Première rencontre d’une série de quatre en dix jours, la venue de Saint-Étienne devait confirmer le mieux aperçu chez les Parisiens depuis quelques semaines. Kombouaré avait convoqué un groupe élargi de 20 joueurs : Camara rétablissait le onze titulaire, et Giuly, après un travail physique spécifique durant la semaine, s’asseyait sur le banc. Erding, longtemps incertain après sa sortie sur blessure à Bordeaux (entorse du genou droit), a finalement pu tenir sa place, aux côtés de Luyindula. La seule surprise dans la composition d’équipe venait finalement du côté droit : Christophe Jallet avait été préféré à Chantôme. Enfin notons que Bourillon et Sankharé, qui étaient dans le groupe, ont assisté au match des tribunes. À Saint-Étienne, Alain Perrin et son équipe de bas de tableau devaient déplorer les absences de Benalouane et Sall : toute la défense centrale habituelle.
Le match en bref
Le coup d’envoi de la rencontre est donné à 17 heures, dans un grand froid, et les Parisiens montrent d’emblée qu’ils ne veulent pas perdre de temps. Ils pressent très haut, jouent vite vers l’avant et quadrillent tellement bien le terrain que les Stéphanois, une fois la balle au pied, n’ont d’autre solution que de la rendre à l’adversaire.
Dès la troisième minute, Janot sauve son équipe en repoussant un corner de direct de Jallet sur Erding qui reprend de volée au-dessus. Puis, suite à un ballon bien remisé de la tête par Armand, Sessegnon expédie une volée que le portier forézien dévie in extremis. Et avant que dix minutes ne se soient déroulées, Paris se procure encore une grosse occasion : Cearà place une tête sur corner, encore arrêtée par Janot.
On croit Janot parti pour réaliser encore un match improbable dont il est coutumier, mais ce ne sera heureusement pas le cas. Dans la minute qui suit, Paris ouvre en effet le score. Sur un coup franc lointain, Armand joue court pour Jallet, qui profite de l’inattention adverse pour s’avancer et armer une frappe lourde qui rebondit à plusieurs reprises. Jusqu’à atteindre Janot qui ne réussit pas à s’en saisir. Luyindula a suivi et pousse le ballon au fond, sans grande difficulté (1-0, 11e).
Moins de deux minutes plus tard, Sakho expédie un long ballon depuis sa défense. Erding est au duel aérien avec son défenseur, et personne ne touche la balle. Sessegnon est le plus prompt à réagir et se précipite sur le ballon qui a continué sa course vers l’avant. Le Béninois reprend d’une frappe croisée à ras de terre, du gauche, et double le score (2-0, 13e) dans une reproduction de son but face à Twente en décembre dernier.
Paris n’avait jusque là jamais marqué le moindre but dans le premier quart d’heure, il vient de le faire deux fois. Plier les matches dès le début était une des forces du PSG 2008/2009, on ne peut que se satisfaire de voir ces Parisiens reprendre cette habitude. À 2-0, Paris ne recule pas et continue à malmener les Verts, en blanc ce soir — les équipementiers ont décidé de ruiner les symboles sur tous les terrains de France. Les Parisiens se procurent donc plusieurs autres occasions : Erding bute sur Janot après une bonne passe de Clément, Sessegnon effectue une frappe trop molle après une belle combinaison parisienne, Cearà reprend à côté un corner de Jallet et à nouveau Erding se procure une grosse occasion après une série de jongles dans la surface.
Le Turc, légèrement momifié avec son bandage au genou droit et son strap à l’épaule gauche, est très en jambe. Il presse énormément, propose des solutions sur les côtés ou en décrochant… et se retrouve aussi à la conclusion des actions : juste avant la mi-temps, il reprend un coup franc de Jallet de la tête, et envoie le ballon dans la lucarne adverse (3-0, 39e). Il marque ainsi son sixième but (2 de la tête, 2 du pied gauche et 2 du pied droit) en onze rencontres — dont deux durant lesquelles il est sorti prématurément : son ratio devient très intéressant. Quant à Jallet, déjà à l’origine du premier but, il signe là sa cinquième passe décisive de la saison !
Après cette première mi-temps parfaitement maîtrisée, Paris s’organise un décrassage géant en seconde période : les joueurs se contentent d’endiguer les attaques adverses, et s’économisent en vue des échéances à venir. Les Stéphanois ont donc plus la balle, mais n’en font rien de très utile : ils terminent la partie avec 55 % de possession de balle mais seulement deux tirs cadrés durant toute la rencontre… Le seul frisson a lieu sur un coup franc généreusement accordé par Olivier Thual : il sanctionne un main de Camara d’un carton jaune, alors que celui-ci s’est justement démené pour éviter de faire cette faute, avec succès. Le coup franc est tiré par Bergessio, mais Edel s’empare facilement du ballon.
Les Parisiens ne se procurent pas plus d’occasions et la fin de match sert juste à reposer Erding et à donner du temps de jeu à Giuly puis Maurice. Le PSG commence donc parfaitement sa série de fin d’année, en l’emportant sans contestation possible. La qualité de jeu était au rendez-vous en première période, et les Parisiens ont su pour une fois se servir des coups de pieds arrêtés comme d’une arme décisive. Et surtout, en se mettant à l’abri tôt, les joueurs ont pu l’emporter sans faire trop d’efforts. Parfait pour garder un peu de fraîcheur, nécessaire ces prochains jours.
Un bon Sessegnon
Stéphane Sessegnon a un nouvelle fois joué sur le côté gauche. Et pour une fois, il faut avouer que le numéro 10 a été très en jambe. Il a effectué de nombreuses prises de balles très propres en partant de son côté et ne s’est jamais embourbé dans des dribbles impossibles. Il a été pour une fois très propre, montrant que ses récents problèmes n’étaient pas dus à son positionnement, mais bien à ses performances pures et dures. Il s’est même permis de jouer sur son pied gauche, en effectuant notamment un centre très précis en début de rencontre, mais surtout en marquant le deuxième but de son mauvais pied. Il termine même le match avec trois tirs cadrés sur quatre tentatives.
Et le plus inattendu, c’est qu’il s’est montré très discipliné défensivement. Qu’il repique au centre en phase offensive est logique. En revanche, pour l’équilibre de l’équipe, il était nécessaire d’avoir des milieux latéraux capables de soutenir la défense. Cela a été le cas face à Saint-Étienne : Sessegnon est bien resté à son poste, n’hésitant pas à bloquer les montées de Gelson, le latéral droit adverse, ou à soutenir Armand. Et ce même en seconde période quand l’enjeu était pourtant moins important.
Un Giuly discret
Après sa remise en forme du week-end dernier, Ludovic Giuly a profité de la tournure de la rencontre pour bénéficier de 35 minutes de jeu, dans sa position préférentielle d’attaquant de pointe. Malheureusement pour lui, il est arrivé dans une période où les Parisiens n’avaient plus la nécessité ni l’envie de pousser trop les actions, et Giuly ne pouvait espérer que quelques contres pour se créer des occasions. D’après les statistiques de la LFP, il n’a touché que 3 ballons : un ballon gagné, deux tirs !
Il a eu deux bons ballons en profondeur sur lesquels il a un peu tergiversé avant d’être à chaque fois contré par un défenseur. Surtout, là où Giuly a déçu, c’est dans le pressing défensif. Il s’est contenté du strict minimum en trottinant auprès des adversaires, là où Erding et Luyindula avaient grandement perturbé l’arrière-garde forézienne en première période, en gênant systématiquement la relance adverse.
La seule satisfaction pour lui est que Maurice, rentré en fin de match, n’a pas non plus marqué de points : le jeune Parisien, même s’il tentait beaucoup, a eu une réussite minimale, perdant énormément de ballons. Quoi qu’il en soit, pour remettre en cause la hiérarchie en attaque, Giuly a encore du travail à faire.
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Victoires 3-0. Le dernier succès du PSG à domicile sur le même score remontait seulement au 30 août dernier contre Lille. Il s’agit de la 54e victoire 3-0 du PSG en L1 : 42 d’entre elles — soit 78 % — ont été obtenues à domicile.
Début de match. Le Parisien souligne que le PSG n’avait encore jamais réussi à inscrire plus d’un but avant la mi-temps depuis le début de saison. Ce sont par ailleurs les deux premiers buts du PSG dans le premier quart d’heure.
Près de dix ans. Le PSG ne s’était plus imposé aussi largement face aux Verts depuis septembre 2000 et une victoire 5-1.
Aucun but encaissé. Ce n’est que le troisième match sur 16 — après PSG 3-0 Lille et PSG 1-0 Auxerre — que le PSG n’a pas encaissé de but.
Infos en vrac
L’ASSE et les faux passeports. Avant le match, les dirigeants stéphanois ont posé une réserve auprès du délégué au sujet de l’identité d’Edel. « Les informations relatives au nom et à la date de naissance du portier parisien sur son passeport et sa licence ne seraient pas les mêmes que celles déposées devant les instances », selon le service juridique de l’ASSE cité par le Parisien. Rappelons que le dossier du gardien parisien — camerounais naturalisé arménien par un agent peu scrupuleux — est étudié par la Fifa.
Restos du cœur. En cette fin d’année, le Paris SG offre aux Restos du cœur un emplacement publicitaire au dos de son maillot.
Retrouvailles
Côté parisien, Zoumana Camara (formé à l’ASSE, 1996-1998 et 2004-2007) et Sylvain Armand (formé à l’ASSE, aucun match en pro) ont porté le maillot stéphanois par le passé.
À Saint-Étienne, seul Christophe Landrin (2005/2006) avait connu le PSG auparavant.
Le point sur les suspensions
Averti dimanche soir, Jérémy Clément sera suspendu en cas de nouveau carton jaune.
Par ailleurs, Zoumana Camara rejoint la liste des joueurs qui seront menacés à leur prochain avertissement : Cearà, Luyindula, Ngoyi, Sakho et Traoré.
Banderoles, tribunes et photos
À Auteuil, le virage affichait une triste mine à l’entrée des joueurs : un tifo feuilles recouvrait la tribune de noir-blanc-beige-blanc-noir… avant de voir apparaître le maillot géant aux couleurs du Paris Saint-Germain — bleu-blanc-rouge-blanc-bleu — et ce message : « Redonnez des couleurs à notre club ! » Le tout parsemé de fumigènes… Interdits, mais utilisés exclusivement dans un but festif.
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Le thème des couleurs historiques du club, galvaudées par le maillot de cette saison, était unanimement partagé dans le stade : la Brigade Paris couvrait toute la tribune K des trois couleurs pour afficher « Seulement Paris SG ». En tribune G, les Authentiks et les Puissance Paris rappelaient : « Mon pays, c’est Paris ! » Toute la tribune Paris (H, I, J) arborait carrément le code couleurs bleu-blanc-rouge-blanc-bleu.
Enfin le Kop of Boulogne ressortait un logo du club datant des années 1980 pour réaffirmer : « Au Parc des Princes à jamais », sur fond blanc avec une bande rouge et bleu — le maillot des années 1980.
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Enfin, comme face à Auxerre, les dernières minutes du match furent l’occasion de scander des slogans appelant au départ de l’actionnaire américain Colony Capital et de rappeler l’attachement des supporters au Parc des Princes.
Si de nombreux fumigènes ont été allumés aux quatre coins du Parc des Princes durant la rencontre pour illuminer les tribunes — y compris en tribune F bleu, par les Green Angels —, ce sont les supporters stéphanois qui se sont mis en évidence de la manière la plus contestable : arrivés en retard, les Magic Fans ont jeté de nombreux pétards sur les stadiers qui leur faisaient face, nécessitant l’arrivée de CRS en renforts sur la pelouse. Les policiers resteront là durant tout le match… Ce qui ne sera pas le cas des Stéphanois : après le deuxième but parisien, les chants ont cessé et les groupes ont débâché, laissant place aux habituelles banderoles « Direction démission » et « Cassez-vous ». Au troisième but du PSG, l’essentiel des supporters de l’ASSE ont rejoint les coursives, pour boycotter le match.
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Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
Photos de PSG 3-0 Saint-Étienne depuis Auteuil
Photos de PSG 3-0 Saint-Étienne depuis Boulogne
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.