José Da Silva Aloisio arrive au PSG à l’été 2001 auréolé d’une grande estime. Surnommé au Brésil « le taureau de Goias », il a déjà pu révéler au public français son sens du jeu et sa puissance durant deux saisons passées à Saint-Étienne avec son compère Alex Dias. Et au-delà de ses qualités avec le ballon, il s’avère être un type en tous points charmant.
Au PSG de 2001 à 2003
L’entraîneur du PSG, Luis Fernandez, fait alors de ce joueur de 26 ans une priorité, et va inviter ses dirigeants à faire l’effort financier nécessaire pour l’accueillir : 10,3 M€. La somme est certes importante, mais le PSG se sépare dans le même temps de Christian, qui part pour Bordeaux contre un chèque de 12,3 M€.
Dès ses premiers mois au club, Aloisio justifie sa réputation en marquant un but ultra important en finale de coupe Intertoto face au Brescia de Roberto Baggio, et en participant grandement à l’intégration française de Ronaldinho. Cette mission de grand frère sera d’ailleurs récurrente chez lui, puisqu’il en fera de même un an plus tard avec Paulo Cesar et André Luiz. Luis Fernandez le présentera alors comme un « équipier modèle ».
D’un point de vue sportif, son jeu — peser sur les défenses afin de libérer des espaces — sera rendu plus difficile par la fâcheuse tendance qu’auront les arbitres à siffler faute contre lui lorsqu’il protégeait son ballon de tout son corps. D’un point de vue comptable, il affiche un bilan honorable puisqu’il marquera malgré tout 19 buts en deux ans toutes compétitions confondues.
Un échec de 14 mois en Russie, puis le retour au Brésil
Insuffisant cependant aux yeux de Vahid Halilhodzic, qui l’invite, dès son arrivée au club en 2003, à chercher une nouvelle formation. C’est son agent, le frère de Ronadinho, Roberto Assis, qui se charge de prospecter. « Il y a de fortes chances qu’Aloisio joue au Benfica », déclare-t-il alors. Il atterrit finalement en Russie, au Rubin Kazan. Choc de culture ou choc thermique ? Toujours est-il qu’après 14 mois de galère passés là-bas, Aloisio ne se sera jamais imposé.
José Aloisio accueille donc son prêt au Brésil en février 2005, à l’Atletico Paranaense, comme une délivrance. Il vit une véritable renaissance puisqu’il brille de nouveau et amènera son club en finale de la Copa Libertadores face au Sao Paulo FC. Malgré la défaite, sa bonne saison amène le club pauliste à le faire signer quelques jours avant la coupe intercontinentale — il est à noter que Luis Fernandez tentera malgré tout de le convaincre de rejoindre le Betar Jérusalem au même moment.
Champion du Brésil à Sao Paulo avec Alex et Souza
Arrivé en novembre 2005 au Sao Paulo FC, le temps de croiser une nouvelle fois Christian, qui quitte alors le club, Aloisio gagne cette coupe intercontinentale face à Liverpool (1-0), durant laquelle il se distingue par une belle passe décisive. L’arrivée d’Alex reconstitue le binôme une quatrième fois — après Goias, Saint-Étienne et le PSG en 2001/2002. Ils obtiennent en 2006 le premier titre de champion du Brésil pour Sao Paulo depuis 15 ans et un certain Souza Vieira de Oliveira. L’année suivante, Alex part mais rebelote pour Aloisio : il est de nouveau champion en 2007. Souza, le joker parisien de la saison dernière, sera quant à lui de tous les titres, et prendra d’ailleurs des renseignements auprès d’Aloisio avant de signer à Paris.
L’année 2008 débute tout aussi bien pour le Sao Paulo FC, mais l’arrivée d’Adriano conjuguée à une grave blessure du « taureau de Goias » lui font perdre son influence. Il est cependant toujours très apprécié pour sa bonne humeur et tout ce qu’il a pu apporter au club.
Au Qatar avec Diané depuis août 2008
En août 2008, Aloisio arrive cependant à convaincre son club de le libérer pour rejoindre le Qatar et Al-Rayyan, où vient de signer Amara Diané. « Je suis très triste de partir, déclare-t-il sur le site du Sao Paulo FC, mais j’ai demandé à quitter le club car j’arrive, à 33 ans, à un moment de ma carrière où je dois assurer mon futur financièrement. » Le club d’Al-Rayyan, qui avait vu également passer Luis Fernandez et Fabrice Fiorèse, rachète son contrat 700 K€. Il y rejoint l’entraîneur qui l’avait accueilli au Sao Paulo FC, Paulo Autori. L’occasion pour Aloisio de croiser sur les terrains Pierre-Fanfan (qui évolue à Al-Siliya) ou El-Karkouri (au Qatar SC).
La triplette d’attaque Diané-Ricardinho-Aloisio fait des ravages et Al-Rayyan occupe actuellement la tête du championnat. Avec cinq buts, Aloisio évolue cependant dans l’ombre de Diané, devenu star du championnat local : c’est le deuxième meilleur buteur avec 11 buts en 15 matches.
José Aloisio affirme se sentir très bien là-bas : « Je suis très heureux, complètement adapté. Nous jouons bien, je marque des buts et j’aide mon nouveau club », déclarait-il la semaine passée aux médias brésiliens. À tel point qu’il pense prolonger son contrat, qui arrive à échéance au mois de mai 2009.
En tout cas, cela ne l’a pas empêché de profiter de la trêve pour aller chercher le 6 janvier dernier sa médaille de champion 2008 avec le Sao Paulo FC : ayant joué quelques matches en début d’année, il est officiellement triple champion du Brésil consécutivement…