[J16] Retour sur PSG 3-1 Brest (vidéos)

Après l’égalisation bretonne, le PSG a su une nouvelle fois repartir à l’attaque et reprendre l’avantage. Les Parisiens s’imposent finalement 3-1 face à l’ancienne meilleure défense du championnat.

Les enseignements du match

Le match des buteurs

Nenê continue à faire preuve d’une efficacité impressionnante pour un milieu gauche, en marquant son troisième but de la semaine. Dès ses premiers ballons, le Brésilien a donné le tournis à ses adversaires par sa conduite de balle toujours déroutante. Lors de cette rencontre, il a également mis à profit son entente naturelle avec Cearà pour se retrouver fréquemment en position de centre, amenant plusieurs autres occasions pour le PSG. Encore un bon match pour le meilleur joueur du PSG actuellement.

Enchaînant sa troisième titularisation consécutive, et à nouveau en neuf et demi, Mathieu Bodmer a réalisé une rencontre assez paradoxale. En première mi-temps, alors que l’on attendait surtout sa qualité de passe rapide, il a perdu quelques ballons précieux… tout en se créant deux occasions franches, dont un tir sur le poteau. En deuxième période, son apport dans le jeu s’est toujours montré discret, mais il a fait preuve d’un réalisme d’attaquant en marquant dans une position qui n’avait rien d’évidente. Il est ensuite sorti à l’heure de jeu.

Enfin Ludovic Giuly a énormément souffert en première période, multipliant les mauvais choix et les duels perdus. À l’instar de Bodmer, il a toutefois su se montrer dangereux : c’est lui adresse le centre décisif pour Nenê sur le premier but. En seconde période, il est passeur décisif pour Bodmer, après un nouveau quart d’heure difficile pour lui. Mais avec la rentrée de Sessegnon, Giuly s’est repositionné en pointe aux côtés de Hoarau, et le match de l’attaquant parisien a pris une toute autre épaisseur : il manque de marquer de la tête, et parvient à tripler la marque après une déviation de son compère d’attaque. Et finalement, on retiendra ces statistiques-là : un but, une passe décisive et une implication sur le but de Nenê.

La formation du PSG, cinq ans après

Avant la rencontre, Brest possédait la meilleure défense du championnat de France. Avec en leader de ce secteur de jeu, Ahmed Kantari. L’international marocain, aujourd’hui âgé de 25 ans, a été formé au PSG — il a été brièvement entraîné par Kombouaré [1] —, où il a côtoyé le groupe pro lors de la saison 2005/2006, sans toutefois rentrer en jeu. Il a depuis évolué en Ligue 2 à Strasbourg, avant d’exploser à Brest et de découvrir la Ligue 1 cette saison. Dimanche, contre Paris, on a vu un footballeur sûr de lui, bon dans la relance et dégageant plusieurs ballons chauds. Une fierté de plus pour le centre de formation du PSG.

Kantari a eu la malchance de passer par le PSG juste avant que la politique du club concernant la formation ne bascule, et ne laisse la part belle aux jeunes. Mais il n’est pas le seul de cette génération à commencer à percer ailleurs, après plusieurs années difficiles : Boukary Dramé est titulaire à Sochaux, Franck Dja Djédjé à Arles-Avignon — où il est quasiment le seul buteur du club —, et Rudy Haddad à Châteauroux — c’est actuellement le meilleur passeur de L2. Certainement pas des joueurs exceptionnels, mais des joueurs d’un bon niveau qui feront une carrière honnête.

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : l’équipe

 La meilleure défense explose. Avant ce match, le Stade brestois possédait la meilleure défense du championnat, avec seulement 11 buts encaissés en 15 matches, soit 0,73 but par match en moyenne. Depuis le début de la saison, seul Lille était parvenu à inscrire plus de 2 buts à Brest : le Losc, meilleure attaque de L1, s’est également imposé 3-1 contre les Bretons.

 Home sweet home. Avant PSG-OM, début novembre, le PSG n’avait jamais gagné deux matches de suite à domicile en L1. Il reste désormais sur trois victoires consécutives au Parc des Princes en championnat et quatre toutes compétitions confondues.

 Temps de passage. Le Parisien relève qu’avec 24 points en 15 journées, le PSG « fait aussi bien qu’en 2002/2003, mais moins bien qu’en 2008/2009 (26 points), 2005/2006 et 2003/2004 (27). Et, hormis en 2003/2004, Paris a toujours terminé le championnat au-delà de la 5e place… »

 Invincibilité. Le PSG est désormais invaincu depuis 10 matches toutes compétitions confondues, dont 6 matches en L1. Depuis fin août, Paris n’a perdu qu’1 match sur 19 : face à Auxerre (2-3).

 Buts encaissés. Paris a encaissé au moins un but lors de ses 7 derniers matches.

 Gauchers. « 17 des 26 buts du PSG cette saison ont été marqués du pied gauche, souligne Opta, c’est le ratio le plus élevé de L1. »

Stats en vrac : les joueurs

 Giuly en forme. Ludovic Giuly a réalisé sa cinquième passe décisive de la saison en championnat. Il est impliqué sur les trois buts du PSG dimanche soir !

 Déjà la 100e pour Giuly et Hoarau. Ludovic Giuly et Guillaume Hoarau ont disputé contre Brest leur centième match sous le maillot du PSG, indique le site officiel du club.

Infos en vrac

 Sakho blessé ? Mamadou Sakho est sorti en boitillant dimanche soir, à la 51e minute du match. « À l’échauffement déjà, il souffrait des adducteurs, a indiqué Kombouaré à l’AFP. Il a tenu tant bien que mal la première période mais en deuxième c’était intenable et j’ai dû le sortir. J’espère que ce n’est pas trop grave. » « Interrogé, le médecin du club ne semblait pas aussi inquiet », précise l’agence.

Dans la presse

Laurent Perrin, dans le Parisien du 6 décembre 2010 :

Paris marche à un rythme de champion. […] Ses matches se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Mais au bout du compte, le PSG en sort grandi. Hier soir, face à la fraîcheur d’une sympathique équipe brestoise, Paris a longtemps semblé engourdi. […] Si son style n’a pas été étincelant, le PSG a une nouvelle fois démontré une force de caractère impressionnante. […] Plus le temps passe, plus les Parisiens marquent les esprits. Hier, ils ont bouclé une semaine pleine de panache. En trois matches face à des adversaires aussi solides que Lyon, Séville et Brest (meilleure défense de L1 avant cette journée), le PSG a inscrit neuf buts ! […] Désormais, [les Parisiens] sont, avec Lille, Marseille et Lyon, de sérieux candidats au titre.

Jérôme Touboul, dans L’Équipe du 6 décembre 2010 :

De tous les entraîneurs qui ont croisé la route du PSG depuis trois mois, Alex Dupont est celui qui a le mieux résumé l’affaire : « Contrer Paris est possible. Y résister est plus difficile. » L’entraîneur du Stade brestois n’est pas allé jusqu’à dire que le football se jouait à onze et qu’à la fin c’était Paris qui gagnait. Mais le dicton rôdait autour de ses propos, après le spectacle offert par un Paris insubmersible. […] Depuis sa défaite à Sochaux, l’équipe de la capitale n’a perdu qu’une seule rencontre sur les dix-neuf qu’elle a disputées, toutes compétitions confondues. À force, cela finira par rappeler la série de vingt-sept matches de championnat sans défaite en 1993/1994, la saison du deuxième titre de champion du PSG. […] Le constat s’épaissit : ce Paris 2010/2011 peut postuler à une place au sommet, malgré ses défauts, notamment ces bouts de match où il perd trop d’autorité défensive. […] En quatre jours, le PSG a montré toute l’étendue de sa métamorphose cette saison. Jeudi, il reçoit le Séville FC en Ligue Europa, mène 2-0, se fait rejoindre à 2-2, avant de s’imposer (4-2). Hier, face à Brest, il ouvre le score, voit l’adversaire à nouveau égaliser, puis dicte sa loi (3-1). À chaque fois sans s’affoler, sans jamais perdre ni son souffle offensif ni ce qui ressemble de plus en plus à une culture de la victoire. […] Depuis hier, les Parisiens sont deuxièmes du championnat et ils ne semblent pas pressés de monter d’un cran. Mais s’ils passent l’hiver comment ils viennent de traverser l’automne, qui pourra les en empêcher ?

 Performances. Trois joueurs sont à l’honneur dans les colonnes du Parisien : Giuly, Nenê et Hoarau (« il n’a pas marqué, mais quelle présence… »). L’essentiel de l’équipe est tout juste créditée d’un bon match, et trois joueurs sont crédités d’une prestation à peine satisfaisante : Jallet (« battu sur le centre qui amène le but de Roux »), Sakho (« gêné par la vivacité de Roux ») et Makelele (« oublie peut-être Roux sur le but breton »). À L’Équipe, le bilan est sensiblement identique : seuls Nenê et Giuly sont au-dessus du lot, tandis que Jallet, Makelele et Chantôme — mais pas Sakho — sont un ton en dessous.

Réactions

 Ludovic Giuly : « On ne va rien lâcher jusqu’à la trêve. Si on joue comme ça et qu’on reste solidaires, on a de belles choses à accomplir. […] On demeure concentrés et, surtout, on ne s’enflamme pas car, dans ce championnat très serré, on sait que ça peut aller vite dans un sens ou dans l’autre. On ne se prend pas la tête. Le milieu de classement n’est qu’à 3-4 points. Si on perd deux matches, on descendra à la 10e place. On n’est pas à l’abri de ça. […] On est plus confiants que la saison dernière. On ne doute pas, on travaille bien ensemble et on a conscience qu’on peut revenir presque à tout moment. Là, on a su reprendre l’avantage au score peu de temps après avoir encaissé le but. On sait qu’on se procurera toujours des situations pour marquer. On essaie de corriger ce qui n’allait pas l’an passé. » (source : le Parisien)

 Sylvain Armand : « Il y a beaucoup de choses positives et on s’en tient à cette façon d’agir, cette solidarité, ce groupe sain. […] Pourquoi le PSG s’arrête-il de jouer après avoir marqué ? Ce n’est pas une question de couper les efforts, mais il y a une équipe en face. Leur but est un super but, on ne peut rien faire. On peut agir sur certaines phases mais on ne s’arrête pas de jouer. En face l’adversaire doit revenir au score, il devient plus agressif, plus entreprenant. On a montré notre force de caractère. On ne panique pas. Peut-être qu’on paniquait beaucoup l’an passé. Quand on prenait un but, le match était plié. Aujourd’hui non. On est sereins et conscients qu’on peut se créer des occasions n’importe quand. On a été patient ce soir. » (source : AFP)

 Antoine Kombouaré : « Depuis le début de saison, on montre qu’on a beaucoup de caractère, un gros mental et aussi des qualités dans le jeu pour marquer. Une fois de plus, quand Brest revient au score, on a connu une période de flottement mais on a réussi à repartir de l’avant pour reprendre le match en main. Quand on a cette confiance, c’est une force. L’an passé, c’était notre souci. Dès qu’on attaque, on sent qu’on est capable de faire plier l’adversaire. Ca comporte une part de risque car il y a à chaque fois cinq-six joueurs concernés par l’offensive et cela peut couper l’équipe en deux mais les joueurs s’éclatent et c’est le plus important. […] Aujourd’hui, on ne peut pas se permettre de dire qu’on joue le titre quand on sait tous les déboires qu’on a connus par le passé. Marseille et Lyon peuvent le faire, pas nous. On vient de tellement loin. On est bien au classement après 16 journées mais on doit garder la même humilité et se dire que si on ne fait pas à chaque fois les mêmes efforts, on peut chuter de très haut. » (source : AFP)

 Alex Dupont : « À 1-1 je me dis que le coup est jouable, mais on n’a pas réussi à faire douter cette équipe de Paris assez longtemps. […] C’est aussi parce que Paris a beaucoup de talent offensif avec des joueurs comme Nenê ou Giuly, capables de percuter sur les côtés, ou Hoarau avec son jeu d’appui. Contrer cette équipe, c’est possible, mais lui résister, c’est compliqué. Il y a au PSG une complémentarité et une diversité offensive qui en fait l’une des grosses cylindrées du championnat. » (source : AFP)

Suspensions

Ludovic Giuly a été averti dimanche soir. Il sera suspendu s’il reçoit un nouvel avertissement lors des quatre prochains matches (soit jusqu’aux 32es de finale de coupe de France), tout comme Christophe Jallet et Sylvain Armand respectivement lors des deux et cinq prochaines rencontres du PSG (J18 et J20).

Également averti face à Brest, Clément Chantôme a déjà été sanctionné d’un match de suspension pour trois cartons jaunes en moins de dix matches — il était suspendu à Lyon. Il rejoint donc Camara, Clément, Nenê et Tiéné dans la liste des joueurs qui seront sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Retrouvailles

Claude Makelele (à Brest 1990/1991) et Ahmed Kantari (formé au PSG) affrontaient un club où ils ont évolué par le passé [2]. Auparavant, d’autres joueurs avaient porté les deux maillots : Bernard Lama, Patrick Colleter, Paul Le Guen, Vincent Guérin, David Ginola, Jean-Pierre Bosser, Yvon Le Roux ou encore Louis Floch.

Par ailleurs, Nolan Roux est le fils de Bruno Roux, qui a joué au PSG en 1987/1988.

Côté tribunes…

 Affluence. Environ 28 000 spectateurs étaient présents au Parc des Princes dimanche soir, d’après les chiffres communiqués par le PSG à la presse. Le site officiel de la LFP n’est pas encore actualisé.