Après avoir revisité le bilan détaillé du PSG par saison en coupe de France, le récit des quarts du PSG depuis 1998 puis de toutes les demi-finales du PSG, passons en revue le déroulement de toutes les finales de coupe de France disputées par le club parisien. Partie 3/3 : de 2003 à 2008.
2002/2003 : PSG vs Auxerre
Un autre ère moins glorieuse s’achève ce soir-là. Celle du deuxième mandat de Luis Fernandez et de la présidence de Laurent Perpère. Là encore, de nombreux joueurs sont annoncés partants : Cristobal, Llacer, Pochettino et Ronaldinho. Ils ont pour objectif de sauver la saison du PSG. L’adversaire du soir se nomme Auxerre, et une répétition géante avait eu lieu une semaine plus tôt à l’Abbé-Deschamps, durant laquelle Guy Roux avait clairement affirmé son rôle de patron de l’arbitrage.
Auxerre possède alors une équipe truffée de jeunes joueurs prometteurs, que l’on présente comme le futur de l’équipe de France — Cissé, Kapo, Boumsong, Mexès voire Mathis. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’aucun de ces joueurs-là n’a su réellement s’imposer en sélection depuis.
Paris rentre très bien dans la rencontre. Ronaldinho semble vouloir faire son dernier baroud d’honneur, et même Hugo Leal se montre — pour une des seules fois de sa carrière — très en jambes. Ce sont d’ailleurs ces deux joueurs qui permettent l’ouverture du score : Ronaldinho effectue un centre contré depuis le côté gauche, Hugo Leal reprend de demi-volée et trompe Fabien Cool (1-0, 21e).
Paris gère tranquillement son avance jusqu’à ce que le duo Layec-Mexès entre en scène. Sur un pied-haut maladroit de Leal qui atterrit dans le bas-ventre de Mexes, le jeune blondinet se tord de douleur en se plaignant de… la jambe. Layec, toujours prompt à dégainer les cartons inutiles, se fait berner et expulse le joueur portugais.
Paris tente de tenir bon, mais finit par craquer quand Cissé, parti en profondeur, dévie du bout du pied une passe de Radet. Alonzo est pris à contre-pied (1-1, 76e). Dans les dernières minutes, Paris a toutefois l’occasion de ravir la coupe : rentré en jeu, Francis Llacer, pour le dernier match de sa carrière, se retrouve dans la surface en bonne position. Sa frappe croisée du gauche rase le montant de Cool. Paris a laissé passer sa chance, et quelques secondes plus tard, de l’autre côté, un corner auxerrois puis un cafouillage permettent à Jean-Alain Boumsong de frapper en force à bout portant et de donner la coupe à son équipe (1-2, 89e).
Paris SG 1-2 Auxerre
Samedi 31 mai 2003 au Stade de France (Saint-Denis)
Buts : Hugo Leal (21e) ; Cissé (76e), Boumsong (89e).
Paris SG : Alonzo — Cristobal, Pochettino, Heinze, Potillon — Déhu, Hugo Leal, Pédron — J. Leroy, Fiorèse, Ronaldinho.
Entraîneur : Luis Fernandez.
Auxerre : Cool — Radet, Mexès, Boumsong, Perrier-Doumbé — Lachuer, Mathis, Faye, Fadiga — Cissé, Kapo.
Entraîneur : Roux.
2003/2004 : PSG vs Châteauroux
Après un parcours épique dans la compétition — renversement incroyable face à Troyes, victoire au Vélodrome, élimination des petits poucets Bayonne et Brive, et qualification aux tirs au but face à Nantes —, Paris affronte en finale l’équipe de L2 de la Berrichonne de Châteauroux. Une équipe qui a eu par le passé quelques liens avec Paris puisque Michel Denisot en était le président d’honneur.
Chateauroux et son entraîneur Zvunka — qui gagnera cette coupe avec une autre équipe de L2, Guingamp, quelques années plus tard — possèdent en leurs rangs deux anciens Parisiens : Éric Rabesandratana, qui est écarté du groupe, et Jimmy Algerino, revenu finir sa carrière dans le club qui l’a révélé.
Paris possède cette saison-là une belle équipe, qui a terminé deuxième du championnat, à trois malheureux points des Lyonnais. Cette finale est donc l’occasion de ramener un trophée. Toutefois, le PSG doit faire sans ses internationaux argentins Heinze et Sorin, partis jouer en sélection. Paris présente donc un côté gauche El-Karkouri - Boskovic.
La rencontre est finalement bien plus équilibrée que prévu. Si Paris se montre globalement plus dangereux, les pensionnaires de L2 se montrent à la hauteur de l’évènement. Le temps file, et le Paris SG ne parvient toujours pas à marquer. Beaucoup de spectateurs voient alors resurgir le spectre de la finale de coupe de la Ligue face à Gueugnon en 2000… mais heureusement c’est le classique de cette saison qui va sauver Paris : Fiorèse tire un corner sur la tête de Pauleta, qui marque (1-0, 66e).
Châteauroux pousse en fin de rencontre, et obtient même une belle situation quand Algerino frappe en force sur Letizi, mais cela ne suffit pas, et Paris gagne enfin un trophée : le premier depuis 1998.
La remise de la coupe est marquée par les sifflets à l’encontre de Frédéric Déhu au moment où celui-ci lève la coupe. Le capitaine avait eu le tort de s’engager avec l’OM alors qu’il était libre de tout contrat à la fin de saison… Une partie des supporters parisiens préfèrent donc siffler un joueur qu’applaudir leur équipe quand celle-ci garnit le palmarès du club.
Paris SG 1-0 Châteauroux
Samedi 29 mai 2004 au Stade de France (Saint-Denis)
But : Pauleta (66e).
Paris SG : Letizi — Mendy, Déhu, Pierre-Fanfan, El Karkouri — Fiorèse, Mbami, Cana, Boskovic — Ljuboja, Pauleta.
Entraîneur : Vahid Halilhodzic.
Châteauroux : Roche — Algerino, Bertin, Viator, El Berki — Ferreira, Sidibé, Fradin, Roudet — Vandenbossche, Gueï.
Entraîneur : Zvunka.
2005/2006 : PSG vs Marseille
Année de coupe du monde, la finale 2006 se déroule particulièrement tôt. Le calendrier a même été très condensé : des quarts à la finale, il n’y aura qu’un intervalle de trois semaines. La même semaine, Lyon est couronné champion de France, mais cela n’intéresse pas grand monde : tous les médias sportifs sont tournés vers cette finale entre les deux ennemis de L1.
D’une certaine façon, il s’agit de la rencontre qui n’avait pas eu lieu quelques mois plus tôt, quand dans une crise de paranoïa les dirigeants de l’OM avaient envoyé leur CFA 2 jouer au Parc des Princes en championnat. Avant la rencontre, les pronostics tendent plus vers une victoire de l’OM, auteur d’une bonne saison, et qui comporte dans son effectif la star naissante Franck Ribéry, que l’on présente comme un phénomène. Paris de son côté boucle une saison mitigée, marquée par l’éviction de Fournier et l’arrivée de Guy Lacombe.
Chacune des deux formations aligne ce soir-là sa meilleure équipe. Dans un premier temps, il n’y aura pas réellement de match. Paris est serein, comme souvent en finale, et les Marseillais sont impressionnés par l’enjeu. Ribéry se fait museler par Bernard Mendy, et dès la 6e minute Paris ouvre le score : Taïwo sur son côté gauche dribble Édouard Cissé. Le public marseillais applaudit son joueur qui, grisé, continue à avancer avec la balle. Il ne voit pas le Parisien revenir dans son dos : celui-ci le tacle, et le ballon arrive à l’entrée de la surface. Bonaventure Kalou qui passait par là frappe en force, le ballon atterrit sous la barre de Barthez (1-0, 6e).
En début de seconde période, alors que l’on craint le réveil marseillais, Vikash Dhorasso décide de frapper au but de 25 mètres. Une tentative qui fait mouche : sa frappe sèche surprend Barthez et Dhorasoo marque son seul but au PSG (2-0, 49e). Paris a ensuite plusieurs fois l’occasion de tripler la marque, mais un coup franc de Rothen tape le poteau, et un excès de gourmandise de Kalou finit sur la barre. À vingt minutes de la fin, Maoulida réduit le score (2-1, 67e). Marseille presse de plus en plus, mais la maladresse de Lamouchi et les sorties hargneuses de Letizi suffisent à endiguer toutes ces offensives.
Paris remporte donc cette finale de prestige et s’affirme comme un grand spécialiste de la compétition.
Marseille 1-2 Paris SG
Samedi 29 avril 2006 au Stade de France (Saint-Denis)
Buts : Maoulida (67e) ; Kalou (6e), Dhorasoo (49e).
Marseille : Barthez — Beye, Déhu, Civelli, Taiwo — Niang, Cana, Ribéry, Lamouchi — Pagis, Maoulida.
Entraîneur : Jean Fernandez.
Paris SG : Letizi — Mendy, Rozehnal, Yepes, Armand — Mbami, Cissé, Dhorasoo, Rothen — Kalou, Pauleta.
Entraîneur : Guy Lacombe.
2007/2008 : PSG vs Lyon
Après une saison galère, le Paris SG respire enfin. Le club s’est sauvé, une coupe de la Ligue est venue enrichir le palmarès : cette rencontre face à Lyon est donc un bonus pour la formation parisienne. Dix ans après les adieux de Raì, il s’agit du dernier match de Pauleta, mais aussi des adieux parisiens d’Alonzo, Yepes et Mendy.
La différence entre les deux équipes est supposée être énorme ; pourtant, les Parisiens réalisent une prestation remarquable. Chantôme en neuf et demi perturbe complètement l’arrière garde lyonnaise et Diané se montre très incisif dans toutes ses prises de balles. Les occasions franches sont donc pour Paris : une tête de Camara sur la barre, une volée de Pauleta sauvée sur sa ligne par Toulalan et un but injustement refusé à Armand.
En seconde période, l’histoire recommence : Camara trouve à nouveau la transversale avant que Toulalan ne sauve son but et, à la fin du temps additionnel, Mendy a l’occasion de donner à nouveau la victoire en finale, mais sa reprise est captée par Coupet.
En prolongations, Lyon marque sur l’une de ses rares occasions : un centre de Grosso est remis de la tête par Keita vers Govou, qui reprend hors de portée d’Alonzo (1-0, 102e). Lyon effectue donc le doublé coupe-championnat, pendant que Paris nourrira de gros regrets à la vue de sa prestation.
Lyon 1-0 (a.p.) Paris SG
Samedi 24 mai 2008 au Stade de France (Saint-Denis)
But : Govou (102e).
Lyon : Coupet — Réveillère, Squillaci, Boumsong, Grosso — Juninho, Toulalan, Källström — Govou, Fred, Benzema.
Entraîneur : Alain Perrin.
Paris SG : Alonzo — Ceara, Camara, Yepes, Armand — Bourillon, Clément, Rothen — Pauleta, Chantôme, Diané.
Entraîneur : Paul Le Guen.
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