De l’avis de tous les observateurs avisés du ballon rond, le Paris SG réalise un gros coup sur le marché des transferts à l’été 2005 quand il fait signer Bonaventure Kalou, en provenance d’Auxerre.
En 2005, le PSG attend beaucoup de Kalou
Certes les 8,5 millions d’euros déboursés par le club de la capitale peuvent sembler conséquents, mais Kalou jouit alors d’une très belle réputation. À 27 ans, il est au sommet de sa carrière : après des passages très réussis au Feyenoord Rotterdam puis à l’AJ Auxerre, il arrive avec l’étiquette de joueur star de L1. Il fait ainsi partie des quatre joueurs nommés pour le trophée UNFP du meilleur joueur du championnat. L’ancien sélectionneur de Côte d’Ivoire Robert Nouzaret dressera d’ailleurs, en mars 2005, un tableau particulièrement élogieux du joueur : « Si un grand club ne s’intéresse pas à lui dans les mois qui viennent, c’est que ce sont tous des barjots. Bonaventure est un joueur exceptionnel, qui, en plus, est très intelligent. Il doit se rendre compte qu’il est à l’orée d’une carrière extraordinaire. C’est un joueur presque unique en L1, et qui est encore loin de ce qu’il peut faire. »
Pour son premier match dans la capitale — PSG 4-1 Metz, 1re journée de L1 —, Kalou répond pleinement à toutes les attentes puisqu’il marque un but et réalise trois passes décisives. La suite sera un peu plus compliquée puisque, malgré des statistiques tout à fait honorables (11 buts, 7 passes décisives), il aura tendance agacer par son irrégularité et, parfois, une certaine nonchalance. Le débat sans fin sur son véritable poste — milieu droit, attaquant, neuf et demi, meneur de jeu… — et ses complaintes à ce sujet ne joueront pas pour lui non plus.
Titulaire indiscutable pendant les ères Fournier et Lacombe, l’arrivée au poste d’entraineur de Paul Le Guen et le recrutement de Luyindula en janvier 2007 feront progressivement décliner son temps de jeu, particulièrement en championnat. Après la victoire 4-0 contre Nantes, qui sauve quasiment les Rouge et Bleu, il déclare : « Je ne comprends pas vraiment la situation. Paul Le Guen fait des choix et il faut les respecter, d’autant que l’équipe gagne. Mais visiblement, le message est clair… » Cette déclaration semble sonner le glas de son avenir parisien. Ce qu’il confirmera le mois suivant en attestant : « Il est presque impossible pour moi de rebondir ici. »
2007/2008 : de Lens à Abou Dabi
Commence alors à l’été 2007 le mini-feuilleton du départ de Kalou pour le RC Lens. Si Gervais Martel indique un peu vite que « Kalou ne fait pas partie de [ses] plans », le joueur Ivoirien débarquera malgré tout quelques semaines plus tard sur demande expresse du nouvel entraineur, Guy Roux, pour la somme de 1,5 M€. L’expérience tourne court pour le coach bourguignon. Et Kalou ne semble pas jouir de la confiance indéfectible de son remplaçant, Jean-Pierre Papin. Après cinq matches dans le club sang et or, il fait à nouveau ses valises. Lens laisse le joueur à son exil à Al-Jazira, club d’Abou Dabi aux Émirats arabes unis. Il part sensiblement pour la même somme que le coût du transfert du PSG à Lens.
Si Kalou avait fait un léger effort financier pour rejoindre l’Artois, il retrouve désormais dans le golfe un salaire très confortable. Mais là encore, l’expérience tourne mal. Il déclare avoir été mal accueilli par l’entraineur Lazlo Boloni. De plus, le pays, le championnat ne lui conviennent pas. Après cinq mois de galère, il résilie son contrat et retourne se ressourcer en Côte d’Ivoire. Il déclare alors sur les ondes de RMC : « Je suis venu ici sur un coup de tête, par dépit. En arrivant, je me suis blessé deux mois, et je ne me suis pas vraiment entendu avec l’entraineur. Ce championnat ne vaut pas le niveau de la 4e division française. Ce n’était peut-être pas la bonne décision, mais je l’assume. »
2008/2009 : de retour aux Pays-Bas
Les règlements Fifa l’empêchant de signer pour un troisième club lors de la même saison, il doit prendre son mal en patience. Il songe d’ailleurs à arrêter sa carrière et reprendre des études. Mais, il n’a pas totalement disparu des tablettes des recruteurs européens. Des équipes grecques et turques l’approchent. En Angleterre, Hull City, qui joue alors les barrages d’accession, semble particulièrement le séduire : « J’espère qu’ils vont monter et que nous parlerons alors concrètement d’un contrat », indique-t-il à Skysport.
- Kalou à Heerenveen
Finalement, il signe en Hollande pour un retour aux sources. Heerenveen l’accueille en juillet 2008 pour un contrat de deux ans, plus une année en option. Ce retour dans l’Eredivisie semble le combler : « J’étais fier qu’Heerenveen pense à moi. C’est un club très sérieux, avec de l’ambition, et qui joue l’UEFA. Mon ambition est de faire une bonne saison pour revenir en équipe nationale », confie Bonaventure à son arrivée.
Malheureusement, ses quelques mois d’inactivité le laissent un peu court physiquement. Et le recouvrement de la plénitude de ses moyens est contrarié par une entorse de la cheville tôt dans la saison. Il lui faudra donc attendre la fin du mois de septembre pour le voir jouer ses premières minutes en championnat. Il tarde cependant à convaincre, et malgré ses deux titularisations du mois d’octobre, il doit souvent se contenter d’un rôle de remplaçant de luxe. Il pense enfin voir le bout du tunnel le 9 novembre 2008 : l’Ivoirien marque le but de la victoire face à Ado. Malheureusement, il se reblesse à la cheville un peu plus tard, et ne joue alors, depuis, que des petits bouts de match.
Le 4 février dernier, il accepte de s’exprimer sur sa situation devant les médias ivoiriens : « J’ai eu une intégration un peu difficile au niveau du club. Je pense que je peux mieux faire. Je manquais de compétition. J’ai donc dû travailler très dur pour trouver une forme optimale. » Il ajoute par ailleurs que sa situation familiale ne le met pas dans les meilleures conditions : « Ce qui me manque, c’est la présence de ma famille. Mes enfants vont à l’école à Paris. Mais à chaque fois que j’ai le temps, on se retrouve. »
À l’heure actuelle, Heerenveen est cinquième du championnat hollandais, à égalité avec le PSV Eindhoven. Le club de la province de Frise respecte donc ses objectifs. En coupe UEFA, Heerenveen a cependant très largement échoué puisqu’il a terminé dernier de sa poule — derrière Wolfsburg, le Milan AC, le Sporting Braga et Portsmouth —, sans avoir inscrit le moindre point. Bonaventure Kalou n’aura joué que 60 minutes en tout et pour tout dans cette coupe UEFA — face au Milan AC —, à peine moins qu’en championnat…