[J17] Retour sur Valenciennes 1-2 PSG (vidéos)

En remportant son deuxième match de championnat d’affilée pour la première fois de la saison, les Parisiens consolident leur place sur le podium de la L1 à deux journées de la trêve hivernale.

Les enseignements du match

Un homme dans le match : Nenê

Auteur d’un doublé, Nenê est inévitablement l’homme de la rencontre. Pourtant, les minutes qu’il a passées sur le pré ont parfois été laborieuses. Très paradoxalement, Nenê est loin d’avoir réalisé le meilleur match de sa — courte — carrière parisienne. En première mi-temps, il a eu énormément de mal à passer ses vis-à-vis, perdant beaucoup de ballons, et tentant désespérément d’obtenir des coups francs. Sur toute la rencontre, il affiche d’ailleurs la mauvaise statistique de 42 % de passes réussies [1].

En deuxième période, il efface toutes ces critiques grâce au réalisme dont il fait preuve en ouvrant le score. Ensuite, il poursuit dans la lignée de son début de rencontre : bon sur ses prises de balles, mais nettement plus brouillon au moment de la libérer. Et il s’énerve de plus en plus, lorsque l’arbitre de la rencontre lui refuse des fautes et des penalties qu’il pensait légitimes. On pense notamment à une action dans la surface où deux joueurs valenciennois lui ferment la route, action sur laquelle un penalty n’aurait pas été un scandale. Nenê est donc particulièrement agacé par ces faits de jeu en fin de rencontre — d’autant plus que son équipe vient de se faire égaliser — lorsqu’il prend la balle plein axe à la 84e minute.

Il avait tenté à plusieurs reprises de frapper de cette position lors de la rencontre, sans succès. Mais cette fois-ci, sa frappe enroulée est parfaite et donne la victoire à son club. Nenê reste stoïque, et ne réagit pas à son but. Il dira après le match qu’il était trop fatigué pour le fêter. Mais peut-être était-il aussi complètement excédé par le match difficile qu’il venait de vivre, au cours duquel il n’était pas vraiment dans les petits papiers de l’arbitre. Dans tous les cas, avec 11 buts marqués en championnat avant même la mi-saison, Nenê affiche des statistiques hors-norme qui vont bien au-delà de la lignée brésilienne qu’il est supposé représenter : en quelques mois, il a fait bien plus que Ronaldinho en deux ans.

Le match des remplaçants habituels

Les habituels remplaçants Camara et Clément ont débuté le match. Le premier a joué un match sobre en défense. Il est vrai que les attaquants valenciennois ont très peu pesé sur la rencontre, mais le fait que Zoumana Camara ait géré les rares incursions adverses sans aucun souci prouve que le PSG possède en son sein un défenseur central remplaçant d’un bon niveau. Il est également à noter que sur le premier but, c’est sa montée qui met en difficulté la défense adverse. Camara a été sorti du onze titulaire après la défaite à Sochaux ; depuis, lors de chacune des rencontres où il a été sollicité, il a répondu présent comme si de rien était. Son état d’esprit est une chose positive pour le PSG et contribue forcément aux bons résultats du PSG.

Jérémy Clément a lui suppléé Chantôme, légèrement touché à l’entraînement. Forcément, le registre n’a pas été le même. Mais aux côtés de Makelele, Clément a maîtrisé le milieu de terrain. Il a clairement été responsable du manque de solutions offensives nordistes : en dehors des frappes lointaines, et de l’exploit d’Aboubakar, les hommes de Montanier n’ont pas existé. Clément a récupéré 20 ballons [1], et il a essayé par moment de tenter des incursions dans la surface adverse. Il est notamment à la conclusion de la meilleure action de la première mi-temps avec une reprise de volée hors-cadre. Comme d’habitude, Clément n’a donc pas déçu.

Enfin les deux joueurs rentrés suffisamment tôt en cours de rencontre pour avoir un temps de jeu significatif, Mevlüt Erding et Stéphane Sessegnon, ont su se distinguer. Le premier a multiplié les appels à tel point qu’en une demi-heure, il s’est procuré trois occasions franches : l’une arrêtée par Penneteau, l’autre sur le poteau, et la dernière où il a trop tergiversé… Par rapport au Erding qui n’existait pas au début de l’automne, il y a clairement du mieux. Quant à Sessegnon, ses dribbles sont passés bien plus souvent qu’à l’accoutumée, et sur une passe de Cearà, il n’a pas été loin du second but. Après plusieurs mois sans saveur, il semble lui aussi sortir la tête de l’eau.

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : l’équipe

 Cela faisait un an ! C’est la première fois de la saison que le PSG parvient à remporter deux matches d’affilée en L1. La dernière série similaire remontait à décembre 2009. Toutes compétitions confondues, Paris reste désormais sur trois victoires consécutives. (source : PSGMAG.NET)

 Offensive. Le PSG est le seul de club de L1 à avoir marqué au moins deux buts lors de 10 des 17 matches de championnat cette saison. Le PSG est par ailleurs la deuxième meilleure attaque du championnat derrière Lille, avec 28 buts contre 32. (source : lequipe.fr)

 Invincibilité. Le PSG est désormais invaincu depuis 11 matches toutes compétitions confondues, dont 7 matches en L1. Depuis fin août, Paris n’a perdu qu’1 match sur 20 : face à Auxerre (2-3). (source : PSGMAG.NET)

 Buts encaissés. Paris a encaissé au moins un but lors de ses 8 derniers matches. (source : PSGMAG.NET)

Stats en vrac : les joueurs

 Hoarau passeur, Nenê buteur. Guillaume Hoarau a délivré une passe décisive lors de chacun des trois derniers matches de championnat. De son côté, Nenê a inscrit 6 buts lors des 6 derniers matches toutes compétitions confondues, et il a marqué lors de chacune des 4 dernières rencontres ! (source : PSGMAG.NET)

 300e Armand. Sylvain Armand a disputé samedi soir son 300e match sous le maillot du PSG. Seuls Pilorget (435 matches), Susic (343), Le Guen (343), Lama (328) et Dahleb (309) font mieux. (voir PSG : Sylvain Armand, un fidèle parmi les fidèles)

 Gaucher. 27 des 30 buts de Nenê en L1 ont été marqués du pied gauche, soit 90 %. (source : Opta)

Dans la presse

Frédéric Gouaillard, dans le Parisien du 12 décembre 2010 :

On se lasse pas de l’écrire. Ce PSG est fort, vraiment très fort. Irrésistible même, à l’image de son Brésilien Nenê, encore auteur des deux buts de la victoire […]. Le second, intervenu en fin de partie, deux minutes après l’égalisation d’Aboubakar, est à ranger dans la catégorie des chefs d’œuvre et postulera certainement au plus beau but de l’année. Après le match, Francis Decourrière, le président de VA, résumait cette rencontre d’un « Nenê 2, Valenciennes 1 ». Le patron valenciennois n’est pas si loin de la réalité même si le milieu parisien n’a pas été irréprochable tout au long de la première mi-temps. […] Si les Parisiens continuent de tailler leur route de la sorte, ce fauteuil [la première place] devrait tôt ou tard leur échoir. Pour l’instant, le PSG est solidement accroché à sa 2e place. Invaincu depuis le 24 octobre et la défaite face à Auxerre (2-3), Makelele et sa bande avancent à un rythme de champion, un mot toujours tabou dans les rangs parisiens. […] En cette fin d’année, Paris a bien quelques problèmes. Mais seulement des problèmes de riches liés à l’abondance de joueurs performants.

Damien Degorre, dans L’Équipe du 12 décembre 2010 :

Ce qu’il a démontré […] positionne [le PSG] comme l’un des plus sérieux candidats au titre. […] Impressionnant de maîtrise à Valenciennes, le PSG s’impose de plus en plus comme l’un des poids lourds de ce championnat. […] Hier, Paris s’est fait peur. Pendant deux minutes. Mais de la 1re à la 82e puis de la 84e jusqu’au coup de sifflet final, le PSG a signé une prestation de très grande qualité, digne d’une équipe qui se dessine un avenir de champion. Dans son jeu, il y avait tout. Du talent pur avec le doublé de Nenê ou les passes magnifiques de Bodmer, une organisation sans faille orchestrée par Makelele et Armand, une abnégation de chaque instant à l’image du travail de Clément, de la disponibilité à tous les postes comme l’ont prouvé Ceara, Tiéné, Giuly ou Hoarau. […] [La] facilité [des Parisiens] à empêcher l’adversaire de s’approcher de leur but révèle l’étendue de leur potentiel. Non seulement Paris est candidat au titre, mais il est déjà largement en campagne.

 Performances. Sans surprise, Nenê hérite d’une excellente note dans les deux quotidiens spécialisés. L’Équipe estime qu’il a été « brillant », tandis que le Parisien souligne « sa classe et ses déplacements ». « Une fois de plus, il a été l’âme de l’équipe », ajoute le quotidien de Saint-Ouen. Le quotidien sportif salue ensuite les prestations de Bodmer (« [il] s’est illustré par la pertinence de ses passes et de ses déviations », « il a pesé par ses anticipations »), Clément et Makelele. Seul Tiéné hérite tout juste de la moyenne. Du côté du Parisien, outre Bodmer (« [il] a sorti le grand jeu ») et Makelele (« il a parfaitement rempli sa tâche »), c’est Armand qui est mis à l’honneur : « Hier soir, c’était lui le patron de la défense. Toujours bien placé, il a rassuré ses partenaires par son calme et son assurance. »

Réactions

 Mathieu Bodmer : « Nous, sur le terrain, on prend beaucoup de plaisir. On est une équipe avec de très bons joueurs de ballon, certains qui dribblent, provoquent, d’autres qui jouent à une touche de balle, et le mélange se fait bien. Et puis les joueurs qui entrent apportent toujours quelque chose. Oui, on prend vraiment du plaisir, et ça s’est encore vu ce soir. [… ;] Je pense qu’on a une marge de progression dans le domaine offensif : on doit se mettre à l’abri plus vite. On a manqué de réalisme dans ce domaine. On peut aussi progresser défensivement puisqu’on a pris un but. Mais, d’une façon générale, l’équipe est en confiance. On est dans une bonne phase. » (source : L’Équipe)

 Antoine Kombouaré : « Quand on n’est pas capable de faire ce qu’il faut pour creuser l’écart et se mettre à l’abri, on s’expose. On connaît la valeur des Valenciennois. Ils ne lâchent jamais. On a la chance d’avoir un grand Nenê. […] Il a fallu un grand Penneteau pour nous empêcher de faire la différence. Je suis un entraîneur heureux. On a des joueurs qui savent ce qu’ils veulent, qui ont des ambitions et qui les montrent sur le terrain. Je l’ai suffisamment répété l’an dernier, le banc était trop léger. Cette saison, on a un groupe homogène. Il y a un état d’esprit formidable. Les joueurs acceptent la concurrence et se mettent au service du collectif. Et s’ils ont envie d’élever leur niveau de jeu, ils sont capables de faire de grandes choses. Avec la confiance, on est capable d’imposer notre jeu. On a le rôle de favori, il faut l’assumer. Il ne faut pas seulement rentrer sur le terrain et penser que le boulot va être fait. Si on n’avait pas gagné, cela n’aurait pas été grave. On a une équipe qui s’éclate et des joueurs qui font le boulot. […] Le plus dur, c’est de confirmer. Et maintenant, les adversaires vont vouloir nous taper tous les week-ends. » (source : AFP)

 Nenê : « Pourquoi je n’ai pas manifesté de joie sur le deuxième but ? Parce que j’étais fatigué. Vraiment fatigué. Je n’ai pas arrêté de courir. Non, sincèrement. J’ai eu du mal à réaliser. J’avais déjà tenté des frappes comme ça sans les mettre au fond. Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas fêté. Mais je suis vraiment très content d’avoir marqué un si beau but. […] J’ai l’impression d’être au PSG depuis dix ans (rires). Je me suis en effet adapté très rapidement et c’est aussi une très grosse surprise pour moi. Je m’attendais à ce que ce soit plus difficile, plus long. Mais j’ai vraiment été très bien accueilli et soutenu. » (source : le Parisien)

 Nicolas Penneteau : « Le talent, peut-être celui du futur champion, a fait la différence. À 1-1, on pensait avoir fait le plus dur. Il y avait déjà eu une alerte avec ce tir sur le poteau (83e). » (source : L’Équipe)

Suspensions

Seul Parisien averti samedi soir, Sylvain Armand sera suspendu à Nancy.

Christophe Jallet et Ludovic Giuly seront quant à eux suspendus s’ils reçoivent un nouvel avertissement lors des prochains matches, respectivement jusqu’à la 18e journée de L1 et jusqu’aux 32es de finale de coupe de France.

Par ailleurs, Camara, Chantôme, Clément, Nenê et Tiéné seront sous la menace d’une suspension après leur prochain carton jaune.

Retrouvailles

Siaka Tiéné (2008-2010) et Antoine Kombouaré (entraîneur, 2005-2009) retrouvaient leur ancien club.

Côté tribunes…

 Affluence. Comme d’habitude, quelques dizaines de supporters parisiens ont fait le déplacement organisé par le PSG — environ 80 selon le Parisien, le site de la LFP indique quant à lui 0. Et comme de plus en plus souvent ces dernières semaines, environ 250 supporters venus par leurs propres moyens étaient également présents pour encourager le PSG et contester le plan Leproux.

Ailleurs en France

Pendant que l’OM et Arles-Avignon se plaignaient d’un complot à leur encontre, les supporters de différents clubs français se signalaient, comme souvent dans l’indifférence générale des principaux médias :

 Agression d’un joueur. Lors du match Nîmes-Istres, des supporters locaux se sont invités sur la pelouse pour agresser le gardien adverse, qui raconte la scène sur RMC : « Le match se termine. Je vais pour saluer Ludovic Butelle de l’autre côté du terrain et là, je vois cinq supporters nîmois qui foncent sur moi. Dans ces cas-là, on ne fuit pas. Alors je suis rentré dedans. Moi, je n’ai rien eu, eux ont pris. Mes coéquipiers m’ont soutenu. On a couru après les supporters… C’était l’apocalypse. Des joueurs contre supporters… Cela dure depuis des années entre eux et moi. Les Nîmois n’ont pas apprécié, à l’époque où j’évoluais à Boulogne-sur-Mer, que je fête chacun de nos buts lorsqu’on les a battus 3-1. D’ordinaire, je reçois des bouteilles. Là, ils ont dépassé des limites. Si l’un d’entre eux avait sorti un couteau, c’était pareil. »

 Le meilleur public de France en action. Dix-neuvième à égalité de points avec le premier non-relégable, le RC Lens est en situation difficile au classement. Heureusement, il peut compter sur le soutien de ses supporters : « Les joueurs lensois ont quitté Lorient sous les insultes de leurs supporters, lors d’un échange qui a failli dégénérer, raconte L’Équipe. Il était 21h30 lorsque le bus du RC Lens quitta l’enceinte du Moustoir dans la confusion. Durant de longues minutes, les Lensois, sévèrement battus à Lorient, essuyèrent les insultes et quolibets d’une trentaine de leurs supporters dépités. “Lensois, Lensois, bouge ton c…”, “Nous sommes là pour le blason, vous êtes là pour le pognon”, “Allez les chèvres, allez…” pouvait-on notamment entendre. Visiblement excédé, Vedran Runje voulut descendre du bus pour s’expliquer avec les supporters, avant d’être retenu par le bras par Sidi Keita. Il parvint quand même à leur envoyer, à son tour, une bordée d’insultes, tandis que Yahia tentait de dialoguer avec eux. »