truc entre nous. Il a plus que mon respect. Je reste un pro-Villeneuve convaincu. » Du côté des supporters, « une réunion devrait avoir lieu demain entre les différents courants afin de trouver une attitude commune pour les prochains matches », selon le Parisien.
Réactions des joueurs. Cités par lequipe.fr, Mickaël Landreau et Zoumana Camara, qui connaîtront bientôt leur quatrième président en moins d’un an [1], ne semblent même pas surpris par ces événements : « J’ai assez d’expérience pour commenter, annonce le gardien parisien. En tout cas, je parle de l’expérience des affaires ! Ça allait un peu mieux, ici ce n’est pas simple et mes deux ans et demi passés m’aident beaucoup pour ça. Je me suis habitué à me mettre dans ma bulle. Le collectif a progressé et ça permet de se protéger. » Le défenseur est sur la même longueur d’ondes : « J’entame ma deuxième saison et je suis habitué à ce genre de choses qui doivent rester en famille mais qui sortent dans la presse. » Enfin Ludovic Giuly a évoqué également la situation particulière du club de la capitale et ses craintes pour la fin de saison : « Pour une fois qu’un truc fonctionne à Paris, il faut que ça casse. Ce qui me gêne, c’est que cela risque désormais d’être le feuilleton de la fin de saison, faisant passer les résultats sportifs au second plan. […] Le PSG, c’est vraiment particulier. On me l’avait dit mais, là, ça dépasse tout. Au-delà même de cette histoire, je ne ressens pas d’union autour du PSG. Dans d’autres grands clubs, il y a une sorte d’esprit qui lie tout le monde. Ici, il y a encore plein de gens du club que je ne connais même pas. C’est un peu cloisonné. »
Autres infos. Ces événements ayant totalement éclipsé le terrain, l’essentiel des débats sur le football, en radio comme en télé, furent consacrés aux tensions à la tête du PSG. Toutefois, que ce soit l’édition tardive des Spécialistes ou On refait le match, chacun en est réduit aux spéculations. Voici le récapitulatif des principales rumeurs, invérifiables à l’heure actuelle :
Alain Cayzac œuvrerait dans l’ombre pour faire nommer son ami Christophe Chenut — ancien Directeur général du groupe L’Équipe — à la tête du PSG ;
Philippe Boindrieux, Directeur général du PSG, chercherait à torpiller Charles Villeneuve en lui prêtant un train de vie dispendieux.
Difficile de séparer le bon grain de l’ivraie… Le mystère entourant l’avenir des deux hommes forts du Paris Saint-Germain demeure donc entier.