Dans une longue interview accordée au journal L’Équipe, Claude Makelele évoque la situation actuelle du PSG et sa reconversion au sein du club.
Comment le PSG peut-il s’en sortir ?
Le groupe doit comprendre que la priorité, ce sont les résultats. Pour ça, il faut un équilibre collectif où chacun se concentre sur sa mission première, du défenseur à l’attaquant. Or on l’a oublié. Cette saison, on a voulu produire un football plus alléchant que l’année dernière. On s’est trompés et les joueurs sont responsables. L’entraîneur a tout fait pour qu’on y arrive mais les joueurs, qui sont les décideurs sur le terrain, auraient dû se dire à un moment : “On n’y arrive pas, donc on revient à des choses plus simples”. Entre-temps, les résultats nous ont fragilisés. L’efficacité nous permettra de nous en sortir. Plus que le beau jeu.
« Tout miser sur la combativité »
Cette situation est très dure à vivre, même pour moi. Par rapport à ce qu’a été ma carrière… […] En ce moment, c’est invivable… Après les matches, quand tu rentres chez toi, tu es effondré. Il faut essayer de penser à autre chose. Et tenter d’évacuer tout ce stress. C’est pesant. Dans l’absolu, on pouvait viser l’une des cinq premières places. Mais au stade où on en est, il s’agit désormais de limiter les dégâts… […]
Aujourd’hui, beaucoup de joueurs souffrent énormément. Certains vivent mal la pression, les critiques. Mais on n’a plus le droit de montrer ces faiblesses car nos adversaires vont en jouer. Il faut l’union sacrée et tout miser sur la combativité, même s’il doit y avoir du déchet dans le jeu.
Quel avenir pour Makelele et le PSG ?
En fin de saison, il faudra une discussion avec l’actionnaire, le président et l’entraîneur. Je verrai quel est le projet et comment je peux m’y insérer. […] La question, c’est : quel joueur aurait envie de venir au PSG quand il voit le climat qui y règne aujourd’hui ? Tout ce qui se passe avec les supporters, ça fait réfléchir les joueurs qui pourraient venir. Du coup, il faut deux fois plus de boulot pour convaincre un joueur de signer ici. Car il va dire : “Moi, je préfère jouer au football plutôt que de me faire emmerder…” C’est pour ça qu’il faut, j’insiste, limiter les dégâts d’ici à la fin de la saison, retrouver des sourires, des ondes positives. C’est ça qui donnera envie à des joueurs de venir nous renforcer. Les Weah, les Valdo, les Ginola d’aujourd’hui, il faut qu’ils aient à nouveau envie de venir à Paris.
Jérôme Touboul précise que Makelele « pourrait s’orienter vers un statut à la Zidane, en conseiller du président, plus que vers une mission de détecteur-ambassadeur de luxe en banlieue, comme l’a parfois imaginé Sébastien Bazin ». Le futur retraité aurait déjà une idée pour redresser le PSG : « Prendre quatre à six joueurs d’envergure internationale afin d’encadrer les jeunes de ce groupe, qui ont du talent. »