[J18] Retour sur PSG 2-2 AS Monaco (vidéos)

Mené 0-1, le PSG a repris l’avantage grâce à deux magnifiques buts de Nenê, avant de se faire rejoindre à deux minutes de la fin du match.

Les enseignements du match

Des Parisiens peu réalistes

Nenê affiche un réalisme de buteur chevronné — en marquant dans des positions de plus en plus improbables. Malgré cela, Paris peut se reprocher de ne pas avoir marqué de troisième but alors que les occasions étaient là. Peut-être par facilité, plusieurs contre-attaques ont été gâchées. Et pour celles qui ont abouti, les artificiers parisiens ont oublié d’être tueurs face au but. Erding en faisant systématiquement les mauvais choix en un contre un face à un défenseur, Nenê en oubliant par moment d’être collectif, Hoarau en centrant au lieu de tirer et Giuly en perdant un face à face alors qu’il avait pourtant tout son temps.

Il y a également le cas Clément Chantôme, qui s’est retrouvé dans des positions de frappe favorables une demi-douzaine de fois. Il est vrai qu’à force de voir Nenê chaque semaine, on se demande pourquoi tous les tirs n’atterrissent pas dans la lucarne ; cela fausse un peu le jugement. Mais par précipitation et peut-être manque d’adresse, Chantôme n’a cadré qu’une seule tentative sur cinq — et encore, en tirant sur Ruffier. Le jeune Parisien, qui n’a marqué qu’un seul but en L1 au cours de sa carrière, doit encore progresser dans le caractère décisif de ses actions pour passer du statut de bon à celui de grand joueur. Car pour le reste, en piston défense-attaque, Chantôme a été une fois de plus irréprochable.

Pas de polémique

À la 88e minute, alors que Stéphane Sessegnon reste au sol après un coup, les Monégasques hésitent à sortir le ballon, puis attaquent et marquent face à des Parisiens déconcentrés. Il n’y a pas grand-chose à redire sur l’action en elle-même : les consignes sont claires, seul l’arbitre doit arrêter la rencontre dans un tel cas. Christophe Jallet avait d’ailleurs fonctionné ainsi à Lyon en coupe de la Ligue, ce qui avait valu de vives échauffourées. La seule chose qui peut faire réagir est qu’en première période, sur la blessure de Djimi Traoré, Lionel Jaffredo a immédiatement arrêté le jeu. À moins qu’il ait su immédiatement que Traoré était gravement blessé et pas Sessegnon, l’arbitre peut être taxé d’incohérence.

Mais là où l’essentiel des entraîneurs, joueurs, présidents de L1 se ruent dans les polémiques arbitrales pour un rien ou crient au complot sur une décision erronée pour quelques centimètres, les Parisiens ne s’en sont pris à personne, si ce n’est à eux-mêmes. La réaction de Christophe Jallet est ainsi exemplaire :

Au lieu de s’en prendre à l’arbitre qui n’avait pas sifflé ou aux Monégasques qui n’ont pas mis le ballon en touche, on aurait dû continuer à jouer et être plus vigilants. On a été naïfs. La faute nous incombe à 100 % et pas du tout à l’arbitre ou à l’adversaire. C’est pour cela que le scénario du match est encore plus frustrant.

Cela change des discours entendus en L1 la semaine dernière…

Finalement, ce fait de jeu aura surtout été l’occasion de mesurer la frustration de Laurent Perrin, journaliste du Parisien, contraint à ne pas glisser de piques gratuites à l’égard du PSG depuis plusieurs semaines :

Au-delà de la polémique, Kombouaré en tire une leçon : « Tant que l’arbitre n’a pas sifflé, il faut assurer les marquages et continuer à jouer. » Normalement, on comprend ça à l’école de foot.

De la part d’un journal qui multiplie des erreurs que ne commettent pas des élèves de CE2 — addition, conjugaison, lecture d’un règlement ou d’un calendrier, etc. —, la leçon est savoureuse.

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : l’équipe

 Fin de série(s). Le PSG restait sur quatre victoires consécutives au Parc des Princes toutes compétitions confondues, dont trois en championnat. (source : PSGMAG.NET)

 Buts encaissés. Paris a encaissé au moins un but lors de ses 10 derniers matches. (source : PSGMAG.NET)

 Invincibilité. Le PSG est désormais invaincu depuis 13 matches toutes compétitions confondues, dont 8 matches en L1 [1]. (source : PSGMAG.NET)

 Habitudes. Huit matches de L1 se sont terminés sur le score de 2-2 cette saison, dont 4 impliquant l’AS Monaco. (source : Opta)

Stats en vrac : les joueurs

 Nenê affole les stats. Le Brésilien a inscrit 6 buts lors des 4 derniers matches de championnat, soit 9 lors des 9 dernières journées. Au total, il compte 13 buts en L1 — pour 28 tirs cadrés, soit 46 % d’efficacité ! (sources : PSGMAG.NET, LFP.FR)

 Meilleur buteur du championnat. Nenê a réalisé samedi soir son deuxième doublé consécutif après celui réalisé à Valenciennes le week-end dernier, son quatrième de la saison. Le milieu offensif gauche parisien est le joueur ayant marqué le plus de doublés cette saison en L1, et le meilleur buteur du championnat — à égalité avec Sow, qui joue ce soir contre Nancy. (sources : PSGMAG.NET, Opta)

Infos en vrac

 Un problème de ballon ? « PSG-Monaco ne s’est pas disputé avec le ballon officiel Puma du championnat, dévoile le Parisien. Ce dernier est rose lorsqu’il y a de la neige comme hier soir. L’arbitre de la rencontre, M. Jaffredo, a refusé de l’utiliser et s’est présenté avec un cuir orange d’un autre équipementier. Un fait de match qui est loin d’être anodin. En effet, le règlement des compétitions de la Ligue stipule qu’un match de L1 doit se jouer obligatoirement avec le ballon officiel. Dans le cas contraire, une des deux équipes est en droit de déposer une réserve technique qui peut même amener, au bout de la procédure juridique, à faire rejouer ce PSG-Monaco. » L’article 317 du règlement de la L1 2010/2011 énonce que « tous les clubs sont tenus de s’échauffer et de disputer les matches avec les ballons fournis par la LFP », et prévoit une amende de 75 € minimum pour « non respect des règles concernant la fourniture du ballon ». En l’occurrence, le quotidien francilien n’indique pas que le PSG a failli à ses obligations de fourniture de ballons, mais que l’arbitre en a décidé autrement.

 Chantôme meilleur joueur de novembre. Élu meilleur joueur de L1 lors du mois de novembre, Clément Chantôme a reçu son trophée à l’issue de l’échauffement. Avec 51 % des votes, il a devancé Eden Hazard (27 %) et Moussa Sow (22 %).

 Sakho pas totalement rétabli. « J’ai ressenti encore quelques douleurs au niveau de mes adducteurs dans les 10 dernières minutes de la rencontre, a indiqué Mamadou Sakho sur son site officiel. J’espère que ces trois jours de repos vont me faire du bien avant le match de mercredi face à Nancy. »

Dans la presse

Laurent Perrin, dans le Parisien du 19 décembre 2010 :

Paris peut encore s’en mordre les doigts. […] Frustrant, agaçant, énervant… La soirée semblait magnifique, avec deux buts de rêve du génial Nenê. Paris tenait la première place, enfin ! Même si ce statut n’aurait peut-être été que temporaire en attendant le match de Lille aujourd’hui, on imaginait bien ce PSG en tête du championnat. Il le mérite. Et puis vint, après des occasions de creuser définitivement l’écart, cette action litigieuse à la 87e minute. Une faute non sanctionnée sur Sessegnon, une simulation selon les Monégasques, avec comme conséquence directe l’égalisation de Niculae. […] Le magicien brésilien mériterait une page de superlatifs. Avec un tel joueur, Paris peut continuer à rêver. L’artiste est un joyau capable de faire chavirer un stade à tout moment. […] Hier soir, la pelouse déneigée à la hâte deux heures avant le match était très difficile. Réussir le moindre dribble, le moindre contrôle était un petit exploit. […] Même quand il ne gagne pas, Paris impressionne. On ne voit pas quel conseil lui donner [à l’entraîneur de Nancy, qui reçoit le PSG mercredi]. À part, peut-être, kidnapper Nenê.

Damien Degorre, dans L’Équipe du 19 décembre 2010 :

Comment le PSG a-t-il pu abandonner deux points au cours de cette soirée qu’il semblait maîtriser ? Comment a-t-il pu laisser filer cette première place qui lui tendait les bras en attendant que Lille affronte Nancy, aujourd’hui ? Pour ne pas avoir su tuer cette rencontre alors qu’il en a eu l’occasion en seconde période, Paris passe à côté d’une place de leader provisoire sur laquelle il n’aurait pas craché. Pour s’être presque arrêté de jouer alors que Sessegnon était au sol, il a fait preuve d’une naïveté que Monaco, pas décidé à sortir le ballon en touche, a condamné (88e). […] Pendant un peu plus d’une demi-heure, les Monégasques avaient étalé une générosité dans l’engagement un ton au-dessus de celle des Parisiens. Les contres étaient pour eux, les duels également. […] Mais comme c’est la nouvelle coutume à Paris, sa réaction après un but adverse peut s’avérer dévastatrice. […] Et dans le rôle du dévastateur, Nenê se tient là. Il y a d’abord eu ses percées balle au pied, qui ont déstabilisé la défense adverse, mais ce sont ses frappes qui, une fois encore, ont fait la différence. […] Mais le PSG peine à concrétiser les nombreuses occasions qu’il se crée à chaque match. Et c’est bien là son problème. Il y avait déjà eu une alerte une semaine plus tôt dans le Nord. La victoire l’avait fait passer par pertes et profits. Enfin surtout profits. Hier soir, on retiendra la perte comptable.

 Performances. Dans les colonnes du Parisien, c’est naturellement Nenê qui hérite de la meilleure note. « Encore deux buts magistraux et pourtant Ruffier était chaud, explique le quotidien. Il a remis Paris sur les rails grâce à sa force de percussion et son pied gauche magique. L’artiste brésilien ne se repose jamais. » Christophe Jallet (« agressif et résolument offensif », « il retrouve la forme après quelques prestations en demi-teinte le mois dernier »), Claude Makelele (« a colmaté les brèches lors d’une première période médiocre du PSG, puis il délivre une passe décisive pour Nenê ») et Clément Chantôme (« toujours aussi disponible sur les phases offensives où il aura simplement manqué de finition. Mais son activité est incessante ») sont également au-dessus du lot. En revanche, quatre joueurs se sont distingués défavorablement par rapport à leurs coéquipiers, selon le quotidien : Hoarau et Sakho, mais surtout Giuly (« a laissé beaucoup de jus dans le travail défensif. Dès lors, il a été moins précis dans ses transmissions et surtout moins décisif qu’à l’accoutumée ») et Erding (« il a simplement manqué de vista devant les buts, mais là aussi l’Ukraine avait sûrement laissé des traces »). Dans L’Équipe, la prestation d’Edel a soulevé ce commentaire : « Sans un grand gardien, pas évident de devenir champion. Et pour l’instant, le PSG n’en possède pas. Hier, Apoula Bete Edel n’a pas commis d’erreurs flagrantes mais il ne s’est jamais montré décisif et c’est bien là le problème de son équipe lorsqu’elle traverse des temps faibles. Sur le premier but de Monaco, on aurait aimé le voir se détendre un peu plus et ne pas se faire lober de la sorte. Sur le second, on aurait apprécié un exploit comme Lloris, Mandanda, Carrasso ou Ospina en sont capables. On attendra. Pour l’instant, l’Arméno-Camerounais n’a jamais sorti de match qui a scié les observateurs et ramené des points au PSG. D’aucuns disent qu’il en a le potentiel. Il lui reste une demi-saison pour le prouver. »

Réactions

 Antoine Kombouaré : « Il faudra récupérer [à Nancy] les deux points perdus ce soir. J’ai beaucoup aimé le comportement de mes joueurs, on fait un grand match. On est menés au score, on relève la tête, on égalise et on marque un deuxième but tout à fait normalement. On n’a pas l’efficacité qu’on espère, mais il y a en face des défenseurs et un gardien qui font leur boulot. Ce n’est pas parce qu’on est favori que les trois points tombent automatiquement dans l’escarcelle. » (source : AFP)

 Christophe Jallet : « On a souffert pour entrer dans la partie mais on a su se reprendre et revenir au score. Au fil des minutes ça allait mieux. Mais la fin de match est vraiment frustrante. Il nous reste des choses à apprendre pour nous stabiliser dans le haut du classement. C’est ça le très haut niveau. […] On a eu dû mal à s’adapter aux conditions et à développer notre jeu. Monaco en a profité et nous a pressé très haut. On a été gêné pour relancer proprement, d’autant que les appuis étaient délicats. Ensuite on s’est repris. Et la seconde période a été plus facile pour nous. » (source : le Parisien)

 Guy Lacombe : « Mes joueurs sont allés au bout de l’action parce qu’il y avait simulation du joueur parisien [Sessegnon]. On en a parlé à la fin du match avec Antoine [Kombouaré], On est d’accord tous les deux. Si le joueur avait été blessé, cela aurait été grave. Il faut arrêter avec les simulations, ça pollue le football et ce n’est pas évident pour le corps arbitral et les spectateurs. » (source : lequipe.fr)

Suspensions

Seul Parisien averti samedi soir, Siaka Tiéné est de nouveau sous la menace d’une suspension — jusqu’à la 21e journée de L1.

Ludovic Giuly sera quant à lui suspendu s’il reçoit un nouvel avertissement d’ici les 32es de finale de la coupe de France.

Par ailleurs, Chantôme, Jallet et Nenê seront sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Enfin Sylvain Armand sera suspendu à Nancy pour avoir reçu trois avertissements en moins de dix matches.

Retrouvailles

Ludovic Giuly (1998-2004) et Nenê (2007/2008 puis 2009/2010) retrouvaient leur ancienne équipe. Aucun joueur de l’actuel effectif monégasque n’a joué à Paris auparavant, mais Guy Lacombe, l’entraîneur de l’ASM, a occupé le banc du PSG durant l’année 2006.

Dans le passé en revanche, une trentaine de joueurs ont porté les deux maillots : Algerino, Benarbia, Bernard, Bravo, Édouard Cissé, Couriol, Cubilier, Da Fonseca, Debbah, Youri Djorkaëff, Dogliani, Floch, Gallardo, Gava, Giuly, Guignedoux, Leroux, Madar, Nyarko, Perez, Pierre-Fanfan, Poullain, Bruno Rodriguez, Rostagni, Rothen, Simba, Simone, Weah. Ricardo et Colleter ont par ailleurs entraîné Monaco après avoir joué au PSG.

Côté tribunes…

 Ambiance. Alors qu’il annonçait, samedi matin, « environ 1 000 à 1 500 anciens abonnés » et une « tolérance zéro pour les supporters contestataires » — interpellations et interdictions de stade en cas d’injures à l’encontre de Robin Leproux —, le Parisien indique aujourd’hui qu’ils étaient « 2 000 environ » et qu’« aucun débordement n’a été à déplorer ». L’Équipe signale également qu’« ils étaient près de 2 000 mais aucun incident majeur n’a été à déplorer ». Comme prévu, des encouragements pour le PSG ont été alternés avec des chants de contestation du plan Leproux. Une banderole a été déployée indiquant « Charte 12 = Louis-II + Pyongyang ». Plusieurs échanges entre les anciens d’Auteuil — en tribune H — et de Boulogne — en tribune J — ont été applaudis mutuellement. À signaler également que les occupants des virages parisiens ont été insultés : « Tous PSG, tous enculés ». (voir plus de photos)