Paris vit en effet une série négative depuis quatre matches, avec deux points pris sur neuf possibles en championnat, ainsi qu’une élimination en coupe de France. Le contenu des matches n’est pas non plus des plus rassurants, même si la dernière rencontre à Nancy pouvait tout de même générer quelques satisfactions dans l’aptitude des joueurs à digérer l’exigence tactique de Carlo Ancelotti. Actuellement, le PSG n’a clairement pas le rythme d’un champion, ceux-ci étant généralement habitués à finir en trombe. Sur cette dynamique, il est vrai que Lille, qui vient d’enchaîner trois victoires, fait figure d’équipe en forme, et presque de favori malgré son retard. Quant aux Montpelliérains, ils profitent de l’accent mis sur les mauvaises performances pour masquer les leurs : eux aussi ont perdu à Nancy tout récemment, eux aussi se sont fait éliminer en coupe, et eux aussi doivent les quelques points qu’ils ont ramenés à des buts inscrits dans les toutes dernières minutes au terme de matches mal maîtrisés.
Ces séries sont toutefois bien trop courtes pour être réellement significatives. Il y a quelques semaines, le titre était définitivement perdu pour Lille, et l’insolente réussite des Parisiens était considérée comme le signe d’une chance de futur champion. Si l’on se focalise sur le cas des Parisiens, on peut constater que la saison n’a fonctionné que par cycles. Antoine Kombouaré a connu deux longs cycles de résultats positifs, entrecoupés d’un gros trou d’air. Ce trou d’air correspond d’ailleurs scrupuleusement à la série qu’est en train de vivre Carlo Ancelotti. Un match nul contre Bordeaux, puis une défaite contre Nancy, avec une élimination en coupe. Antoine Kombouaré avait également connu une lourde défaite contre l’OM, espérons qu’Ancelotti ne pousse pas le mimétisme jusque là.
Plutôt que de théoriser sur les matches passés, il faudrait plutôt s’intéresser aux matches à venir en mettant en perspective les calendriers du trio de prétendant au titre.
J. | Montpellier | PSG | Lille |
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J31 | reçoit Sochaux | reçoit Marseille | va à Brest |
J30 | va à Marseille | - | - |
J32 | va à Lorient | va à Auxerre | reçoit Ajaccio |
J33 | reçoit Valenciennes | reçoit Sochaux | va à Dijon |
J34 | va à Toulouse | va à Lille | reçoit Paris |
J35 | reçoit Evian | reçoit Saint-Étienne | va à Nice |
J36 | va à Rennes | va à Valenciennes | reçoit Caen |
J37 | reçoit Lille | reçoit Rennes | va à Montpellier |
J38 | va à Auxerre | va à Lorient | reçoit Nancy |
Avec quatre points de retard et deux équipes à doubler, le Losc doit espérer le parcours parfait ou presque d’ici la fin de saison. Sa chance est d’une part d’affronter ses deux concurrents directs — réception de Paris à J34, déplacement à Montpellier à J37 —, d’autre part d’avoir à affronter sur les autres matches uniquement des équipes de bas de tableau… Mais est-ce une chance d’affronter uniquement des équipes qui luttent pour leur survie en L1 ? Les matches récents des Parisiens ont montré que des formations comme Dijon, Nancy ou Nice étaient capables de réaliser des coups d’éclat. À voir si l’expérience du titre passé leur suffira pour réaliser un carton plein façon Bordeaux 2009, quasiment nécessaire pour finir champion.
Pour ce qui est des deux autres équipes, le calendrier est assez similaire. Sur les huit clubs que le PSG affrontera, Montpellier en retrouvera sept sur son chemin. Il existe toutefois une nuance importante : avec son match en retard à Marseille, Montpellier va disputer trois matches en une semaine, avec deux déplacements consécutifs — une telle série interviendra, et pour toutes les équipes cette fois-ci, durant les journées 34 à 36. Gérer des matches rapprochés, c’est une habitude que n’a pas l’équipe de Louis Nicollin. D’ici dix jours, nous en saurons davantage sur l’aptitude des Montpelliérains à jouer dans ces conditions. Les Lillois et Parisiens, rodés à la Ligue Europa et ayant des effectifs plus conséquents, devraient logiquement s’en sortir avec plus de facilité.
Le reste ne serait que pronostics. Chacun peut se faire une idée en fonction du calendrier, du total de points à la fin de la saison. Néanmoins, il n’y a rien de vraiment concret qui permettrait de dire aujourd’hui que le PSG va lâcher un titre qui lui était promis, si ce n’est le traumatisme d’une fin de saison manquée il y a plus de quinze ans… La bataille va être âpre, probablement plus que ce que les excellents résultats parisiens pouvaient laisser espérer jusque-là. Il n’empêche que rien n’est encore joué, et verser dans le catastrophisme aujourd’hui serait aussi improductif que de croire en février que le PSG allait être couronné sans opposition.