Troisième match en une semaine pour les Parisiens, après l’excellent PSG-Lyon — peu récompensé au tableau d’affichage — puis la qualification ramenée de Boulogne-sur-Mer en coupe de la Ligue.
Le match en bref
Après l’intermède coupe de la Ligue, sans réelle signification vu le turn-over massif effectué par Kombouaré, le PSG retrouvait le championnat à Lorient. Avec pour but avoué de confirmer l’excellent niveau de jeu affiché une semaine plus tôt face à l’OL. Pour se faire, l’entraîneur du PSG pouvait compter sur le retour de suspension de Sessegnon, et alignait ainsi son équipe habituelle — compte-tenu des longues absences d’Erding et de Camara.
Le match commence très timidement pour le Paris Saint-Germain. Les Lorientais semblent plus fringants mais, comme la plupart des adversaires du PSG, ils n’arrivent pas à se procurer de réelles occasions, et doivent s’en remettre aux frappes lointaines sans réel espoir. Seul Gameiro parvient un tant soit peu à inquiéter Paris — après un coup-franc de Vahirua repoussé par le mur — mais Coupet jaillit avec autorité. La première occasion parisienne significative est pour Hoarau qui, bien lancé par Cearà réalise une belle frappe qu’Audard dévie en corner. La légère domination de Lorient est récompensée à la 40e minute, après une action à une touche de balle entre Vahirua, Gameiro puis Mvuemba qui conclut de l’extérieur du pied droit (1-0, 40e).
Juste avant la mi-temps, on croit le PSG assommé, et pourtant, cinq minutes plus tard, Sessegnon lance du Giuly, qui centre devant le but pour Hoarau. Le Réunionnais reprend du gauche, et ouvre enfin son compteur but (1-1, 45e+1). La deuxième mi-temps repart avec un PSG un peu plus conquérant, mais pas forcément très heureux dans la dernière passe. Deux belles occasions toutefois côté parisien : une frappe culottée de Giuly de l’extérieur du pied, et un coup-franc sous la barre de Jallet, sorti par Audard. Dans une action un peu similaire au but de Park à Monaco, la défense parisienne est surprise par un long ballon, et il s’en faut d’un bel arrêt de Coupet devant Gameiro pour sauver la mise. La dernière opportunité sera parisienne, avec une intervention d’Audard devant Luyindula, puis une frappe de Giuly contrée alors que de nombreux Lorientais étaient sur la ligne de but.
Le match s’achève donc sur un match nul on ne peut plus logique : aucune des deux équipes n’a semblé capable de réellement emballer la rencontre. Mais les Parisiens peuvent être réellement déçus, le niveau de jeu affiché étant nettement en dessous de ce qui avait été entrevu face à l’OL.
Les bûcherons lorientais
Lorient traîne depuis plusieurs années une réputation d’équipe pratiquant du beau jeu et dotée d’un très bon état d’esprit — le fait que ses matches soient très peu vus pouvant expliquer en partie cela [1]. À tel point que Christian Gourcuff se pose désormais en donneur de leçons. Alors certes, on peut se demander comment un entraîneur qui a passé tout son match en tribune suite à une suspension peut être un apôtre de l’éthique sportive, mais quoi qu’il en soit, Gourcuff s’en est pris hier soir assez sèchement à l’arbitrage, et de façon très agressive à Makelele.
Ce qu’a fait Makelele ce soir est un scandale […]. Il peut tout se permettre et reste impuni. D’abord il agresse Sigamary Diarra et ne récolte qu’un carton jaune. Un arbitre sensé l’aurait expulsé. Ensuite, il a multiplié les coups et les tricheries. En fin de match, il simule une faute qui offre un coup franc à Jallet. […]
Tout cela est dû à la faiblesse de l’arbitrage. Mais si j’en dis trop, je vais prendre deux matches de suspension et je vais aller dans les tribunes. En même temps, de là, on y voit mieux le jeu… et les coups. […]
Il est clair qu’il n’est pas arbitré comme les autres. Quand je vois qu’il dit dans un journal que « l’intimidation fait partie du jeu », ça me navre. Mais à la limite, ce n’est pas Makelele le problème. Il est dépassé et en bout de course et compense par des fautes. Et c’est à l’arbitre de sanctionner. Sinon, autant donner le sifflet.
Les propos de l’entraîneur lorientais sont d’une rare sévérité. S’il est vrai que Makelele a un jeu dur — mais comme l’essentiel des joueurs jouant à son poste —, ce qu’il a fait à Lorient ne mérite pas de telles critiques. Sa supposée agression n’est qu’un contact malheureux avec Diarra lors d’un duel aérien, qui a valu à Makelele un carton jaune, à juste titre.
Quant à la simulation, là encore, Gourcuff prouve qu’il a parlé à chaud, depuis la tribune, sans voir ce qu’il se passait. Sur un une-deux avec Sessegnon, un Lorientais effectue une obstruction sur Makelele et l’empêche de s’introduire dans la surface. La faute est indiscutable.
En revanche, dans sa diatribe, Gourcuff passe sous silence l’attitude de sa propre équipe. Il oublie de mentionner le tacle d’un autre temps d’Amalfitano, les deux pieds décollés du sol, qui aurait pu lui valoir un jaune. Il oublie également de parler du comportement global de sa recrue Koscielny qui a tout d’abord taclé Luyindula au tibia — ce qui aurait pu briser la jambe du Parisien — puis a écrasé la cheville de Makelele, celui-ci devant sortir sous blessure. Le tout sans provoquer le moindre coup-franc !
Mais Gourcuff possède une excellente réputation, d’esthète du football. Son équipe est fair-play, en comparaison des tricheurs parisiens [2]. Il joue donc astucieusement sur cette fibre-là et va trouver ainsi un écho magnifique auprès des divers médias. Jour de Foot a déjà mis en avant la faute de Makelele, sans évoquer les agressions lorientaises. Et évidemment, on voit aussi que son grand ami Pierre Ménès — qui n’est définitivement plus un journaliste, mais juste un promoteur du copinage et de l’absence de déontologie — en rajoute une couche en prétendant sur les antennes de RTL qu’il faudra suspendre Sakho a posteriori pour un tacle sur Gameiro. Sauf qu’une fois de plus, quand on prend la peine de regarder les images, on voit que le tacle de Sakho est parfaitement licite — les deux pieds aux sols, le pied sur le ballon —, juste très engagé, et que le carton jaune mis par l’arbitre est déjà sévère en soi.
Et voilà comment lors d’un match où les adversaires ne sont pas exempts de tout reproche, on se retrouve avec une pensée commune qui consiste à dire que les Parisiens ont une fois de plus bénéficié de la mansuétude des arbitres. Quant à Gourcuff, il n’y aura personne pour dire que son comportement est complètement déplacé. Il y a sept ans déjà, il avait traité les Parisiens de bûcherons, après une défaite à domicile lorsqu’il entraînait Rennes. Aujourd’hui, il remet ça, mais auprès de ceux qui sont attentifs, il ne finit que par prouver une seule chose : Gourcuff est un geignard impénitent, loin de l’image de garant du fair-play qu’on lui a collée.
Autres infos autour du match
La tenue « extérieur »
Si l’accoutrement des Parisiens à domicile est systématiquement et intégralement bleu, du maillot aux chaussettes [3], les déplacements offrent en revanche des changements réguliers :
à Monaco puis à Valenciennes [4], le PSG évoluait avec sa tenue « domicile » ;
à Montpellier puis à Boulogne-sur-Mer, le PSG évoluait entièrement en blanc ;
à Lorient ce samedi [5], le PSG combinait un maillot blanc, un short rouge et des bas blancs.
Le point sur les suspensions
Avertis samedi soir, Claude Makelele et Mamadou Sakho sont désormais sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement — tout comme Sessegnon, le Béninois ayant écopé d’un match de suspension avec sursis après son exclusion à Monaco.
Par ailleurs, Armand, Bourillon, Chantôme, Clément, Hoarau et Ngoyi ont reçu un carton jaune depuis le début de la saison. Ils seront donc menacés en cas de nouvel avertissement.
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
fansupporters.com ;
Supras Auteuil ;
FCLorient.net ;
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.