Malgré une réelle envie sur le terrain et plusieurs occasions intéressantes, les Parisiens n’ont pas se égaliser. Bordeaux a marqué deux fois en toute fin de match.
- Occasion ratée de Mateja Kezman
Le coaching de Le Guen en questions
Fallait-il faire sortir Hoarau ?
De nombreux observateurs, dont Xavier Gravelaine sur France 3, reprochent à l’entraîneur parisien la sortie de Guillaume Hoarau. Pourtant, revenu des vestiaires avec un bandage à la cuisse à la mi-temps, le meilleur buteur du championnat de France était légèrement blessé. « Il souffrait du genou », a commenté Paul Le Guen après la rencontre.
Fallait-il faire sortir Kezman ?
À en croire certains — dont, une nouvelle fois, Xavier Gravelaine —, Paul Le Guen a manqué de psychologie en remplaçant Mateja Kezman quelques minutes après son occasion ratée. L’« incident » serait donc en partie de la responsabilité de l’entraîneur parisien. Ainsi Pierre Ménès avance-t-il sur son blog :
Le coach parisien savait pertinemment qu’après son action manquée, Kezman allait se faire conspuer à sa sortie. Ça n’a pas raté. Alors c’est vrai que « Batman » n’est pas toujours brillant, mais il ne joue pas beaucoup non plus. Un buteur a besoin de confiance, et la confiance ne s’acquiert qu’avec les matches. L’ancien joueur du PSV et de Chelsea était au bord du précipice. Le Guen vient de donner la dernière poussette…
Ces interprétations sont fallacieuses à plusieurs égards :
le double changement Hoarau-Kezman par Luyindula-Pancrate était planifié depuis plusieurs minutes, et le quatrième arbitre avait déjà tout préparé quand Kezman rate son occasion. Il n’attendait plus qu’un arrêt de jeu pour procéder aux changements.
contre Twente, Le Guen a montré qu’il n’hésitait pas à laisser sur le terrain un joueur hué par le Parc des Princes — après un penalty raté —, si c’est dans l’intérêt du club.
le public parisien étant ce qu’il est, les charognards n’auraient pas manqué de huer Kezman à sa sortie cinq, dix ou vingt minutes plus tard, et même à chacune de ses prises de balle — comme ce fut fait de nombreuses fois par le passé.
les supporters s’indignant que Kezman ait jeté son maillot par terre après qu’ils l’aient hué devraient s’interroger sur la banderole déployée par les Supras il y a quelques années : « Siffler nos joueurs, c’est cracher sur nos couleurs ». Contre Sochaux, il y a quinze jours à peine, les sifflets à l’encontre de Kezman avaient obligé le capo des Supras à rappeler à l’ordre ceux qui sont plus prompts à siffler un joueur qu’à encourager leur club.
- Sortie de Kezman
» » Plus d’infos : les réactions de Kezman et Le Guen, la sanction éventuelle
Bordeaux, une bien belle équipe
Certes, Bordeaux est une équipe probablement plus forte que le PSG, plus technique, et plus réaliste… Impossible de le nier. Mais une chose laisse toutefois un goût amer : cette équipe, profitant largement des images excessivement positives de Laurent Blanc et de Gourcuff, a la réputation d’être une équipe qui prône un jeu offensif, agréable à voir jouer et très fair-play. Pourtant, après deux matches joués dans un intervalle court face à Bordeaux, il n’y a plus aucun doute : ceci est faux. Bordeaux est une équipe qui joue dans la droite lignée de ce que faisait Ricardo auparavant : c’est une équipe rugueuse, souvent agressive dans le mauvais sens du terme, et très réaliste. Sur ce dernier point, il faut constater que Bordeaux s’est procuré quatre occasions pour un total de trois buts — le ratio était quasiment le même à Chaban-Delmas. Cette réussite est tout à l’honneur de l’équipe bordelaise. En revanche, pour ce qui est le jeu léché, on repassera. Bordeaux n’a pas dominé et a été très loin d’étouffer les Parisiens. Si les Girondins s’en sont sortis aussi aisément, c’est grâce à leur jeu, que certains qualifieraient d’intelligent, qui consiste à surtout empêcher son adversaire de développer le sien, par tous les moyens.
À chaque contact, licite ou non, un Girondin s’écroule ; s’il voit par le plus grand des hasards que l’arbitre ne siffle pas, et que les adversaires peuvent partir en contre, il reste à terre forçant l’arbitre à arrêter le jeu — c’est arrivé deux fois hier. Deux joueurs, pourtant très doués par ailleurs, dont on loue l’impact physique, jouent d’une façon très malhonnête : Alou Diarra et Souleymane Diawara entament chacun de leur duel aérien par une poussée dans le dos de leur adversaire. Et ces deux joueurs sont toujours les premiers à aller invectiver l’arbitre dès qu’ils ne sont pas satisfaits de ses décisions, réalisant ainsi un gros travail d’influence. Mais le plus symptomatique reste Yoann Gourcuff. Ce joueur talentueux est actuellement très dangereux : que ce soit à Bordeaux ou hier soir, il multiplie les fautes qui cassent le jeu à cinquante mètres des buts, sans se prendre un seul carton jaune. Il se débrouille pour obtenir une faute à chaque contact et, surtout, il arrive toujours le pied en avant sur l’adversaire. Le tout sans être réellement sanctionné. Si Gourcuff continue à jouer ainsi sans être recadré par un arbitre, il est fort probable qu’il finisse par casser la jambe d’un adversaire. Loin de n’être que l’artiste qu’on nous a présenté, Gourcufff est aussi un bûcheron.
Vous pensez que ces propos ne sont que de l’aigreur ? Relisez les propos de Nicolas Plestan après le match Bordeaux-Lille du week-end dernier, relayés par le site de L’Équipe :
Pour lui, les Girondins « se sont montés la tête » sur la réputation physique et engagée du LOSC. « Mais quelle réputation ? interroge Plestan. À Lyon, j’ai vu des gens “pleurer” comme jamais je ne les avais vu pleurer avant, et quand Lyon parle… Alors quoi ? Est-ce que c’est en mettant des coups, en ouvrant des arcades qu’on montre qu’on est meilleurs que nous ? ». « Ce n’est pas du football », juge le partenaire de Rami.
- Carton jaune pour Jérôme Rothen
Après le match d’hier soir, la sensation est identique. Et pire encore, les arbitres, très influençables, considèrent que cette équipe joue bien au ballon, et n’osent donc pas la sanctionner comme il se devrait. À titre d’exemple, hier soir, quand Sessegnon prend un carton jaune pour une semelle, l’arbitre ne voit pas que la seconde d’avant, c’est Gourcuff qui s’était essuyé les crampons sur son tibia. De la même manière, en fin de match, Jérôme Rothen reçoit un carton jaune pour un pied haut, alors que c’est bien Frank Jurietti qui lui a tapé dans les pieds, et qui s’est roulé par terre ensuite.
Bilan, l’équipe bordelaise est très forte, mais surtout très maligne. Et Laurent Blanc ou pas, ce n’est sûrement pas la machine à spectacle que l’on présente régulièrement.
Autres infos sur le match
L’arbitrage de Saïd Ennjimi
En oubliant de citer les nombreuses petites fautes bordelaises et surtout trois penalties (une faute sur Chantôme, une main de Diarra puis une faute sur Jurietti), Saïd Ennjimi a réussi une vraie performance. L’Équipe signale « un arbitrage défaillant », et reproche à Ennjimi de n’être « pas toujours bien placé ». Si Luc Hagège estime que Chantôme « en a rajouté, et on peut donc considérer qu’il n’y avait pas penalty », il reconnaît en revanche que la main d’Alou Diarra devait être sanctionnée d’un penalty. Pour le Parisien, l’arbitre mérite une note de 4,5, et seul le penalty bordelais mérite d’être porté à la connaissance de ses lecteurs.
Bordeaux, la bête noire du PSG
Dans le Parisien, Dominique Sévérac rappelle quelques « évidences » : le PSG s’incline toujours contre Bordeaux, surtout cette saison, et surtout en coupes. Regardons ça de plus près :
la dernière victoire du PSG face à Bordeaux remonte à… cette saison. Victoire 1-0 lors du match aller.
en coupes nationales depuis vingt ans, le PSG a affronté Bordeaux à six reprises. Bilan ? 4 qualifications (1992/1993, 1997/1998, 2002/2003, 2004/2005) pour 2 défaites (2001/2002, 2008/2009). Une véritable bête noire, donc.
C’est beau un monde qui joue
La LFP gagne trop d’argent. C’est sans doute ce qui explique le spectacle indigent qu’elle a infligé avant le match et à la mi-temps à tous ceux qui ont payé leur place : des lanceurs de drapeaux sur la pelouse, et des drapeaux d’un bleu sombre — qui ne rend évidemment rien — dans les tribunes latérales.
- Le spectacle de la LFP
La ressemblance de la semaine
Le but de Diawara présente des similitudes avec un but de Ronaldinho lors de la précédente demi-finale de coupe de la Ligue PSG-Bordeaux — le but du Brésilien était toutefois plus soigné.
Cearà et Sessegnon sous la menace d’une suspension
Outre Marcos Cearà, Stéphane Sessegnon est désormais sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement.
Banderoles, tribunes et photos
Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
PSGMAG.NET : Photos de PSG 0-3 Bordeaux depuis Auteuil ;
PSGMAG.NET : Photos de PSG 0-3 Bordeaux depuis Boulogne ;
fansupporters.com ;
les Supras ;
le fil dédié au match de Mouvement Ultra.
Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.