Réunion au Ministère de l’Intérieur
Mardi, après la réunion de sécurité concernant le match OM-PSG du 20 novembre prochain — qui a acté que seuls 1 000 supporters parisiens pourraient faire le déplacement à Marseille, exclusivement en train, contre 2 000 fin octobre —, le Ministère de l’Intérieur a annoncé que « des mesures analogues de sécurité, adaptées aux circonstances du moment, seront prises pour le match retour ».
Le Parisien interprétait cette mention comme le souhait des pouvoirs publics « que l’OM obtienne [au match retour] un quota de places identique à celui du PSG pour l’aller ». Le journal interrogeait par ailleurs Amar Bennacer, porte-parole des Lutèce Falco :
C’est dommage qu’on ne soit pas capables d’assurer la sécurité de 2 000 personnes dans un pays comme la France. Mais, vu le contexte, on accepte. En revanche, il aurait été inconcevable qu’il n’y ait pas de déplacement ou de réciprocité.
Démentis de l’OM
Toutefois, l’OM avait immédiatement publié un communiqué sur son site officiel affirmant le contraire :
Cédric Dufoix, qui représentait l’OM, tient à préciser qu’« aucun élément du match retour entre le PSG et l’OM n’a été abordé, ni les transports des supporters, ni autre chose ».
Mercredi, les Olympiens insistaient avec un nouveau communiqué :
Contrairement a ce qui a pu être écrit ou dit ici ou là, aucune contrainte n’a été fixée en échange à l’Olympique de Marseille pour le match retour, le 26 février à Paris, nous a confirmé Antoine Veyrat [directeur général de l’OM]. Que ce soit concernant le nombre de supporters marseillais qui se rendront au Parc des Princes, ou bien leurs moyens de déplacement. La seule symétrie entre les deux matches sera sur la vigilance accrue des pouvoirs publics.
Confirmation du mensonge marseillais
Ce vendredi, le Parisien publie l’interview de Jean-Pierre Hugues, directeur général de la LFP présent à la réunion place Beauvau :
Oui, il [le principe de réciprocité entre les deux clubs] a bien été évoqué et s’exercera au match retour. Pour le ministère de l’Intérieur, il y a obligation qu’il y ait autant de précautions de prises en matière de sécurité pour les deux rencontres. […] À la Ligue, nous trouvons le communiqué très clair. Il se suffit à lui-même, nous n’avons pas de commentaire à faire. Monsieur Veyrat fait ce qu’il veut. Je crois que ce principe de réciprocité ne plaît pas aux supporters de Marseille et qu’il y a des pressions exercées. Aujourd’hui, faisons en sorte que le match du 20 novembre se passe bien, on verra ensuite pour celui de fin février. Il y a du boulot.
Et le journal de préciser les raisons du mensonge marseillais :
Cette formule du communiqué, selon un participant de la réunion, a pour but de ménager la susceptibilité des supporteurs de chaque club. Pourtant, lors des débats, Michel Bart, le directeur de cabinet de Brice Hortefeux, a clairement évoqué la réciprocité entre les deux clubs au sujet du nombre de billets. En substance, le haut fonctionnaire a déclaré : « Il y aura réciprocité dans le respect de la sécurité […]. On peut tout expliquer aux supporters, mais il faut traiter PSG-OM comme OM-PSG. » Il a aussi parlé de « bulle » où doivent être placés les supporters afin d’éviter tout incident. Bart a enfin laissé entendre qu’un match à huis clos pourrait être envisagé pour le retour en cas de nouveaux dérapages.
Contacté hier, Jean-Claude Dassier, le président olympien, reste sur la même ligne : « C’est une invention. Nous avons fait une mise au point par Cédric Dufoix, présent à la réunion, et Antoine Veyrat. Il n’est pas question d’une quelconque réciprocité, martèle l’ancien patron de LCI. La seule réciprocité sera dans les moyens de police mis en place par les pouvoirs publics. Mais il est hors de question que cela concerne les moyens de transport et les quotas de billets. » Si les responsables marseillais agissent ainsi, c’est qu’ils savent que leurs supporters ne veulent pas entendre parler d’un nombre de places limitées au match retour. Ils l’ont fait savoir à Dassier lors d’une réunion houleuse samedi soir. En interne, à l’OM, on souhaiterait que cette mesure soit imposée par les pouvoirs publics afin de ne pas devoir l’imposer [eux-mêmes] aux ultras.
Comme souvent, les dirigeants parachutés à l’OM — Dassier est très décrié dans la cité phocéenne — tentent simplement de se faire accepter par leurs fans en usant de la ficelle habituelle : l’opposition à l’oppression parisienne.