Après avoir revisité hier le bilan détaillé du PSG par saison en coupe de France, passons en revue le déroulement des derniers quarts de finale disputés par le club parisien.
1997/1998 : PSG 1-0 Monaco
Le PSG est en fin de cycle. De nombreux joueurs historiques s’apprêtent à faire leurs valises, et la saison en championnat et d’ores et déjà ratée. Les cadres parisiens ont donc fait des coupes nationales un objectif prioritaire. Après avoir gagné la coupe de la Ligue face à Bordeaux, il reste au PSG à se rendre à nouveau au Stade de France dans l’autre coupe.
Pour cela, en quarts de finale, il faut éliminer l’AS Monaco, le champion en titre qui a alors le vent en poupe : l’équipe de Tigana vient d’éliminer Manchester United en quart de finale de la Ligue des Champions. Et les hommes sur Rocher se sont découverts un buteur inattendu en la personne de David Trezeguet. La partie est donc loin d’être gagnée d’avance par les Parisiens, qui doivent en plus se passer des services de leur buteur vedette Marco Simone.
Lors de l’échauffement, Fabien Barthez est chambré par la tribune Auteuil. Le gardien monégasque réagit avec amusement à tout cela et rentre dans le jeu des supporters : au chant empli de finesse qui suggère à Barthez de montrer son postérieur, celui-ci fait mine d’abaisser son short puis, quand un ballon est réclamé en tribune, le portier de l’équipe de France ne se fait pas prier et expédie un cuir dans les gradins. À cette époque, le PSG a un gros problème de gardien — Revault ne s’est pas imposé et Vincent Fernandez n’est pas très rassurant —, et cet échange amusant se termine en triomphe pour Barthez. Il faut le rappeler, ce jour-là, une bonne partie de la tribune Auteuil a scandé : « Barthez, à Paris ! »
Le match, disputé devant une audience faible — moins de 20 000 spectateurs —, est particulièrement terne. Les occasions ne sont pas légion, et il faut attendre le dernier quart d’heure pour voir le seul but de la rencontre. Suite à un ballon qui traîne et qui finit au fond des filets, on voit Florian Maurice exulter : lui qui était incapable d’être dangereux en cette année 1998 aurait enfin marqué un but ? Il n’en est rien, puisque, certes sous sa pression, c’est le gros Franck Dumas qui a trompé son gardien d’une tête contre son camp.
Paris passe donc cet obstacle, et finira par remporter la coupe de France en éliminant Guingamp en demi-finale puis en gagnant le trophée face au champion 1998, Lens.
2001/2002 : PSG 0-1 Lorient
Une semaine avant cette rencontre, le PSG avait perdu en demi-finale de coupe de la Ligue face à Bordeaux, après ce qui s’appelle désormais le show Gilles Veissière. En championnat, Paris est distancé pour le titre, même si l’Europe reste en ligne de mire, et la coupe de France est la seule chance de gagner un trophée. Les augures sont plutôt favorables, puisque c’est le Lorient d’Yvon Pouliquen qui se déplace au Parc des Princes : les Merlus y avaient été étrillés 5 à 0 un mois et demi plus tôt. Qui plus est, les Bretons sont les premiers non-relégables et s’apprêtent déjà à disputer la finale de la coupe de la Ligue. Ce quart de finale apparaît donc comme secondaire, et Pouliquen aligne une équipe bis.
Pourtant, Ronaldinho et ses compères n’y feront rien. Lorient ouvre le score en première période, et en courant après le résultat, Paris n’arrivera finalement pas à se montrer dangereux, si ce n’est sur un coup franc indirect en début de seconde mi-temps.
Paris se retrouve donc éliminé à la grande surprise, mais cette déception n’empêchera pas les Parisiens d’obtenir une belle quatrième place en première division.
2002/2003 : Martigues 0-1 PSG
Paris a raté sa saison, et Luis Fernandez va s’en aller. La coupe de France est donc, comme souvent, le dernier objectif des Parisiens. Et le tirage au sort a offert au PSG un déplacement à Martigues, club de National. Le match a finalement lieu au stade Francis-Turcan de Martigues, alors que la préfecture des Bouches-du-Rhône avait longuement hésité à le faire jouer au stade Vélodrome… où le PSG s’était imposé face à l’OM 0-3, une semaine plus tôt.
Cette partie-là est toutefois bien plus laborieuse que face au club olympien. Paris éprouve toutes les peines du monde à mettre en danger le club sudiste, et il faut attendre la 76e minute pour que les deux meilleurs joueurs offensifs se mettent en action : excentré côté gauche, Fabrice Fiorèse se remet sur son pied droit et centre. Le Brésilien Ronaldinho surgit et marque d’une tête piquée, chose suffisamment rare pour être soulignée.
Sans trop briller, Paris passe donc l’obstacle, éliminera Bordeaux ensuite et perdra en finale face à Auxerre.
2003/2004 : Brive 1-2 PSG
Au tour précédent, le PSG avait affronté l’Aviron Bayonnais au Parc des Princes pour cause de stade non conforme. Longtemps, l’on a cru que le même phénomène allait se produire pour ce quart de finale, mais le stade de Brive a finalement été homologué par la FFF, et le PSG a dû se déplacer en Corrèze.
Les Brivistes, alors entraînés par Frédéric Hantz, venaient d’éliminer Auxerre en huitièmes de finale. Et le début de rencontre face aux Parisiens aurait pu laisser penser que l’exploit allait de nouveau être de mise : Forest ouvre le score pour les locaux dans la première demi-heure. Mais le PSG, qui joue le titre en L1, a cette saison-là des ressources incroyables, et ce n’est pas une équipe de CFA qui va mettre à mal le club de Vahid Halilhodzic.
Dix minutes après l’ouverture du score, Bernard Mendy adresse un centre très précis pour la tête de Pauleta qui lobe le portier adverse. En seconde période, Pauleta lance son compère Reinaldo, qui élimine ses adversaires tout en puissance, dribble le gardien et marque du gauche dans le but vide.
Paris s’impose sur la plus petite des marges, comme souvent cette saison, et ira remporter le trophée en éliminant Nantes puis en s’imposant face à Châteauroux.
2005/2006 : PSG 2-1 Lille
Pour ne pas interférer avec la coupe du Monde, la FFF a décidé de condenser tous les tours de coupe de France. Ainsi, en trois semaines, la compétition passera des quarts de finale à la finale. Cela tombe bien pour Paris qui, sous Guy Lacombe, est enfin dans une bonne période. L’adversaire est le Lille de Claude Puel, alors quatrième du championnat.
Les visiteurs ouvrent d’ailleurs très vite le score par Tavlaridis sur corner — suite à une sortie manquée de Letizi. Paris réagit assez vite, puisque toujours en première période, un coup franc très travaillé par Paulo Cesar atterrit au second poteau. Édouard Cissé se bat pour remettre le ballon sur la poitrine de Bonaventure Kalou, qui pousse le ballon dans les filets avec ses pectoraux.
À la 57e minute, l’homme de la coupe de France, Pauleta, décide de faire gagner son équipe. Un ballon traîne dans la surface, il l’expédie en lucarne d’une merveille de frappe enroulée. De la tête, Odewingie frappera la barre transversale, mais ça n’empêchera pas Paris de passer au tour suivant.
Au final, quelques semaines plus tard, en éliminant Nantes puis en gagnant face à l’OM, Paris ramènera ce qui est à ce jour sa dernière coupe de France.
2006/2007 : Sochaux 2-1 PSG
Cette rencontre arrive à un moment où le PSG, malgré Paul Le Guen, n’est pas encore sûr de son maintien en L1. Pour une fois, la coupe de France n’est pas là pour sauver la saison parisienne, mais apparaît plus comme une compétition en trop. Le Guen décide donc de faire tourner allègrement, en titularisant d’habituels remplaçants comme Dramé, Traoré, Mulumbu, Hellebuyck, Chantôme — qui jouera arrière droit —, Piètre ou même Kalou. Un coup similaire avait déjà fonctionné en coupe UEFA face à l’AEK Athènes.
Cette fois, ce n’est pas suffisant car les Sochaliens rentrent bien dans la rencontre. Le vétéran Isabey est en grande forme et, très tôt, il ouvre le score d’un bel enchaînement contrôle de la poitrine et frappe de 25 mètres. Juste avant la mi-temps, il centre pour la tête de Dagano qui double la marque.
Le Guen réagit en seconde période en lançant Diané puis Ngog. Sur une percée du premier, le défenseur Afolabi est poussé à la faute par le second et marque contre son camp. Alors que Paris pousse dans le dernier quart d’heure, c’est Sochaux qui se crée les meilleures occasions, mais Landreau tient la baraque. La balle d’égalisation est pour Armand à la dernière seconde, mais son tir est sorti par Richert.
Paris s’incline donc, et comme souvent à cette époque, face au futur vainqueur de la compétition.
2007/2008 : Carquefou 0-1 PSG
L’un des matches les plus puants de l’histoire récente du PSG. Le club parisien est alors en plein marasme. En lutte pour le maintien, il est la cible de nombreux quolibets. Carquefou est le petit poucet, que tout le monde juge donc sympathique. Il vient d’éliminer Nancy puis l’OM. La France du foot souhaite donc que le petit élimine l’arrogant parisien. « Soyez Carquefou ! », titre L’Équipe en une ce jour-là.
Diffusé sur France Télévisions, le match est l’occasion d’une leçon de populisme et de démagogie orchestrée par Denis Balbir et le franchouillard Xavier Gravelaine. Où chaque contact est la preuve du mauvais esprit parisien, et chaque ballon bien joué par les locaux est une démonstration de beau football. Comble de la condescendance, Daniel Lauclair qui évoque un village en parlant de Carquefou, une ville de 17 000 habitants…
Fidèle à sa ligne de conduite, sur le terrain, Paul Le Guen a fait souffler et a titularisé de nombreux jeunes, dont le duo d’attaque d’anorexiques, Everton-Ngog. Les jeunes n’arrivent pas vraiment faire trembler les Carquefoliens, et il faut l’entrée de Pauleta en fin de match pour faire la différence. Quelques minutes après avoir foulé la pelouse, le Portugais catapulte de la tête un centre de Sylvain Armand dans les cages adverses.
Paris s’impose, se qualifie, ira jusqu’en finale, mais tout le monde retiendra que le PSG est passé de justesse, et que c’est particulièrement honteux…