Sixième défaite consécutive du PSG face aux Rennais. Prochain match contre Grenoble dès mercredi, la dernière rencontre avant la trêve hivernale.
Le match en bref
Avant cette série de quatre matches en dix jours, les propos de Kombouaré et de certains joueurs avaient été sans équivoque : l’objectif était de prendre 9 points sur 12. Gagner les trois matches à domicile paraissait être le moyen le plus simple, et l’on sentait déjà que le match à Rennes allait être mis entre parenthèses. Le match nul contre Lens n’a rien changé aux intentions du coach parisien, qui a préféré faire souffler nombre de joueurs cadres.
Le capitaine Makelele n’était pas dans le groupe, Clément, Luyindula, Armand et Cearà débutaient sur le banc. L’équipe alignée était donc inédite, avec Erding seul en pointe, Sessegnon en meneur de jeu, Giuly à droite, Sankharé à gauche, Ngoyi-Chantôme à la récupération, Jallet arrière droit, Sakho arrière gauche, et enfin, un axe central Camara-Traoré avec ce dernier en capitaine.
Cette disposition en 4-5-1 surprend d’abord les Rennais — bien moins physiques que les années précédentes, mais plus joueurs. Le début de rencontre est nettement en faveur des Parisiens, qui se regroupent très bien défensivement, et jouent vite vers l’avant. Un centre de Sankharé passe devant tout le monde dès la première minute de jeu puis Erding, très remuant, se procure rapidement une occasion : après un dribble dans la surface, il tire à angle fermé dans le petit filet. À la 17e minute, Zoumana Camara envoie un long ballon en profondeur vers Erding. Le Turc contrôle bien et frappe sur le poteau.
C’est à peu près à ce moment-là que le match du PSG s’arrête. Petit à petit, les Rennais prennent le pas sur l’organisation adverse et les milieux de terrain du PSG se font complètement dominer. Il n’y a aucune présence à la récupération, et les locaux n’ont aucun mal à s’approcher de la surface d’Edel.
Tettey, à la réception d’un joli mouvement breton, voit sa frappe du gauche arrêtée. Puis Gyan, profitant d’un dribble trop gourmand de Camara, tire au-dessus alors qu’il était seul dans la surface. La troisième occasion est la bonne : Sankharé perd le ballon près de la surface adverse, et les Rennais remontent le ballon avec une facilité déconcertante. Jallet ne suit pas son joueur, et Camara se retrouve en infériorité sur le côté droit. Gyan n’a donc plus qu’à glisser le ballon à Bangoura, qui trompe Edel sans sourciller (1-0, 40e).
Mis à part un coup-franc mal tiré par Jallet, il n’y aura pas de réaction parisienne durant la première période. Après la pause, les Parisiens vont un peu mieux, mais Erding est trop seul devant pour inquiéter l’adversaire, et les Rennais semblent être faits pour jouer en contre. Une bonne situation parisienne intervient toutefois à l’heure de jeu : Sessegnon, esseulé au second poteau sur un corner, reprend le ballon et l’expédie juste à côté des buts.
Kombouaré veut alors donner plus de poids à son attaque. Il fait rentrer Luyindula et Maurice à la place de Chantôme et Sessegnon, meneurs de jeu décevant. Les changements n’ont pas les effets escomptés, et les Rennais se créent alors de nombreuses occasions, toutes stoppées avec talent par Edel : duel face à Bangoura, frappe enroulée de Briand ou coup-franc de Marveaux. En fin de rencontre, l’entraîneur parisien applique un coaching surprenant : pour les cinq dernières minutes, Erding laisse sa place à Bourillon, pour que celui-ci vienne jouer dans l’axe de la défense pendant que Sammy Traoré se place… en pointe ! Ceci permet tout de même au PSG de se procurer enfin une occasion dans les arrêts de jeu : Giuly sert Maurice qui frappe, en pivot, à côté des buts.
Il s’agit donc de la sixième défaite consécutive de Paris face à Rennes, et de la sixième défaite en championnat cette saison — la cinquième sur le score de 1-0. Même si, visiblement, cette défaite avait été plus ou moins planifiée par le staff, le constat reste problématique : Paris ne prendra pas suffisamment de points pour recoller au haut du tableau avant la trêve. La manière est de plus assez inquiétante puisqu’il s’agit d’une des pires prestations collectives de la saison, avec le match au Vélodrome. Paris voit donc Rennes lui passer devant, mais peut encore se consoler en constatant que Montpellier et Lorient semblent marquer le coup, et pourront être dépassés rapidement.
Les prestations des joueurs
Paris a disputé ce match avec cinq nouveaux joueurs et deux changements de poste par rapport à PSG-Lens. Au rang des satisfactions, il faut être clair : il y en a peu. Seuls Edel, Camara, Traoré, Sakho et Erding ont fait un match solide. Complètement abandonnés par les milieux de terrains, qui se faisaient dépasser au moindre contre et à la moindre passe vers l’avant, les défenseurs parisiens se sont retrouvés très souvent à devoir gérer des situations en quasi-infériorité numérique. Ils ont su multiplier les gestes défensifs pour empêcher les Rennais de se procurer trop d’occasions. Et quand les attaquants sont passés, Edel a fait le reste en arrêtant les ballons — sauf sur le but. Enfin, Erding s’est démené comme il a pu devant, étant le seul parisien dangereux en début de rencontre, et le seul à faire des appels intelligents.
Pour le reste, aucun n’a répondu aux diverses attentes. Jallet a joué arrière droit, ce qui est supposé être son meilleur poste. Il s’est montré très lâche dans le marquage — il laisse notamment Bangoura s’échapper sur le but — et n’a pas été pour autant très utile offensivement. Le duo de récupérateur Ngoyi-Chantôme n’a pas du tout été à la hauteur. Les deux étaient systématiquement en retard sur tous les duels, laissant toute latitude aux Rennais pour jouer vers l’avant. Ce qui tend à prouver que le PSG ne peut pour l’instant pas se passer de Clément et de Makelele à la fois.
À gauche, Sankharé n’a pas confirmé son excellente rencontre à Boulogne. S’il a fait un bon début de match, il a ensuite accumulé les mauvais choix et pertes de balles dans des situations pourtant sans danger. À droite, Giuly a montré qu’il n’était toujours pas revenu à un bon niveau, et ceci est indépendant de sa position sur le terrain. En première mi-temps, il n’a presque pas touché le ballon ; en seconde, aucun de ses dribbles n’est passé — parfois de façon assez humiliante pour lui.
Enfin il y a Stéphane Sessegnon. Celui-ci s’était plaint cette semaine du fait que Kombouaré n’ait pas insisté sur son positionnement axial. Il a eu une nouvelle chance ce soir, et pour la quatrième fois il l’a gâchée avec une prestation qui a mis en avant toutes ses lacunes : avec une vision du jeu assez mauvaise et des passes mal ajustées, il est impossible d’en faire le dépositaire du jeu parisien.
Sammy Traoré et les supporters
En fin de rencontre, une altercation verbale — à distance — a visiblement eu lieu entre certains supporters ayant fait le déplacement et le capitaine du soir, Sammy Traoré. L’un des supporters parisiens avait « sauté une barrière pour venir en découdre avec le joueur », selon L’Équipe.fr. Le Malien s’est alors dirigé vers le parcage parisien, avant d’être repoussé par Luyindula, qui l’a ramené vers les vestiaires. On a pu lire sur les lèvres de Traoré des insultes très prononcées adressés à un ou plusieurs supporters parisiens. Il est difficile de savoir tous les tenants et aboutissants d’un tel comportement. Toutefois, il n’est pas impossible que ces insultes proférées soient la conséquence d’autres reçues.
Quiconque est allé au Parc régulièrement ces dix dernières années a sûrement vu passer à plusieurs reprises des tracts d’associations qui se plaignent de l’attitude des joueurs en déplacement : il leur est reproché de ne pas venir saluer les supporters qui ont fait de la route. Ceci est fortement légitime, mais si ces mêmes joueurs sont insultés quand ils viennent, cela ne va pas les inciter à continuer… Si l’on comprend évidemment la déception des supporters qui ont fait un déplacement pour voir un très mauvais match, insulter Sammy Traoré — qui, indépendamment de ses qualités footballistiques, semble loin d’être un joueur indifférent au sort du club — quand celui-ci vient remercier les supporters semble être assez inapproprié. Les supporters demandent, avec raison, plus d’estime et de respect de la part des joueurs et des dirigeants. Mais il faut aussi que ce respect soit réciproque ; si certains se servent du PSG comme un exutoire, et de certains joueurs comme des paillassons, il ne faut pas seulement blâmer les professionnels du football de la fracture qui peut exister entre le club et ses supporters.
L’insupportable Xavier Giraudon
D’habitude, les matches du PSG sur Foot+ sont commentés par Grégory Nowak et Philippe Jeannol, ce qui est généralement assez agréable. À Rennes, les téléspectateurs ont eu droit à une association inédite entre Xavier Giraudon et Sylvain Wiltord. Si ce dernier n’est logiquement pas encore très à l’aise au micro, le journaliste du groupe Canal+ s’est avéré être une véritable calamité, l’incarnation de tout ce qui est détestable actuellement dans le commentaire de football.
Façonné dans le même moule qu’Alexandre Ruiz, Giraudon est un adepte des formules toutes faites et des superlatifs en grand nombre utilisés n’importe quand — toute action réussie était ou « géniale » ou « terrible », d’après ses propres mots. Par-dessus tout, on a l’impression que le commentateur se refuse à laisser le moindre repos auditif au supporter devant la télé : Giraudon veut parler tout le temps. Chaque phase de jeu, même anodine, doit être ponctuée d’une explication, d’une analyse, même si rien ne s’y prête — quitte à dire tout et son contraire, ou à ressasser les mêmes choses. Ainsi, dans la même minute, Giuly pouvait être jugé trop court physiquement après sa grippe — datant d’il y a deux mois — sur une balle perdue, mais affûté lorsqu’il réussit un contrôle. Paris peut être dominateur à la 11e minute, mais en souffrance à la 12e. Giraudon voit des symboles et des belles images partout, chaque dribble réussi ou passe manquée est la preuve selon lui d’une attitude globale.
Au final, on a un flot interrompu de paroles expédiées à toute vitesse et qui n’ont ni queue ni tête. Le football vu par Canal+, tel qu’on le déteste. Ce qui nous pousse encore à espérer avoir un jour la possibilité d’assister à des matches avec pour seul commentaire audio le son d’ambiance du stade…
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Sixième défaite consécutive contre Rennes ! Paris ne s’est plus imposé à Rennes depuis janvier 2002. Pire, en tenant compte des matches qui se sont déroulés au Parc des Princes, le PSG reste sur six défaites consécutives face à Rennes.
Encore et toujours un but encaissé. Pour la 15e fois en 18 rencontres de L1, le PSG a encaissé au moins un but.
Retrouvailles
Grégory Bourillon (formé à Rennes, 2002-2007) a porté le maillot rennais avant de rejoindre le PSG. Inversement, Jérôme Leroy (formé au PSG, 1996-1999 et 2002-2004) retrouvait le club de ses débuts.
Le point sur les suspensions
Averti samedi soir, Younousse Sankharé rejoint la liste des joueurs qui seront menacés à leur prochain avertissement : Camara, Cearà, Erding, Giuly, Sessegnon et Traoré.
Par ailleurs, Mamadou Sakho sera suspendu en cas de nouveau carton jaune.
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.