« Paris en ligne : la mine d’or du sport français ? », s’interrogeait 20minutes.fr il y a quelques mois. Une étude abondamment reprise dans les médias évoque 200 à 250 millions d’euros annuels d’investissements publicitaires pour les trois années à venir. Doté d’une marque forte d’un indice de notoriété de 90 %, le PSG pouvait prétendre toucher une partie du pactole. Mais Unibet, l’opérateur de jeux avec qui il avait signé, est toujours illégal en France. Le sponsoring maillot devra encore attendre…
Publicité attendue dès janvier 2010…
Leur relation avait mal commencé. Si la loi française vient à peine d’autoriser les sites de paris en ligne, les opérateurs de jeux n’avaient pas attendu pour démarrer leurs activités. En 2008, le PSG avait porté plainte contre plusieurs d’entre eux — dont Unibet — pour usage illicite de la marque PSG dans leurs grilles de paris [1].
Les deux entreprises se sont ensuite rapprochées dans le cadre d’un accord de sponsoring conclu en 2009 : contre 500 K€ par an, le PSG s’engageait à promouvoir Unibet dès la promulgation de la loi sur l’ouverture à la concurrence du marché des paris en ligne, attendue pour janvier 2010. L’opérateur de jeux devait ensuite verser 2,1 M€ par an au PSG pour apparaître au dos des maillots parisiens durant trois saisons, d’après les informations du journal le Parisien en mars dernier.
… mais toujours impossible malgré la loi !
Début mai, avec cinq mois de retard sur le calendrier initial, cette fameuse loi est finalement entrée en vigueur. Le 8 juin, trois jours avant le début de la coupe du monde, l’Arjel a délivré en urgence les premiers agréments aux opérateurs. Seul problème : Unibet ne fait pas partie des heureux élus. La presse évoque laconiquement des « pièces manquantes » au dossier et des difficultés concernant « le système de sécurisation informatique » — le cahier des charges de l’Arjel comporterait 6 000 pages, dont 5 000 dédiées à l’informatique.
Depuis, le flou artistique règne à propos d’Unibet : le site suédois a d’abord signé un partenariat avec France-Pari — détenteur d’une licence —, puis il aurait revendu une partie de ses clients français à une société cousine exploitant le site parisbet.com, lui aussi illégal en France et contraint de fermer ses portes dès le 28 juin. Selon nos informations, l’Arjel a évidemment très peu goûté cette démarche.
D’après la presse spécialisée, Unibet envisagerait toujours de disposer d’une licence d’ici fin 2010. Pourtant, de source proche de l’Arjel, « Unibet ne sera pas prêt avant le premier trimestre 2011 ». Or plus les mois passent et plus il sera difficile pour un nouvel entrant de se faire une place sur le marché français. Toujours selon nos sources, l’opérateur suédois pourrait finalement décider ne pas se lancer sur le marché français…
Une chose est sûre : sans licence, Unibet ne peut pas faire de publicité en France. Comme la saison dernière [2], le PSG doit donc se trouver un nouveau sponsor maillot en catastrophe, en attendant qu’Unibet obtienne une éventuelle licence… À moins que le contrat de sponsoring ne soit tout simplement dénoncé. Selon nos informations, le PSG aurait pris contact avec les opérateurs ayant obtenu l’agrément de l’Arjel.
Quant aux liens « pariez sur Unibet » qui pullulaient sur PSG.FR ces derniers mois, ils ont d’ores et déjà disparu : avant juin 2010, cette publicité était illégale mais tolérée. Depuis l’ouverture réglementée du marché français, ils sont seulement illégaux…