Après un triste match à Saint-Étienne, les joueurs parisiens ont su relever la tête et se créer de multiples occasions. Une seule, toutefois, a été concrétisée…
Le match en bref
À une semaine de la finale de la coupe de France, Kombouaré avait aligné une formation classique face à Rennes. Seule la suspension de Makelele imposait un changement à l’entraîneur parisien, et comme souvent ces dernières semaines, c’est Granddi Ngoyi qui débutait la rencontre. Côté rennais, Antonetti était privé des blessés Gyan et Tettey mais disposait, pour le reste, de toute son équipe.
Le premier quart d’heure est nettement à l’avantage des Parisiens, qui se montrent très offensifs. Jallet ne cesse de monter dans son couloir et, par le biais d’un jeu de passe astucieux, Paris se crée les premières occasions : une frappe enroulée de Sessegnon qui rase le montant, une volée de Giuly qui passe à côté, puis une autre volée de Jallet toujours hors cadre. Les débats se rééquilibrent alors quelque peu. Les premiers cartons arrivent — tous pour la charnière central parisienne. Mais Paris continue à jouer haut, et finit par se faire prendre en contre à la demi-heure de jeu.
Sur un coup franc pourtant à l’avantage de Paris, Camara prend l’initiative de s’aventurer dans la moitié de terrain adverse. Au lieu de balancer dans le tas, il adresse une passe peu précise, interceptée par Lemoine, qui lance immédiatement Briand dans le dos de Camara. La défense est désertée et Briand s’infiltre dans la surface. Il réussit à crocheter Camara, revenu au pas de charge, et sert Jérôme Leroy au deuxième poteau, démarqué, qui met le ballon au fond des filets (0-1, 32e). Un but vraiment trop fréquent cette saison, conséquence d’une perte de balle idiote, du comportement de joueurs qui tardent à revenir défendre et, enfin, de la naïveté de Sakho qui ne regarde jamais ce qui peut bien se passer dans son dos.
Après l’ouverture du score, Paris tente de réagir, notamment sur corner où une tête de Hoarau est repoussée sur sa ligne par Lemoine. Mais ce sont surtout les Rennais qui sont galvanisés par ce but. Marveaux parvient à dribbler Sakho et à se présenter face à Edel. Le portier parisien sort superbement et évite le deuxième but. Il sera à nouveau le sauveur du PSG juste avant la mi-temps, quand sur un coup franc repris par Hansson il se détend pour détourner un ballon qui allait en lucarne.
La seconde période reprend sur une grosse domination rennaise. Même si un corner parisien entraîne un nouveau sauvetage sur la ligne de Mvila, les Rennais ont clairement pris l’ascendant sur les Parisiens. Jallet est complètement débordé par les rushs de Marveaux et, par deux fois, celui-ci s’engage dans la surface parisienne. La première fois, il tire sur Edel ; la seconde, à côté. Il y aura également une belle occasion de Jérôme Leroy, dribblant le pauvre Jallet pour tenter un lob en angle fermé qui passe à côté.
On est alors proche du KO pour les Rennais… Pourtant, c’est à ce moment-là que Paris a la bonne idée d’égaliser : Clément ouvre parfaitement pour Giuly. Celui-ci, du milieu du terrain, lance Hoarau dans la surface. Encerclé, l’attaquant parisien décale pour Jallet, qui était monté sur son côté droit. Le latéral centre instantanément sur la tête de Hoarau, cette fois-ci démarqué, qui trompe Douchez (1-1, 64e).
Même si Rennes aura une autre occasion sur corner — tête de Mangane sur le sommet de la barre —, à partir du but, Paris domine outrageusement. Luyindula et Cearà — puis Kezman — sont rentrés, et dans les dix dernières minutes de la rencontre, Paris enchaîne les occasions très franches. Parti du côté gauche, Luyindula dribble puis adresse une frappe sèche qui heurte le poteau. Sur une touche longue de Cearà, Hansson dévie le ballon et l’envoie sur l’autre montant. Enfin, un nouveau corner de Sessegnon — plutôt adroit dans l’exercice pour une fois — permet à Hoarau d’expédier le cuir sur la barre transversale.
Le match s’achève sur une action plus que litigieuse : Erding est séché en pleine surface par Fanni, sans que Damien Ledentu ne juge utile d’accorder un penalty (voir plus bas).
Paris obtient donc un match nul plutôt logique dans l’ensemble, puisque chaque équipe a dominé une partie de la rencontre. Toutefois, le but idiot encaissé et la multitude de situations franches de fin de rencontre font que Paris peut clairement estimer avoir perdu deux points face à Rennes.
Le penalty sur Erding
Il y a dix ans, quand Damien Ledentu voyait Laurent Robert tacler un joueur par derrière les deux pieds décollés, il l’expulsait en tenant des propos peu amènes. Son arbitrage a donc évolué puisque, face à Rennes, il a vu Fanni effectuer le même genre de tacles en pleine surface sans qu’il ne signale la faute. Le commentateur de la rencontre sur Orange Sport, Denis Balbir, a argué qu’il n’y avait pas faute puisque Fanni touchait le ballon, ce qui est une conception intéressante du football : si un joueur donne un coup de coude à joueur, mais que dans le même temps, il a le pied sur le ballon, un arbitre doit-il s’abstenir de sanctionner le coup ?
Au Parisien, Frédéric Gouillard a recours à l’habituel registre de l’hypocrisie pour qualifier la faute sur Erding :
La réponse se trouve dans un autre article, non signé, du même journal :
OUI. Dans le temps additionnel, alors que Paris poussait pour arracher la victoire, Rod Fanni touche le ballon mais déséquilibre Mevlut Erding dans la surface. Une faute synonyme de penalty. Damien Ledentu, l’arbitre, ne l’a pas accordé. « Je suis allé dans son bureau à la fin du match. Il a promis de m’appeler », explique Kombouaré. Lui a revu les images : « Il y avait penalty face à une équipe qui était à l’agonie. Cela se siffle partout ».
Autres infos autour du match
Infos en vrac
Le retour de Hoarau. Guillaume Hoarau a inscrit son septième but de la saison, le quatrième lors des quatre derniers matches au Parc des Princes !
Passes. Christophe Jallet a offert à Guillaume Hoarau sa dixième passe décisive de la saison, la huitième en championnat.
Blessures. Cearà, Coupet, Luyindula, Erding… Tous les blessés des dernières semaines sont rétablis. L’état de santé de Mamadou Sakho, sorti à l’heure de jeu, n’inquiète pas Antoine Kombouaré : « Ça n’a pas l’air trop grave, il se plaignait d’une crampe », a-t-il expliqué dans L’Équipe.
Ambiance. Côté Auteuil, dans la lignée de PSG-Bordeaux, les chants sont descendus des quatre coins du virage, permettant d’assurer une ambiance agréable. En première période tout du moins, une grande partie des Viragistes restant assis et muets au retour des vestiaires, jusqu’à l’égalisation parisienne… On retiendra également les sifflets envers Zoumana Camara et Stéphane Sessegnon, dont les prestations ont agacé le Parc, et envers Peguy Luyindula, de retour de blessure, à son entrée en jeu.
Stats en vrac
Série en cours. Le PSG reste désormais sur 7 matches sans défaite toutes compétitions confondues : trois victoires et quatre matches nuls. La dernière série similaire remonte au début de l’année 2007 : après le remplacement de Guy Lacombe par Paul Le Guen, Paris avait enchaîné cinq victoires — dont quatre consécutives — et deux matches nuls.
Série en cours (bis). En championnat, la série d’invincibilité du PSG est désormais de cinq rencontres consécutives. Une première depuis janvier-mars 2009 : Paris avait enchaîné six victoires — dont quatre consécutives — et un match nul, accédant ainsi à la deuxième place du classement.
Fin de série. Avant ce match, le PSG restait sur trois victoires consécutives au Parc des Princes en championnat (4-1 contre Sochaux, 3-0 contre Boulogne-sur-Mer, 3-1 contre Bordeaux). Une série que le PSG n’avait plus réalisé depuis janvier-février-mars 2009 et un enchaînement de quatre succès de rang (Sochaux, Caen, Saint-Étienne puis Sochaux).
Score alternatif. Avant ce match, les interventions des poteaux et des barres transversales cette saison étaient équilibrées : 12 pour le PSG, 12 contre. Les trois tentatives parisiennes repoussées par les poteaux ou la barre samedi, contre un seul poteau rennais, font pencher la balance du côté scoumoune (15-13). Les Parisiens les plus malheureux sont Erding et Giuly, qui ont vu chacun trois occasions échouer hors du cadre pour quelques centimètres.
Le point sur les suspensions
Averti dimanche soir, Zoumana Camara sera sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement jusqu’à la fin de la saison. Clément Chantôme sera quant à lui menacé au cours des trois prochaines rencontres.
Également avertis, Mamadou Sakho et Sylvain Armand rejoignent la liste des joueurs qui seront sous la menace d’une suspension lors de leur prochain carton jaune : Edel, Erding, Hoarau, Makelele et Sessegnon.