Pour ceux qui habitent loin du Parc des Princes, en province ou à l’étranger, les difficultés se multiplient. Chaque match, qu’il soit à Paris ou ailleurs, est un déplacement. Certains parviennent à suivre fidèlement le PSG depuis plusieurs années. Ces acharnés se regroupent en associations, des PSG Clubs, pour fédérer le plus d’adhérents possibles. Nous avons interrogé plusieurs d’entre eux. Portraits.
PSG Club Nord Pas-de-Calais
Le PSG Club Nord Pas-de-Calais rassemble les supporters parisiens du nord de la France. Créé en 1997, il fédère près de 40 personnes. Vincent, son président, a répondu à nos questions.
Présentation du PSG Club Nord Pas-de-Calais
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
La principale difficulté que nous ayons rencontrée, c’est l’essoufflement du groupe. L’association a 12 ans d’existence, et au départ fonctionnait uniquement par des déplacement en bus. Or plus le temps passait moins nous étions présents, faute de personnes pour remplir les bus. Les excuses étaient diverses et variées… Quelques membres actifs ont alors exprimé leur ras le bol face à ces annulations successives, et en 2006 nous avons décidé de ne plus faire de bus mais de privilégier le co-voiturage. Le risque étant bien sûr de voir nos effectifs diminuer et avoir des problèmes de gestion financière, mais l’avantage c’est qu’ainsi, depuis la saison 2005/2006, le PSG Club Nord a dû louper en tout et pour tout trois ou quatre matches au Parc. Notre présence est régulière, et les liens sont forts entre ceux qui se bougent pour suivre le PSG.
Combien comptez-vous de membres aujourd’hui ?
Nous avons 30 membres vraiment actifs et une dizaine d’anciens qui sont présents essentiellement à l’extérieur et trois ou quatre fois dans la saison au Parc. Il y a beaucoup de demandes d’adhésion, mais nous sommes obligés de refouler énormément de monde si nous ne voulons pas retomber dans les travers passés. Les mecs qui t’appellent pour te demander les modalités d’adhésion et qui au bout de quinze minutes te demandent « comment ça marche pour PSG-OM et Lens-PSG », tu sais déjà que tu ne les verras jamais, donc à quoi bon en faire des membres ?
Combien faites-vous de déplacements ?
Le nombre de déplacements réalisés par le groupe varie selon les années. La saison dernière, comme la précédente d’ailleurs, nous avons fait une trentaine de matches. Cette saison, à part à Montpellier et à Monaco, l’association a été représentée à tous les matches du PSG, que ce soit au Parc ou à l’extérieur. Être présent à 7 matches sur les 9, je considère cela comme une belle évolution. Il faut imaginer qu’à l’origine nous étions présents « seulement » à une dizaine de matches au Parc, et à trois ou quatre matches à l’extérieur.
Comment vous organisez-vous au Parc des Princes ?
Nous sommes presque tous abonnés au Parc des Princes. Essentiellement dans le Kob, comme la plupart des PSG Clubs. Mais depuis cette saison, nous avons également trois membres à Auteuil et un en tribune G.
- PSG Club Nord Pas-de-Calais
Depuis quand bâchez-vous ?
Le groupe bâche depuis très longtemps. En fait, nous avons eu trois bâches différentes. Sur la première, on pouvait lire « NorthShark », le premier nom de l’association. Ensuite, le groupe a voulu acquérir une bâche en toile cirée avec un logo dessus. Bizarrement, ça correspond à la période où ça partait vraiment en vrille en termes d’activité. Quand j’ai repris l’association, les membres ont milité pour que nous reprenions le bâchage qui avait été stoppé depuis quelques temps. Il était alors impensable de reprendre les anciennes bâches dans la mesure où celles-ci étaient soit trop grandes, soit trop vieilles. Nous avons donc fait cette troisième bâche nous-mêmes, avec comme seul objectif que celle-ci soit pratique à transporter et à poser. Et nous avons simplement inscrit « Nord » sur un fond rouge et bleu.
Nous la posons au Parc à côté du PSG Club Picardie ou du PSG Club Marne, selon les matches et selon le nombre de bâches présentes — depuis le début de saison, beaucoup de PSG Clubs sont actifs, comme en atteste la présence régulière du PSG Club Morbihan depuis quelques temps. Nous n’avons jamais connu de problèmes pour bâcher. Notre objectif n’étant pas d’être vu par les autres groupes, mais simplement d’avoir un repère pour que chaque membre puisse se retrouver dans le parcage. Ainsi à Valenciennes, par exemple, nous bâchons sur le côté de la grille.
« Pour aller voir des Anelka ou des Ronaldinho, tu trouveras toujours des gens. Pour aller voir le PSG jouer sa survie à Sochaux, c’est différent… »
Quel est le profil de vos membres ?
Parmi nos membres, il y a à la fois des expatriés, comme moi, ou des fans du PSG qui ont toujours habité le Nord. Il y a très peu de femmes ; ce sont souvent les compagnes de nos adhérents. Le plus jeune membre actif a 17 ans, et le plus âgé en a 41. La moyenne tourne autour de 22 ou 23 ans. C’est logique, puisque le système du co-voiturage implique d’avoir le permis de conduire, mais aussi et surtout une source de revenus. Sur une saison, un membre claque entre 600 € et 700 € avec l’abonnnement, les frais d’essence, etc.
Comment se passe le renouvellement des adhérents au fil des années ?
À l’heure actuelle, il ne reste qu’un seul ancien de la première heure. J’ai gardé le contact avec certains autres, mais pour des raisons souvent familiales ils n’ont pu continuer à venir régulièrement avec nous. Curieusement les difficultés sportives du PSG ont coïncidé avec l’arrivée des meilleurs éléments dans notre association. En même temps, c’est comme ça qu’on reconnaît les mecs motivés. Pour aller voir des Anelka ou des Ronaldinho, tu trouveras toujours des gens. Pour aller voir le PSG jouer sa survie à Sochaux, c’est différent…
Comment êtes-vous perçus dans le nord ?
Évidemment, nous sommes mal vus dans la région depuis la banderole déployée contre Lens, mais sincèrement on s’en fout. On n’a pas attendu cette banderole pour supporter le PSG. D’une manière plus générale, les fans lillois sont ceux qui ont le plus de facilité avec les Parisiens. Les Lensois, Valenciennois et maintenant les Boulonnais ont le même type de comportement envers la capitale et donc envers ses fans. On n’a aucun rapport avec ces personnes, et c’est bien mieux ainsi.
Quel est votre principal souvenir ?
Lors d’un PSG-Lille, on repart sur Lille et on s’arrête sur une aire de l’A1. Et là, à peine cinq minutes après être rentrés dans la station, les DVE et autres Rijsel Spirit débarquent en force sur l’aire d’autoroute. Autant dire qu’à une petite dizaine, on ne faisait pas trop les malins… On a senti tout de suite que ça allait mal finir. Heureusement parmi ces mecs il y en avait une dizaine que je connaissais, et on a pu s’en sortir sans problème. C’est ma plus grosse frayeur avec le fameux Sedan-PSG où les flics nous ont fait courir comme des lapins parce qu’ils étaient débordés par les hools d’Utrecht… Quand tu arrives à Sedan et que tu te poses en terrasse, tu ne t’attends pas forcément à tomber sur des Hollandais… Mais bon, au moins ça nous a appris qu’il fallait se montrer discrets et intelligents dans notre manière de nous déplacer.
En dehors des déplacements, avez-vous d’autres activités au sein du groupe ?
On se retrouve parfois entre membres pour boire un verre. Mais chacun à une vie à côté du football, et cette passion étant déjà très prenante, nous la limitons aux déplacements.
Le PSG Club Nord Pas-de-Calais et le reste du monde
Robin Leproux a rencontré récemment les « représentants des différents PSG Clubs ». Qu’avez-vous retenu de cette réunion ?
J’étais présent à cette rencontre entre les PSG Clubs et Robin Leproux, organisée avant PSG-Lyon. Nous avons pu exposer les difficultés que nous rencontrions dans l’application d’une Charte signée en 2006 avec le PSG. Il est encore difficile de faire respecter certains points comme l’organisation annuelle d’un Tournoi PSG Clubs au Camp des Loges voire au Parc des Princes. Il faut noter que suite à cet entretien avec le nouveau président, le speaker a pour une fois mentionné les PSG Clubs en tant qu’associations officielles lors de de l’avant-match. La réelle différence par rapport aux précédentes réunions du même genre, c’est la présence du président du PSG. Il s’agit d’une évolution notable, puisque certains PSG Clubs existent depuis 15 ans et qu’enfin un responsable du club vient à notre rencontre.
Quels sont vos rapports avec le club ?
Vis-à-vis du club, nous travaillons essentiellement avec le Département supporters, ce qui implique bien évidemment de respecter la charte signée par tous en 2006. Jean-Philippe d’Hallivillée [directeur de la sécurité et des relations avec les supporters] est un des acteurs les plus importants de cette relation. Nous n’avons pas de relation privilégiée avec d’autres services du club. Par ailleurs, nous dépendons désormais beaucoup moins du PSG pour les matches au Parc, puisque nous sommes presque tous abonnés.
Un directif des PSG Clubs a été créé en 2006. Comment fonctionne-t-il ?
Pour le moment, il fonctionne sur une base saine et efficace. Sept PSG Clubs le composent : Nord, Gers, Meuse, Marne, Var/Paca, Angers et Belgique. Pierre, le président du PSG Club Marne, a été désigné pour nous représenter auprès des instances du club lors des réunions. En cas de problème, c’est lui qui intervient auprès du Département supporters pour trouver une solution.
« Pour nous, les PSG Clubs, n’importe quel match est un déplacement ! »
Quelles relations avez-vous avec les autres PSG Clubs ?
Nous avons noué des liens très forts avec le PSG Club Marne. Depuis cinq ans, nous avons fait quelque déplacements en commun comme Marseille ou Braga. Il existe aussi des rapports privilégiés avec d’autres PSG Clubs comme Belgique ou Picardie, qui sont dus à la proximité géographique des membres. De fait, nous connaissons les principaux acteurs des PSG Clubs les plus importants, puisque ce sont toujours les mêmes qu’on croise au Parc ou à l’extérieur. Il y avait aussi une relation forte entre certains membres du PSG Nord et des « Boys de la Meuse », mais cela a un peu changé avec le départ de notre association de quelques membres importants il y a deux saisons.
Et avec les associations ultras ? Étiez-vous associé aux protestations contre le nouveau maillot cet été, par exemple ?
Dans les faits, c’est le PSG Club Gers qui s’occupe des relations avec les autres groupes ultras. Disons que c’est le PSG Club qui se rapproche le plus du modèle ultra dans la mentalité : le matos, les déplacements, etc. Il y aussi le PSG Club Var qui, de par l’ancienneté de son président en terme de présence au Parc, a développé des connaissances dans ce mouvement particulier du supportérisme. En ce qui nous concerne, nous ne voyons pas ce que nous pourrions apporter à ces groupes et je ne pense pas non plus qu’ils souhaitent nous aider. Comme on nous a dit par le passé : on vous tolère et c’est déjà beaucoup. Il arrive parfois qu’on s’associe pour des actions de grande ampleur, mais pour le reste chacun reste à sa place. Cela dit, avec le temps et la présence régulière en tribune, les PSG Clubs ont pu démontrer que s’ils n’avaient pas l’importance des grands groupes parisiens, la motivation et la ferveur étaient la même. Il ne faut pas perdre de vue que pour nous, n’importe quel match est un déplacement !
Comment se passe l’attribution des places lors des finales au Stade de France ou dans les petits parcages à l’extérieur ?
Pour nous, ça a été extrêmement simple : avant, nous aurions demandé 50 places pour faire un bus. Mais en 2006 le PSG Club Nord a connu un changement radical dans sa manière de supporter Paris : nous avons privilégié le qualitatif au quantitatif. Aussi pour les finales j’ai demandé 20 places, qui correspondaient à notre nombre d’abonnés. Rien de plus normal en fait. Pour les petits parcages, il faut trouver un juste milieu entre le rapport avec la région et le nombre de places disponibles. Il est évident que pour nous un Valenciennes-PSG n’a pas la même raisonnance qu’un Lorient-PSG. Mais il ne faut pas non plus que nos demandes de places se fassent au détriment des autres associations. Donc pour les matches dans le Nord, je demande entre 30 et 50 places selon les parcages. Cela étant, le nombre maximum de places demandées ne dépasse jamais le nombre d’adhérents. Ainsi on évite de devenir une espèce de « billetterie régionale » pour les matches du PSG.
Un dernier mot : comme n’importe quel supporter, je suis profondément choqué par la mort de Brice Taton et surtout les circonstances qui ont engendré ce drame. Parfois certains oublient que, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, cela reste et doit rester du football…
- PSG Club Nord Pas-de-Calais
Si vous habitez dans le nord de la France et que vous souhaitez rejoindre le PSG Club Nord Pas-de-Calais, contactez les via leur site Internet à l’adresse suivante : http://northshark.free.fr/.
Adresse postale :
PSG Club Nord Pas-de-Calais
160 rue des Bois-Blancs
59 000 Lille.