Comme prévu, la première recrue du mercato parisien se nomme Mathieu Bodmer. Antoine Kombouaré souhaite l’aligner au milieu de terrain, son poste de prédilection.
Une longue attente
En décembre 2004 — il y a près de six ans —, la presse faisait déjà état d’un intérêt du PSG pour le jeune Mathieu Bodmer (22 ans), qui jouait alors à Lille. Les mauvaises relations entre les dirigeants des deux clubs constituaient un obstacle insurmontable, mais les gazettes ont continué à bruisser de contacts entre Bodmer et le Paris SG.
De son côté, le natif d’Evreux a longtemps clamé son souhait de signer à Paris. En mai 2009, il confirmait à L’Équipe TV que le PSG l’attirait de longue date :
C’est le club plus proche de chez moi. Pratiquement tous les ans, j’ai des contacts. J’espère porter un jour les couleurs de Paris. Mais vu la saison que j’ai faite, je me vois mal dire : « Merci au revoir, je vais à Paris. » Cela dépend aussi de ce que Lyon compte faire de moi, du poste auquel je vais jouer. Il y a beaucoup de milieux.
En septembre 2009, Mathieu Bodmer était à nouveau interrogé par RMC sur les rumeurs de transfert vers le PSG :
Comme je l’ai toujours dit, j’ai toujours voulu évoluer là-haut. Mais ça ne s’est jamais fait. Cette année non plus. On verra dans le futur. Chaque année, il y a des discussions mais ça ne va pas plus loin.
L’année 2010 sera la bonne.
Âpres négociations
Sous contrat à l’OL jusqu’en 2011, Mathieu Bodmer se serait rapidement mis d’accord avec le club parisien à l’issue de la saison 2009/2010. En revanche, à en croire la presse spécialisée, le PSG aura eu besoin de plusieurs semaines pour trouver un accord avec l’OL. Dès le 14 avril, le Parisien évoque les premiers contacts entre Paris, Lyon et Bodmer : « La somme de 4 M€ d’indemnités aurait été évoquée ». En mai, L’Équipe annonçait que « Bodmer, qui ne s’est pas entendu avec Lyon pour prolonger, est devenu une priorité de recrutement pour le PSG ». Quelques jours plus tard, le quotidien sportif se montrait tout de même prudent :
Paris reste connecté à Mathieu Bodmer mais sans être prêt à tout pour recruter l’ancien Lillois, à qui il reste un an de contrat à Lyon. Le PSG ne mettra pas plus de 4 M€ dans ce dossier, tarif que le club de Jean-Michel Aulas pourrait repousser.
Mais dès le 7 juin, L’Équipe avançait les mêmes chiffres que ceux qui ont circulé jusqu’à l’officialisation du transfert :
Un temps ralenties, les négociations autour du transfert de Mathieu Bodmer au Paris SG semble s’être décantées ces derniers jours. Le club parisien et Lyon, où le milieu polyvalent est sous contrat jusqu’en 2011, seraient proches d’un accord avoisinant les 3,5 millions d’euros. L’OL réclamait près du double, même si le joueur, déterminé à partir, n’entrait plus vraiment dans les plans de Claude Puel, son ancien entraîneur à Lille.
Pendant plus de trois semaines, les négociations ont ensuite été décrites d’une même manière dans L’Équipe : « Bodmer est quasiment parisien » (16 juin) ; « Bodmer (presque) parisien » (28 juin). Entre le 25 et le 29 juin, un « accord imminent » était annoncé de jour en jour. Puis la signature du contrat fut à son tour reportée de 24 heures à trois reprises, jusqu’à son officialisation vendredi 2 juillet.
Si la presse a longtemps évoqué un transfert de 3,5 M€ accompagné de bonus, l’OL a finalement annoncé que le montant du transfert n’était que de 2,5 M€ — toujours agrémenté de bonus pour 1,5 M€ maximum (voir Transferts : Mathieu Bodmer a signé pour 2,5 M€). Bodmer avait signé de Lille à Lyon pour 6,5 M€ en 2007.
Réputé surpayer ses joueurs, le PSG semble avoir réalisé une bonne affaire en contraignant l’OL à une moins-value de 2,5 M€ à 4 M€ — selon les bonus.
Les premiers mots de Mathieu Bodmer
Samedi 3 juillet, Mathieu Bodmer a tenu sa première conférence de presse à Saint-Germain-en-Laye (sources : AFP, PSG.FR).
Le PSG, un rêve de gosse
C’est un rêve aujourd’hui de pouvoir porter ce maillot. Je ne l’ai jamais caché même quand je suis passé dans d’autres clubs, j’ai toujours clamé haut et fort mon amour pour le PSG. C’était également le club le plus proche de chez moi, j’avais donc la chance de venir souvent au Camp des Loges lorsque j’étais plus jeune, à l’époque de George Weah ou David Ginola. C’est donc le premier club qui m’a fait côtoyer le monde professionnel et depuis, je suis le parcours de cette équipe. Pendant longtemps j’ai voulu venir mais cela ne s’est pas fait pour différentes raisons. Aujourd’hui, je suis parisien et c’est une très bonne nouvelle pour moi.
Si la dernière saison du PSG ne m’a pas refroidi ? Pas du tout. Je le répète, Paris est mon club de cœur. Si dans ma carrière, je n’avais pas eu la chance de signer ici, il m’aurait manqué quelque chose. Jouer au Parc représente beaucoup. J’ai envie de me prouver que je peux réussir ici.
À Lyon, 18 mois très positifs puis une période délicate
Le bilan de mes trois années lyonnaises ? On peut les couper en deux : d’une part, dix-huit premiers mois très positifs où j’ai enchaîné beaucoup de matches et où l’on a gagné le titre de champion de France, la coupe de France et autres ; après, plusieurs blessures avec une pubalgie puis des problèmes musculaires qui m’ont handicapé. Mais j’espère avoir mangé mon pain noir pour repartir sur un nouveau cycle.
Sa condition physique, son poste, ses objectifs
Je me sens bien [physiquement]. Ma pubalgie est soignée depuis bien longtemps. Malgré tout ce que l’on a pu dire la saison dernière, je n’avais pas de pubalgie mais plutôt des pépins musculaires. Depuis fin avril je m’entraîne correctement, à moi maintenant de bien me préparer pour être en forme le plus rapidement possible.
[…] Ma préférence va au milieu de terrain mais je suis au service du collectif. S’il faut un jour dépanner à un autre poste, je le ferai sans aucun souci. Le problème à Lyon c’est que l’on m’avait installé à ce poste pour une saison complète et mentalement c’était difficile à assumer. Mais pour l’équipe et pour le bien de tout le monde, je suis prêt à dépanner.
[…] Pour moi comme pour le PSG, les compteurs sont remis à zéro. La saison dernière a été compliquée mais il y a un effectif de qualité et je sais que l’on peut faire de grandes choses ensemble. Moi, je viens pour me relancer. Avec toujours dans un coin de ma tête l’équipe de France. C’est une ambition légitime pour tout joueur français. Mais ma priorité reste avant tout le club et tout faire pour le retrouver dans le haut du classement.