[UEFA] Retour sur PSG 2-2 Santander (vidéos)

Sakho, Bourillon, Sankharé, Pancrate, Luyindula et Kezman ont eu l’occasion jeudi soir de montrer qu’ils méritaient d’intégrer le onze de départ plus régulièrement. Mais si les attaquants ont montré des choses intéressantes, les milieux du PSG n’ont sans doute pas convaincu Le Guen de leur accorder plus de temps de jeu.

Le match en bref, du turn-over à Canal+ Sport

La bonne prestation des attaquants

Le débat pour déterminer si Le Guen balance ou non la coupe d’Europe va continuer d’alimenter les journalistes en mal d’idées et les talk-shows en manque de polémiques. Pourtant, s’il est des joueurs qui donnent raison à Paul Le Guen dans son besoin de faire tourner, ce sont bien les trois attaquants que sont Mateja Kezman, Peguy Luyindula et Fabrice Pancrate. Les trois Parisiens sont entrés sur la pelouse ultra-motivés ; quand Pancrate disait avant le match qu’il souhaitait « bouffer le gazon », il ne mentait pas. Ils proposaient sans cesse du mouvement, faisaient des appels variés, exerçaient un fort pressing dès le ballon perdu — le premier but parisien en est une belle démonstration —, et finalement une réelle justesse technique leur permettait de faire des belles combinaisons. De plus, il semble y avoir une véritable entente entre le duo d’attaque Luyindula-Kezman : les deux joueurs se sont trouvés à de nombreuses reprises, souvent dans du jeu court et de subtiles déviations, qui dénotent une certaine intelligence de jeu. Cette complicité s’inscrit d’ailleurs dans la continuité des divers matches qu’ils ont pu disputer ensemble, que ce soit contre Nancy ou à Monaco. Hoarau-Giuly et Luyindula-Kezman, cela fait deux doublettes d’attaquants qui fonctionnent bien. Peu d’équipes de Ligue 1 peuvent s’en vanter.

En revanche, les détracteurs de Paul Le Guen trouveront sûrement des arguments dans la teneur du milieu de terrain. Les deux demis défensifs Bourillon et Sankharé n’ont visiblement pas abordé le match de la même manière que leurs attaquants, et sont en grande partie responsables de la domination espagnole en seconde période. L’ancien Rennais a été souvent battu dans les duels, souvent en retard, et manquant d’agressivité et de présence. Quant à Sankharé, il a fait parlé hier soir toute son inexpérience en multipliant les fautes et en occultant complètement sa belle technique à la faveur d’une vision du jeu encore déficiente — ce qui est toutefois logique vu son âge. De fait, les défenseurs parisiens ont eu énormément de travail — qu’ils ont plutôt bien fait d’ailleurs —, mais dès la récupération, il était impossible de repartir vite et proprement vers l’avant, comme le PSG peut le faire lorsque Makélélé et Clément sont présents. De plus, si le deuxième but espagnol est superbe, comme contre Grenoble ou Saint-Étienne, il résulte du fait que les milieux de terrains tardent à monter sur le porteur du ballon.

Le Guen a probablement eu raison de faire tourner, que ce soit pour faire souffler certains de ses joueurs cadres, ou pour maintenir l’implication dans le groupe des joueurs de banc. Ce qui a marché pour les attaquants aurait pu fonctionner pour les milieux de terrain, et c’est plus à Bourillon et Sankharé de s’en vouloir de ne pas avoir su être à la hauteur de la confiance que leur a donné le coach parisien. Le milieu de terrain est un secteur très fourni au PSG [1], et il n’est pas dit que ces joueurs se retrouveront titularisés de sitôt.

Pour en finir avec ce faux-débat sur le turn-over, il faut rappeler que ce n’est pas nouveau : Le Guen a toujours procédé ainsi depuis son arrivée au club. Il a toujours fait tourner pour les matchs de coupes — et encore, contre Santander, la défense était quasiment inchangée —, ce qui ne l’a pas empêché d’être éliminé de justesse en huitième de finale de l’UEFA en 2007, ni de gagner la coupe de la Ligue et d’atteindre la finale de la coupe de France l’an dernier.

Le match de Canal+ Sport

Quand un match ne passe pas sur la chaîne phare du groupe Canal, on se dit qu’on va pouvoir éviter de voir les défis ridicules de Paganelli, les commentaires abrutissants des champions du monde 1998 qui n’ont rien d’autre à faire ou les séquences d’auto-promotion. Mais non, chaque déclinaison de Canal+ possède ses comiques.

Il y a Daniel Bravo qui, s’il est un très bon consultant, se fait largement influencer par la presse. Après l’ouverture du score en début de match, il se déclare surpris en disant que le PSG est d’habitude une équipe attentiste et que ce début de match n’est pas courant. Pourtant, c’est déjà la 7e fois cette saison que le PSG ouvre le score dans le premier quart d’heure [2]. Ce n’est pas la bonne stat à metre en avant pour faire croire que le PSG est une équipe passive.

Il y a ensuite Jacques Crevoisier, qui n’a eu de cesse de marteler que Luyindula était hors-jeu au départ de l’action sur le deuxième but parisien : Crevoisier ne connaît visiblement pas le règlement car, sur l’action initiale où il réclame le hors-jeu, Luyindula ne fait pas action de jeu. C’est en effet Kezman qui prend la balle, et le numéro 8 du PSG marque ensuite en étant dans une position parfaitement règlementaire.

Mais ce n’est rien à côté du duo d’humoriste Grégory Novak - Stéphane Guy avec des jeux de mots particulièrement croustillants : « Colsa est le carburant de cette équipe », « Colsa met de l’huile dans cette équipe », « Colsa a marqué un but 100 % bio », « avec Colsa et Serrano, on a de quoi commencer à cuisiner », etc. Contactez Canal+ si vous souhaitez qu’ils viennent animer vos soirées.

Enfin, comment ne pas mentionner l’interview surréaliste de Mateja Kezman par Lucien Dabila. Voyant que le joueur avait du mal à s’exprimer, le journaliste a tout de même insisté lourdement en posant quatre questions au Serbe, que celui-ci a déjà eu le mérite de comprendre. Kezman, qui n’est en France que depuis trois mois, a tenté de répondre dans un surprenant mélange de français, d’anglais et d’espagnol, avec beaucoup de mérite. L’analyse d’après-match des Spécialistes a ensuite uniquement consisté à diffuser en boucle cette interview et à se moquer des difficultés d’expression de l’attaquant parisien.

Comment le PSG peut-il se qualifier ?

Rappel du calendrier de la phase de groupes

 Phase de groupes, 4e journée : mercredi 3 décembre
Manchester City - PSG
Twente - Schalke 04
Exempt : Santander

 Phase de groupes, 5e journée : mercredi 17 décembre
Santander - Manchester City
PSG - Twente
Exempt : Schalke 04

Le PSG sera qualifié s’il gagne ses deux derniers matches. S’il ne parvient pas à prendre six points, la situation est plus compliquée. Passons en revue tous les scénarios possibles (merci à Edji).

En cas de victoire à Manchester

En cas de victoire contre Twente

Le PSG sera qualifié dans tous les cas de figure.

En cas de match nul contre Twente

 La qualification se jouera entre d’une part le PSG et d’autre part Twente et Schalke en cas de match nul Twente-Schalke, et Santander si Santander bat Manchester.

 Si Santander ne bat pas Manchester, pour tout résultat autre qu’un match nul entre Twente et Schalke, le PSG sera qualifié.

En cas de défaite contre Twente

 Si Santander ne bat pas Manchester et que Twente bat Schalke, la qualification se jouera entre le PSG et Schalke.

 Le PSG sera éliminé dans tous les autres cas de figure.

En cas de match nul à Manchester

En cas de victoire contre Twente

 Si Santander bat Manchester, la qualification se jouera entre le PSG, Schalke et Santander en cas de match nul Twente-Schalke ; entre le PSG et Santander en cas de victoire de Twente ou de Schalke.

 Si Santander ne gagne pas contre Manchester, le PSG est qualifié.

En cas de match nul ou de défaite contre Twente

Le PSG sera éliminé dans tous les cas de figure.

En cas de défaite à Manchester

En cas de victoire contre Twente

 Si Santander bat Manchester City lors de la dernière journée, le PSG est éliminé.

 Si Santander ne bat pas Manchester City et que Schalke bat Twente, le PSG est qualifié.

 Si Santander ne bat pas Manchester City, la qualification se jouera entre le PSG et Schalke ou Twente.

En cas de match nul ou de défaite contre Twente

Le PSG sera éliminé dans tous les cas de figure.

Que se passe-t-il en cas d’égalité ?

Si le PSG se retrouve à égalité de points avec une ou plusieurs équipes, le règlement de la coupe UEFA prévoit six critères — sur tous les matches du groupe, et non sur les seules confrontations entre les équipes concernées — pour départager les clubs :
 la plus grande différence de buts ;
 le plus grand nombre de buts marqués ;
 le plus grand nombre de buts marqués à l’extérieur ;
 le plus grand nombre de victoires ;
 le plus grand nombre de victoires à l’extérieur ;
 le plus grand coefficient UEFA du club et de sa fédération sur les cinq dernières saisons.

Autres infos sur le match

Des attaquants en forme

 Luyindula a marqué son cinquième but toutes compétitions confondues : un but en championnat, deux en coupe de la Ligue et deux en coupe UEFA. L’an dernier, sur toute la saison, il avait marqué… 5 buts, tous en championnat.

 Quant à Kezman, s’il brille rarement quand il rentre en cours de match, il est à noter que lorsqu’il est titulaire, cela se passe bien mieux pour lui : sur 7 titularisations, il en est à 3 buts et 3 passes décisives !

Rappel : les matches précédents

1re journée :
 Schalke 3-1 Paris SG
 FC Twente 1-0 Racing Santander

2e journée :
 Racing Santander 1-1 Schalke
 Manchester City 3-2 FC Twente

 3e journée :
 Paris SG 2-2 Santander
 Schalke 0-2 Manchester City

Rappelons que les clubs ne s’affrontent que sur un match, à domicile ou à l’extérieur, mais pas en matches aller-retour. À l’issue de ces quatre rencontres, les trois premières équipes du groupe seront qualifiées pour les phases à élimination directe.

Banderoles, tribunes et photos

Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
 PSGMAG.NET ;
 les Supras ;
 le fil dédié au match de Mouvement Ultra.

Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.