Les enseignements du match
La tactique de Kombouaré
Les rencontres face à Lille ont fait du mal aux Parisiens. Tiéné, Nenê et Chantôme suspendus suite à des cartons jaunes obtenus en finale de coupe de France, Hoarau privé de rencontre après son expulsion la semaine dernière, Antoine Kombouaré devait faire sans quatre titulaires habituels, mais également sans Luyindula, toujours blessé. Ceci ne va pas manquer de relancer le débat sur la profondeur d’effectif du PSG, mais est-ce vraiment anormal que l’absence de cinq joueurs oblige un coach à bricoler ? Y-a-t-il beaucoup d’équipes de L1 qui ne baisseraient pas de niveau dans de telles conditions ?
Quoi qu’il en soit, face à cette pénurie de joueurs, l’entraîneur parisien a dû innover. La ligne défensive était assez classique, Armand retrouvant sa place d’arrière gauche, comme cela avait été régulièrement le cas ces dernières semaines. Au milieu de terrain, la première surprise venait de l’absence de Clément : Jallet lui a été préféré, son activité et sa volonté de se projeter vers l’avant étant peut-être plus proche de ce qu’apporte généralement Chantôme. Au poste de milieu gauche, c’est Neeskens Kebano qui a connu sa première titularisation en pro.
Le problème est que le jeune Parisien n’a pas réellement tenu son poste, dézonant assez régulièrement, ne couvrant pas systématiquement les montées d’Armand et surtout ayant du mal à effectuer les bons gestes techniques. Le joueur est donc sorti à la mi-temps, remplacé par Jean-Eudes Maurice. Le choix peut surprendre, alors que Bahebeck ou Makonda étaient sur le banc, mais il est probable qu’à ce moment de la rencontre, Kombouaré voulait surtout un joueur capable de tenir tactiquement son poste à gauche. Or le seul avantage que présente Maurice par rapport à un jeune inexpérimenté est bien celui-ci : il sait jouer où on lui demande et effectuer le repli défensif. Cela peut sembler léger, mais il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un coach opte parfois pour la discipline.
Des penalties ?
En fin de rencontre, le PSG a bénéficié d’un penalty brillamment transformé par Bodmer. À l’origine, une faute de Carlos Bocanegra, qui vient faire une obstruction sur Bahebeck avec un geste du bras, alors que l’attaquant parisien avait déjà amorcé sa chute. Dans ce cas-là, le penalty n’est pas toujours sifflé, et l’arbitre peut aussi bien sanctionner le défenseur que l’attaquant pour simulation. C’est ce qu’avait fait Lionel Jaffredo contre Lille la semaine dernière, en excluant Hoarau après un contact pourtant bien réel.
Paradoxalement, une faute dans la surface commise deux minutes plus tard semblait bien plus évidente. À la 90e+3 minute, Bahebeck est littéralement fauché dans la surface par Ebondo, qui laisse traîner sa jambe à une hauteur déraisonnable, et Philippe Kalt a préféré cette fois-ci ne pas signaler la faute et siffler la fin du match.
Les vidéos des buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Terribles mois de mai. Le PSG n’a gagné que 4 de ses 17 derniers matches officiels — soit depuis début mars —, pour 5 défaites et 8 nuls, toutes compétitions confondues. Paris reste ainsi sur 11 matches sans victoire lors du mois de mai, depuis trois saisons.
Geoffroy-Guichard. Le PSG n’avait marqué qu’un seul but lors de ses 7 précédents déplacements à Saint-Étienne en L1. (source : Opta)
Infos en vrac
Sakho était affaibli. « Il est sorti des vestiaires en toussant sans cesse, indique le Parisien. Depuis deux jours, Mamadou Sakho était affaibli par un virus qui l’a gêné hier soir. »
Claps de fin. Grégory Coupet et Claude Makelele, tous deux âgés de 38 ans, ont disputé le dernier match de leur longue carrière professionnelle. Le gardien, qui a débuté avec les Verts il y a près de vingt ans, a été honoré par l’ASSE : « Au terme de l’échauffement, [il] a reçu à la sortie du terrain un bouquet de fleurs de la part de ses deux enfants et de son épouse, indique eurosport.fr. Ils étaient entourés de plusieurs anciens coéquipiers comme Lionel Potillon et Sébastien Perez, qui ont évolué avec lui sous les couleurs des Verts, où il a débuté en équipe première lors de la saison 1992/1993 sous la direction de l’entraîneur Jacques Santini. Plusieurs de ses anciens équipiers à Lyon, comme Alain Caveglia, Sonny Anderson, Pierre Laigle et Florent Laville, étaient eux dans les tribunes du Chaudron. »
Reprise le 30 juin. La reprise de l’entraînement a été fixée au jeudi 30 juin à 16 heures au Camp des Loges. Le programme de la préparation d’avant-saison n’est pas encore déterminé, Paris n’ayant pas encore réussi à finaliser les tournées en Chine ou aux États-Unis qu’il souhaitait organiser. (source : PSG.FR)
Dans la presse
Damien Degorre, dans L’Équipe du 30 mai 2011 :
Sept ans après avoir participé à sa dernière Ligue des champions, le PSG entretenait l’illusion de retrouver la reine des compétitions européennes la saison prochaine. […] Ce matin, la frustration des Parisiens est légitime tant ils ont souvent développé un jeu alléchant et porté vers l’avant cette saison, mais elle ne peut effacer une fin de parcours en dents de scie, que le match à Saint-Étienne a parfaitement illustrée. Comment espérer accrocher le podium lorsqu’on est incapable de prendre plus de deux points lors des trois dernières rencontres ? Antoine Kombouaré peut toujours avancer l’argument d’un effectif pas assez étoffé. C’est vrai qu’hier le banc du PSG, composé d’Edel, Traoré, Makonda, Clément, Landre, Maurice et Bahebeck, n’avait pas vraiment l’allure Ligue des champions. […] Entre des passes pas assez appuyées, des courses à deux à l’heure, des contrôles manqués et des espaces béants offerts à l’adversaire, rien, mais absolument rien ne laissait penser que cette équipe se battait pour une place en Ligue des champions. […] Même si le PSG demeure un club attractif pour les joueurs, sans la Ligue des champions ce n’est pas tout à fait la même chose. Comment trouver un élément qui se montrera aussi précieux que Makelele dans le vestiaire et sur le terrain ? Colony Capital espère que son futur partenaire qatari aura le portefeuille un peu mieux garni que le sien lors des derniers mercatos d’été.
Dominique Sévérac, dans le Parisien du 30 mai 2011 :
C’est l’heure des regrets. Mais le bilan ne surgit pas d’une prestation insipide du PSG à Saint-Étienne. On peut avancer qu’une saison, c’est long, que le championnat est un marathon où la régularité récompense les plus assidus, évidemment. Qu’avec 114 points à prendre, la Ligue 1 peut se jouer chaque week-end. C’est en partie faux. Ce matin, deux matches ont changé le cours de la saison du PSG, du moins l’obligent à basculer du mauvais côté à la lecture du classement. Tout a commencé lors de Lyon-Paris, le 28 novembre 2010 à Gerland avec un nul (2-2). Ce jour-là, un fait inédit s’est produit. En tout cas, on n’a pas revu pareil geste depuis. C’est le dégagement d’Edel dans les dernières minutes alors que l’équipe de Kombouaré gagnait 2-1. Et que dire du PSG-Montpellier du 13 mars, quand Paris menait 2-0 à la pause avant de se saborder parce qu’Hoarau n’était pas content de Nenê… Voilà, on a beau nous expliquer l’histoire du marathon, des 114 points et patati et patata, deux matches, une absence inouïe et un mauvais comportement suffisent à bouleverser une logique sportive et un espoir économique. Paris méritait sans doute plus que Lyon cette Ligue des champions très lucrative. Antoine Kombouaré, lui, possède une autre hiérarchie pour expliquer cette 4e place. « La Ligue Europa nous a d’abord coûté des points, détaille le Kanak. L’effectif ensuite. Si on avait eu plus de choix, on aurait eu une bien meilleure équipe avec davantage de concurrence. » […] Pour Paris, la barre de la Ligue des champions était sans doute trop haute. À méditer. […] Il reste que, ce matin, certains joueurs désireux de rejoindre le PSG le sont peut-être moins, faute de Ligue des champions, un argument de moins lors des négociations de transfert.
Performances. Sakho et Camara sont les seuls joueurs à faire l’unanimité pour eux dans la presse spécialisée ce lundi. Le vice-capitaine est jugé « impressionnant dans les duels » et « infranchissable » par L’Équipe, et Camara « très sûr lui aussi ». Mathieu Bodmer est quant à lui qualifié de « meilleur Parisien hier soir » par le Parisien, tandis que L’Équipe estime qu’il a été « très discret » jusqu’au penalty qu’il transforme dans les dernières secondes du match. De même, le quotidien francilien souligne les occasions que s’est créées Ludovic Giuly — à qui il attribue la deuxième meilleure note —, alors que L’Équipe ne retient que les « déchets » de l’ancien Monégasque, qui récolte la deuxième plus mauvaise note. Enfin trois joueurs s’attirent les foudres des deux journaux : Christophe Jallet — « complètement transparent » pour L’Équipe —, Mevlüt Erding — « comme très souvent il a été décevant » pour le Parisien —, et surtout Neeskens Kebano : le journal de Saint-Ouen estime qu’« il a presque tout raté » et le qualifie de « fiasco magistral », tandis que le quotidien sportif le juge « trop brouillon et pas toujours attentif sur le replacement défensif ».
Réactions
Mamadou Sakho : « Le premier sentiment qui m’anime en cette fin de saison ? Il y a de la déception évidemment de ne pas avoir réussi à accrocher cette Ligue des champions. Mais ce n’est pas à Saint-Étienne qu’on la rate. Cette année, nous avons perdu trop de points bêtement. Surtout lors d’un mois de mars catastrophique. Nos regrets ne datent pas de ce soir. […] Quelqu’un sur le banc nous informait [du score de Lyon à Monaco]. On a compris que c’était fini, mais nous avons su rester dans notre match jusqu’au bout. […] Quatrième et finaliste de la coupe de France, ce n’est pas mal. Mais bon, cette saison restera frustrante. Il nous aurait fallu un peu plus de réussite. Mais parler ne sert plus à rien. » (source : le Parisien)
Antoine Kombouaré : « Nous sommes forcément déçus du match nul, mais à la vue de la rencontre c’est bien d’être aller chercher ce point en fin de match. On est tous fatigués et on va prendre des vacances bien méritées et j’espère qu’on va s’appuyer sur cette saison pour le nouvel exercice qui je le souhaite nous verra terminer dans les trois premiers. » (source : PSG.FR)
Christophe Jallet : « Nous n’avons pas fait le match qu’il fallait mais ce n’est pas face à Saint-Étienne que cela s’est joué. Nous avons connu un mois de mai difficile et un mois de mars avec des regrets. Nous n’avions plus trop de jus ce soir, mais nous réalisons quand même une très bonne saison. Nous avons essayé de faire le boulot sur quatre tableaux mais au final nous n’avons pas de trophée. Nous nous qualifions quand même pour la Ligue Europa. On a montré cette saison au niveau du jeu que nous aurions pu espérer mieux. On termine à la quatrième place ce qui est quand même une place honorable. Avec un trophée ou la Ligue des champions cela aurait pu être encore plus beau. » (source : PSG.FR)
Sylvain Armand : « Une victoire à Saint-Étienne n’aurait pas changé le classement. On n’a pas perdu la Ligue des champions face aux Verts. Je pense que nous avons bêtement laissé des points sur des matches précédents. Ce n’était pas une rencontre facile ce dimanche. Il y avait beaucoup de fatigue de notre côté mais on s’est accrochés pour revenir au score. Cela reste cependant une belle saison pour le PSG. » (source : PSG.FR)
Suspensions
Aucun Parisien n’a été averti dimanche soir, aucun joueur de l’effectif actuel ne sera donc suspendu pour le début de la saison prochaine.
Retrouvailles
Côté parisien, Zoumana Camara (formé à l’ASSE, 1996-1998 et 2004-2007), Sylvain Armand (formé à l’ASSE, aucun match en pro) et Grégory Coupet (formé à l’ASSE, 1993-1997) ont porté le maillot stéphanois par le passé.
À Saint-Étienne, seul Christophe Landrin (2005/2006) avait connu le PSG auparavant.
Côté tribunes…
Affluence. 93 supporters parisiens ont pris place dans le parcage visiteurs, d’après les chiffres communiqués par la LFP.