Les enseignements du match
Joueur par joueur
Dans les cages, Nicolas Douchez a encaissé deux buts sur lesquels il ne peut rien, a bloqué ou repoussé la quantité importante de frappes cadrées adressées par ses adversaires du soir, mais a aussi commis une faute de main sur un tir de Jantscher. La défense centrale composée de Milan Bisevac et Zoumana Camara a plutôt bien contrôlé le grand Maierhofer, les occasions venant surtout de frappes de milieux de terrain. Bisevac a essayé en deuxième mi-temps d’apporter plusieurs fois un surnombre au milieu de terrain et Zoumana Camara aurait pu marquer à deux reprises de la tête, sur corner. Chez les latéraux, Siaka Tiéné a essayé de participer offensivement, sans énormément de réussite. Et le trou qu’il a laissé sur une de ses montées n’a pas été compensé, amenant ainsi le premier but. Difficile à blâmer. Côté droit, Marcos Cearà a souffert face à Leonardo, et a perdu plusieurs duels défensifs. En deuxième mi-temps, Salzbourg attaquant moins, il a pu jouer l’esprit plus tranquille et bien plus haut.
Au milieu de terrain, Momo Sissoko n’a pas été particulièrement brillant. Jouant beaucoup de son physique, le Malien n’a pas su aider sa défense quand elle souffrait de la présence des milieux adverses, et n’a pas non plus été inoubliable. Heureusement, après un début de partie mitigé, Clément Chantôme a travaillé pour deux avec des récupérations astucieuses, une bonne conduite de balle, et un jeu simple qui a bien aidé le PSG. Il venait même régulièrement en soutien de l’attaquant, rôle pourtant dédié à Bodmer. Il est sorti à l’heure de jeu pour ce qui était son match de reprise avec les pros.
Aligné à droite Christophe Jallet a lui aussi essayé de jouer simplement, mais a eu une réussite très mince, avec beaucoup de ballons perdus. En fin de première mi-temps, il a une énorme occasion qu’il ne cadre pas, et sort dans la foulée, à la pause. À gauche, Nene a le mérite d’avoir amené l’essentiel des situations dangereuses, réveillant notamment son équipe par une frappe dangereuse. Mais il a également fait des choix plus que douteux, avec des talonnades et des mauvaises remises, dont l’une déclenche le contre du premier but. Alors qu’il était l’un des rares joueurs à surnager ces dernières semaines, il a cette fois-ci plongé avec les autres. Aligné en meneur de jeu, Mathieu Bodmer n’a pas eu son rayonnement entrevu la saison passée. Très difficile à trouver, il a fini par toucher davantage de ballons quand Chantôme est sorti et qu’il est passé en relayeur. Il a tenté plusieurs fois la passe décisive, mais celle-ci a été systématiquement interceptée.
Seul devant, Mevlüt Erding a couru, tenté, et personne n’ira dire qu’il est de mauvaise volonté. Mais sa conduite de balle parfois incertaine l’a empêché d’avoir des situations plus franches. Au niveau des entrants, Jean-Christophe Bahebeck a eu une mi-temps en tant qu’ailier pour se montrer. Il a essayé de provoquer balle au pied, ce dont le PSG avait besoin, et a eu la meilleure occasion de la seconde période. Kevin Gameiro a lui joué une demi-heure, avec enfin un vrai attaquant à ses côtés… Mais ce n’est pas pour autant qu’il a touché plus de ballons. Sa seule action dangereuse vient d’une frappe lointaine, sortie de peu par le gardien. Enfin Blaise Matuidi a évolué un petit quart d’heure, sans pouvoir relancer sa formation.
Les vidéos des buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac : l’équipe
Trois défaites consécutives. Le PSG, successivement battu par Nancy (0-1), Marseille (3-0) puis Salzbourg (2-0), réalise sa pire série depuis quinze mois.
350 minutes sans marquer. Aujourd’hui encore troisième meilleure attaque de L1, Paris n’a plus inscrit le moindre but depuis 350 minutes toutes compétitions confondues. C’est la première fois depuis avril 2009 que le PSG enchaîne trois matches consécutifs sans marquer, signale Opta.
Le PSG muet à l’extérieur. Après une défaite 2-0 à Bilbao et un match nul 0-0 à Bratislava, c’est la troisième fois d’affilée que le PSG ne parvient pas à marquer en déplacement en Ligue Europa.
Infos en vrac
Résultats. L’Athletic Bilbao s’est imposé 2-1 face au Slovan Bratislava.
Classement. L’Athletic Bilbao est seul premier avec 13 points, devant Salzbourg et Paris (7). Les Autrichiens devancent le PSG à la différence de buts particulière. Enfin le Slovan Bratislava est dernier avec 1 point.
Comment le PSG peut-il se qualifier ? Un match nul suffisait aux Parisiens pour se qualifier dès jeudi soir. Une défaite 1-0 leur assurait encore d’être maîtres de leur destin, devançant Salzbourg à la différence de buts particulière. Mais cette défaite 2-0 place désormais le PSG à la troisième place derrière son adversaire du jour. Pour récupérer la place de second, Paris devra prendre plus de points contre Bilbao que Salzbourg sur la pelouse de Bratislava.
Bilan du PSG en coupes d’Europe
Compétitions européennes | P | J | V | N | D | BP | BC | D |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Ligue des champions (C1) | 5 | 40 | 19 | 7 | 14 | 63 | 52 | +11 |
Coupe des coupes (C2) | 6 | 38 | 24 | 6 | 8 | 66 | 27 | +39 |
Coupe UEFA/Ligue Europa (C3) | 9 | 71 | 31 | 24 | 16 | 102 | 60 | +42 |
Supercoupe d’Europe | 1 | 2 | 0 | 0 | 2 | 2 | 9 | -7 |
Coupe Intertoto | 1 | 8 | 5 | 3 | 0 | 20 | 3 | +17 |
Total coupes d’Europe | 22 | 159 | 79 | 40 | 40 | 253 | 151 | +102 |
Dans la presse
Franck Le Dorze, dans L’Équipe du 2 décembre 2011 :
Ça ne peut plus durer ! […] Le PSG, terriblement décevant, a subi hier soir sa troisième défaite d’affilée et risque désormais une élimination de la Ligue Europa. Pour son entraîneur, Antoine Kombouaré, c’est sans doute le revers de trop. […] Si c’est ici, à Salzbourg, que Mozart est né, c’est aussi certainement un très bel endroit pour y mourir. Antoine Kombouaré connaît suffisamment la musique, celle qui enveloppe les arcanes du football, pour savoir que ce nouvel échec en terre autrichienne risque d’être celui de trop. L’entraîneur du PSG, déjà très fragilisé depuis la défaite à Marseille dimanche, voit son avenir s’assombrir davantage.
Christophe Bérard, dans le Parisien du 2 décembre 2011 :
Paris en chute libre. […] Battus pour la troisième fois d’affilée, les Parisiens s’enfoncent dans la crise. Il devient urgent de trouver des solutions. […] Ce matin, les dégâts sont immenses et la crise est totale à Paris. […] L’Europe est aujourd’hui presque accessoire. L’urgence est ailleurs. Il est évidemment caricatural d’imaginer que les Parisiens ont lâché Antoine Kombouaré, sous les yeux de Nasser al-Khelaïfi et de Leonardo partis sans piper mot après ce nouvel affront. En revanche, ils ont bien lâché une certaine idée des valeurs basiques de combativité qui font autant les hommes que les footballeurs.
Désormais, le PSG-Auxerre de dimanche s’avance comme le rendez-vous de la peur, voué à déboucher sur des décisions brutales. Antoine Kombouaré avait annoncé, après la déroute marseillaise, qu’il en verrait des « soldats » à Salzbourg pour laver l’affront. Pour son grand malheur, l’entraîneur parisien a plutôt présenté un troupeau de moutons sur la pelouse autrichienne. Car face à une équipe engluée au milieu de la Ligue 1 autrichienne, le PSG a réalisé une première période indigne d’une formation qui a des rêves de grandeur. Là où on imaginait une réaction d’orgueil, il n’y a eu que de l’apathie. […] Il y a un mois, le PSG était un mélange d’artistes et de guerriers. Aujourd’hui, les premiers sont en panne d’inspiration et les seconds ont les crampons limés. L’avis de tempête est lancé.
Réactions
Antoine Kombouaré : « L’équipe adverse a marqué sur sa première incursion dans nos seize mètres alors que nous, nous n’avons jamais su marquer. Forcément, les doutes se sont accumulés et c’est devenu de plus en plus dur. Cela fait trois matches que l’équipe ne marque pas, donc ça ne peut pas aller. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer. J’ai regardé nos statistiques : on a tiré dix-neuf fois, dont sept fois dans le cadre. Mais on est tombé sur un gardien très costaud. Rien n’a voulu sourire. […] Il y a quand même eu une réaction après le but. Mais j’attendais plus dans le travail défensif et dans la finition. Disons que les joueurs ont répondu en partie à ce que j’attendais. Mais, je le répète, dans le jeu, il faut être capable de marquer. […] L’équipe n’a pas semblé très revancharde ? Je ne suis pas d’accord. J’estime même qu’on a archi-dominé la seconde période. J’ai aimé la réaction de mes gars à ce moment-là. Nous avons quand même fini avec quatre, voire cinq attaquants. Les situations de but sont arrivées. Mais comme il y a des doutes dans les têtes, forcément, on tente moins. […] Mon avenir ? Comme vous le savez, je suis un battant. Je vais me bagarrer. » (source : le Parisien)
Ricardo Moniz (entraîneur de Salzbourg) : « En 1re mi-temps, on a eu une occasion et cela a fait but. En 2e période, on a perdu le contrôle du match et il y a eu plus de pression de l’adversaire. Une égalisation aurait été possible, mais on a eu de la chance. On n’était pas dans notre meilleure forme physique. C’est un scénario de rêve, mais je garde les pieds sur terre. On évolue, mais il faut être patient. L’équipe a montré de quoi elle est capable. Je suis très heureux pour elle et pour le foot autrichien. » (source : AFP)
Suspensions européennes
Zoumana Camara, Nene, Momo Sissoko et Siaka Tiéné ont reçu un avertissement jeudi soir. Aucun n’était menacé de suspension.
Côté tribunes…
50 supporters auraient été refoulés. « Une cinquantaine de supporters parisiens, tous issus de l’ex-tribune Boulogne et dont une dizaine sont classés “à haut risque”, ont affrété un bus depuis Paris pour se rendre, sans billet, en Autriche, assure le Parisien. Ils ont été bloqués à quelques centaines de mètres du stade par les autorités autrichiennes. »
« Une cinquantaine de supporters parisiens ont été refoulés à l’entrée du stade avant le coup d’envoi, indique également L’Équipe. Ces ex-abonnés de la tribune Boulogne du Parc des Princes s’étaient déplacés en Autriche sans billet. La police autrichienne, qui les a contrôlés, a confisqué des fumigènes et des protège-dents. Le groupe de supporters a été reconduit dans le centre de Salzbourg sous surveillance. Parmi eux se trouvaient également des ultras russes. »
Le bus des joueurs bloqué après le match. « La scène se déroule à la sortie du stade de Salzbourg, un peu après minuit ce jeudi, raconte leparisien.fr. Après la défaite contre les Autrichiens en Ligue Europa suivi d’un long décrassage, les joueurs du PSG se sont glissés dans le car qui doit les reconduire à leur hôtel. Comme à son habitude, Antoine Kombouaré a pris place à l’avant. C’est alors qu’une quinzaine de supporters parisiens, issus semble-t-il de l’association Liberté pour les abonnés, décide de bloquer le car dans la rampe qui le ramène du parking souterrain vers la surface. Ces supporters ne font pas partie de la frange des anciens de Boulogne, bloqués aux abords du stade en début de soirée. Eux ont acheté des billets via le PSG et ont suivi le match dans le parcage visiteurs. Après avoir forcé le bus à s’arrêter, ils commencent alors à conspuer les joueurs parisiens leur reprochant à la fois la contre-performance sportive mais aussi le fait de ne pas être venus les saluer ni à l’issue de la rencontre ni à la fin de leur décrassage. À l’intérieur du car, la tension monte. Les joueurs s’impatientent. Kombouaré aussi. Pour mettre fin à cette mini-prise d’otage, l’entraîneur du PSG décide de sortir de bus et d’aller dire deux mots aux supporters en colère. Visiblement, l’opération fonctionne. Quelques instants plus tard, les supporters lèvent le camp et finissent par applaudir leurs héros déchus. Le PSG reprend alors sa marche en avant. Au moins jusqu’à l’hôtel où l’ensemble de la délégation parisienne, joueurs et dirigeants compris, devait passer la nuit avant de regagner Paris ce vendredi matin par avion. »
« Après la défaite contre le Red Bull Salzbourg, ce jeudi, le bus du PSG a été arrêté par une trentaine de supporters parisiens, indique de son côté RMC Sport. […] Aux abords de l’enceinte autrichienne, une trentaine de supporters du PSG patiente. […] Des insultes fusent et les fans déchaînés tapent même contre les vitres du véhicule. Le premier à faire face est alors Antoine Kombouaré. Remonté, l’entraîneur, qui est sur la sellette depuis quelques semaines, ne se démonte pas et descend du bus. S’engagent alors des échanges houleux entre le technicien kanak et la dizaine (sic) de supporters. Il faudra attendre les interventions de Nene puis celle de Sissoko pour que la situation s’apaise enfin. Après quelques minutes de vive discussion, le bus parisien repartira sous les chants des supporters. »